- Auteur : Colin Niel
- Genre : Policier / Drame
- Editeurs : Le Livre de Poche, Audiolib, Editions du Rouergue
- Date de sortie : 7 décembre 2022
- Sortie poche : 26 janvier 2022
- ISBN : 978-2-2531-0761-3
- EAN : 9791035411664
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Résumé :
Martin est garde au parc national des Pyrénées. Il travaille notamment au suivi des ours. Mais depuis des mois, on n’a plus la moindre trace de Cannellito, le dernier plantigrade avec un peu de sang pyrénéen. Martin en est chaque jour plus convaincu : les chasseurs auront eu la peau de l’animal. Alors, lorsqu’il tombe sur un cliché montrant une jeune femme devant la dépouille d’un lion, arc de chasse en main, il est déterminé à la retrouver et la livrer en pâture à l’opinion publique. Même si d’elle, il ne connaît qu’un pseudonyme sur les réseaux sociaux : Leg Holas.
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lemurmuredesameslivres 28 décembre 2023
Entre fauves - Colin Niel
Entre fauves est un roman à quatre voix, quatre personnages avec lesquels on va entrer en résonnance, changer successivement de peau, pour vivre encore plus intensément cette histoire. Un thriller qui nous emmène dans les Pyrénées et la Namibie, entre montagne enneigée et désert aride, mais entre fauves surtout.
Martin est l’un des gardes du parc national des Pyrénées, un fervent défenseur de la nature et de la cause animale. Il fait partie d’un groupe Internet qui déniche les identités de ces chasseurs et chasseresses, posant avec leurs “trophées” sur les réseaux sociaux. Le dernier cliché en date montre une jeune fille au regard sauvage, un arc à la main, à côté d’un lion mort. Une Diane Chasseresse des temps modernes qui ne sera pas si facile à débusquer.
Le tempérament obsessionnel de Martin est sans nul doute à l’origine de la tension qui se joue dans ces pages, de l’angoisse sourde qui nous tenaille tout au long de l’histoire. Jusqu’où ce fauve-là est-il prêt à aller pour défendre sa cause ?
Pour ses vingt ans, le père d’Apolline lui offre l’occasion de partir à la chasse au lion, en Afrique. Là-bas, dans les plaines du Kaokoland, Charles, le vieux lion du désert, a décimé tout un troupeau de chèvres. Une tragédie qui sonne comme un déshonneur pour Kondjima, un Himba dont le père a failli à sa tâche de protéger le troupeau. Alors il tuera lui-même le fauve, sauvera l’honneur de sa famille et épousera la fille du Chef.
Mais de chasseur à proie, il n’y a souvent qu’un pas… Entre ceux qui tuent pour survivre, pour le plaisir, par vengeance ou par colère, la traque est inévitable, et l’issue, incertaine. Une traque grisante, un psychotrope puissant qui rend fébrile et tient le lecteur en haleine. Il ne reste qu’à oublier ses certitudes et se laisser porter par l’intrigue.
Entre fauves est sans aucun doute un thriller, avec son histoire qui s’installe pas à pas, puis la tension qui enfle, l’adrénaline qui s’invite et le doute qui nous tenaille, jusqu’au dénouement, remarquable !
Roman lu dans le cadre du Prix Audiolib 2023
Chronique détaillée sur le blog.
Caroline – Le murmure des âmes livres
Marielle69 1er septembre 2023
Marathon du polar 2023, équipe SERIALLECTRICES
Entre fauves - Colin Niel
Après un tour en Guyane, Colin Niel nous balade ici des montagnes des Pyrénées aux vallées asséchées de la Namibie avec un roman noir passionnant.
Tout démarre, comme bien souvent maintenant, avec une photo postée sur les réseaux sociaux.
Ce roman nous parle de chasse : chasse au gibier, au fauve, chasse aux trophées...
Mais qui est la proie ? Qui est le prédateur ?
J’ai adoré ce livre. Plus les pages se tournaient, plus l’angoisse montait. J’ai détesté le personnage d’Apolline mais j’ai adoré stresser avec elle. Sans trop en dire pour ne pas spoiler, j’ai détesté adorer Martin...
L’auteur nous offre (oui c’est un véritable cadeau) un magnifique roman, une ode à la faune et au respect de la nature, le tout avec une histoire très prenante (et oui, on est quand-même sur Be Polar :-))
A lire absolument !
stokely 13 août 2023
Marathon du polar 2023, équipe THRITHON
Entre fauves - Colin Niel
Quelle belle surprise que cette lecture, j’ai vu beaucoup d’avis sur celui-ci qui est complétement différent de mon genre de prédilection mais j’ai beaucoup aimé la plume de l’auteur et celui-ci a complétement réussi à m’emmener avec lui durant son récit.
Nous naviguons ici entre les Pyrénées et Martin qui est garde chasse qui est très inquiet pour l’ourson Cannellito qui n’a pas été vu depuis plusieurs jours, sa mère Canelle ayant été tuée récemment il se fait beaucoup de souci pour sa survie. Cela ressemble très fortement a ce qu’il vient de se passer encore récemment.
Et puis on suit également une jeune femme dont le pseudonyme est Leg Holas qui a la vingtaine et dont le "cadeau d’anniversaire" par son père va être une séance de chasse au tir à l’arc pour un lion.
On en apprend plus sur la jeune femme, la perte de sa maman, mais c’est un personnage pour lequel il est très difficile d’avoir de l’empathie, son père étant encore plus exécrable.
Nous suivons ces personnages accompagné d’un ranger pour leur aider dans leur objectif, mais nous suivons aussi en parallèle les habitants des villages de Namibie qui sont concernés par le problème des animaux sauvages qui déciment leurs troupeaux, d’où l’autorisation de la chasse pour celui-ci.
