- Auteur : Christian Blanchard
- Genre : Thriller
- Editeur : Belfond
- Date de sortie : 16 mai 2019
- EAN : 9782714479778
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Résumé :
Que sommes-nous réellement prêts à faire pour sauver nos proches ?
Cette question, Éric de la Boissière se la pose tous les jours. Sa fille, Élodie, est atteinte d’une grave maladie rénale. Du fait de son groupe sanguin, ses chances de recevoir une greffe sont quasi nulles. Mais avec beaucoup d’argent… Élodie doit pouvoir être soignée, pense Éric. Dirigeant d’un établissement financier, il a entendu parler de réseaux parallèles permettant d’obtenir un organe sain de donneurs volontaires.
Que sommes-nous prêts à sacrifier pour sauver nos proches ?
Cette question, Gilles Patrick ne se l’était jamais posée. Mais depuis quelques semaines, ce grand chirurgien ne dort plus. Tandis qu’un revolver est braqué sur la tempe de son épouse et de sa fille, un groupe d’hommes le contraint à pratiquer de lourdes opérations sur de jeunes patients pourtant en pleine santé.
Les circonstances ont beau être différentes, la raison qui a fait basculer ces deux hommes dans un autre monde est la même. Et si la volonté de sauver un proche n’était pas une raison suffisante ? D’une noirceur abyssale, le nouveau roman de Christian Blanchard explore les âmes compromises et pousse ses personnages, comme le lecteur, dans leurs pires retranchements.
Source : Éditions Belfond
Ginnyzz 3 mars 2023
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
Eric de la Boissière veut sauver sa fille Élodie qui souffre d’une grave maladie rénale nécessitant une transplantation. Faute de trouver un donneur, Éric envisage de passer par un système parallèle. Gilles Patrick, lui, est contraint de pratiquer de lourdes opérations sur de jeunes patients en pleine santé. Pour l’y obliger, sa fille et son épouse sont retenues en otage. Jusqu’à quel point sommes-nous prêts à faire le mal pour faire le bien ? Tel est le fil rouge de ce roman hors norme.
Tu aimes le roman noir ? Bienvenue dans le monde de Christian Blanchard !
Encore un auteur que je découvre, dont j’ai eu le plaisir de faire la connaissance rapidement au salon Polar à la Plage en juin dernier.
Là, le moins que l’on puisse dire, c’est que nous sommes dans un univers très très noir … Les sujets abordés sont terribles, mais c’est pourtant le quotidien de toute une population : les « miséreux », ceux qui n’ont plus d’autre choix que de fuir sans savoir ce qui les attend de l’autre côté, celui tant espéré … Ceux qui pour leur malheur ne sont pas nés au bon endroit et qui sont quantité négligeable. Des êtres dont on ne remarquera pas la disparition, dont on se fout, mais qui sont monnayables. Vivants ou non.
Et puis ceux à qui on ne laisse pas d’autre choix que de tremper là-dedans.
Christian Blanchard nous parle d’immigration clandestine, de réseaux de prostitution et de mendicité, de sévices sexuels, de maltraitance, de trafic d’organes et de personnes.
Vous allez rencontrer des personnages détruits par la vie, mais ô combien attachants.
Il y a Gilles Patrick, chirurgien, qui se retrouve obligé de pratiquer des interventions qui le révulsent. Pas le choix, on a mis un flingue sur la tempe de sa femme et de sa fille jusqu’à ce que le travail soit achevé. Et il n’est pas le seul dans ce cas. Un système parfaitement rodé.
Il y a Nemo, pour qui la fin approche à grand pas. D’ailleurs, depuis qu’il a perdu sa fille, il l’attend, cette fin. Il l’espère. Jusqu’à ce qu’il tombe sur Muette. Une rencontre des plus improbables. Muette est seule, elle ne prononce pas un mot. Nemo devine que son comportement découle d’un très grave traumatisme. Alors Nemo va recueillir cette gamine paumée et va la porter à bout de bras.
Il y a Sayid et Diara. Sayid a été amputé des deux jambes et se déplace grâce à une vieille planche de skate. Diara a perdu un bras. Ces deux-là sont inséparables. Des ados. Des clandestins récupérés par des criminels qui les ont mis à un carrefour à mendier. Deux enfants éclopés, ça rapporte pas mal à la manche… Ils sont soumis, comme une ribambelle d’autres , au Grand Serge, qu’ils cherchent à fuir.
Il y a Aïcha, qui est arrivée de Lybie cachée dans un container. Elle est la seule survivante de la « cargaison ». Et de très très peu. Elle aussi va être récupérée à son arrivée sur le territoire français par un petit malfrat qui veut construire son business… Elle a 13 ans, et c’est le début de sa descente aux enfers. Finalement, il aurait peut-être mieux fallu succomber au voyage.
Et enfin, il y a Eric de la Boissière. Sa fille Elodie est en train de se mourir faute d’une greffe d’organe. Elodie a besoin expressément d’un rein, et elle n’a plus beaucoup de temps. Mais il n’y a pas d’organe disponible pour elle pour le moment. Alors son père est prêt à tout pour sauver sa fille unique…
Dis comme ça, c’est une horreur, bien sûr. Mais vous, jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour sauver vos enfants, ou vos proches ?
