- Auteur : Benoît Philippon
- Editeur : Les Arènes
- Collection : AR.HORS COLLECT
- Date de sortie : 4 mars 2020
- EAN : 9791037500663
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Résumé :
Maxine est une de ces femmes à qui rien ne résiste. Elle tombe sous le charme de Zack, joueur de poker professionnel comme elle, mais elle n’en montre rien. Un manipulateur professionnel ne dévoile jamais son jeu. Maxine propose à Zack une alliance contre un concurrent redoutable. Piège ou vengeance… Zack n’en sait rien. Mais comment résister à la tentation du jeu ?
Maxine est une tornade qui défie le monde si masculin des joueurs de poker. Elle est bien décidée à régler ses comptes, coûte que coûte.
Joueuse est une partie de poker virtuose où chacun mise sa vie. Un nouveau livre jubilatoire, teigneux, drôle et renversant, de Benoît Philippon, l’auteur du best-seller Mamie Luger, qui décidément aime les héroïnes qui n’ont pas froid aux yeux.
Mais lis m’élo 1er décembre 2023
Marathon du polar 2023, équipe MELODIE
Joueuse - Benoît Philippon
C’est toujours aussi cash et c’est tout ce que j’aime dans ses romans !
J’ai adoré découvrir les personnalités torturées de Maxine, Zach, Balou mais aussi du petit Jean. Des personnages atypiques, des histoires personnelles dures et pourtant ils ont tous su en faire une force et rebondir (parfois de traviole mais c’est ce qui me plaît dans vos personnages).
Aude Lagandré 4 novembre 2022
Joueuse - Benoît Philippon
Première découverte en 2020 de Benoît Philippon. Certains diront qu’il était grand temps.. Ils auraient raison ! Impossible d’expliquer ce qui m’a tant fait hésiter à le découvrir, peut-être un peu son précédent roman ayant pour héroïne une grand-mère déjantée, ne sachant pas trop ce qui m’attendait, du burlesque, du roman noir comique ? Toujours est-il que ce n’est pas trop mon genre de porter un auteur aux nues. Et pourtant… Vous savez maintenant que lorsque je crie au génie, il faut se précipiter chez son libraire. Vous faites comme vous voulez, je vous livre simplement ma propre expérience : quelle injure de ne pas avoir lu cet auteur plus tôt ! Je ne vais pas finasser, et vous obliger à lire la totalité de cette chronique avant de vous livrer ma redoutable conclusion (et mes plus plates excuses) cet écrivain est un virtuose des mots. Je le place désormais au panthéon de mes auteurs-talismans, à suivre, à savourer pleinement, à me nourrir de son phrasé. Je me suis littéralement délectée de son écriture. C’est la première chose que je voudrais que vous reteniez : il écrit prodigieusement bien, un talent d’écriture racé qui flirte avec le prodige. C’est piquant, précis, drôle, parfois satirique ou cynique. Sa respiration graphique est imagée, originale, inhabituelle, ses associations de mots savoureuses : ainsi, dégustez le génocide du houblon, l’ego dans les glandes, le Thermomix du cul… et j’aurai pu en relever des centaines. Je ne parle même pas de la flagrance des idées, balancées de ci de là qui déclenchent de vraies réflexions tant elles sont vraies, sincères et finalement évidentes. Les pages succèdent aux instants de silence pour en savourer les combinaisons. Une quintessence d’idées profondes, un travail vraiment remarquable autant sur la forme que sur le fond.
