- Auteur : Will Dean
- Traducteur : Laurent Bury
- Genre : Thriller
- Editeur : Belfond
- Collection : Belfond noir
- Date de sortie : 24 mars 2022
- EAN : 9782714495594
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Résumé :
Il est son mari, elle est sa prisonnière.
Il l’appelle Jane, mais ce n’est pas son nom.
Thanh Dao a quitté illégalement son Vietnam natal pour rejoindre l’Angleterre, ses universités, sa liberté. Mais le rêve a viré au cauchemar. Personne ne soupçonne qu’elle est là, prisonnière de cette ferme perdue au milieu de nulle part. Personne ne viendra la sauver.
Sept ans que la jeune femme subit les remontrances, les humiliations, les punitions de l’homme qui l’a achetée. Bien sûr, elle a tenté de s’échapper, mais comment fuir ces plaines où le regard porte jusqu’à l’infini ?
Pourtant, aujourd’hui, elle a plus de raisons de lutter que jamais. Il y a cette vie minuscule qui grandit en elle. Et cette femme, cette voisine charmante et naïve venue se présenter un matin. Une étrangère dont Thanh est convaincue qu’elle est porteuse d’espoir…
Les_lecturesdeflo 1er février 2023
Tout ce qui est à toi brûlera - Will Dean
Voici un livre qui m’a tentée dès sa sortie et qui m’a été offert dans un swap estival.
Aucun regret sur le choix de l’ouvrage. Je me suis régalée à lire ce thriller psychologique.
Il est son mari, elle est sa prisonnière.
Il l’appelle Jane, mais ce n’est pas son nom.
Thanh Dao a quitté illégalement son Vietnam natal pour rejoindre l’Angleterre, ses universités, sa liberté. Mais le rêve a viré au cauchemar. Personne ne soupçonne qu’elle est là, prisonnière de cette ferme perdue au milieu de nulle part. Personne ne viendra la sauver.
Sept ans que la jeune femme subit les remontrances, les humiliations, les punitions de l’homme qui l’a achetée. Bien sûr, elle a tenté de s’échapper, mais comment fuir ces plaines où le regard porte jusqu’à l’infini ?
Pourtant, aujourd’hui, elle a plus de raisons de lutter que jamais. Il y a cette vie minuscule qui grandit en elle. Et cette femme, cette voisine charmante et naïve venue se présenter un matin. Une étrangère dont Thanh est convaincue qu’elle est porteuse d’espoir...
Dans ce récit, les sensations d’emprisonnement et de soumission sont telles que le stress n’a fait que s’amplifier au fur et à mesure que je tournais les pages.
Le sentiment d’oppression ne m’a pas quittée de toute ma lecture, tout comme celui de révolte.
J’ai été touchée par le personnage de Jane qui reste forte malgré sa détresse. Son sentiment de culpabilité et d’impuissance m’ont émue. Elle reste déterminée, et ne perd pas de vue la minuscule lueur d’espoir à laquelle elle se raccroche avec une combativité qui force le respect.
Le traffic d’humain n’est pas une légende. Si ce thriller est une fiction, je ne doute pas que les faits relatés dans cet ouvrage peuvent être le quotidien de jeunes femmes rêvant d’une vie meilleure au delà des frontières de leur pays, et qui se retrouvent maltraitées, soumises et réduites au rang d’esclave.
Cette histoire m’a bousculée et émue mais aussi révoltée et écoeurée !
Une lecture addictive sous haute tension que je vous conseille vivement. J’ai tout simplement adoré.
Aude Lagandré 15 mai 2022
Tout ce qui est à toi brûlera - Will Dean
L’homme de ce roman est tout ce qu’il y a de plus délicieux… Fermier de son état, bourreau à ses heures perdues, il a comme unique but dans la vie d’annihiler toute individualité. Sa victime, Thanh Dao ayant quitté ses terres vietnamiennes pour suivre la chimère d’un eldorado vers l’Angleterre l’a bien compris : il ne reculera devant rien. La briser psychologiquement est le mantra de tout salopard qui se respecte. En matière de tortures psychologiques, nous avons affaire un professionnel : sans aucune émotion, les sanctions tombent. Et si, quelques velléités de fuite traversent votre cerveau, oubliez. Il vous en fera passer l’envie. Durant ses sept années de captivité, Thanh Dao a essayé plusieurs fois de s’échapper. Il faut dire que la ferme se trouve au milieu d’une plaine qui rend toute cachette impossible. Lenn, son tortionnaire, lui mutilera si profondément le pied en guise de punition que la douleur omniprésente occupera toutes ses pensées. Il réussit ainsi à associer dans l’esprit de sa captive, douleur de la sanction avec tentative de fuite, sans qu’elle ne puisse plus jamais distinguer l’un de l’autre.
