- Auteur : Victor Del Arbol
- Editeurs : Actes Sud, Babel noir
- Date de sortie : 4 février 2015
- EAN : 978-2330043445
Inscrivez-vous ou connectez-vous pour pouvoir participer au Club !
Grand Prix de littérature policière en 2015
Résumé :
Gonzalo Gil reçoit un message qui bouleverse son existence : sa sœur, de qui il est sans nouvelles depuis de nombreuses années, a mis fin à ses jours dans des circonstances tragiques. La police la soupçonne d’avoir assassiné un mafieux russe pour venger la mort de son jeune fils. Ce qui ne semble alors qu’un sombre règlement de comptes ouvre une voie tortueuse sur les secrets de l’histoire familiale et de la figure mythique du père, nimbée de non-dits et de silences. Cet homme idéaliste, parti servir la révolution dans la Russie stalinienne est expédié au goulag, et connaît dans l’enfer de Nazino l’incarnation du mal absolu, avec l’implacable Igor, et l’amour fou avec l’incandescente Irina. La violence des sentiments qui se font jour dans cette maudite « île aux cannibales » marque à jamais le destin des trois protagonistes et celui de leurs descendants. Révolution communiste, guerre civile espagnole, Seconde Guerre mondiale, c’est toujours du côté de la résistance, de la probité, de l’abnégation que ce parangon de vertu, mort à la fleur de l’âge, a traversé le siècle dernier. Sur fond de pression immobilière et de mafia russe, l’enquête qui s’ouvre aujourd’hui à Barcelone rebat les cartes du passé. La chance tant attendue, pour Gonzalo, d’ébranler la statue du commandeur, de connaître l’homme pour pouvoir enfin aimer le père. Toutes les vagues de l’océan déferlent dans cette admirable fresque d’un XXe siècle dantesque porteur de toutes les utopies et de toutes les adjonctions humaines.
Sylvie Geoffrion 1er juillet 2019
Toutes les vagues de l’océan - Víctor del Árbol
Un roman violent, d’une violence accablante, une déferlante qu’il nous faut défier et ce n’est qu’en refermant "Toutes les vagues de l’océan" que l’on retrouve une respiration à peu près normale.
Un polar. Vraiment ? Un polar historique, une fresque épique, un grand polar. De Barcelone du début du nouveau millénaire à la Russie des années ’30, on remonte le cours de l’histoire et c’est une lente descente aux enfers que l’on amorce, qui nous scie les jambes, qui nous empêche de surmonter la vague.
Un livre qui prend aux tripes et un livre qui nous en apprend. J’avoue que je ne connaissais rien de Nazino avant cette lecture. Nazino, surnommée l’île aux cannibales, un cauchemar créé par Staline. Un livre qui nous parle des hommes , des hommes "enfermés dans une possibilité" (p. 196).
Un livre aussi sur les guerres grandes et petites dans toute leur splendide laideur, celles qui transforment à tout jamais les êtres humains , celles qui distillent le poison de génération en génération au nom d’ idéaux ou de la cupidité, celles qui tuent au propre comme au figuré.
Gonzalo Gil apprend le suicide de sa soeur qu’il ne cotoie plus depuis plusieurs années. Un suicide ? Il en doute. Il décide donc de gratter un peu dans les enquêtes sur lesquelles travaillaient sa soeur. Une décision qui provoquera un raz-de-marée. Une décision qui révélera les secrets familiaux, qui déformera à tout jamais l’image de héros de son père.
Un récit sur l’idéalisme naif qui devient aveugle. Une trame narrative qui amène aisément les retours en arrière. Une intrigue qui se densifie, s’épaissit au fil des pages et qui n’en finit plus de se noircir. Des personnages que l’on aime, que l’on déteste, on ne sait plus mais qui sont fait de chair et d’os et qui toujours apprennent à survivre. La misère des humains, la beauté, la laideur, la rapacité. Une écritude fluide et dense et qui porte en elle des sujets de réflexion que l’on met très facilement de côté pour notre plus grand confort.
Épique ce roman qui nous rapelle que nous ne sommes pas à l’abri de dictature ou d’intégrisme , oui ces dangers, bien affichés ou du clair-obscur, sont toujours là qui nous guettent.
À lire absolument.