Bepolar : Comment est née l’idée de ce roman, L’Etudiant ? Qu’est-ce qui vous a donné de situer votre intrigue dans les Alpes, autour d’une famille en mal d’argent ?
Vincent Hauuy : Comme bien souvent dans mes romans, les idées sont inspirées des questions que je me pose sur notre société et en particulier celle qui concernent les avancées scientifiques. Je ne vais pas dévoiler laquelle dans le cas présent, mais cela a été l’étincelle. Après la question de l’art s’est posée donc il me fallait un artiste, pour le reste mon protagoniste devait avoir des soucis, un moteur, quelque chose qui ne lui donne pas le choix. Je développe cet ultimatum dès le début du roman.
Bepolar : Quelle a été la place de l’environnement montagneux dans l’écriture de votre roman ? La montagne est-elle un des personnages de votre livre ?
Vincent Hauuy : La montagne défini le cadre, les frontières du roman et aussi son ambiance. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle est un personnage a part entière, mais elle participe à l’angoisse, à l’isolement et à la réduction des actions possibles. C’est — comme peut d’ailleurs l’être une ile ou un train — un creuset duquel on ne s’échappe pas.
Bepolar : Comment voyez-vous David ? Comment vous pourriez le présenter ?
Vincent Hauuy : Un brave gars qui a, malgré ce qu’il pense, été trop gâté. Du moins sur le plan matériel. Il vit dans l’ombre de son frère dont il a toujours jalousé l’amour de sa mère et son talent inné pour la cuisine. Malgré cela, et malgré son flegme apparent, il est volontaire et il n’a pas hésité à prendre des risques pour sauver l’affaire familiale. Même si, là encore, il recherche l’attention de sa mère.
Bepolar : Il semble porter tout le poids de la famille sur ses épaules. Vous aviez envie de mettre en scène quelqu’un qui "assume" en quelque sorte, qui prend des risques pour les siens ?
Vincent Hauuy : J’en ai parlé au-dessus. C’est plus quelqu’un qui cherche la reconnaissance de sa mère en fait. Une mère qu’il a toujours accusé de faire des différences et préférer son grand frère. En ce sens, je ne le vois pas comme quelqu’un d’altruiste, mais plutôt d’égocentrique.
Cela étant dit, il est capable de prendre d’énormes risques, c’est presque de l’inconscience à ce niveau même. Ce rapport à la réalité vient aussi de son côté artiste.
Bepolar : Vous n’écrivez jamais le même livre. Comment naissent vos histoires ?
Vincent Hauuy : Elles viennent d’idée qui s’implantent dans mon esprit et ne veulent pas partir. C’est comme cela que je sais que je peux en faire une histoire, lorsqu’elles s’invitent régulièrement dans mes pensées. Souvent comme je le disais, elle sont provoquées par la lecture d’articles scientifiques.
Bepolar : Quels sont vos projets ? Sur quoi travaillez-vous ?
Vincent Hauuy : Actuellement sur une nouvelle, un scénario et un roman. Mais je ne peux pas encore le dévoiler. Désolé. Promis je vais donner des nouvelles bientôt.