Nous sommes dans un huis clos, tout le roman est construit autour de ces deux personnages : Thanh Dao et Lenn. le portrait du personnage féminin est remarquable d’acuité. Puisqu’elle est muselée, Will Dean a fait le choix de faire entrer le lecteur dans sa tête. Si Lenn ne connaît pas ses pensées, nous sommes nous, les témoins privilégiées de ses réflexions, de ses ruminations, de ses espoirs et de ses douleurs autant physiques que morales. En effet, cette jeune femme souffre dans sa chair. Sévèrement abîmée par la punition dont elle a fait l’objet, Lenn la rend accro à des antidouleurs… pas ceux que vous croyez, des médicaments pour animaux qui plongent Thanh Dao dans une forme de coma éveillé qui brouille considérablement ses pensées, mais l’aide à fonctionner au quotidien. Constamment surveillée par des caméras placées dans la maison, Thanh Dao doit exécuter ses tâches quotidiennes sous peine de sévères représailles. Chaque soir, alors qu’elle prépare le dîner, Lenn visionne les vidéos de sa journée pour vérifier qu’elle n’a pas outrepassé ses prérogatives. Lorsqu’elle y déroge, il entreprend de la démolir moralement, la forçant à choisir parmi ses maigres souvenirs, passeport, lettres, objets divers, lequel elle va sacrifier dans le poêle à bois. Progressivement, les possessions qui font sa personne, son histoire, disparaissent pour laisser place à un robot téléguidé. Seules ses pensées, sa rébellion silencieuse, sont les uniques trésors qu’il lui reste. A contrario, le lecteur ne vivra jamais dans les pensées de Lenn, il sera simplement le témoin de ses agissements. Singulier personnage, dénué de toute émotion, il semble vivre dans un monde parallèle où la réalité de la situation est délibérément réduite à néant. Les scènes devant la télé le soir en sont le parfait reflet.
Nous sommes dans un huis clos et pourtant deux personnages fantomatiques hantent cette ferme. D’abord, la mère décédée de Lenn qui prend une place considérable dans le récit. Thanh Dao porte ses vêtements, dort dans son lit, doit préparer la cuisine comme le faisait la disparue. L’exemple à suivre est celui de cette mère portée aux nues par son fils dénué de toute objectivité et de toute capacité à réfléchir par lui-même, certainement élevé par cette femme aux contours abrupts et aux idées préconçues sur le rôle qu’une femme doit tenir dans son foyer. Cette mère s’appelait Jane, le prénom que Lenn a choisi pour sa captive. Malsain à souhait.
Ensuite, la soeur de Thanh Dao, Kim. Partie du Vietnam elle aussi, elle est rapidement séparée de cette soeur pour aller travailler ailleurs. le contact est gardé par l’intermédiaire de lettres auxquelles Thanh Dao s’accroche pour supporter son quotidien. Très rapidement, Kim devient un levier pour Lenn, un instrument de chantage écoeurant. Pour sauver sa soeur, qu’elle vive une meilleure vie que la sienne, Thanh Dao est prête à tout accepter. Kim est absente physiquement, mais omniprésente spirituellement.
« Tout ce qui est à toi brûlera » porte bien son titre. Ce qui nous relie au monde, des photos auxquelles l’on tient, des objets qui nous rappellent des souvenirs finiront au fond d’un poêle en cas de désobéissance. C’est un roman sur la manipulation psychologique, sur la constante menace de violence, sur l’abus moral et physique qui déclenche une bouleversante empathie. Une existence réglée comme du papier à musique, où rien ne doit déborder, rien ne doit dépasser du plan initial. Pourtant, deux événements majeurs que je tais volontairement rebattent les cartes et obligeront Lenn à s’adapter, chose qu’il ne sait pas forcément faire. L’atmosphère anxiogène déjà présente au début du récit ne fait que s’accentuer, les derniers chapitres menés tambour battant déclenchent une angoisse terrifiante et laissent le lecteur émotionnellement vidé. Personnellement, je me serais abstenue de l’épilogue, mais Will Dean voulait certainement satisfaire la curiosité du lecteur qui se demande toujours « et après », un choix que je respecte.
L’atelier de Litote 15 mai 2022
Tout ce qui est à toi brûlera - Will Dean
Thanh Dao est retenue contre son gré dans une ferme isolée dans la campagne anglaise. Son calvaire dure depuis sept ans, l’homme qui l’a kidnappée lui mène une vie infernale. Elle avait quitté le Vietnam avec sa sœur espérant trouvé une meilleure vie pour elles et aider ainsi sa famille mais les choses ne se sont pas passées comme prévues. Aujourd’hui, elle est enceinte et elle sait au fond d’elle qu’elle fera tout son possible pour échapper à son bourreau. Will Dean signe ici un thriller psychologique magnifique. Un huis clos dont la simple narration rendrait n’importe qui claustrophobe. Cette intrigue qui rejoint le thème de l’exploitation humaine et de l’esclavage est d’une folle intensité, l’auteur arrive à donner à la victime une voix émotionnellement déchirante. Suivre Jane (Thanh Dao) nommée ainsi par Lenn dans ses routines quotidiennes entre cuisine, ménage et sexe forcé provoque chez le lecteur un sentiment de malaise profond car on n’entrevoit aucune solution viable. Lenn est un homme autoritaire, cruel et violent qui ne recule devant rien pour obtenir une complète soumission. Interdiction de fermer les portes, vidéos dès qu’il s’absente et aucune possibilité d’intimité. On est submergé par la tension et le suspense de ce récit captivant. Personnellement je suis restée sous le choc et le personnage de Thanh Dao a su forcer mon respect, je ne sais pas comment elle fait pour tenir alors qu’il met tout en œuvre pour la briser psychologiquement et physiquement. Ce personnage dont nous pouvons suivre les pensées intérieures contrairement à Lenn nous fait vivre son calvaire en direct. Un style coup de poing qui est à la hauteur de la noirceur évoquée, un plaidoyer puissant où malgré tout l’espoir n’est jamais complètement abandonné et un portrait de femme courageuse, résistante et résiliente jusqu’au boutisme. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2022/03/30/39412164.html