Voilà, le tableau est brossé. C’est un très bon roman, c’est très bien écrit, c’est cash, on va droit dans le sujet. A vif.
Les hôpitaux font face à une pénurie d’organes pour les transplantations. Et les dons d’organes sont peanuts en comparaison de la demande. Situation qui provoque l’explosion des trafics. Les réseaux internationaux de trafic d’organes fourniraient jusqu’à 10 000 des 100 000 transplantations annuelles réalisées dans le monde. La plupart étant clandestines, ce n’est qu’une « petite » estimation. Les bénéfices générés représenteraient de 600 millions à 1,2 milliards de dollars par an…
D’autre part, il apparaît qu’environ 60 000 enfants disparaissent chaque année dans le monde. Une partie de ces enfants sont enlevés et contraints à la mendicité par des groupes mafieux. Ils sont souvent affamés et maltraités pour être émaciés et faire le plus possible pitié afin de susciter les dons. Les handicapés rapportant plus, les mafias n’hésitent pas à défigurer ou amputer une partie de leur cheptel…
Mélodie reno 31 décembre 2020
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
Un livre très dur sur fond de misère sociale, de trafic d’organes et surtout d’enfants esclaves.
Le livre n’est qu’une fiction, mais l’auteur rappel à la fin du livre le coût que represente le trafic d’organes pour ces salopards de trafiquants, mais surtout le nombre d’enfants disparus et/ou mutilés à travers le monde pour faire fructifier ce "commerce" de l’horreur.
A découvrir
Sweethydark 19 septembre 2020
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
Ouah quel roman ! Un roman bien noir, qui nous fait réfléchir, nous bouscule, qui nous donne un uppercut en pleine poire, car ce livre est ponctué de scènes ignobles, insupportables et révoltantes. L’auteur aborde des thématiques très difficiles, la prostitution de mineurs, le système de la mendicité organisée, le trafic d’organes, dont le seul intérêt dans ce domaine est l’argent, le pourvoir. On a du mal à imaginer tout ceci, et pourtant c’est tellement vrai…. Je ne suis pas prêt d’oublier cette lecture, ces personnages très touchants, cette histoire émouvante, touchante.
jeanmid 5 février 2020
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
Et si toutes ces histoires étaient vraies ? Et si aujourd’hui sur le sol français certains chirurgiens peu scrupuleux pratiquaient ces greffes illégales , sauvant quelques privilégié(e)s et handicapant à vie d’autres ? Enlevant ici un rein . Là une jambe , un bras , contre leur volonté , à de jeunes enfants totalement inconscients et se réveillant infirmes .
Ce roman de « Christian Blanchard « est pourtant une fiction mais malheureusement tellement plausible . Tellement réaliste . On comprend que l’écrivain s’est fortement documenté et inspiré de faits réels avant d’écrire son œuvre .
On y fait connaissance avec de (très) jeunes survivants qui ont bravé la fatigue , la peur , le risque de la noyade à chaque instant sur des embarcations trop fragiles pour tenter de rallier avec leur famille cet eldorado qui s’appelle l’Europe . Laissant derrière eux une mère , un père ou un frère décédés pendant la traversée de la Mer Méditerranée ou dans un camion , oubliés comme de simples marchandises avariées .
Pour certains gamins estropiés comme Sayid et Diarra , de funestes destins se profilent à l’horizon : mendier au bord des routes pour le compte d’organisations à but lucratif peu scrupuleux et peu soucieux de la qualité de vie de leurs petits « protégés ». Ou comme certaines fillettes, dont Aîcha est ici le meilleur exemple , qui offrent aux futurs « clients » potentiels l’attrait de leur jeunesse , de leur « fraicheur » et de leur virginité et pour lesquelles la case prostitution est inéluctable .
Christian Blanchard nous montre également l’effet pervers produit sur les « receveurs » .En effet même si leur douleur ne semble pas comparable avec les atrocités vécues par les jeunes migrants africains , il affecte également leur psychologie ,il génère ce mal de vivre avec un organe qui ne leur appartient pas .C’est le cas d’Élodie qui malgré les efforts de ses parents ne peut se libérer de ce mal être , ce rejet plus psychique que physique qu’elle vit avec ce nouveau rein .
Nos « donneurs » et nos « receveurs « auront peut être la chance de croiser la route - ou plutôt la voie ferrée - de Némo , ce retraité de la SNCF au bout du rouleau , à moitié aveugle , dont la vielle carcasse sent le rhum et la nicotine mais avec un « coeur » gros comme ça . Ce voyageur solitaire a toujours une place dans sa voiture pour les naufragés de la vie , heureux de leur offrir une petite raison de croire encore que le bonheur est malgré tout possible malgré les obstacles .
L’auteur nous offre un roman choc qui met en lumière ce trafic immonde d’organes. Un récit émouvant qui emporte le lecteur , témoin de ces fortunes diverses à l’injustice criante . Témoin également de cette société qui profite des plus faibles pour s’enrichir . Cette société occidentale qui fait le malheur de ceux qui l’ont rêvé comme idéal . Dans cette noirceur abyssale surnage malgré tout de très beaux personnages auxquels il est impossible de ne pas s’attacher .Tel ce Némo , increvable malgré les doses de rhum qu’il ingurgite régulièrement ; ces Gitanes qu’il fume comme des friandises , trompant la mort tant qu’il y a de la vie dans son wagon - pardon sa voiture .Un beau témoignage au style efficace qu’il faut découvrir sans retenue .