Sur la forme, pas grand-chose à dire si ce n’est les éloges cités plus haut, qu’en est-il sur le fond ? L’histoire s’articule autour de deux personnages spécialistes de poker professionnel, Zack et Baloo. le premier calfeutré « dans sa carapace émotionnelle » a appris le mensonge, le bluff et la manipulation. « Être un roi parmi les losers plutôt qu’un prince parmi les winners » est sa marque de fabrique, la motivation qui l’aide à avancer. S’il est « mort à l’intérieur », obligé de cacher ses sentiments aux autres pour mieux user de manipulation, il n’a pas d’attente, pas d’engagement. Il peut apparaître comme facile à détester et pourtant, que je l’ai aimé ce gars au coeur barricadé ! Son compère Baloo tempère parfois son manque d’empathie, il « prêche la bonne parole aux âmes en perdition sur son chemin de croix ». S’il a quelques problèmes avec lui-même, il est le sauveur des dames en détresse, un homme dont la conscience le taraude pour rester sur le droit chemin, celui de la justice. Ce duo s’équilibre parfaitement. Attachant, il peut aussi être tranchant lors d’une impossible communication verbale qui ne peut se régler qu’à la force des poings. Lorsqu’ils rencontrent Maxine, « une putain de guerrière », Zack et Baloo ouvrent la porte de leur duo pour une mission spéciale : participer à la partie du siècle, mise de départ 500.000 euros. Maxine « humilie les hommes pour se purifier. Par cette vengeance, elle cautérise ses plaies. » Elle est un « cheval en panique », « brûlée de l’intérieur », une sorte d’âme en perdition qui cache des secrets inavouables et de terribles souffrances. Benoît Philippon a donné vie à trois personnages de toute beauté, créant un attachement immédiat pour trois personnalités très différentes, mais complémentaires, en les faisant grandir, s’épaissir, « s’humaniser » dans un road trip qui sonne comme un parcours initiatique les menant sur le chemin de la vengeance, et donc de la guérison. Sur la route, Maxine prend sous son aile un quatrième personnage, Jean 7 ans, battu, et surdoué. Il a l’intelligence des mots, mais aussi des émotions, une maturité certaine dont il fait profiter ses compères, « il a un truc, une sorte de pouvoir. » L’apparition de ce gosse, solaire, lumineux, ajoute à l’ensemble, une humanité singulière à ce trio qui semble dénué de toute émotion, mais qui au fond ne l’est pas. Les émotions sont simplement verrouillées à double tour pour s’affranchir de toute forme de vulnérabilité.
J’ai aimé le parallèle proposé par l’auteur entre le poker et la vie. Certaines cartes sont distribuées au départ, mais rien n’empêche de changer sa main, à coup de tentatives, de sentiments, de mensonges, de bluff, de révélations de vérités. Ce roman délivre également un formidable message sur l’amitié, mais pas de celle qu’on garde à tout prix. Elle est le fruit d’une concordance de valeurs morales et de lignes à ne pas dépasser. « Ce qui te sauve, c’est que t’as jamais perdu le contrôle, mais je te surveillais. Et je flippais, mec. T’as pas idée comme je flippais… Parce que si je t’avais surpris à déconner avec l’une d’elles, ne serait-ce qu’une fois, si t’avais passé la frontière, du bout de l’orteil, je t’aurais cassé toutes les dents. Une à une. Et crois-moi, ça m’aurait brisé le coeur. Mais je t’aurais cassé les dents… C’est réconfortant de savoir que son meilleur ami veille sur soi. Même si ça veut dire se faire ravaler la façade. » Enfin, ce texte est résolument féministe et fait la part belle aux femmes par l’intermédiaire de Maxine. Si elle s’attaque au « résidu du mâle alpha », ce n’est jamais sans raison, et vous comprendrez d’où lui vient cette nécessité jouissive d’une humiliation cruciale des exactions commises par les hommes sur les femmes. Certains passages sont jubilatoires et je dis merci à Benoît Philippon d’avoir eu le courage d’orchestrer quelques chutes de piédestal, « une castration nette et sans bavure. » Maxine a le courage que nous devrions toutes avoir, malgré les blessures qui ont germé durant l’enfance et qui changent à jamais notre personnalité. J’y lis un espoir que s’en sortir est possible, parfois la baraka change de main.
Sans rien dévoiler, un petit mot sur la fin directement adressé à Benoît… J’ai personnellement souvent rêvé de ce moment où enfin des choses essentielles peuvent être dites parce qu’il est capital pour l’autre de les entendre, et pour le locuteur de les formuler. Cette fin magistrale est le paroxysme du roman. Elle vous fait dresser les cheveux sur la tête, vaciller et blêmir, tant la justesse des situations et des mots est authentique. Une fin à la hauteur de cet incroyable roman.
Je ne sais pas s’« ils ont raison chez Disney », mais il en faut peu pour être heureux. Moi, en tout cas, il m’en faut peu. Un roman de cette qualité et je touche les étoiles du doigt. Joueuse est un très grand roman. D’ailleurs, je crois que votre libraire vous attend….
