- Réalisateur : Raja Singh Choudhary
- Acteurs : Sanjay Bishnoi, Anil Kapoor, Harshvardhan Kapoor
- Auteur : Raja Singh Choudhary
- Nationalité : Indien
- Durée : 1h48mn
Hommage au western noir, lorgnant sur le mythique Sholay de Ramesh Sippy, le deuxième long métrage de Raja Singh Choudhary souffre d’un scénario trop prévisible pour convaincre.
Le début du film est déjà un climax : dans un village situé à la frontière nord de l’Inde, Munabao, des individus armés arrivent nuitamment et s’en prennent aux habitants qu’ils abattent, avant de s’emparer d’une cargaison de drogues. Qui sont ces mercenaires sans pitié ?
Le policier du coin, proche de la retraite, donc blasé, s’appelle Surekha Singh. Il est flanqué de son adjoint Bhurelal. Tous deux essaient de reconstituer les pièces d’un puzzle complexe, où les mobiles paraissent multiples, avant que l’apparition d’un mystérieux antiquaire du nom de Siddharth ne vienne infléchir le récit pour en faire un véritable thriller, qui se veut à la fois noir et atmosphérique.
Cette production d’Anil Kapoor Film Company, dialoguée par le célèbre metteur en scène Anurag Kashyap, ne cache pas l’influence des westerns américains, même si c’est ici le Rajasthan qui sert de décor à l’histoire.
Malheureusement, ce deuxième long métrage du réalisateur indien, Raj Singh Chaudhary, après son film musical Shaadisthan (2021), organise un affrontement plutôt traditionnel entre un flic ambitieux et un tueur vindicatif. Alors, l’œil du spectateur bifurque, lorgnant sur les gibbosités du paysage qui côtoient l’horizontalité d’un désert absolument implacable et stérile, celui de Thar.
Lorsqu’il ne privilégie pas des gros plans étirés sur des hommes sudoripares ou avares de leurs paroles, à la façon de Sergio Leone, ce long métrage met en scène un barnum habituel, où le spectateur retrouvera les figures archétypales de méchants sans foi ni loi, qui n’ont pas hélas assez de consistance pour susciter un intérêt démesuré.
Traversé de scènes gore qui rappellent la manière d’un Quentin Tarantino, Thar souffre d’un scénario trop prévisible, bien que les problématiques qu’il soulève - les réseaux criminels qui prospèrent au Rajasthan, l’exploitation sexuelle des femmes en Inde - soient d’une brûlante actualité.