- Réalisateurs : Christopher Nolan - Quentin Tarantino - Richard Fleischer - Ridley Scott - Frank Miller
- Auteurs : Frank Miller, Alan Moore, Philip K. Dick
A la découverte de quelques films incontournables.
Eh oui, les règles du polar s’invitent aussi largement dans les films futuristes et de science-fiction. Tour d’horizon de quelques prétendants incontournables en la matière.
L’emprise du polar, cet héritage de l’âge d’or du cinéma hollywoodien qui affectionne les détectives en imperméable et la pluie, est telle qu’elle préside parfois au destin de nombreux films, tous genres confondus. C’est que son influence est palpable à peu près partout dans le septième art. Or, s’il y a bien un univers où son atmosphère du polar évolue comme un poisson dans l’eau, c’est bien celui des films futuristes, plus ou moins dans la science-fiction, avec ou sans dystopie.
Et sur ce créneau, le plus brillant représentant se nomme certainement Ridley Scott, dont l’immense Blade Runner n’est jamais qu’un polar mystique et étrange revisité sous couvert de futurisme cyberpunk. Son héros Rick Deckard – aka René Descartes pour son envers philosophique – est un pur personnage de film noir, qui ne comprendra qui il est réellement qu’en effectuant la mission qu’on lui a confié : neutraliser quatre « réplicants ».
Totalement dans la veine de l’original, en plus crépusculaire, la suite signée Denis Villeneuve, Blade Runner 2049 (2017), est aussi un modèle du genre, même si moins appréciée des fans.
L’adaptation du comic culte d’Alan Moore par Zack Snyder, Watchmen (2009), partage elle aussi quelques ingrédients habituellement inhérent au polar, à commencer par le héros en imper de film noir et masqué, Rorschach (tiré du test d’évaluation psychologique éponyme).
Mais la dynamique est plus évidente dans Sin City (Robert Rodriguez, Frank Miller et Quentin Tarantino, 2005), transposition vignette par vignette de la BD de Miller. Pluie, flingues, femmes fatales vénéneuses à souhait… tous les stéréotypes y passent et ça fonctionne, même si la réussite du film est avant tout technique.
Et comme on flirte ici avec les super-héros, notons que la trilogie Batman de Christopher Nolan (2005-2012) – bien que Bruce Wayne incarne quoi qu’il en soit un antihéros de polar – lorgne fortement du côté du film noir. L’atmosphère que confère le cinéaste à Gotham, infestée par les bandits et aux frontières de la dystopie, ne cherche pas autre chose.
On pourrait même étendre cette tendance néo-polar croisant l’univers postmoderne des super-héros à des longs-métrages comme The Crow (1994), d’Alex Proyas, voire même Dark City (Proyas, 1998) et Matrix (Wachowski’s, 1999). Car chaque fois, la trajectoire est mâtinée d’enquête et le héros reste piégé par une sorte de malédiction.
Mais la chose s’avère plus tangible dans un film comme Paycheck (2003), où le réalisateur John Woo s’amuse clairement à croiser ses obsessions pour le polar avec une histoire futuriste de mémoire tirée de K. Dick.
Un dispositif transversal largement mis en œuvre, et ce dans la même optique, par Spielberg via Minority Report (2002), avec John Anderton (Tom Cruise) en simili-policier maudit, également chez K. Dick.
Pourtant, l’exemple le plus flagrant – peut-être du fait de son âge, pas si loin finalement après la grande époque des films noirs – n’est autre côté polar futuriste que Soleil Vert (Richard Fleischer, 1973). Ainsi, si la trame se veut classique avec son policier menant une enquête, c’est le contexte qui fait preuve d’originalité avec sa dimension post-apocalyptique.
À tel point qu’à bien y regarder, le polar dans la science-fiction se trouve un peu partout ou presque. Reste à savoir si des cinéastes réussiront à l’avenir à réinventer ce filon transcendé par Ridley Scott et son Blade Runner .
Mais aussi…
Fahrenheit 451 , de François Truffaut
L’Armée des 12 singes , de Terry Gilliam, 1995
1984 , de Michael Radford, 1984
Bienvenue à Gattaca , d’Andrew Niccol, 1997
A Scanner Darkly , de Richard Linklater, 2006
New York 1997 , de John Carpenter, 1981
Los Angeles 2013 , de John Carpenter, 1996