J’ai beaucoup aimé le personnage de Kondjima qui rêve de tuer lui-même le lion et de le ramener en trophée dans son village et qui voit son objectif compromis par l’arrivée d’Apolline.
Une lecture différente mais qui m’a tenu en haleine, on a envie d’en savoir plus tout au long des pages malgré le fait que ce ne soit pas un thriller.
Riz-Deux-ZzZ 27 avril 2023
Entre fauves - Colin Niel
En bref, un roman choral percutant sur le thème de la condition animale. Colin Niel réussit à ne pas rendre son récit manichéen : un tour de force remarquable !
La narration alterne entre quatre protagonistes aux destins diamétralement opposés : un garde-chasse des Pyrénées, une jeune femme aisée adepte de la chasse, un jeune Namibien et un lion solitaire. L’auteur nous propose différents points de vue qui vont se regrouper autour d’un thème fort : la chasse et, plus précisément, les trophées de chasse.
Il ne faut pas être trop sensible sur ce sujet puisque les chapitres concernant Appoline sont assez explicites : j’ai eu personnellement beaucoup de mal à passer outre mon aversion envers ce genre de personnes qui considère les animaux comme de simples objets à "gagner" et cette dissonance cognitive affligeante qui met en parallèle la beauté des animaux et le plaisir de les tuer...
Néanmoins, Colin Niel nous propose des pistes de réflexion qui vont au-delà, pour nous montrer que la proie n’est pas toujours celle que l’on croit et que l’on n’est jamais à l’abri de revenir sur ses propres convictions ou ses propres choix de vie.
C’est finalement assez compliqué à appréhender quand on est sûr que nos décisions sont les bonnes, que ce soit pour nous ou pour la vie animale en général, mais je pense qu’il est très intéressant de pouvoir se remettre en question individuellement lors d’une lecture fictionnelle. C’est un réel talent de la part de l’auteur de savoir toucher son lectorat de cette façon.
D’autres sujets annexes sont également développés, notamment l’impact des réseaux sociaux.
Musemania 15 avril 2023
Entre fauves - Colin Niel
« Entre fauves » est l’histoire d’une chasse : d’une chasse à l’animal, un lion en Afrique, en Namibie mais également d’une chasse à l’homme, au travers des Pyrénées françaises, dans les vallées d’Aspe et d’Ossau. L’auteur, Colin Niel, offre un thriller écologique, très actuel qui ne peut laisser ses lecteurs indifférents. Première écoute dans le cadre du jury du Prix Audiolib 2023 et c’est une totale réussite.
Tant en Afrique qu’en France, certaines terres sont partagées entre l’Homme et des prédateurs redoutables que sont le lion et l’ours. L’histoire débute par la diffusion d’une photo sur Facebook : celle d’une jeune fille munie d’un arc, près de la dépouille d’un lion. Ébranlant la communauté des anti-chasses (comme j’en fais partie d’ailleurs), un garde-forestier, Martin se fixe la mission de retrouver et d’identifier la chasseresse pour la livrer à la pâture des hâteurs. Mais au final, qui est le chasseur et qui est vraiment la proie ?
Ne comprenant absolument pas l’attrait de cette activité, que certains qualifient de « sport » (hum), j’ai facilement pu m’identifier et m’attacher au personnage de Martin, pour qui la protection de la faune et de la flore constitue une mission primordiale et dont l’identification de la jeune fille en devient une véritable obsession. Insistant particulièrement sur la psychologie de ses personnages, en particulier celle de Martin et Apolline, l’auteur, Colin Niel, en tire un suspens captivant.
L’écoute de ce livre audio est agréable par le fait de l’alternance des chapitres qui se fait par les voix des 4 personnages principaux incarnés par Thierry Blanc, Charlotte Campana, Alexandre Nguyen et Cyril Romoli. Contrairement à un audio-book habituel où l’histoire est généralement contée par une seule voix, cette originalité permet aux lecteurs de mieux s’immerger dans le récit et d’avoir l’impression d’entendre le point de vue de chacun, s’expliquant sur leur histoire personnelle et les circonstances qui les ont menées au résultat final.
Pour les novices en écoute de livre audio, je pense que celui-ci constituerait un excellent départ si vous avez toujours eu envie d’essayer, sans vraiment vous y lancer. En tout cas, moi, il m’a conquise, tant par l’histoire proprement dite que par la qualité des narrations !
loeilnoir 16 février 2023
Entre fauves - Colin Niel
Thriller choral à quatre voix, Entre Fauves se déroule dans le désert de Namibie et dans les vallées pyrénéennes. Prix Libraires en Seine 2021, ce roman explore le rapport de l’homme à la chasse aux fauves, en prenant en compte sa complexité liée aux problématiques environnementales actuelles.
Martin est garde au parc national des Pyrénées. Il travaille notamment au suivi des ours, dont il est un fervent défenseur. Après la mort de l’ourse Cannelle tuée par un chasseur en 2004, l’ourson Cannellito est le dernier représentant de la lignée pyrénéenne que Martin et son équipe ont à coeur de préserver. Egalement militant anti-chasse, Martin est membre d’un site internet où sont postées des photos de chasseurs qui posent fièrement devant leurs trophées. Le site révèle leurs identités, les livrant ainsi à la vindicte populaire. Lorsque Martin tombe sur un cliché montrant une jeune femme devant la dépouille d’un lion, arc de chasse en main, il est déterminé à la retrouver et à la livrer en pâture à l’opinion publique. Même si d’elle, il ne connaît qu’un pseudonyme sur les réseaux sociaux : Leg Holas. Il la piste donc de façon à ce que de chasseuse, elle devienne proie, mais n’a d’autre intention que de lui faire peur pour lui faire passer l’envie de tuer.