Aude Lagandré 5 octobre 2019
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
Éric de la Boissière est le père d’une petite fille atteinte de déficience rénale. Après plusieurs dialyses, la greffe reste la seule solution possible pour la maintenir en vie. Dû à son groupe sanguin rare, c’est une quête impossible. La seule solution est de trouver un organe à acheter… sur le marché noir. Que sommes-nous prêts à faire pour sauver nos proches ? Gilles Patrick est chirurgien en orthopédie et en traumatologie. Sous la menace d’une arme braquée contre les têtes de sa femme et de sa fille, il est contraint de procéder à des opérations qui défient toute morale. Que sommes-nous prêts à accepter pour sauver nos proches ?
Attention ce bouquin est un concentré d’émotions pures ! Toute lecture dans un lieu public peut vous exposer à de nombreux regards interrogateurs. Quatre saisons pour quatre étapes de vies, quatre saisons pour rencontrer des personnages qui vont vous bouleverser : une petite fille dans un conteneur qui fuit son pays et reste en vie sous les cadavres de ses compatriotes de fuite, Gilles Patrick chirurgien orthopédiste spécialisé en traumatologie, monsieur Denis tortionnaire de son état bien décidé à faire du fric en exploitant des gosses, Némo vieil homme de 80 ans qui vivote en ermite dans un wagon à Brest, Muette une petite fille tombée du ciel qu’il prend sous son aile, Éric de la Boissière père d’une petite fille sous hémodialyse, Sayid et Diarra, enfants des rues aux discours parfaitement rodés. Tous ces personnages forment une ronde qui va vous donner le tournis et vous emporter pour une éprouvante valse des émotions.
Pour moi, l’intelligence de ce roman réside dans les personnages. Des gens ordinaires : des gosses qui tentent de survivre, des adultes qui n’ont rien de manichéen. Christian Blanchard a effectué un travail exceptionnel sur la densité des personnages et ce sont eux qui mènent la danse. Ils sont profondément enracinés sous différentes strates de violence et de misère, tantôt ordinaires, tantôt extraordinaires.
Séparons un instant les enfants des adultes. Au sujet des enfants, vous allez avoir mal, ressentir révolte, pitié, compassion, mais pas seulement… Ils vont vous éblouir par leur volonté de s’en sortir, vous faire sourire par leur naïveté, vous émouvoir par cette forme de rébellion enfantine, restants persuadés que le monde a quelque chose de bon à leur offrir, malgré les horreurs mises sur leur chemin. Le début du roman évoque une petite fille dans un conteneur. Après plusieurs jours de voyage, les morts s’accumulent, les adultes crèvent de soif, de faim, de fatigue. Elle tient bon. « Elle se souvenait du message mille fois entendu avant de partir. Tu verras, petite, là-bas, des hélicoptères survolent la capitale, Paris, et déversent du parfum. Les gens sont gentils et accueillants. Pas de souci. Tu auras des sourires. Tu trouveras rapidement du travail et tu gagneras beaucoup d’argent. » Autant dire que la chute est douloureuse… Sayid et Diarra, sont deux gosses des rues qui font la manche. Pour rentrer plus d’argent, monsieur Denis s’est chargé de modifier leur apparence. Même s’ils sont laissés libres dans la rue en journée, ils sont en réalité prisonniers d’un système, d’une organisation millimétrée. « Un surveillant leur passait un collier autour du cou, comme les chiens, puis une chaîne les liait les uns aux autres, aux deux extrémités du mur. Ainsi entravés, les enfants n’avaient aucune possibilité de s’évader. » Et puis, vous allez découvrir Muette… Et Élodie… ressentir chacune de leurs émotions, sentir leur désarroi, appréhender leurs peurs.
Parallèlement à ces prodigieux portraits d’enfants, découvrez de saisissants portraits d’adultes. Deux hommes : l’un tortionnaire, l’autre chirurgien. Pour des raisons très différentes, ils suivent le même chemin et plongent dans les abysses de l’inhumanité. L’un gère une activité très lucrative, mais illégale, l’autre pratique des opérations sur des enfants en pleine santé, parfois pour en sauver d’autres. Dans les profondeurs de l’inhumanité, à la lumière de tout ce que l’homme peut avoir de plus immonde, d’instincts vils, de comportements écœurants, de gestes répugnants, surgit pourtant une profonde humanité, lorsque le lecteur s’y attend le moins, témoignant ainsi de l’ambiguïté totale et profonde de ce qu’est l’être humain : un concentré de contradictions. Le personnage de Némo apporte une balance intéressante de l’homme qui a vécu, droit dans ses bottes, honnête face à lui-même, réaliste quant à ses faiblesses et lucide sur les points de son existence qu’il aurait pu changer.