Des plumes et des livres 15 mai 2021
Joueuse - Benoît Philippon
L’année dernière sur les réseaux sociaux, c’était une déferlante de photos et d’éloges pour Mamie Luger de Benoît Philippon. Bien que le roman soit toujours dans ma PAL, je n’ai pas encore dégagé le temps de me plonger dedans (mais je jure que ce sera fait cet été !). Aussi, quand dans le cadre du Prix des Lecteurs catégorie Polar, j’ai vu que le roman suivant, Joueuse était arrivé dans mon antre, j’y ai vu l’occasion de découvrir la plume de cet auteur.
Dès les premières pages, j’ai été propulsée aux côtés de Zack, Maxine, Baloo, trois jokers de poker invétérés et Jean, un enfant surdoué. Bien que néophyte de l’univers du poker et des règles du jeu, cela n’a aucunement entravé ma lecture. L’intrigue tourne essentiellement autour de Maxine et de son désir de vengeance, les raisons de son aversion pour une personne haut-placée restent secrète jusqu’à la toute fin de Joueuse. Entre temps, c’est nombre de rencontres et de rebondissements qui s’y déroulent, Zack et Maxine formant un tandem qui ne passe pas inaperçu. J’ai adoré les personnages de Baloo et Jean. Le colosse noir qui porte bien son surnom emprunté à l’ours du Livre de la Jungle et le petit garçon surdoué (bien mature pour son âge !) sont la bouffée d’air frais qui rendent les horreurs perpétrées bien supportables.
Joueuse a été une très bonne découverte. La plume de Benoît Philippon est fluide et agréable à lire, j’ai vite dévoré ce roman. Je me suis laissée porter au fil des pages, aux côtés du quatuor détonnant dans leur aventure folle de joueurs de poker dans les lieux les plus sombres et interdits.
La petite référence à Mamie Luger au début du roman m’a parfaitement rappelé que le roman m’attendait dans ma PAL et vu mon engouement pour Joueuse, il sera sorti dans les prochaines semaines.
https://desplumesetdeslivres.wordpress.com/2021/04/24/selection-pdl-2021-joueuse-benoit-philippon/
Les_lecturesdeflo 22 avril 2021
Joueuse - Benoît Philippon
Il y a tout ce qu’il faut dans ce livre et inutile d’être expert en Poker pour pouvoir suivre.
Des personnages super attachants, une intrigue qui pousse à tourner les pages, un univers atypique et un vrai sujet de fond. Sans parler du style de l’auteur. C’est percutant, juste et drôle.
Situations cocasses, dialogues truculents, personnages charismatiques et scènes visuelles m’ont fait rigoler à plusieurs reprises.
Un thriller pétillant, émouvant et qui met les femmes à l’honneur. Que demander de plus ? J’ai vraiment passé un excellent moment de lecture et je suis ravie de cette belle découverte.
Saz72 21 avril 2021
Joueuse - Benoît Philippon
Les premières lignes de ce livre mon fait penser à une film que j’avais vu avec Matt Damon et John Malkovich "Les joueurs"😁
L’action se déroule dans l’univers du poker ♠️♥️♦️♣️des rencontres clandestines ,où joueurs,arnaqueurs et truands se côtoient.
Le Tandem Zack & Baloo écument les tripots, ils ont un technique mise au point et ils s’invitent à une table et la machine est lancé 😎
Au court l’une de ses rencontres Z (le beau gosse de la bande) Maxine 👱♀️, coup foudre, il en tombe amoureux. Un deal va se mettre en place entre les 2 pour affrotter un adversaire redoutable dans le milieu Colbert 😈 (un très très méchant ).
En lisant le récit, in a l’impression se voir un film d’action : dialogue percutant, action,bagarres 🤕,amitiés 😄et tendresses.😍
L’écriture est fluide et très facile à lire sans moment de temps mort une bon divertissement. Je le classe dans le catégorie action & aventure 😄pas trop dans le thriller & policier.🤔
Je le conseille. 👍
charlotte 19 avril 2021
Joueuse - Benoît Philippon
Joueuse de Benoît Philippon : un résumé qui ne me tentait pas plus que cela, les premières pages non plus...Et très rapidement, je suis embarquée dans l’univers de Maxine, Zack, Baloo et Jean. Je ne peux plus lâcher le livre jusqu’à la dernière page.