Apolline fête ses 18 ans entourée de sa famille. Elle est passionnée de chasse depuis son plus jeune âge, elle est née dedans dira-t-on puisque c’est également le hobby de ses parents. Pour son anniversaire, son père lui offre un arc d’exception, et… un safari en Namibie où Apolline pourra tuer un lion. TUER UN LION. Pour le plaisir, pour le pouvoir, pour la modique somme de 50 000€. Papa est riche vous comprenez (il est vrai que ça vaut le coup d’être médecin, avocat, investisseur immobilier pour faire ce genre de choses…) et quand on est riche, on a le POUVOIR. L’autre problème avec Apolline c’est qu’elle est encore en apprentissage et que lorsqu’elle tire (même si papa dit qu’elle est la meilleure archère du monde !), il lui arrive de râter sa cible, et de blesser plutôt que de tuer immédiatement. Or, un animal blessé souffre comme un humain blessé (petite allusion au passage à Ames animales de J.R Dos Santos), et un grand prédateur blessé est ce qu’il peut arriver de pire dans la savane, dixit papa. Mis à part ça, contre toute attente, Apolline n’est pas le personnage absolument détestable que l’on s’imagine : elle n’a rien d’une garce prétentieuse et égocentrique, elle est au contraire solitaire et intelligente, elle aime profondément l’Afrique, s’intéresse aux populations locales contrairement à son papa (exemple type de l’arrogant parvenu qui dénigre et se moque constamment). Ce portrait d’une Apolline claire-obscure est à l’image du roman lui-même : Colin Niel ne souhaite pas prendre part pour les pro ou anti-chasse, il a observé les motivations des uns et des autres, il est également conscient des enjeux écologiques qui se jouent tant au niveau de la préservation des ours pyrénéens que des grands fauves d’Afrique. Il met brillamment en lumière la complexité de ce problème et le dénouement remet en cause les partis pris et donne à réflexion.
Le personnage de Kondjima, jeune villageois namibien, révèle la difficulté pour les populations locales de survivre en dépit de la sécheresse car leur problème majeur est la présence de ces grands prédateurs, dont le mode de vie bouleversé par les changements climatiques, les enjoint à se rapprocher dangereusement des hommes. La quête de Kondjima, légitime et valeureuse rejoint le destin de Martin et d’Apolline.
Deux lieux différents, deux temporalités, quatre personnages… Mais au fait, qui est le quatrième ? Il s’agit de Richard, le lion, dont la voix emprunte de poésie épique apparait dans quelques chapitres, et permet une immersion dans le bush d’un point de vue animalier. Alors certains aiment d’autres pas les caractéres anthropomorphiques d’un personnage, pour ma part j’ai trouvé que cela apporte une vision originale, donnant l’opportunité à des descriptions de paysages africains magnifiques. Il en est de même pour les Pyrénées, qui ne sont pas en reste, et il faut dire que Colin Niel possède un style d’écriture au pouvoir très évocateur. Ce livre est idéal en version audio, notamment en raison des quatre voix différentes qui composent le récit. Lorsqu’on lit un livre dont le point de vue différe à chaque chapitre en fonction des personnages, il faut toujours un temps d’adaptation, on risque de s’y perdre si l’on manque de concentration. Ce n’est pas le cas en audio car les voix des quatres comédiens ont chacune leur particularité et correspondent parfaitement aux personnages, exprimant au mieux leurs ressentis : hargne et colère pour Martin, calme et volonté pour Apolline, urgence et espoir pour Kondjima et sérénité et prestance pour Richard. Longtemps après avoir terminé cette écoute, je garde en mémoire d’intenses scènes que j’imagine bien sûr adaptées au cinéma, pourquoi pas ?
Je remercie chaleureusement les Editions Audiolib via NetGalley pour cette écoute que je vous conseille absolument !
Johanna 30 janvier 2023
Entre fauves - Colin Niel
Un coup de cœur ! Une intrigue très prenante pleine de rebondissements au cœur de la nature !
Dans ce roman, on alterne les points de vue de plusieurs personnages. Il y a Martin, garde du parc national des Pyrénées, fervent anti-chasse qui dénonce sur les réseaux les européens tueurs de fauves en Afrique. Il y a Appoline, jeune chasseuse à qui son père vient d’offrir un lion pour son anniversaire, elle part en Afrique pour tuer de son arc aiguisé ce trophée dont elle a toujours rêvé. Il y a Komuti, jeune Himba de Namibie, dont le fameux lion en question a décimé le troupeau entier de chèvres de son père, il a juré à la belle Kariungurua que ce lion, c’est lui qui le tuerait. Il y a aussi Charles, mais je vous laisserais découvrir qui c’est.
C’est tellement passionnant de suivre ces protagonistes, ils ont tous leurs croyances, leurs convictions. On ne peut être d’accord avec aucun d’eux, ni les blâmer non plus. Leurs points de vue m’ont poussée dans mes retranchements, on éprouve de l’empathie pour eux à des moments et on les hait l’instant d’après.
La nature est merveilleusement décrite, se montrant parfois rassurante et paisible et d’autres fois terrifiante et hostile ! Comme les animaux qui la peuplent et qui sont les principaux intéressés de cette histoire !
L’auteur nous livre beaucoup d’éléments au début du livre, on pense avoir tout compris très vite et puis, finalement, rien ne s’est passé comme il a voulu nous le faire croire. Du grand art !
Mousquetaire11 24 janvier 2023
Entre fauves - Colin Niel
Voici un ouvrage qui a réussi à me surprendre tout au long de mon écoute et où l’on se retrouve dans un véritable jeu du chat et de la souris. Qui est donc le chasseur et qui se révèle être sa proie ? L’animal aux instincts de grand prédateur n’est pas forcément celui auquel on pense...
