- Auteur : Hervé Le Corre
- Genre : Roman noir
- Editeur : Rivages noir
- Date de sortie : 10 janvier 2024
- Plus d'informations : https://www.youtube.com/watch?v=iRW...
- EAN : 9782743661649
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Résumé :
A la fin du XXIe siècle, dans une grande ville de province, une jeune femme et son compagnon viennent malgré les crises à répétition, de donner naissance à un enfant. Un jour, le réseau électrique français s’effondre et une émeute plus violente que les autres éclate. Le jeune père ne rentre pas chez lui. Pour sa compagne, l’angoisse va grandissant. Trois générations plus tard, dans un monde où toute technologie avancée a disparu, un petit groupe de gens a trouvé un abri de fortune dans une maison campagnarde qui a échappé à la destruction.
Pas pour longtemps. Des pillards vont bientôt l’incendier et les survivants vont devoir fuir sur les routes avec leur carriole et leur cheval. Commence une épopée proche du western, où chaque jour l’enjeu est de survivre...
Voir en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=iRW...
lecturesdudimanche 3 avril 2024
Qui après nous vivrez - Hervé Le Corre
Imaginons un monde dans lequel, à force d’égoïsme, l’humain aurait détruit la Terre… Un monde dans lequel le réseau électrique s’effondre et n’est jamais rétabli. Un monde dans lequel survivre devient une lutte, l’entraide une notion de plus en plus abstraite… Un monde effrayant, violent, où tout ce qui a fait de nous une civilisation s’est effondré, au profit d’une terre désolée, peuplée d’êtres soit sanguinaires, soit tapis dans l’ombre pour survivre à l’abri des prédateurs, pourtant leurs semblables.
Hervé Le Corre, dans ce roman sombre et étouffant, nous emmène dans ce monde-là au travers plusieurs générations de femmes, où tout commence par un black-out dans une époque qui était déjà frappée par une épidémie meurtrière et une baisse alarmante de la natalité.
Comme souvent, dans un récit post-apocalyptique, le sort des femmes est peu enviable, mais elles ont aussi en elles une force insoupçonnable que l’instinct maternel décuple. C’est sur cet axe que l’auteur a développé son intrigue. La narration est particulière, à première vue, elle peut même paraître décousue ! On passe d’une période à l’autre, avec parfois un peu de difficultés à raccrocher les wagons. Pour autant, on s’habitue assez vite et, abasourdis, nous nous posons en observateurs d’un monde dévasté. Alors que, pour survivre, l’union devrait faire la force, l’humain prouve encore qu’il est une race particulièrement vile et égoïste.
L’espoir, dans ces lignes, est désespérément absent, sauf à lire entre les lignes, à comprendre, enfin, avant qu’il ne soit vraiment trop tard, que le bonheur réside dans un sourire, une émotion. De son écriture poétique, l’auteur nous plonge dans les tourments de nos descendants, avec un rappel lancinant de ce cri désespéré que nous a, depuis si longtemps, lancé notre Terre et auquel nous restons tout aussi désespérément sourds. Il faut être prêts à recevoir ces mots, il faut être prêts à être enseveli par ces émotions. Personnellement, bien que subjuguée par une écriture littéralement sublime, je n’ai pu adhérer complètement à ces lignes, parce que ça signifierait cesser de croire en notre capacité à inverser la tendance, à sauver, à défaut de notre planète, au moins notre humanité…