Avec des thématiques fortes, mais aussi préoccupantes, Christian Blanchard livre des problématiques de fond, et des réalités qui font froid dans le dos. Le roman se termine par quelques chiffres officiels qui vont vous faire pâlir…
Alors, j’aurais aimé rester encore un peu dans la vie de ces personnages, même abîmés, même barbares parce que leurs forces et leurs faiblesses sont le témoignage prégnant de ce que nous sommes : parfois bienveillants, parfois vicieux. Et puis, il y a tous les personnages dont je ne peux vous parler sans trop en dévoiler… et que je vous laisse découvrir. La plume de Christian Blanchard donne vie à ces personnages et plonge le lecteur dans une réalité difficile, mais nécessaire qui après avoir provoqué l’indignation, suscite immanquablement des questionnements.
Ce roman est une merveille d’humanisme sous l’inhumanité.
Loudiebouhlis 18 juillet 2019
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
Dans son dernier roman, Chistian Blanchard aborde un sujet dur et pas des moindres. La clandestinité conduisant à l’esclavage d’êtres humains. Il ne prend pas de gants, bien au contraire. Il développe son sujet sans préambule, dès les premières pages ont baigne dans l’horreur et cela va durer pendant les trois cents pages du roman.
On va suivre différents protagonistes dont rien ne semble les lier, au premier abord. Doucement la trame de l’histoire va se dessiner, et on va voir de nombreux liens se former afin que tout prenne sens. L’auteur a parfaitement travaillé chacun de ses personnages, les rendant différents les uns des autres avec, malgré tout, de fortes similitudes. Tout cela avec des histoires de vie puissante qui nous pousse à s’attacher très rapidement à chacun d’eux.
Christian Blanchard réalise ici, un roman très noir, ne permettant pas au lecteur de croire à un quelconque espoir. Le répit ne fait pas partie de ce roman. Tout comme les personnages, le lecteur est malmené à longueur de temps. C’est dur, éprouvant même.
Bien que ce roman m’ait fortement fait penser à celui de Karine Giebel, puisqu’il aborde le même sujet, il n’en est pas moins très différent. De par sa diversité des protagonistes, et une violence plus douce. Une écriture fluide, des chapitres courts font qu’on dévore avidement ce roman.
mimi85600 10 juillet 2019
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
Si j’ai aimé le style de Christian Blanchard, si j’ai bouffé son roman en moins de 24 heures, si j’ai été choquée par les thématiques abordées, cette lecture n’est pas pour autant un coup de coeur. Je suis même loin d’avoir eu la claque dont tous les retours parlent unanimement. Me voilà donc à contre courant mais je n’ai pas non plus détesté ce livre, loin de là parce que oui, ça reste une bonne lecture malgré tout. Alors je vais tenter de vous expliquer le pourquoi du comment de ce non coup de coeur.
Tout d’abord, parlons des thématiques. Si elles sont ô combien choquantes, bouleversantes à souhaits et effroyables, il n’en reste pas moins ,qu’a mon sens, elles ne sont pas suffisamment approfondies ce qui donne au roman un certain manque de densité. Je garde cette impression que tout a été juste survolé et que si l’on avait un temps soit peu développé, on aurait pu avoir un grand roman.
Attendez attendez !!! Ne sortez pas vos bâtons tout de suite. Laissez-moi poursuivre.
Ensuite, les personnages, poignants et attachants pour bon nombres de ceux qui ont lu ce roman, ne l’ont pas du tout été pour moi. A aucun moment je ne suis parvenu à avoir de l’empathie pour eux malgré les horreurs qu’ils vivaient. J’ai eu l’impression d’être une spectatrice lointaine. A quoi est-ce du ? Je ne sais pas, ça arrive parfois. Mais c’est probablement l’une des raisons qui font que je n’ai pas été bouleversée par ce roman.
Attendez !!! Attendez !!! Il me reste encore un motif a vous exposer.
A la fin du livre, l’auteur nous explique que tout ce dont il parle dans son roman, existe et se passe réellement dans certains pays. Alors oui, ça rend l’histoire encore plus effroyable, mais, dans la mesure où, lui, il l’a située en France, pays des droits de l’homme, ça la rend quelque peu invraisemblable. Si certaines choses ont peut-être lieues dans notre pays, il me paraît impossible que d’autres puissent s’y produire. Ce fait m’a gênée et m’a empêchée de ressortir bouleversée de cette lecture.
Vous voulez toujours me clouer au pilori ?
Alors je vous le redis quand même, non, je n’ai pas détesté ce roman. Je l’ai apprécié, il a des qualités certaines mais il ne m’a pas embarquée comme il aurait du et c’est pourquoi je n’ai pas eu le coup de coeur escompté.
Merci aux Editions Belfond de me l’avoir gentiment envoyé.
Livresse du Noir 29 juin 2019
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
Bouleversant !!!
Une plongée saisissante dans la noirceur de l’âme humaine.
Un roman bourré d’émotions, d’une rare puissance, j’en suis sortie toute chamboulée avec les larmes aux yeux.
Un récit d’une immense noirceur qui nous plonge dans l’horreur des trafics humains, la prostitution et le trafic d’organes. L’humain est vraiment un être d’une cruauté sans limite, capable du pire. Comment imaginer qu’il puisse infliger autant de souffrances ? Et quand on sait que la réalité dépasse la fiction, on se dit qu’il n’y a plus beaucoup d’espoir, nous avons atteint le point de non retour dans la plus grande inhumanité.