Du cœur des Pyrénées au fin fond de la Namibie, Colin Niel nous offre un voyage exceptionnel et sauvage où se confrontent des réalités bien différentes.
J’ai beaucoup aimé les problématiques évoquées dans l’ouvrage qui se révèlent complexes et où finalement rien n’est noir ou blanc. En effet bien des nuances parfois insoupçonnées existent et sont nécessaires. Je trouve que Colin Niel nous offre un beau portrait des quatre personnages mais j’ai une grande préférence pour celui d’Appoline posé et réfléchi qui ne se limite pas seulement à avoir le rôle de la "méchante chasseuse".
Que l’on soit pour ou que l’on soit contre, la chasse au trophée ne peut que faire parler. En lisant "entre fauves" on se rend compte que celle-ci n’est pas juste un loisir mais a une importance économique pour le pays et des habitants.
J’ai beaucoup apprécié qu’Audiolib choisisse quatre lecteurs pour cette histoire car ça donne une dimension plus personnelle au récit. J’ai rapidement été prise dans mon écoute que j’ai trouvé plaisante et assez dépaysante.
Je tiens à remercier Audiolib et Netgalley France pour cette belle découverte qui incite à une réflexion sur notre perception des choses...
Lectures noires pour nuits blanches 27 décembre 2022
Entre fauves - Colin Niel
Dans ce roman choral, nous allons suivre tour à tour quatre personnages que tout oppose et pourtant ils auront bien des choses en commun. Martin, garde au parc national des Pyrénées, travaille au suivi des ours et est un anti-chasse convaincu. Appoline, jeune femme de 20 ans, se voit offrir par son père une chasse au lion comme cadeau d’anniversaire. Komuti, un jeune Himba, a perdu son troupeau de chèvres décimé par un lion solitaire. Et Charlie, le lion, qui subit les affres de la sécheresse en Namibie. Je ne vous cache pas que j’ai un peu de mal avec les animaux qui "parlent", même si dans ce cas précis c’est plutôt bien fait.
Le scénario est intelligent et très bien calibré. L’auteur ne laisse rien au hasard et nous propose quelque chose d’original et de travaillé. Il aborde des sujets forts et controversés, d’une façon subtile et sans tomber dans le manichéisme. Une construction sur une double temporalité entre les Pyrénées et la Namibie, avec deux histoires qui vont converger en une seule. Il fait également la part belle à la nature et aux décors somptueux, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Malgré le soin tout particulier apporté aux personnages, aucun n’a attiré ma sympathie. Certains sont un peu caricaturaux mais forcer le trait fait en quelque sorte partie du scénario. Même si l’auteur cherche à nuancer le personnage d’Appoline, je n’ai pu que la détester. Je comprends ce qu’il a voulu faire mais moi ça m’a profondément agacée. L’idée est aussi brillante qu’intéressante, chacun donne son point de vue et Colin Niel ne prend à aucun moment parti. La proie n’est pas toujours forcément celle que l’on croit. Il y toutes sortes de traque et dans ce monde rempli de prédateurs, les rôles peuvent très vite s’inverser.
Après un démarrage un peu lent, le récit gagne en intensité et la tension est à son paroxysme dans les derniers chapitres. Si je ne me suis pas ennuyée, je reconnais que les nombreuses descriptions de l’arc et la préparation au tir m’ont un tantinet soûlée.
Je n’ai pas du tout aimé le dénouement. Si j’ai apprécié l’ironie de la fin, elle m’a cependant laissé un goût amer. Mais c’est tout à fait subjectif et personnel. Tout cela fait évidemment réfléchir mais quoi qu’il en soit, je serai toujours du côté du lion.
Une mention particulière pour le titre, excellent !
Moi qui n’étais pas fan des livres audio avec plusieurs narrateurs, j’apprécie de plus en plus ce procédé. Surtout quand l’interprétation est impeccable comme dans le cas présent.
Au final, un bon thriller, engagé, original et prenant, avec des thématiques traitées avec brio et qui pousse à la réflexion. Malgré quelques petits bémols et les sujets révoltants abordés, j’ai passé un agréable moment de lecture.
https://www.facebook.com/lecturesno...
kifran 7 décembre 2022
Entre fauves - Colin Niel
top génial je participe avec plaisir je réponds Cannellito. merci c est magique <3
livresetcompagnie_7998 25 mars 2022
Entre fauves - Colin Niel
Martin travaille dans un parc national situé dans les Pyrénées. Toute sa vie, il a véhiculé une haine profonde envers les chasseurs et plus particulièrement ces derniers temps avec la disparition de Cannellito, le dernier ours du Béarn. Un jour, alors qu’il traîne sur les réseaux sociaux, il tombe sur la photo d’une jeune blonde à côté de la dépouille d’un lion… Il n’a qu’un pseudo « Leg Holas ». Mais cela lui suffit : que la traque commence.
.
Cet ouvrage m’a été envoyé dans le cadre du Prix des lecteurs Polar du Livre de Poche. S’il est classé dans la catégorie des Polar, il m’évoque plus une grande traque qu’une enquête. L’auteur nous dépeint les différents points de vue concernant la chasse de « gros gibiers » essentiellement africains (même si les animaux du parc national sont évidemment évoqués). Ces visions sont mises en avant au travers du regard de différents personnages : africains, français, animaux… Chacun obtient la parole et nous fait part de ses ressentis : les chasseurs, les gibiers, les traqueurs, les tueurs, les victimes…
.