Est-ce-que ce n’est pas finalement cela le propre d’un bon, voire très bon, livre : conquérir un lectorat sceptique ?
Maxine, auto-didacte du poker, recherche un partenaire pour son ultime partie, lorsque sa route croise celle de Zack et Baloo. Avec Jean, son voisin de 7 ans, surdoué, qu’elle a pris sous son aile, et cet improbable duo d’amis, elle va se lancer dans un jeu final et affronter son passé pour une ultime partie...ou la première du reste de sa vie ?
Dans Joueuse, le poker n’est qu’une toile de fond pour voyager à travers les vies écorchées des personnages de ce court roman noir. Nul besoin d’être un spécialiste des cartes pour apprécier ces caractères tous plus truculents les uns que les autres, et apprécier l’univers noir de l’auteur.
Un style qui bouscule, une ambiance macabre, des personnages fantasques : on attend avec impatience les prochains romans de Benoît Philippon !
POLYMNIE 14 avril 2021
Joueuse - Benoît Philippon
Sympa ! Des personnages que certains qualifient de "Tarantinesques" un peu caricaturaux mais attachants ! Globalement agréable à lire même si l’intrigue est un peu manichéenne.
labibliodeclo 11 avril 2021
Joueuse - Benoît Philippon
J’ai eu la chance de découvrir ce roman dans le cadre du prix des lecteurs Livre de poche. Si au premier abord, le résumé ne m’a pas emballée, j’ai été conquise, totalement, par l’histoire que j’ai découverte au fil des pages.
Le roman est sombre, parfois dur à lire, mais tellement prenant. Les personnages sont addictifs, passionnants (j’ai un petit faible pour Jean et ses réflexions).
Le poker n’est que l’histoire de fond, mais elle cache une histoire bien plus profondes. J’ai beaucoup ri, j’ai même versé une toute petite larme.
Une très belle découverte !
celine85 29 mars 2021
Joueuse - Benoît Philippon
Je vais être directe, je n’ai pas apprécié cette lecture. C’est dit. Si je ne l’avais pas lu ce livre dans le cadre du prix des lecteurs, je l’aurais abandonné. Je ne l’aurais pas choisi de moi-même lors d’une visite en librairie. J’ai voulu lui donner sa chance, parfois on a de belles surprises. De manière générale, je n’aime pas le milieu du poker avec le jeu de manipulation, les règlements de compte, tricheries, mensonges… Je n’accroche jamais à l’histoire et aux personnages quand l’auteur nous embarque dans cet environnement. Un avis très tranché mais il ne s’agit que de mon avis…
jeanmid 20 janvier 2021
Joueuse - Benoît Philippon
Après le savoureux “Mamie Luger” - la serial killeuse centenaire fait d’ailleurs une brève apparition ici - Benoît Philippon nous offre un nouveau roman tout aussi jubilatoire . Grâce à sa tonalité et à son humour noir bien sûr , mais aussi grâce à ces situations plutôt cocasses dans lequel l’auteur met ses personnages . Les personnages , parlons-en , quelle belle brochette ! du racé . du 100 % pur boeuf élevé au plein air . Mais où va-t-il chercher ces types au sang chaud malgré le sang froid nécessaire à tout bon joueur de poker ?
Eh oui car cette histoire c’est celle de Maxine, cette jolie joueuse de poker qui n’a peur de rien mais n’oublie jamais de mettre un revolver dans son sac au cas où . Les adversaires qu’elle côtoie lors de ces multiples parties ne sont en effet pas tous des gentlemen qui apprécient de se faire dépouiller sans rien dire . Mais cette féministe bien dotée en corones , cache au fond d’elle une blessure intime qui ne pourra guérir sans une ultime revanche . Elle sait qu’elle ne pourra pas s’en sortir sans l’aide de deux autres numéros , doués aux cartes et à la manipulation : Zack et Baloo . Deux amis qui allient la finesse de l’esprit et la force des muscles .Un jeune blanc qui fonce à l’instinct et un grand noir suicidaire , défenseur des opprimées .Une équipe qui ne serait pas complète sans l’adjonction de Jean , un gamin de sept ans surdoué que Maxine a sorti des griffes de sa mère .