L’intrigue nous happe dès les premières lignes, elle est magnifiquement écrite et nous colle si fort à la peau qu’on la lit quasi d’une traite en retenant sa respiration. Je ne vous en dirai pas grand chose, je préfère vous laisser la surprise.
Nous rencontrons plusieurs personnages, tous criant de vérité, des portraits d’enfants et d’adultes d’une force inouïe et d’une grande humanité. Une adolescente en attente d’une greffe de rein, un chirurgien obligé de pratiquer les pires horreurs, des enfants arrivés d’Afrique à qui on a promis l’eldorado, un tortionnaire qui exploite des gamins, un vieil alcoolique qui survit dans un vieux wagon de chemin de fer, une jeune muette avec une grande cicatrice dans le dos.
Nous nous y attachons, nous souffrons à leurs côtés, nous les suivons entre espoirs déçus, rêves et désillusions. Leurs histoires s’imbriquent, les personnages vont se croiser pour le meilleur et pour le pire. Ils vont nous tordre les tripes, leurs destins brisés nous pinceront le coeur et nous laisseront longtemps un goût amer en bouche.
Christian Blanchard termine son roman en citant quelques chiffres officiels qui donnent froid dans le dos.
Seul avec la nuit nous bouscule, nous dérange, nous questionne.
Ne passez surtout pas à côté de cette claque !
Mise en garde : les âmes sensibles passeront leur chemin, la violence du thème et certaines scènes très dures risquent de les mettre KO. sans espoir de se relever.
valmyvoyou lit 25 juin 2019
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
Nous suivons, en alternance le destin de plusieurs personnages. Il s’agit d’une jeune fille qui a quitté l’Afrique, en voyageant sous les cadavres d’autres migrants, un chirurgien forcé de faire des opérations contre-nature pour garder en vie sa fille et son épouse, deux jeunes garçons mutilés au sens propre et au sens figuré, une jeune fille perdue recueillie par un vieil homme qui n’attend plus rien de la vie et un homme prêt à tout pour sauver sa fille.
Ce qui relie tous les protagonistes, c’est l’horreur, c’est l’exploitation humaine dans toute son abjection, ce sont des actes inimaginables. Alors que je croyais avoir lu le summum des atrocités et des trafics insoutenables, les chapitres suivants me détrompaient. Pour ces raisons, Seul avec la nuit est difficile à lire. Et pourtant, il est impossible de le lâcher, car l’attachement aux enfants et au vieillard est grand. Je n’ai pu qu’admirer leur courage, leur envie de s’échapper, leur intelligence et leur débrouillardise. Ils apportent de la lumière dans ces trafics d’êtres humains.
Seul avec la nuit est construit comme une toile d’araignée. Ces histoires parallèles sont reliées entre elles et les points communs sont dévoilés avec parcimonie jusqu’au final.
Ce livre est un choc, il remue les tripes et provoque des prises de conscience sur la misère que nous croisons, malheureusement, tous les jours : la prostitution, les enfants forcés de mendier avec des stratagèmes effroyables pour attirer la compassion, les conditions de vie des migrants et leur récupération par des personnes machiavéliques. Il dénonce également le trafic d’organes. Il pose aussi la question de ceux que l’on est prêt à faire pour sauver ceux qu’on aime. Il oppose l’éthique et la volonté de sauver les siens. C’est un récit bouleversant par sa noirceur.
livrement-ka 17 juin 2019
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
Un grand merci aux éditions Belfond pour l’envoi de ce livre que je ne connaissais pas du tout.
Début du livre
Afrique du Nord , le printemps.
La soudure rouillée était tombée depuis longtemps. L’interstice qui en résultait serait providentiel.
Et voilà comment Aïcha réussit à survivre sur l’embarcation de fortune qu’elle et de nombreux migrants ont emprunté pour fuir leur pays et rejoindre la France.
Après une traversée mouvementée et mortelle, Aïcha est la seule survivante et est transportée à l’Hôpital où elle pense que le pire est passé.
Malheureusement elle va rencontrer Mohammed dont les intentions sont plus que néfastes pour elle, mais elle va le découvrir trop tard.
Parallèlement, Diarra et Sayid sont deux africains qui ont été amputés pour en faire de bons petits mendiants, créant la pitié à cause de leurs blessures, et récoltant ensemble beaucoup d’argent pour Grand Serge leur maître.
Il y a également Elodie, en dialyse depuis quelques temps. Elle est la fille unique d’un couple fortuné qui va payer une grosse somme et fermer les yeux sur la provenance du rein miraculeux qui va sauver leur fille.
Puis qu’est-il arrivé à cette jeune fille, sauvée du suicide par Némo, vieil homme qui vit comme un ermite dans un wagon désaffecté depuis la mort de sa fille et l’internement de sa femme qui la tenu pour responsable .
Enfin, Gilles Patrick, chirurgien de renom, kidnappé devant sa femme et sa fille, afin de pratiquer toutes ces opérations. Celui-ci perd son âme dès la première intervention chrirugicale et perd également le goût à la vie. Il ira très loin pour essayer d’échapper à tout ce réseau.
Entre trafic d’organe, amputation sauvage, mendicité, l’auteur nous plonge dans un univers impitoyable et glacial, où l’empathie ne semble pas exister.