Si le sujet présenté m’a poussée à poursuivre ma lecture, je n’ai pas du tout été happée par l’histoire et malgré le nombre de pages raisonnable j’ai hésité à terminer l’ouvrage. Les points de vue sont intéressants et la traque est bien agencée mais la haine présente dans chacun des personnages m’a mise mal à l’aise. Les protagonistes semblent animés soit par une colère sourde soit par une naïveté qui m’a quelque peu irritée.
.
Mais si ce roman n’était pas à mon goût je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé l’écriture de l’auteur qui nous présente un plot bien ficelé, un cadre spatio-temporel cohérent et un dénouement surprenant. Il est par ailleurs à noter qu’une des caractéristiques que j’apprécie dans un ouvrage est la développement des personnages, ce qui n’est pas le cas ici et qui explique sans doute ma déception !
LeslivresdePauline 19 février 2022
Entre fauves - Colin Niel
Au départ, ce n’était pas gagné ! Les premières pages ont été longues, j’avais de la peine à entrer dans l’histoire et le sujet ne me tentait que moyennement ! Puis, au fil des pages, j’ai commencé à trouver l’histoire intéressante, passionnante même car j’ai littéralement dévoré les dernières pages ! La traque est intense, le lecteur est complètement immergé dans le bush aux côtés d’Apolline. Découvrir l’histoire du point de vue de Charles (le lion) est très intéressant ! Mais la traque dans les Pyrénées est tout aussi intense ! Les événements comme les rebondissements s’enchaînent, ce roman est un vrai page turner qui prends son temps pour bien planter le décor, je l’ai adoré !
labibliodeclo 18 février 2022
Entre fauves - Colin Niel
Quelle claque ! Cette histoire débute du point de vue de Martin, garde de parc national, totalement contre la chasse, à l’extrême : il a même créé un groupe Facebook qui vise à dénoncer et afficher publiquement les adresses, numéros des chasseurs.
En parallèle, on découvre le point de vue de celle qui se fait appeler Legolas (j’espère que vous avez la réf), Apolline, chasseuse à l’arc. Récemment, une photo d’elle devant la dépouille d’un lion à été partagée sur le net. Martin se met alors en quête de la retrouver et de lui faire payer.
Mais un troisième personnage entre en jeu, un troisième point de vue qui change beaucoup de choses : Komuti, en Afrique, a vu le lion dévorer toutes les chèvres de son père. Et plus encore… Le lion est un danger pour les siens, et s’ils veulent survivre, ils n’ont d’autre choix que d’abattre l’animal. Une véritable traque commence, animale, comme humaine… finalement, qui vaut mieux que l’autre ?
J’ai adoré la dimension débat de ce roman, qui pointe aussi le harcèlement que subissent les chasseurs, comme des menaces de mort… L’alternance des points de vues, celui de Martin, Apolline, Komuti mais aussi Charles, le lion, rythme le roman et le rend vraiment puissant. La fin est surprenante, totalement inattendue, absolument parfaite. Le titre, lui, est si bien choisi : entre fauves. Puisque après tout, ne sommes nous, pas aussi, des fauves ?
À lire, vraiment.
Dany La 5 février 2022
Entre fauves - Colin Niel
Je ne connaissais ni l’auteur Colin Niel ni le roman pourtant primé quatre fois.
L’auteur aborde un sujet inhabituel opposant les antichasseurs des chasseurs dans ce thriller qui se déroule en Namibie et dans les Pyrénées. A priori je n’étais pas enthousiasmée par le sujet !
Le rythme est donné par la construction de l’intrigue dont les chapitres s’organisent comme une véritable chasse : identifier la proie, l’approche, la traque, la mise à mort . J’ai trouvé cela très original et parfaitement concrétisé par les récits des différents protagonistes.
Les récits de Martin dans les Pyrénées poursuivant la jeune femme alternent en flash-back avec ceux d’ Apolline ,l’archère en Namibie , contant sa traque du lion auxquels s’entremêlent celui de Komuti , un autochtone de la tribu Himba , désirant lui aussi abattre ce lion .
La tension va croissante .
Seules les descriptions détaillée des paysages , de la faune de la flore apportent au récit des moments de rupture et un apaisement aux violences des êtres humains permettant au lecteur de prendre une respiration.
Au delà d’un thème actuel sur la nécessité de la chasse , ce récit est l’histoire d’une vengeance, thème éternel.
Le roman m’a passionné et je vous le recommande !
kathel 29 mars 2021
Entre fauves - Colin Niel
Martin, garde pour le parc national des Pyrénées, est un farouche opposant à la chasse, qui traque sur internet ceux qu’il considère comme des tueurs. Lorsqu’il y trouve la photo d’une jeune chasseuse blonde devant la dépouille d’un lion, il entreprend, avec d’autres activistes, de découvrir qui elle est. le profil sur les réseaux sociaux n’apporte que peu de renseignements, mais Martin est acharné. Par ailleurs, il s’inquiète pour le dernier ours restant dans les Pyrénées, dont aucune trace n’a été vue depuis des mois.
Le roman passe des Pyrénées à la Namibie, d’un personnage à un autre : Martin, mais aussi Apolline, Kondjima et Charles. Je laisse aux futurs lecteurs et lectrices découvrir qui est ce dernier.
Tout comme j’ai été enthousiaste il y a quelques années à la lecture de Seules les bêtes, j’ai admiré cette fois aussi la construction millimétrée et les personnages particulièrement bien incarnés. de quoi être complètement accrochée dès les premières pages, et jusqu’à la toute fin ! de plus, c’est fait très subtilement, puisque ceux des protagonistes qui seraient d’emblée les plus sympathiques peuvent s’avérer assez imbuvables, comme le très dogmatique garde du parc. Quant aux chasseurs de trophée, grands bourgeois à la recherche de sensations, qui de prime abord donnent plutôt envie de vomir, ils peuvent avoir, mais oui, des moments de sincérité et d’empathie. Kondjima, un jeune Himba, représente le point de vue des pasteurs qui peinent à maintenir leur troupeau hors de portée des lions privés de nourriture par la sécheresse, et qui voient dans les troupeaux de chèvres des proies à leur portée.
