- Auteur : Nicolas Feuz
- Editeur : Slatkine et cie
À l’occasion de la sortie de son livre Brume Rouge, Nicolas Feuz nous dit tout sur son processus d’écriture.
Un tueur en série sévit entre Paris et Genève, s’attaquant aux personnes prénommées Greta." C’est le début de votre nouvelle intrigue. Comment est-elle née ?
Nicolas Feuz : Depuis longtemps, j’observe les réactions des gens sur les réseaux sociaux, en particulier sur des publications de presse. Les réseaux sociaux ont donné aux gens une plateforme d’expression quasi sans limite, et surtout sans filtre. C’est devenu un vrai ring de boxe, mais sans règles. Un phénomène que l’on peut voir comme un développement de la liberté d’expression, avec ses bons côtés, mais qui suscite aussi quelques inquiétudes. On l’a bien vu durant la pandémie. L’idée de Brume rouge est née avant la pandémie, à une période (non révolue) où l’on pouvait observer le même genre de pugilat au sujet de Greta Thunberg.
Très vite surprise, on découvre le nom du coupable. Vous aviez envie d’avoir le temps de raconter son histoire, de lui donner de l’épaisseur ?
Nicolas Feuz : C’est exactement ça. Il existe plusieurs techniques pour développer le personnage d’un tueur sans en dévoiler trop vite sa réelle identité. Cette technique m’a paru intéressante. Car même si je donne le nom du tueur dès le prologue et que je développe son histoire, le lecteur va néanmoins courir de surprise en surprise, jusqu’aux rebondissements finaux. Brume rouge est centré sur le tueur, plus que sur les enquêteurs.
On retrouve le procureur Jemsen. Si nous, nous avons un grand plaisir à le retrouver, est-ce que c’est aussi le cas pour vous en tant qu’auteur ? Quels liens avez-vous avec lui ?
Nicolas Feuz : Le procureur Jemsen est le personnage principal de ma saga et pourtant, paradoxalement, c’est probablement celui des enquêteurs que j’ai le moins développé à ce jour. Je prends mon temps, car je sais qu’il va revenir dans plusieurs livres. J’avais posé quelques bases du personnage dans Le Miroir des âmes, puis j’ai plutôt développé sa greffière Flavie Keller et l’inspectrice Tanja Stojkaj, dans L’Ombre du Renard et, surtout, dans L’Engrenage du mal. Le personnage de Jemsen évolue, plus lentement, on sait qu’il cache des secrets, qu’il n’est pas celui qu’on pense. Il faudra patienter pour le découvrir. Il y a une part de moi dans Jemsen, mais aussi d’un procureur inexpérimenté qui doit (ré)apprendre les réflexes du métier sur le tas.
Le sous-texte écologique est très fort. Jusqu’à quel point l’actualité influence votre imagination ? jusqu’à quel point plongez-vous dedans ?
Nicolas Feuz : Je suis l’actualité, bien évidemment. Certains thèmes m’inspirent, d’autres moins. Je suis aussi intéressé par l’Histoire, en particulier celle de la Seconde Guerre mondiale. Et Brume rouge était l’occasion de rappeler certaines zones d’ombre dans le rôle que la Suisse, théoriquement neutre, a pu jouer durant la dernière guerre. La neutralité de la Suisse est d’ailleurs déjà remise en cause dans le conflit actuel en Ukraine. Pas seulement par la Russie, mais aussi par certains politiciens suisses. Pour Brume rouge, j’avais envie de parler d’écologie et de lutte climatique, mais sans en faire un manifeste. Le sujet a déjà été traité sous cet angle par Olivier Norek dans Impact. Pour moi, il me tenait à cœur de soulever quelques questions, mais de laisser chaque lecteur avec ses propres convictions.
Quelles sont vos prochaines dates de dédicaces ?
Nicolas Feuz : J’en ai un wagon, surtout en Suisse ! Il m’est impossible de toutes les citer. On les retrouve sur mon site https://feuznicolas.wixsite.com/romans/news-and-events que je m’efforce de tenir à jour, ce qui n’est pas toujours facile. Pour la France, on me retrouvera notamment dans les Cultura de Compiègne, Creil et Beauvais (60) les 25 et 26 mars prochains, à la librairie Birmann de Thonon (74) le samedi 9 avril, à la Fête du livre de Quiberon le week-end des 30 avril et 1er mai, au salon du polar de Sens (89) le week-end des 28 et 29 mai, et - je l’espère, mais ce n’est pas encore confirmé - à la Comédie du Livre de Montpellier pour la sortie en poche de Heresix. Cet été et dans la seconde partie de l’année, il y aura aussi des dates en France et en Belgique.
Quels sont désormais vos projets ? Sur quoi travaillez-vous ?
Nicolas Feuz : Ma prochaine sortie est celle de Heresix au Livre de Poche (20 avril 2022). Puis il y aura un troisième polar jeunesse pour les 10-12 ans, Black Justice 3.0, qui sortira chez Auzou à la fin du mois d’août 2022. Enfin, le procureur Jemsen reviendra plus vite que prévu, puisque Brume rouge appelle une histoire en miroir centrée sur Tanja Stojkaj (10 novembre 2022). Parallèlement, je travaille avec la télévision suisse sur l’adaptation d’une nouvelle que j’ai écrite, Dernier Noël à Trapellun, parue dans le recueil L’étrange Noël de Sir Thomas aux éditions Okama.