- Réalisateur : John R. Walker
- Acteurs : Gary Martin, Ania Marson, Monèle LeStrat, Linden Baker, Kennie Benoit
- Nationalité : Canadien
- Durée : 1h43min
Il y a bien une malédiction liée à Amityville : tout film qui en parle est frappé de nullité artistique. Il est temps de rompre le sortilège.
Il est temps que l’horreur se déporte loin d’Amityville, commune maudite depuis qu’un massacre s’y est produit, dans la tristement célèbre demeure du 112 Ocean Avenue, en 1974. Car il semble que la fatalité poursuive une série de longs métrages d’une médiocrité accablante, dont le film de John R. Walker, sorti en 2015, constitue un nouvel avatar opportuniste.
Le pitch nous déplace dans un théâtre qu’une jeune adolescente, Fawn Harriman, investit en tant que nouvelle propriétaire, à la mort de ses parents. Dès le début, les signaux d’alerte clignotent, comme autant de clichés sur les chemins balisés de l’horreur à venir : le lieu est laissé à l’abandon depuis cinq ans, une visite d’inspection s’impose pour estimer le bien-fondé d’une réhabilitation. Or, l’amie de Fawn, Kyle, n’a rien trouvé mieux que d’accompagner la jeune fille dans ce sinistre endroit pour y passer le week-end. Bientôt, d’autres teenagers les y rejoignent, appâtés par le goût du frisson, très vite piégés par ce théâtre où les répliques insipides et fielleuses s’enchaînent.
Certains y verront une métaphore de la télé-réalité, car on sait que la claustration prolongée des candidats a tendance à délier leurs mauvaises langues. Mais ce serait encore trop d’honneur pour cette série B complètement ratée qui ne rougit même pas de sa sortie de route scénaristique. On apprend en effet, par l’intermédiaire d’un professeur acharné, que des grottes situées sous Amityville, accidentellement descellées par la tribu Shinnecock, mènent tout droit vers l’enfer (on se doute qu’elles ne conduisaient pas au supermarché du coin).
Or, profitant de la brèche, des démons se sont échappés qui exigent un sacrifice, sans doute en lien avec la disparition programmée de six personnes, chaque 13 novembre. Et il se trouve que, comble de malchance, Fawn est directement concernée par cette injonction macabre.
On se demande bien quel showrunner a pu guider ce projet invraisemblable auquel les comédiens eux-mêmes ne semblent pas croire, aussi amorphes que des mouches tsé-tsé sous Prozac. L’histoire n’en finit pas d’agonir. L’ultime scène lui donne le coup de grâce.