Le tout est donc très nuancé, et surtout, l’agencement des différents points de vue fait avancer l’action, et apporte une grande tension. Les narrations parallèles entre la traque du lion et la poursuite de la donzelle chasseresse culminent avec des apogées saisissants.
Derrière cette couverture très réussie se cache un roman noir de la meilleure espèce !
Killing79 21 décembre 2020
Entre fauves - Colin Niel
Colin Niel s’attaque au thème assez conflictuel de la chasse. Afin de ne pas prendre parti, il décide de nous proposer une variété de points de vue. Chaque chapitre est consacré à un des protagonistes qui représente un camp. Il y a l’animal qui tue pour se nourrir, le chasseur qui tire pour le plaisir, le défenseur des animaux qui agresse pour ses convictions et le jeune d’Afrique qui chasse pour défendre son peuple. Tous ces acteurs ont un point commun. Ils sont des prédateurs. Tels des fauves, obnubilés par leur objectif, ils n’ont qu’une seule solution : traquer leur proie.
En prenant les différents angles, le livre nous montre les facettes de la controverse. On comprend que les personnages ont leurs raisons propres pour agir comme ils le font. Leurs histoires personnelles et leurs passés jouent un rôle important dans leur manière de voir les choses.
Sous ses airs de roman militant, « Entre fauves » est surtout une charge contre l’obsession. Il pointe du doigt les risques de l’extrémisme. Devant la tournure des évènements imprévisible et alors qu’ils sont pourtant munis d’œillères, les personnages vont devoir remettre en cause leurs idées et vont découvrir les limites de leurs certitudes.
Colin Niel nous offre une histoire qui se veut objective sur un sujet engagé et actuel. Il nous prouve que dans tous les débats sur la survie de la planète, chacun peut faire valoir des arguments recevables. Personne n’a la vérité et le destin se charge parfois de nous le rappeler.
Dans ces courses poursuites où tout le monde se retrouve la cible de quelqu’un, je regrette juste les courts passages où l’auteur fait parler le lion qui ne m’ont paru ni crédibles et ni nécessaires. Malgré ce petit détail, ma lecture a été exaltante et j’ai pris beaucoup de plaisir avec ce roman noir, rondement mené par un spécialiste du genre.
http://leslivresdek79.com/2020/12/21/610-colin-niel-entre-fauves/
Root 8 décembre 2020
Entre fauves - Colin Niel
Depuis un an et demi, Antoine et Martin cherchent des traces sans en relever aucune. Des renards, des sangliers, mais l’ours Cannellito ne se manifeste pas. Il est le dernier spécimen de son espèce. Sa mère a été abattue en 2004, et il n’a pas trouvé de femelle pour se reproduire — elles ont été tuées, elles aussi.
Garde au parc national des Pyrénées, Martin anime anonymement sur Facebook le groupe STOP HUNTING FRANCE. Simple espace d’expression où pointer les pratiques barbares de la chasse à sa création, le groupe lui sert à présent à enquêter et à dénoncer les atrocités commises et revendiquées à coups de photos tout sourire, « trophées » brandis sur les réseaux sociaux. Martin publie les noms et les coordonnées des coupables (je pèse mes mots), afin que le peuple fasse sa loi, puisque la justice ne bouge pas. Lorsqu’une nouvelle image apparaît sur la toile, ni Martin ni les administrateurs du groupe ne trouvent d’infos. Sous le pseudo Leg Holas, une femme, arc au bras, pose devant le corps d’un lion tué sauvagement. Plus que les autres, ce cliché blesse Martin : l’absence de mise en scène et le regard dément de la meurtrière l’interpellent.
Elle s’appelle Apolline Laffourcade. Toi, lecteur, tu le sais. Parce que l’auteur a décidé de te la présenter. Et si tu es comme moi, tu vas la haïr dès ses premiers mots. Une petite bourgeoise de 20 ans qui se dit passionnée par la faune et à qui son père, pour son anniversaire, vient d’offrir un arc dernier cri, et un voyage en Namibie pour voler la vie d’un lion qui n’attend qu’elle. « Apo » a beau jouer la gentille fille à papa, sortir les violons quand elle parle de sa mère morte récemment, elle n’a provoqué chez moi que colère et dégoût. Une envie de la livrer en pâture à la nature sauvage qu’elle saccage, pour qu’elle reçoive au centuple le mal qu’elle est capable de faire.
Et c’est là que tout bascule. Car une fois en Afrique australe, l’auteur introduit un autre personnage : Kondjima, qui a vu son troupeau de chèvres massacré… par un lion. Loin des lubies de la gamine gâtée, le jeune homme a comme une revanche à prendre. Et c’est bien lui qui m’a le plus perturbée, parce que je n’imaginais pas un instant faire l’effort de comprendre sa position. Entre le thriller et le récit d’aventures, Colin Niel a réussi à m’entraîner dans cette histoire sans que je puisse lever le nez du bouquin. Je suis malade si je marche sur la queue du chat alors un roman sur la chasse, pensez-vous ! Les thèmes – l’impact de l’homme sur la nature, la préservation de la faune, le climat – sont si bien exploités qu’on perd assez vite de vue l’aspect fiction. J’ai été touchée par la question de l’honneur, à travers le personnage de Kondjima, j’ai aimé les positions radicales de Martin, fervent défenseur de la cause animale… et j’ai détesté Apolline tout du long. Le style est simple, dynamique, et la tension toujours présente sert l’intrigue jusqu’au clap de fin. Ni tout blanc ni tout noir, Entre fauves pousse à s’interroger, dans des décors joliment décrits.
