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Big Guns - Les Grands Fusils : un néo-polar italien efficace

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Résumé :

Tony Arzenta, ancien tueur à gages, souhaite se retirer des affaires. N’acceptant pas sa démission, l’organisation tente de l’éliminer, et tue, par erreur, sa femme et son enfant. Fou de douleur, il décide de se venger...

Le méconnu Big Guns est ressorti il y a quelques jours et il permet de s’immerger dans l’ambiance du poliziottesco italien, qui a envahi les écrans durant les années de plomb, à partir de la fin des années 60, avant de s’étioler au début des années 80.
Cette histoire de vengeance sur fond de mafia repose sur toutes les caractéristiques du néo-polar transalpin, avec de l’action, quelques scènes sanguinolentes qui doivent à l’esthétique du giallo, et un pessimisme clairement assumé.

Dans le rôle principal, Alain Delon se trouve à son avantage : Tony Arzenta est un tueur à gages certes plus prolixe que le mythique Jef Costello du Samouraï, mais il en est un avatar tout aussi tragique, bien que la mise en scène du réalisateur Duccio Tessari soit plus démonstrative que celle de Melville, gommant les aspérités d’un homme progressivement éloigné de sa tristesse initiale, à mesure que les règlements de compte se succèdent et que les cadavres s’amoncellent.

Loin d’être un polar métaphysique, Big Guns est surtout un divertissement qui ne lésine pas sur les scènes d’action, exploitant toutes les possibilités du montage alterné et des cadrages surlignés, notamment dans deux séquences de poursuites très efficaces. C’est la principale qualité d’un film qui sacrifie globalement la psychologie des autres protagonistes, notamment ceux qu’on identifie trop rapidement comme les méchants de l’histoire. Leur mince consistance laisse peu de latitude au jeu des acteurs, et l’on a un peu de peine pour Roger Hanin, qui incarne un matamore très vite expédié ad patres.

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Mais les adjuvants du héros n’ont pas plus d’épaisseur et, dans le rôle d’un gangster indéfectiblement lié à son comparse d’infortune, le talentueux Marc Porel ne trouve pas un rôle à sa hauteur, parce que son personnage est réduit à quelques répliques stéréotypées. Admiratif de sa star, Tessari a construit une histoire qui lui est assujettie : les gros plans sur le visage de Delon, les plans-séquences sur les courses vindicatives du héros attestent un long métrage que l’acteur semble vampiriser, comme trop de films -hélas- dans sa carrière. Le réalisateur retrouvera le comédien deux ans plus tard pour un divertissement où Delon endossera le costume d’une figure mythique : Zorro.

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