- Auteur : Antonio Manzini
- Traducteur : Samuel Sfez
- Editeur : Denoël
- Date de sortie : 15 février 2018
- ISBN : 2207133753
- EAN : 978-2207133750
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Résumé :
Depuis qu’Adele, la fiancée de son meilleur ami, a été assassinée par erreur, l’inénarrable Rocco Schiavone ne croit plus en rien et s’isole dans une pension sordide. Il décide malgré tout de retrouver l’assassin de la jeune femme et se met à passer en revue tous ceux qui pourraient lui en vouloir : entre Stefania Zaccaria, qu’il a arrêtée pour proxénétisme, et Antonio Biga, malfrat septuagénaire à la retraite, la liste des candidats est longue.
En parallèle, Rocco poursuit son enquête sur la famille Turrini, tous corrompus jusqu’à l’os. Rocco pense qu’ils sont les relais locaux de la ’ndrangheta, la mafia calabraise, visiblement bien implantée dans le Val d’Aoste.
Rocco parviendra-t-il à aller au bout de sa traque effrénée ? Trouvera-t-il le meurtrier d’Adele ? Et surtout, Rocco ne commencerait-il pas à aimer cet Aoste froid et inhospitalier qu’il prend tant de plaisir à critiquer ?
celitterature 25 février 2019
Un homme seul - Antonio Manzini
Il s’agit du premier roman d’Antonio Manzini que je lis, et pourtant, il s’agit d’un véritable phénomène littéraire en Italie. C’est le quatrième roman après « Maudit printemps », « Froid comme la mort », et « Piste noire » qui traite des enquête du sous-préfet Rocco Shiavone.
Rocco Shiavone est un sous-préfet pas comme les autres, fumeur de joints, ayant un passé trouble, têtu, râleur, séducteur, sarcastique… Cette fois, il s’agit pour lui d’enquêter sur le meurtre d’Adele, la fiancée de son meilleur ami, cela se corse lorsqu’on apprend que c’est Rocco qui aurait du être tué et non Adèle. Qui pourrait lui en vouloir à ce point ? Rocco examine toutes les personnes qu’il a arrêtée récemment où il y a quelques années. La liste des suspects est longue, mais malgré la déprime actuelle de Rocco, le sous-préfet n’a pas dit son dernier mot. D’autant plus, qu’il doit en parallèle s’occuper d’une affaire concernant la mafia calabraise qui prête de l’argent à ses victimes avant de les dépouiller financièrement et matériellement.
J’ai apprécié le caractère plutôt atypique et original de Rocco et l’intrigue qui nous laisse en haleine jusqu’à la fin, mais je conseille aux lecteurs de lire ce roman de manière très attentive. En effet, Antonio Manzini, semble être un adepte des nombreux personnages à travers son roman, et j’en ai dénombré pas moins d’une cinquantaine, qui n’ont pas forcément un grand rôle et qui n’apparaisse qu’une fois, mais il est difficile de s’y retrouver. De plus, je pense qu’il fallait lire avant les précédents volumes concernant les aventures de Rocco car certaines affaires prennent leur source bien en amont de ce roman, il y a notamment des personnages que l’on retrouve dans les précédents ouvrages de Rocco Manzini. Ce roman, nous laisse aussi à penser à la fin, que l’affaire que suit Rocco n’a pas dit son dernier mot, et qu’un volume suivant arrivera sûrement prochainement.
Néanmoins, ce livre a le mérite de me donner envie de me pencher sur les romans précédents d’Antonio Manzini afin d’en savoir plus sur la personnalité, mais aussi les affaires dont s’occupe Rocco Schiavone. Un roman que je conseille, mais après avoir lu les trois précédents romans de l’auteur sous peine d’être un peu perdue lors de la lecture et devant les innombrables personnages et les rapports qui se jouent entre eux.
https://celitteratureofficiel.wordpress.com/2018/03/14/litterature-un-homme-seul/
Sharon 21 février 2019
Un homme seul - Antonio Manzini
N’essayez même pas de me faire changer d’avis : je suis fan de cet auteur, et de son héros Rocco Schiavone. C’est dit, c’est simple, c’est court, et c’est pour moi une évidence. Après cette déclaration d’amour littéraire pleinement assumée, venons en à l’analyse proprement dite.