Matildany 12 novembre 2020
Entre fauves - Colin Niel
Un roman qui commence brutalement, par la mort de Charles, lion de Namibie, abattu lors d’une partie de chasse.
Martin, garde d’un parc dans les Pyrénées, impliqué dans la défense de la faune, lutte à sa manière en traquant au travers d’un groupe Facebook les chasseurs étalant leurs prises sur les réseaux sociaux, et les livre à la vindicte populaire.
Il tombe un jour sur une photo prise en Namibie, une chasseresse blonde, posant avec défi sous le pseudo Leg Holas devant la dépouille d’un splendide lion. Écoeuré, il découvre vite qu’elle est en France et se met à la pister.
Apolinne, vingt ans, reçoit comme cadeau d’anniversaire, la possibilité d’aller chasser un trophée inédit avec son père : un lion de Namibie.
Kondjima, jeune chevrier, voit le troupeau de sa famille complètement décimé par un lion. Pour retrouver l’honneur des siens, il recherche le félin, bien décidé à l’abattre.
Qui est le fauve ? Chaque partie a ses motivations, est animée férocement du désir de sang, d’honneur, de gloire, de justice ou simplement du besoin de se nourrir.
Le thème de l’homme qui se veut justicier nous démontre que tout n’est pas noir ou blanc, et que tout est une question d’angle, l’auteur faisant habilement s’entremêler les traques.
C’est un récit où chaque point de vue est correctement exploité, la montée en tension est prégnante, avec une conclusion dramatique à l’ironie mordante. Colin Niel décrit aussi à merveille la rudesse de la nature, que l’on soit exposé au climat des Pyrénées quand l’hiver ne veut pas céder sa place, ou à la chaleur écrasante de la Namibie.
J’ai beaucoup aimé avoir le "ressenti " du fauve également, on se sent complètement immergé dans ses sensations, cela avait déjà été exploité par Sandrine Collette dans "Animal" au travers d’une chasse à l’ours, si ce point vous intéresse.
Bref,un roman noir, brillant, à la violence nécessaire, amenant intelligemment la réflexion.
Ma note:4,5/5
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Kirzy 19 septembre 2020
Entre fauves - Colin Niel
L’intrigue se déroule en parallèle sur deux territoires : les Pyrénées avec les vallées d’Aspe et d’Ossau ; et le Nord-Ouest désertique de la Namibie, le Kaokoland. Deux territoires où les hommes cohabitent avec de grands prédateurs, l’ours et le lion. Tout part d’une photographie comme on en voit passer régulièrement sur les réseaux sociaux : une très jeune chasseresse posant avec le lion qu’elle vient d’abattre. Colin Niel va décortiquer l’avant / après qui entoure cette photographie, révélant ce qui se cache derrière.
Il prend beaucoup de soin à caractériser la psychologie de ces trois personnages principaux : Martin, garde du parc national des Pyrénées, personnage dont on devine très vite la radicalité, hanté par la crise de biodioversité et par la défaunation en cours, hanté par la mort de Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne, découvrir l’identité de la jeune femme de la photo devient une obsession ; Apolline la jeune femme donc ; et Kondjima, jeune Himba qui a vu son troupeau de chèvres décimé par un lion solitaire, il a une revanche à prendre. Si Martin et Kondjima sont assez linéaires et stéréotypés et agissent tels qu’on l’imagine, Apolline est de très loin le personnage le plus intéressant, le plus nuancé, très loin des clichés de la tireuse sans conscience à la gâchette facile. C’est d’elle qu’arrivent une grande partie des surprises scénaristiques.
La mise en scène alternant le double arc narratif pyrénéen et namibien, ainsi que les points de vue des personnages, est très habile. On sent que l’auteur sait où il va, dévoilant les destins de chacun très progressivement avec une part d’imprévisibilité très plaisante qui culmine dans les deux derniers chapitres lorsque le tempo s’accélère. Les coups de théâtre dramatiques arrivent au bon moment dans cette course à la chasse où la proie n’est pas forcément celle qu’on imagine, où l’homme retrouve sa par de bestialité. On est clairement dans le thriller avec au coeur les passions humaines et leur déchaînement, explorant ce que chacun a dans les tripes et jusqu’au bout on peut aller pour défendre ses valeurs.
Avec des thématiques fortes sur l’extinction de la faune, la pression humaine sur la nature, le changement climatique ( errance du lion solitaire dans le désert de Namibie est causé par la sécheresse qui a décimé les troupeaux d’oryx et le pousse à se rapprocher des troupeaux domestiques pour survivre ) et le sujet très clivant de la chasse, le risque était de tombé dans un manichéisme lourdaud. Même si le personnage de Martin est assez caricatural, même si on sent que la sympathie de l’auteur va du côté des anti-chasse, son récit prend la mesure de toute la complexité de la situation, avec notamment le contrepied de la Namibie où des populations rurales très pauvres cohabitent très difficilement avec les grands prédateurs.
Ce roman a beaucoup de qualités, il n’empêche qu’il ne m’a pas totalement emporté comme le formidable roman précédent de l’auteur, Comme des bêtes. J’ai moins ressenti la tension, sans doute car les personnages m’ont moins accroché. Et puis, j’ai été refroidi par un procédé qui, à titre très personnel, m’exaspère toujours : l’auteur fait parler le lion, se place dans la tête du lion. Il a beau le faire avec tout son talent d’écriture, avec parcimonie aussi, l’anthropomorphisme est inévitable et cela a dérangé ma lecture.
