Lors de son arrestation au début des années 1900, Jane Toppan, une des plus grandes tueuses que les États-Unis aient connue, a avoué que son ambition était d’ôter la vie à un maximum de personnes. Retour sur le parcours de cette infirmière sans foi ni loi qui empoisonna à mort une trentaine d’innocents.
Une enfance aussi triste que les paysages désolés des quartiers pauvres de Lowell, quatrième ville du Massachusetts... En 1854, Honora Kelley voit le jour tandis que sa mère meurt en couches... La garde de l’enfant est immédiatement retirée à son père qui, fou de chagrin, est retrouvé dans son arrière-boutique, tentant de se coudre les paupières...
De l’orphelinat à la famille d’accueil
Honora et sa sœur passent quelques temps à l’orphelinat de Boston. Par contrat bilatéral, des familles ont la possibilité de venir chercher les enfants, notamment les petites filles, pour en faire des servantes. Les deux sœurs sont rapidement repérées par Ann Toppan qui, bien qu’elle ne les adopte jamais de façon officielle, leur donne son patronyme. Honora Kelley devient Jane Toppan et, au cours des années, développe un sentiment amer envers sa mère adoptive, qui abusait des enfants. En 1885, Jane débute une formation à l’hôpital de Cambridge pour devenir infirmière. Sur place, elle se livre en cachette à d’étranges expérimentations sur le système nerveux de ses patients en modifiant leur dose de morphine et d’atropine, réalisant de faux résultats d’examens, se blotissant dans leur lit, etc. On ignore si elle s’adonna à des activités sexuelles sur les victimes, mais lorsqu’on le lui demande après son arrestation, Jane Toppan répond qu’elle obtenait "un tressaillement sexuel des patients près de la mort, revenant à la vie puis mourant à nouveau".
Infirmière particulière
Après un court passage à l’Hôpital Général (Massachussets) en 1889, Jane Toppan entame une carrière d’infirmière privée, tue sur son passage ses propriétaires, sa sœur adoptive, mais aussi son nouveau conjoint, Alden Davis, et n’épargnera pas non plus ses deux filles. C’est en requérant une autopsie sur la fille cadette d’Alden que des parents de la famille Davis comprennent que les victimes ont été empoisonnées. Le 26 octobre 1901, Jane Toppan est arrêtée pour meurtre. Dix-huit mois plus tard, au tribunal du comté de Barnstable, elle est jugée non coupable (on plaide pour elle la folie) et internée à vie à l’hôpital psychiatrique de Taunton, où elle s’éteindra en 1938.
S.A.
Sources : journaldesfemmes.com ; wikipedia.org