Peu de temps s’est écoulé depuis Maudit printemps. La neige n’est plus là, Schiavone s’en fiche. Depuis la mort d’Adèle, tuée à sa place (les tueurs ne sont vraiment plus ce qu’ils étaient), Rocco se terre au fin fond de son lit avec Luna, la petite chienne à qui il a sauvé la vie dans le volume précédent. Il prend soin d’elle, c’est déjà ça, et envoie paître tous ceux qui veulent le sortir de sa léthargie, avec une constance rare. Cependant, le temps ne l’inaction ne peut pas durer, Rocco ne laissera pas impuni la mort d’Adèle, il ne peut laisser son ami dans les tourments et l’incertitude : il va se jeter à nouveau dans le vif de l’enquête.
Il est faux de croire qu’une affaire se termine après l’arrestation du coupable, parce que la victime, elle, ne se remet pas (sauf mauvaise série télévisée) en deux temps trois mouvements. Chiara, dont Schiavone a sauvé la vie dans le tome précédent, ne va pas bien, parce qu’elle sait que ses parents lui cachent des choses, parce qu’elle sait pourquoi elle a été enlevée. Je dirai peu de choses sur son petit ami, qu’elle supporte de moins en moins, en dépit de ses visites et de son soutien, ce jeune homme, Max, gagne à être connu, et ce n’est pas Schiavone qui vous dira le contraire.
Schiavone, en plus de mener une nouvelle enquête étroitement liée à la précédente, cherche parmi toutes les personnes qui lui en voulaient celle qui a pu commanditer son meurtre, tout en sachant que ce n’est que partie remise - puisqu’ils ont échoué, ils vont recommencer. Oui, quand on est un policier acharné, on a beaucoup de personnes qui, potentiellement, peuvent avoir envie de mettre fin à vos jours. En pratique, ce n’est pas si simple parce qu’il est des délinquants raisonnables qui n’ont pas forcément envie de supprimer le policier qui les a envoyés à l’ombre. Puis, il y a celui que l’on débusquera
Schiavone peut toujours compter sur ses "hommes", il sait parfaitement leur assigner les missions qui correspondent à leur capacité. Perdre sa lucidité, très peu pour lui.
Killing79 11 février 2019
Un homme seul - Antonio Manzini
J’avais rencontré Rocco Schiavone en 2016 lors de la sortie en poche de sa première enquête. Son caractère spécial avait alors fait mouche. J’avais beaucoup aimé ce personnage hors normes qui peut aussi bien être sympathique qu’antipathique.
Pour cette quatrième aventure, on suit de nouveau les pas de notre sous-préfet préféré (et non pas commissaire !!!) dans une double intrigue. En effet, pendant qu’il mène des investigations sur un meurtre mafieux, il est menacé dans sa vie personnelle. Tout au long de l’histoire, Rocco et son équipe naviguent donc entre les deux affaires.
Une nouvelle fois, ce n’est pas l’intrigue, plutôt banale, qui fait la différence. Ce n’est non plus le suspense ou les scènes d’action, quasiment absents, qui vous pousseront à vous lancer dans cette série. Le plaisir de lecture viendra principalement de Rocco lui-même, héros atypique, auquel on s’attache vraiment. Avec son comportement à la limite de l’acceptable, sa célèbre mauvaise humeur et sa répartie des plus cinglantes, il vous entraîne dans des situations extravagantes et échanges souvent très drôles. A son contact, le lecteur a toujours un sourire au coin des lèvres et passe un bon moment.
Par contre, je regrette d’avoir loupé les deux précédents épisodes. Autant dans le quotidien de Rocco que dans l’enquête elle-même, Antonio Manzini a placé beaucoup d’éléments du passé. J’ai parfois été un peu frustré, ne connaissant pas certaines références. Je recommande donc de lire au moins le premier tome, pour connaître mieux l’origine du sous-préfet et peut-être même les autres volumes, pour appréhender au mieux la globalité de l’aventure. Autrement, vous pouvez lire directement celui-ci, ça fonctionne très bien mais vous prenez le risque de ne pas tout apprécier.
Au final, « Un homme seul » est un polar assez agréable à lire. Toute la qualité du livre repose sur l’acteur principal charismatique que j’apprécie de plus en plus au fil du temps. Je me relancerai dans une autre de ses enquêtes, lorsque j’aurai envie d’une énigme policière, bon enfant, sans prise de tête, avec laquelle on s’amuse bien !