- Réalisateur : Andrzej Żuławski
- Acteurs : Fabio Testi, Jacques Dutronc, Romy Schneider
- Distributeur : S.N. Prodis
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Français, Italien, Allemand
- Date de sortie : 12 février 1975
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Durée : 1h49min
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Résumé :
Un jeune photographe reporter Servais Mont rencontre sur un plateau de tournage Nadine Chevalier, une actrice ratée contrainte, pour survivre, de tourner dans des films pornographiques. Immédiatement séduit, Servais Mont se rend chez elle pour faire une série de photos. La jeune femme est mariée à Jacques, un être fragile, à la fois drôle et amer, qui fuit les réalités de la vie. Très attirés l’un vers l’autre, Nadine et Servais se revoient. Ce dernier décide d’aider Nadine à son insu. Il veut commanditer une pièce de théâtre dans laquelle elle aura enfin un rôle digne de son talent...
Que reste-t-il du troisième long métrage d’Andrzej Żuławski, son premier grand succès commercial ? Bien sûr, l’interprétation hantée de Romy Schneider, qui lui vaudra le César de la meilleur actrice en 1976. Mais au-delà, comme les effets d’un spectacle pyrotechnique, la fumée s’est depuis longtemps dissipée et l’on regarde ces scènes outrancières destinées à des performances d’acteurs et d’actrices avec un agacement croissant. Que vaut la crise, lorsque quasiment chaque scène est une crise ? Que vaut le climax lorsque quasiment chaque séquence postule à la palme de l’emphase ? L’histoire d’une comédienne sur le déclin, contrainte de tourner dans des films pornographiques, devrait focaliser notre attention pourtant détournée par des invraisemblances, une volonté d’organiser le chaos surréaliste aux fins de choquer le bourgeois ou l’amuser. On laisse à chacun le soin de trancher.
Dès les premiers sauts de Jacques, prototype du clown triste, prêt à tout pour se divertir, on sent qu’un fossé nous séparera du destin tragique de ces fantoches exaspérants qui gesticulent, vocifèrent, font les malins. Que nous disent ces personnages marginaux, paumés, atrabilaires, théâtraux ? Rien de plus que ce qu’ils sont dans une démonstration permanente, ivres de leurs mots et de leurs effets, tandis que la caméra tournoie, zoome ou tremble à leur côté.
A ce jeu, l’excentrique Klaus Kinski est certainement le plus fort et Romy Schneider elle-même finit par se conformer à une hystérique dramaturgie, tapageusement soutenue par la musique de Georges Delerue, qui fixera pour longtemps la manière Zulawski, metteur en scène de ses propres intentions radicales, cinéaste performatif à défaut d’être performant. Mis sur orbite par cet objet artistique faussement lunaire, le réalisateur fera le spectacle pour un temps, avant de lasser le public…