- Auteur : Anthony MCCarten
Alors qu’il vient de sortir début octobre, on a lu et aimé Objectif zéro d’Anthony McCarten dans la collection Sueurs Froides de Denoël (Le Code Twyford, Bunny Lake a disparu, Le Dernier Chant pour lequel on avait fait une interview de Sonja Delzongue).
Une collection spécial polar / thriller dont l’agence Paprika a remporté un prix de design.
Voici trois bonnes raisons de vous plonger dans ses pages !
1 - Parce que Mort d’un super-héros était une réussite et que cet Objectif zéro est bien intrigant.
Anthony McCarten n’est pas tout à fait un inconnu. Il y a quelques mois, on avait pu le découvrir en français avec Mort d’un super-héros, l’histoire d’un adolescent atteint d’un cancer et qui trouve l’énergie de vivre et de se battre en dessinant les aventures d’un super-héros. Tout était réunit pour un livre guimauve. Mais ce n’était pas le cas. Tout en délicatesse, Anthony McCarten avait su dresser le portrait d’un adolescent dans toute la complexité de son âge, alors qu’il est en plus touché par la maladie. C’était une vraie réussite.
Autant dire qu’on a vu arriver avec curiosité et un apriori positif ce deuxième roman, Objectif zéro. Il a tout pour susciter l’intérêt des lecteurs avec ces dix personnages lâchés dans la nature pour un test et qui doivent disparaître des radars en moins de deux heures. Mais attention, une IA surpuissante est à leurs trousses.
2 - Pour sa construction hyper prenante.
Ils sont dix et ils doivent échapper à un nouveau système développé en partenariat avec la CIA pour capturer les criminels en un temps record. Le scénario est redoutable, c’est celui de la traque. Et il n’y a qu’à lire les critiques sur internet pour comprendre que tout le monde s’est fait happé comme moi. Nombreux sont les lecteurs et lectrices qui ont dévorés le roman en quelques heures. Objectif zéro est ultra efficace pour vous tenir en haleine. Et il est puissant, parce que si on s’attache aux personnages il est riche de thématiques qui font échos à ce que l’on vit actuellement.
3 - Parce que ça raisonne fortement !
Un système pour capturer les criminels rapidement, c’est plutôt positif non ? Peut être, mais depuis 1984 (Big Brother) et Minority Report (La police prédictive), on a des pistes de réflexion sérieuses sur les conséquences de la surveillance généralisée. Parce que derrière la transparence la plus totale sur ses déplacements et ses pensées, il y a un risque de dictature, de manipulation et d’absence de contre pouvoir. Et qu’est-ce qui fait notre humanité sinon la capacité à penser par nous même. Toute justice est basée sur un droit à l’erreur et la possibilité du seconde chance. Autant dire qu’Objectif zéro donne du grain à moudre à nos discussions sur ces sujets oh combien d’actualité. Et il n’y a pas que ça, parce que l’abandon de nos données et ce test qui ressemble à un jeu de téléréalité font écho à nos quotidiens. Objectif zéro est donc un formidable roman où l’on suit avec passion les personnages, tout en ouvrant d’autres horizons. Un excellent roman !
Photo Anthony McCarten - Crédits photo : © Jack English