On ne va pas se mentir : on connait aussi bien l’univers du polar uruguayen que votre grande-tante Jocelyne les subtilités du 4-4-2 en losange. Mais chez BePolar on ne recule devant aucun sacrifice : nous avons donc mené l’enquête pour vous faire briller le temps d’une mi-temps d’un match attendu sous haute tension.

Petite sélection tout à fait subjective en 7 livres directamente inspirados del Uruguay (oui, on est aussi bilingue chez BePolar) (enfin presque).

1. La route d’Ithaque de Carlos Liscano (10/18). Influencé par Kafka et Céline et probablement fan de l’attaquant du PSG et de la « Celeste » Edinson Cavani, Liscano nous offre ici un roman qui explore les chemins de l’exil et la fuite éperdue d’un bandit uruguayen qui échappe à la dictature de Montevideo puis partage le triste sort des sans-papiers en Europe. #PolarSocial

2. La Maison en papier de Carlos Maria Dominguez (Seuil). Ok, on triche un peu car l’auteur est argentin mais Messi vaut bien une messe. Et puis il y a un peu d’Uruguay dedans, si si. Parodie d’histoire policière qui n’est pas sans faire penser à certaines œuvres de Paul Auster, Dominguez nous entraîne sur les pas d’un professeur d’université à Cambridge qui cherche à rendre un livre, envoyé d’Uruguay (on vous l’avait dit !) à la collègue qu’il vient tout juste de remplacer, tuée dans un accident de voiture, à son propriétaire, un mystérieux Carlos. Un livre qui nous interroge sur le pouvoir des livres... et ses dangers !

3. Contes d’amour, de folie et de mort d’Horacio Quiroga (Métailié). Le titre pourrait résumer la carrière footballistique du « mordeur » Luis Suarez, mais Quiroga, célébrité des Lettres uruguayennes constamment entouré de folie et de mort sa vie durant, consacre ses contes à l’atmosphère de la forêt vierge, inquiétante, peuplée de serpents monstrueux, de fourmis mangeuses d’homme et de mystères. Des contes au réalisme cru et au fantastique délirant, comme la forêt...

4. Petites infamies de Carmen Posadas (Points). Sûrement le plus véritablement polar de la sélection, récompensé par le prestigieux prix Planeta, il narre l’assassinat en huis clos digne d’Agatha Christie, de Nestor Chaffino, traiteur talentueux qui collectionne autant les secrets culinaires que les secrets inavouables sur les occupants de sa dernière demeure. Chaque personnage va alors entrer en scène et raconter une histoire, son histoire...

5. Demain sera un autre jour de Juan Carlos Onetti (Le Serpent à plumes). Derrière ce titre digne d’un James Bond et cette magnifique couverture se cache là encore l’un des grands noms de la littérature d’Uruguay. Ces nouvelles noires explorent les bas-fonds de Montevideo, ses travestis prostitués, ses artistes clochardisés, ses enfants assassins, un peuple d’agonisant qui semble expier à tout jamais un péché originel.

6. Anaconda d’Horacio Quiroga (Métailié). Il ne s’agit pas des techniques de défense digne d’un serpent constricteur du puissant capitaine de la Celeste Diego Godin mais d’un des romans les plus emblématiques de Quiroga. Entre ombre et cauchemars, bruits et fièvres de la forêt tropicale se dessinent les dangers qu’encourent les hommes : les animaux sauvages et la folie, qui toujours les guettent. Des contes à l’univers obsédant dignes de Poe ou de Maupassant.

7. Les bas-fonds du rêve de Juan Carlos Onetti (Folio). Un titre qui sent bon le hard-boiled (ou la fin des espoirs français de qualification) pour un roman qui n’en est pas si éloigné : les personnages d’Onetti sont ceux d’un tango populaire qu’on fredonne en Uruguay. Mais ce livre c’est surtout Santa María : ville fictive mais néanmoins miroir d’une réalité, labyrinthe parcouru de fantômes voraces, hanté de rêves sordides, paradis des affaires véreuses, carrefour des tripots, terre promise de la supercherie, glorieuse de désirs inassouvis qui tuent ses habitants aussi sûrement que l’alcool qui y coule à flots.