Le seul intérêt de tous est l’argent, le pouvoir.
Certains par amour sont prêts à fermer les yeux sur cette horrible machination, quand d’autres n’arrivent pas à vivre avec leur conscience.
Les personnages :
Némo : Vieil homme qui n’arrive pas à se remettre du décès de sa fille quand elle était jeune. Il va avoir à coeur à redonner le goût à la vie à Muette/Lucie, cette jeune fille de 14 ans qui semble avoir le regard perdu.
Muette/Lucie : Cette jeune adolescente a subi un énorme choc traumatique qui lui a fait perdre la mémoire et la parole. Elle pourra compter sur nemo pour s’en sortir.
Diarra et Sayid : Ces deux jeunes enfants ont eu le malheur de croise la route du Grand Serge. Après les avoir fait amputer des jambes pour l’un et d’un bras pour l’autre il a formé une équipe en vue de la mendicité.
Aïcha : Cette jeune fille pensait trouver le bonheur à Paris (avec des hélicoptères qui lancent du parfum), elle s’est retrouvée enrôlée dans un réseau de prostitution et va payer pour la défianec de son proxénète.
Après avoir vécu une traversée de la mer entassée dans les cales d’un bâteau, elle va vivre le pire ;
Elodie : Jeune fille en dialyse qui attend désespérement un rein. Mais son souci une fois la transplantation réalisée sera de découvrir d’où provient cet organe.
Entre des adultes peu consciencieux, et d’autres totalement dénués d’humanité, comment ces enfants vont-il évoluer dans une société où l’argent semble tout régir.
A force de débrouillardise et de courage, ils vont sortir du lot et se construire.
Le point fort de l’histoire : il s’agit d’une histoire absolument terrifiante et écoeurante.
Le style de l’auteur
A la lecture de ce récit, j’imagine que l’auteur s’est beaucoup documenté pour détailler certaines pratiques.
Quant à la desciption des personnages, elle est suffisamment précise pour essayer de s’en faire une représentation physique dans la tête.
Nous ne sommes pas dans le monde des bisounours, et même le personnage de Nemo, qui est prêt à tout pour sauver Muette, a tout de même son côté assez noir, en s’adonnant à la boisson et à la cigarette de la sorte.
J’ai vraiment apprécié la nature de chacund es personnages qui collait tout à fait avec l’ambiance de l’histoire. Des personnes glauques pour une histoire glauque.
Quant à la réaction de certains, elles m’ont eu l’air tout à fait réalistes. Notamment quand la femme de Gilles lui dit que peu importe ce qu’il a à faire, le tout est d’assurer sa sécurité est celle de sa fille. Quant à ce dernier, même s’il sait que c’est vrai, il ne peut passer outre les atrocités qu’il se voit obligée de réaliser.
Le genre
Une histoire proche du thriller.
La forme de l histoire
Le récit est divisé en plusieurs chapitres qui permettent de passer d’une scène à une autre.
Le texte est aéré et l’écriture est fluide. Ce qui en fait une lecture agréable.
Conclusion :
Une histoire terrifiante, mais à mon avis assez proche de la réalité de certains milieux. On a du mal à imaginer la cruauté de certaines personnes mais il suffit de regarder les informations et on entraperçoit quelques exemples édifiants.
Ju lit les Mots 6 juin 2019
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
C’est le deuxième livre de l’auteur que je découvre, un thème bien différent d’Iboga, et je dois dire qu’il a réussi, encore, à me retourner les tripes, pourtant je ne suis pas une sensible mais certains sujets, lorsqu’ils sont habillements construits me touchent et me remuent… Lorsque j’ai commencé « Seul avec la nuit », je ne m’attendais pas à toucher le fond avec la bassesse humaine et la noirceur dont certains êtres sont capables.
Plusieurs personnages se croisent, sans que l’on sache au départ ce qui peut bien les relier. Des vies brisées qui vont se percuter à un moment donné !Une construction en entonnoir qui permet à l’auteur de démarrer d’une manière sombre, pour peu à peu étrangler le lecteur à l’image des révélations qui font froid dans le dos.
Le regard que vous poserez sur les migrants sera différent, avec plus d’empathie, d’indulgence et peut-être en connaissance de certaines réalités.Même si nous ne sommes pas indifférents au sort des migrants, nous ne savons jamais vraiment quoi faire…
Ce livre est à la fois une dénonciation et un cri de rage. La rage de vivre et de survivre malgré les horreurs… Car l’homme est capable du pire lorsqu’il s’agit de se faire du fric… Mais aussi lorsqu’il s’agit de sauver ceux que l’on aime…
L’auteur nous met face à nos peurs les plus profondes tout en nous obligeant à faire un choix, nos convictions les plus profondes sont ébranlées…
Une plongée en enfer sans possibilité de faire escale.
L‘auteur ne lésine pas à nous faire passer par une palette de sentiments face à l’horreur, à l’injustice et la souffrance humaine.
