Et c’est encore une série espagnole qui remporte les suffrages des programmes les plus binge-watchés sur Netflix ! Depuis sa sortie, le 8 juillet, La nuit sera longue fait partie des contenus les plus regardés de la célèbre plateforme et l’on comprend bien pourquoi.

Car si l’argument paraît a priori très convenu -une horde de criminels partis à l’assaut une prison psychiatrique pour faire libérer un dangereux détenu, en pleines fêtes de Noël- les six épisodes de cette saison 1 parviennent à entrecroiser les enjeux d’un récit à rebondissements, qui sonde les tréfonds de l’âme humaine. La série évite l’écueil du manichéisme, comme pourrait le laisser entendre son scénario qui oppose logiquement la détermination de mercenaires armés, résolus à exfiltrer Simón Lago, le tueur enfermé, et l’inflexibilité d’un directeur de prison, ce dernier ayant toutes les raisons de ne pas satisfaire la requête des assaillants, tout en subissant la conséquence de ses propres actes, puisqu’il sera confronté à un terrible dilemme.
La situation contribue à entretenir la tension de cette histoire, tout comme le terrible Lago, criminel placide, enclin à des accès de violence inopinés et, en même temps, comme détaché des événements qui, pourtant, le concernent. Dans le rôle, le comédien Luis Callejo, déjà remarqué dans La Colère d’un homme patient (2016), s’avère excellent.

Remixant certaines recettes qui ont fait le succès de Prison Break et de La Casa de Papel, La nuit sera longue cède tout de même à certains tics propres aux productions Netflix. On mentionnera quelques analepses convenues, qui nous livrent des indices sur les protagonistes de ce drame carcéral, quitte à nous détourner du fil principal de cette histoire.

Mais globalement la série maintient la tension par les jeux d’alliances et de désalliances au sein même des communautés qui s’affrontent, dans un huis clos certes peu novateur, mais globalement maîtrisé.