Le 4 juin 2024
- Acteurs : Louis de Funès, Jean Marais, Mylène Demongeot, Jacques Dynam
- Distributeur : Gaumont
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 4 novembre 1964
- Durée : 3 films de 1h40 à 1h45min
Entre fantastique et comédie, la trilogie d’André Hunebelle constitue un divertissement efficace, devenu culte. Louis de Funès s’y taille la part du lion, aimanté par sa recherche constante de l’effet comique. La série est depuis quelques semaines sur Netflix.
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Résumé :
Les aventures du commissaire Juve et du mystérieux criminel Fantômas, revisitées par André Hunebelle, avec Louis de Funès, Jean Marais, Mylène Demongeot et Jacques Dynam.
Le succès de la série des Fantômas au cinéma ainsi que son destin de trilogie culte se résument en une phrase : le nom seul du mystérieux criminel évoque plus aujourd’hui les pitreries de De Funès et les performances athlétiques de Jean Marais que le héros poético-fantastique encensé par les artistes surréalistes. Du roman-feuilleton de Souvestre et Allain, il ne reste que l’apparence d’un personnage maléfique et des courses-poursuites débridées, mais une forme d’impression étrange demeure, en dépit d’une mainmise du commissaire Juve, qui réduit quasiment les autres protagonistes à l’état de figurants, notamment dans Fantômas contre Scotland Yard, le dernier film du triptyque sorti en 1967.
Habitué aux succès populaires, le réalisateur André Hunebelle parvient à trouver une recette efficace, entre fantastique et comique, même si le vibrionnant policier qui poursuit le maître du crime fait nettement pencher la balance du côté du burlesque, ce qui déteint sur Fantômas lui-même, méchant de carnaval au masque bleu-vert, figure abstraite capable de se payer la tête des autres, dans tous les sens du terme. Il ne s’en privera pas, se vengeant d’abord du journaliste Fandor qui avait colporté de fausses nouvelles à son sujet (le bandit est susceptible), puis de Juve lui-même, avant d’endosser le rôle d’un savant et enfin celui d’un lord écossais dans l’ultime long-métrage de la série.
Ces avatars successifs sont plus la source de quiproquos comiques que de situations à suspens, mais on admire en même temps le travail de maquillage qui a contraint Jean Marais à de longues heures d’attente, sans doute à l’origine des mauvais souvenirs que l’acteur a conservés de son tournage, en plus d’une relation tendue avec Louis de Funès.
Aujourd’hui, le masque figé du monstre bleu au sourire immobile est devenu une sorte d’icône de la pop culture, souvent parodié, surtout à l’heure du numérique où tout se crée, tout se transforme et rien ne se perd.
La série des Fantômas résiste au temps, multi-rediffusée à la télévision, aujourd’hui disponible sur Netflix, pour qu’une jeune génération, toujours connectée à l’acteur-star des Gendarmes, puisse savourer le charme suranné de ces aventures so sixties, parsemées de quelques moments mémorables (les courses-poursuites en train, moto, voiture, hors-bord du premier épisode, la fuite du méchant dans une DS volante ou dans une fusée, l’inénarrable projection du portrait-robot incriminant le commissaire Juve, l’apparition/disparition d’un mort dans la chambre du commissaire...). Si l’on peut regretter que la talentueuse Mylène Demongeot soit sous-employée dans un rôle de compagne naïve, on appréciera tout de même ce divertissement vintage jubilatoire, nourrie par une partition musicale mémorable du génial Michel Magne.