L’intrigue est ancrée dans notre quotidien lui donnant une horrible réalité ! Une réalité qui dépasse la fiction… Car avec la fiction on peu jouer, mais là, l’auteur ne joue pas… Il y met tous les ingrédients pour dépeindre des faits réels qui arrivent parfois à nos oreilles, mais même si cela nous horrifie, on ne l’écoute qu’à moitié, ne se sentant pas concernés… Après avoir lu ce livre, vous ne regarderez plus le monde qui vous entoure de la même manière…
Nous avons tous vu des centaines de personnes arriver aux portes de l’Europe (l’Enfer pour certains), nous avons tous entendu les messages de haine parce que l’on accueillait les migrants… En oubliant, que ce n’était pas des bêtes de foires, mais des êtres humains en grande souffrance. La promesse d’un avenir meilleur, en arrivant en France, patrie des droits de l’Homme. Pourtant la vie ne leur réserve que souffrance, haine et trafic en tout genre s’ils veulent survivre…
Un livre d’une rare violence à nos portes sans que rien ne soit fait pour endiguer le fléau. Comment endiguer le mal quand ces êtres vivants ne sont pas censés exister ?
Du trafic d’être humain en passant par le trafic d’organes, l’auteur pose ses tripes en disant voilà ce qu’il se passe, vous ne pourrez pas dire que vous ne savez pas…
Au fil des Pages 4 juin 2019
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
Tout d’abord merci Netgalley et Belfond pour l’envoi de ce livre et la découverte de l’auteur ! Merci car ce livre est un vrai coup de cœur pour moi et IBOGA est dejà dans ma PAL.
Tellement de sentiments se sont formés pendant ma lecture : empathie, tristesse, colère, rage … la force de livre réside dans toutes ces émotions à travers les différents personnages. Des écorchés vifs, des personnages forts et charismatiques, des personnages au destin brisé.
Mais quel livre sérieusement quel BON livre ! Je le referme avec cette boule au ventre, cette rage et cette tristesse d’avoir tourné la dernière page.
D’entrée de jeu l’auteur nous embarque et je peux dire que j’ai pris une bonne claque tout du long. Quelle noirceur à travers ces lignes … Les personnages sont tellement forts.. Un coup de cœur pour Némo ce vieillard alcoolique qui va rencontrer Muette une fillette de 14ans mutilée. Une grosse claque pour Aicha qui m’a brisé le cœur également ; Mais aussi une jeune fille en attente de greffe de reins, des jeunes migrés .. bref un condensé de personnages dont les destins vont se croiser et faire exploser votre cœur croyez moi.
EN tout cas je ressors de ce livre avec une réalité qui m’a explosé en pleine tête, là où on ferme souvent les yeux mais qui pourtant existe bien … malheureusement.
Si vous avez l’occasion de lire ce livre coup de poing vraiment vous ne regretterez pas ;)
Au fil des Pages 4 juin 2019
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
Tout d’abord merci Netgalley et Belfond pour l’envoi de ce livre et la découverte de l’auteur ! Merci car ce livre est un vrai coup de cœur pour moi et IBOGA est dejà dans ma PAL.
Tellement de sentiments se sont formés pendant ma lecture : empathie, tristesse, colère, rage … la force de livre réside dans toutes ces émotions à travers les différents personnages. Des écorchés vifs, des personnages forts et charismatiques, des personnages au destin brisé.
Mais quel livre sérieusement quel BON livre ! Je le referme avec cette boule au ventre, cette rage et cette tristesse d’avoir tourné la dernière page.
D’entrée de jeu l’auteur nous embarque et je peux dire que j’ai pris une bonne claque tout du long. Quelle noirceur à travers ces lignes … Les personnages sont tellement forts.. Un coup de cœur pour Némo ce vieillard alcoolique qui va rencontrer Muette une fillette de 14ans mutilée. Une grosse claque pour Aicha qui m’a brisé le cœur également ; Mais aussi une jeune fille en attente de greffe de reins, des jeunes migrés .. bref un condensé de personnages dont les destins vont se croiser et faire exploser votre cœur croyez moi.
EN tout cas je ressors de ce livre avec une réalité qui m’a explosé en pleine tête, là où on ferme souvent les yeux mais qui pourtant existe bien … malheureusement.