Aude Lagandré 16 septembre 2020
Entre fauves - Colin Niel
J’entends dire « je ne peux pas lire ce livre, il parle de la chasse » sous-entendu, il défend la chasse et les chasseurs. Détrompez-vous, ce roman ne fait en aucun cas l’apologie de la chasse, ni ne condamne celle-ci : il vous donne divers axes de réflexion. Des Pyrénées où Martin, garde d’un parc national cherche à retrouver le seul ours mâle encore présent, avant la réintroduction de femelles, aux confins de l’Afrique où la chasse des « big five » se monnaie à prix d’or, Colin Niel prend le parti de construire un roman choral dans lequel chaque voix a sa place, et où chacun défend « son bifteck ». Ce récit, loin d’être manichéen, amène le lecteur, tout en douceur et sans le brutaliser à revoir ses positions en se mettant à la place de l’Autre, qu’il soit chasseur, garde forestier, membre d’une tribu africaine, ou même lion ou ours.
Martin est un fervent défenseur de la cause animale. Outre la vitrine respectable que lui confère son métier, garde dans un parc national, il est un membre actif d’un groupe Facebook dont la mission est de révéler au grand jour les noms de ceux qui chassent des animaux protégés en posant près de leurs cadavres. Surgit alors sur les réseaux, une photo d’une jeune femme. Près d’elle, le cadavre d’un lion. Qui est-elle ? L’obsession de Martin à trouver son identité n’aura de cesse que de la clouer au pilori sur les réseaux sociaux. Quoi de plus jouissif que de livrer ces meurtriers sans âme à la vindicte populaire ? « Franchement, moi, j’ai honte de faire partie de l’espèce humaine. Ce que j’aurais voulu, c’est être un oiseau de proie, les ailes démesurées, voler au-dessus de ce monde avec l’indifférence des puissants. Un poisson des abysses, quelque chose de monstrueux, inconnu des plus profonds chaluts. Un insecte à peine visible. Tout sauf homo sapiens. Tout sauf ce primate au cerveau hypertrophié dont l’évolution aurait mieux fait de se passer. Tout sauf le responsable de la sixième crise d’extinction qu’aura connue cette pauvre planète. Parce que l’histoire des hommes, c’est surtout ça. »
Parallèlement, le lecteur découvre Apolline, issue d’un milieu aisé, tireuse à l’arc qui reçoit pour ses 20 ans, un billet d’avion. Destination l’Afrique afin de tuer son premier lion. Un lion devenu un problème pour la population, un lion qui tue le bétail et les maigres possessions des Himbas, peuple de Namibie. Kondjima, issu de ce peuple, est lui aussi à la recherche de ce lion. Il pense qu’en prouvant son courage, il pourra épouser la plus belle fille du village.
Chacun devient donc une proie : Apolline celle de Martin, Charles le lion celle d’Apolline et de Kondjima.
Si les personnages sont très différents, leurs aspérités illuminent le paysage blanc des montagnes ou la terre rouge et les herbes desséchées africaines. Colin Niel n’a pas son pareil pour nous balader des Pyrénées majestueuses au bush africain, de l’un à l’autre, décrivant de main de maître les atmosphères, les paysages, les rites qu’ils soient africains ou relatifs à la chasse. La construction, en 5 parties distinctes et précises, plonge le lecteur dans une problématique à chaque fois différente : identifier sa proie, l’approcher, la traquer, la mettre à mort. Je vous laisse découvrir la dernière.
Le roman s’ouvre : le lecteur est dans la tête de Charles le lion, brillante idée. Une immersion totale dans les pensées de l’animal à un instant crucial de son existence. Par des phrases incroyablement longues ponctuées de nombreuses virgules, Charles évoque son histoire, ses pensées et ses émotions, car « L’heure était venue de faire face aux hommes ».
« Entre fauves », titre bien choisi pour décrire l’atmosphère du roman. Les fauves ne sont pas simplement les félins, ils représentent surtout les chasseurs, ceux qui chassent le fauve, mais aussi ceux qui chassent les chasseurs de fauves. Qui est prédateur ? Qui est proie ? Peut-on être chasseur et être chassé ? La puissance du roman, dans sa construction, dans l’écriture de Colin Niel réside dans cette inversion, oh combien intelligente, précise et subtile, des forces en présence. Le final est magistral et terriblement déstabilisant de par ce qu’il implique pour la psychologie de l’un des personnages. La lente progression alternative dans les pensées des deux personnages principaux conduit le lecteur à s’interroger sur leurs vies, leurs buts, leurs failles et permet de mesurer à quel point les choses peuvent être différentes de ce qu’elles semblaient être au départ. Colin Niel nous happe, offrant au fil des pages la possibilité d’une île, d’un terrain d’entente, d’une amnistie, laissant présager une direction très claire de la fin du roman. L’auteur est semblable au joueur de flûte d’Hamelin : il vous charme et vous emporte vers un dénouement que vous n’aviez pas anticipé.
Faisons un point sur notre humanité : que reste-t-il de beau ? De respectable ? De défendable ? À quoi conduit la haine lorsque nous sommes poussés par un idéal ? Défendre la nature, prôner la nécessité d’une harmonie entre l’homme et la terre peut-elle se faire sans devenir un éco terroriste ? La lutte silencieuse est-elle suffisante ? Ce roman éclaire les consciences et compare les points de vue, intensifie les réflexions sur notre monde actuel. Un autre récit citoyen qui confronte aussi nature et culture, évolution et déclin de notre civilisation. Une nourriture spirituelle indispensable dans un monde où le « mieux » est l’ennemi du « juste ». Notre monde se résume bien à devoir demeurer « Entre fauves ».
« Plus que jamais, j’avais honte de faire partie du genre humain. »