Les voilà prêts pour le grand coup ou pour leur dernier car nos quatre cabossés de la vie n’ont aucune garantie de tirer la bonne carte .
Une nouvelle fois l’auteur nous régale avec des dialogues qui envoient le pâté , une prose désopilante qui ne fait pas dans la dentelle et sert un récit sous haute tension rythmique . Comme souvent avec l’auteur , les protagonistes sont dotés d’une belle carapace que l’on perce peu à peu au fil des pages .
Maxine , Zack et Baloo ne sont pas que des arnaqueurs doués pour le bluff et l’audace, ils trimballent leurs souffrances tels des fardeaux trop lourds à porter . Leur road trip franchouillard va leur ouvrir de nouveaux horizons pourvu qu’ils y parviennent .
Car l’auteur pervers leur a glissé sur le chemin quelques belles peaux de bananes qui prennent ici l’aspect d’un dangereux mafieux ou d’un chef de meute dénommé Bastien qui a la couenne aussi coriace que sa misogynie . Heureusement on trouve aussi quelques figures plus bienveillantes ...vous verrez .
Un roman que vous croquerez comme moi en quelques heures , gavé d’actions et les zygomatiques fatigués .
alexandra 3 janvier 2021
Joueuse - Benoît Philippon
Après Mamie Luger jubilatoire, je récidive et confirme tout le bien que je pensais de cet auteur. Essai transformé pour moi ! Après la mamie serial killer, nous voilà dans le monde du jeu et du bluff. Zack a été éduqué à coups de tartes et de quintes flush et vit d’arnaques entre tripots mafieux et tables prestigieuses. Accompagné de son ami d’enfance Baloo, gros nounours à l’âme de justicier, il ment comme il respire et passe à côté de sa vie. Maxine plume les joueurs sans états d’âme et amasse son magot en attendant la plus belle mais aussi la pire partie de sa vie. Sa route croise celle d’un gamin de 7 ans- Jean- surdoué, aux répliques déroutantes et imparables. Ce quatuor improbable va finir par se retrouver, s’adopter. C’est explosif, drôle, parfois émouvant. Les répliques sont autant de punchlines jubilatoires que cinglantes. Ça pue le vieux cigare rance et l’alcool bon marché, ça grince, ça secoue. Mais ce sont surtout des vrais personnages terriblement humains qui trainent des blessures sous leur poker face. Le poker les a réunis. Est-ce qu’ils rafleront la mise sur la partie finale ?
Un très très bon livre qui se lit d’une traite !
nadge 29 novembre 2020
Joueuse - Benoît Philippon
J’ai découvert la plume de Benoit Philippon avec Mamie Luger, et ce fut une claque !
J’en redemande. Et j’ai été servie !
On retrouve dans ce roman des personnages haut en couleur et avec des plaies à vif par rapport à leurs passés. Ce type de personnage est très intéressant, complexe, et je trouve que l’auteur leur donne du corps et de la profondeur.
Zack tout d’abord, un brin séducteur et sûr de lui. Il a le poker dans le sang, une histoire de famille. Bon joueur, mais aussi très bon tricheur (avec lui même et avec les autres).
Baloo, qui même s’il chante "il en faut peu pour être heureux", est bien loin du personnage tendre de Disney. Histoire de famille sombre et cruelle. Il tente de se sauver en chassant ses démons en vue d’une rédemption, tout en flirtant avec le suicide. Et un jour, au milieu d’une énième déprime, il a une illumination qui va changer sa façon de voir les choses.
Maxine, personnage féminin, dont on ne connaît pas l’histoire personnelle au début (et dont l’ultime révélation arrive à la fin, même si j’avais hélas découvert assez vite le fil rouge) mais qui laisse entendre que sous sa carapace et son beau sourire se cache un passé des plus difficile... Une digne héritière de Berthe en quelque sorte, qui va se battre à sa façon, pour panser ses plaies (au sens propre et au sens figuré).
Les trois là ont un point commun : le jeu et le poker, ils sont tous des joueurs invétérés. Ils sont forts et s’enivrent de victoires, de manipulation. Ils vont se chercher, se prendre la tête et partir sur les routes pour des parties de cartes et des bastons, jusqu’à la partie "finale".
Un petit personnage, Jean jeune surdoué, est pris sous les ailes de ces drôles d’acolytes.