Si vous avez l’occasion de lire ce livre coup de poing vraiment vous ne regretterez pas ;)
L’atelier de Litote 2 juin 2019
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
En lisant la quatrième de couverture, on a déjà compris qu’on allait explorer un sujet terrible celui du trafic d’être humain que cela soit pour leurs organes, pour la prostitution, le travail forcé ou pour la mendicité. L’exploitation de l’homme par l’homme n’a jamais cessé et dans le récit de Christian Blanchard, nous allons rencontrer les bourreaux et les victimes. Plusieurs histoires parallèles sont déroulées, celles d’Aïcha, Sayid et Diarra jeunes migrants exploités par des réseaux mafieux mais aussi la jeune Elodie en attente d’une greffe de rein pour continuer à vivre ou encore le duo surprenant que forment Némo et Muette un vieil homme en rupture et une jeune fille amnésique sans parole. Un roman dont les thèmes principaux sont insoutenables et qui m’a profondément bouleversée. Le trafic d’être humain est vraiment terrible mais quand il touche des enfants dans leur chair c’est insupportable. Le destin de ce père qui est prêt à tout pour sauver sa fille et de ce chirurgien qui se retrouve piégé dans un cercle vicieux c’était parfois dur à lire. Certaines situations auxquelles sont confrontés les personnages sont sans issues, avec le couple que forment Sayid et Diarra je me croyais dans la cours des miracles de Victor Hugo, avec Némo et Muette, j’avais le sentiment de voir poindre un espoir de rédemption. Le lecteur est pris à témoin de toutes les dérives liées au trafic d’être humain et on descend de Charybde en Scylla jusqu’à la fin. J’ai apprécié l’intrigue qui tisse peu à peu un motif où chaque personnage est lié aux autres dans une sorte de suite logique que je n’avais même pas pu imaginer. Un sujet difficile abordé avec un fort réalisme qui peut déranger mais il faut bien se confronter à cette triste réalité, un monde où les gens n’ont pas la même valeur en fonction de l’endroit d’où ils viennent. Un livre captivant qui dénonce avec précision les rouages d’une économie parallèle dont la plus part d’entre nous n’ont pas conscience. Bravo pour ce livre coup de poing. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2019/06/02/37341919.html
Angie - Blog Culturez-moi 24 mai 2019
Seul avec la nuit - Christian Blanchard
Pour me remuer les tripes avec une lecture, il faut y aller fort. le dernier qui y était parvenu était Mattias Köping avec Les démoniaques. Je dois avouer qu’en attaquant Seul avec la nuit, je ne m’attendais pas à me prendre un tel uppercut. Je savais que ce roman aborderait le sujet du trafic d’organes et d’êtres humains, mais je ne pensais pas côtoyer aussi profondément la noirceur de l’espèce humaine.
⭐ La noirceur à l’état pur ⭐
Je ne sais pas par où commencer cette chronique tant je suis encore retournée par cette lecture. Je ne veux pas non plus vous dévoiler trop de détails de l’histoire. Je préfère vous laissez des émotions de lecture intactes.
Nous suivons parallèlement les chemins de plusieurs personnages. Tous des destins brisés, tragiques, mais avec l’envie folle de survivre. Des enfants de 12 ans arrivés dans des conditions ignobles depuis le Moyen-Orient et l’Afrique. Des enfants pleins de rêves qui ne connaîtront que la souffrance et la soumission. Un vieil homme de 80 ans, alcoolique, ancien cheminot vivant dans un wagon aménagé en « nid douillet ». Une jeune fille de 14 ans, perdue, muette, au dos marqué d’une cicatrice énorme. Une famille anéantie par la peur de perdre leur enfant en attente d’une greffe. Et puis cet homme, chirurgien, qui sous la contrainte sera amené à pratiquer le pire.
Les destins croisés d’êtres humains abîmés qui n’avaient rien pour se rencontrer. Une descente sans aucun arrêt dans la noirceur de l’âme humaine et dans les trafics ignobles qui gangrènent le monde. J’ai été agrippée par cette histoire, d’une violence immense, dès les premières pages. J’ai souvent eu la mâchoire serrée, les larmes au bord des yeux par tant d’injustice et de souffrance. Une histoire entre Brest, Paris et Marseille qui prend aux tripes de la première à la dernière ligne.
⭐ Lorsque la réalité est pire que la fiction ⭐
Toute l’efficacité et la puissance de ce livre réside dans le fait qu’au-delà de la fiction, il s’appuie sur des faits réels, des études récentes. Ces dernières années, on a tous vu les bateaux de migrants arriver aux portes de l’Europe. Ce roman nous donne un aperçu de l’avenir qui attend ces rescapés en Europe mais aussi en France après leur arrivée. Au départ, on leur promet une Europe humaine, une France des droits de l’homme. A l’arrivée ils n’ont que pauvreté, souffrance et désolation. Saviez-vous que des enfants sains étaient volontairement amputés parce qu’ils étaient plus rentables pour mendier ? Qu’un rein pouvait se vendre jusqu’à 200 000 dollars au marché noir pour des familles qui en ont les moyens ? Quoi de plus simple pour ces trafics, que des êtres qui aux yeux de tous n’existent pas ?
Seul avec la nuit est un roman noir qui vous remet les yeux en face des trous, qui vous rappelle que le monde dans lequel on vit est loin d’être merveilleux. L’écriture est d’une puissance telle que je me suis sentie coupable, à mon niveau, de vivre dans un monde, dans une société qui laisse de telles atrocités être commises. Une chose est sûre, je suis ressortie différente de cette lecture. Marquée au fer rouge, chamboulée pour un long moment par cette histoire tellement réaliste.
⭐ En bref ⭐
Si Seul avec la nuit fait partie de la collection thriller des Editions Belfond, je le classe sans aucun doute dans la catégorie « roman noir ». C’est un livre d’une violence inimaginable qui m’a interrogée sur la responsabilité de l’Europe et de notre monde actuel. C’est une intrigue captivante que nous propose Christian Blanchard. Un peu plus de 300 pages qui se tournent à la vitesse de l’éclair et nous font plonger irrémédiablement vers le pire. C’est très rare que je le dise ici, mais ce roman est destiné à des lecteurs avertis. On ne ressort pas indemne de cette lecture. Mais si le sujet et le registre vous intéressent, je vous encourage plus que fortement à vous plonger dans ce roman. Vous en ressortirez forcément avec un regard différent sur le monde qui nous entoure.
https://culturez-moi.com/seul-avec-la-nuit/