Le tout faisant un drôle de gang, un quatuor pas très catholique, qui va partir dans un road trip (ou une croisade) sur fond de vengeance. Un coup de bluff ?
La façon de décrire ses trois personnages fait que l’on s’y attache.
La plume de Benoit Philippon est fluide, cash et acérée, le tout avec une grosse douce d’humour (parfois noir je l’avoue). J’avais adoré cela dans Mamie Luger et là, je suis encore conquise. Il n’y va pas par 4 chemins, et ça fait mouche.
Les dialogues sont savoureux et les personnages ne manquent pas de répartie.
Certains passages sont dures, mais très réalistes, sur des sujets de société très sensibles.
Petit bonus : un court passage où Maxine écoute la radio, sur un fait divers : c’est Berthe ! Quel bonheur de retrouver Mamie Luger sur quelques lignes.
Un polar noir, mais aussi tendre (oui je sais que ce n’est pas évident à concilier et pourtant l’auteur y parvient très facilement). Et surtout il est totalement addictif et captivant, sur un rythme très soutenu et haletant ! Les mots sont puissants, les personnages dévastés et très touchants !
Faites vos jeux les Reader’s !
Alex-Mot-à-Mots 4 juin 2020
Joueuse - Benoît Philippon
Après un clin d’oeil à Mamie Lüger, l’auteur nous entraîne dans l’univers du jeu, celui des accrocs où la mafia n’est jamais loin.
J’ai découvert des hommes et des femmes prêts à tout, mais vraiment tout pour assouvir leur passion du jeu. Ici, le poker.
J’ai aimé Zack et Baloo, ce duo improbable qui se soutient. Et puis la chanson de Baloo : Il en faut peu pour être heureux…
Maxine m’a paru plus lointaine, avec son besoin de vengeance. Mais elle est à la fois forte et blessée.
J’ai aimé le petit Paul, surdoué de 7 ans qui trouve asile chez Maxine.
Le récit se déroule sous les chapeaux de roues, presque sans temps morts.
Et même si, comme moi, vous ne connaissez rien au poker, vous passerez un excellent moment de lecture.
L’image que je retiendrai :
Celle des toilettes dans lesquels Zack tente de revenir à la vie pendant qu’un mariage se déroule de l’autre côté de la cloison.
https://alexmotamots.fr/joueuse-benoit-philippon/
L’atelier de Litote 15 mai 2020
Joueuse - Benoît Philippon
C’est toujours un plaisir que de retrouver la plume acérée de Benoît Philippon. J’avais déjà craqué sur sa Mamie Luger mais aujourd’hui il nous propose un portrait féminin plus jeune et beaucoup plus trash. Celui de Maxine qui combat ses douleurs à coup de cutter et à coup de poker. Face à elle, un duo d’amis d’enfance Baloo le grand noir costaud et Zack le beau gosse pour qui la vie se résume aux tournois de poker professionnel ou non qu’il gagne en général. L’exploration des blessures d’enfances que l’on se trimbale encore à l’âge adulte, nous donne un aperçu du combat de ces trois personnages sans oublier un petit joker. Jean à peine 6 ans et déjà un QI qui dépasse tout le monde. Joueuse ne se lit pas, elle se dévore, on découvre de quoi sont fait les personnages. Ils sont multiples et denses de quoi les apprécier et s’y attacher. Une ambiance à couper au couteau, une vengeance dont on subodore qu’elle sera terrible. Une Maxine, féminine qui fait tourner la tête à tous ceux qu’elle croise. Une Maxine féministe qui ne supporte pas le machisme des hommes et leurs écarts libidineux. Une partie de poker qui nous emporte dans les méandres des bas fonds, pour mieux faire table rase. C’est caustique, cela ne s’embarrasse pas de politesse mais vous prend aux tripes et vous retourne aussi facilement qu’une crêpe. Un style d’écriture qui fait mouche avec des touches d’humour qui viennent éclairer un univers bien sombre. J’ai personnellement adoré tous les passages avec le petit Jean qui m’a conquise dès le premier instant. Un règlement de compte qui demande du courage mais dont on comprend qu’il est essentiel à la survie. Et que dire de la couverture qui est juste sublime à la hauteur de Maxine, froide coupante et surtout déterminée. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2020/05/11/38193557.html
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