Bepolar : Comment est née l’idée de ce nouveau roman, Sur-Vivre ?
Karine Alavi : L’idée m’est venue d’une patiente. Cette femme se confia, un jour en consultation. Sa fille venait de mourir dans des circonstances particulières qui posaient beaucoup de questions. Et elle n’avait aucune information sur l’enquête en cours. Cette tragédie est restée comme un motif de longues années dans ma mémoire et un jour j’ai construit l’histoire à partir de ce souvenir.
Bepolar : On y suit une médecin, Solveig, qui apprend qu’elle a une maladie grave. Ce qui va la pousser à bousculer ses habitudes. Qui est-elle cette femme au début du roman ? Comment pourriez-vous nous la présenter ?
Karine Alavi : Le personnage de Solveig est une femme responsable. Elle est surtout investie dans son métier de médecin et dans sa famille. C’est une personne sauvage, elle n’a pas vraiment d’amis. Elle est secrète. Elle est confrontée à une situation déstabilisante, car alors qu’elle est médecin, elle se retrouve en position de malade.
Bepolar : Le thème de la maladie est un thème sensible. Qu’est-ce qui vous intéressait dans cette thématique ? La maladie comme sursaut de vie ?
Karine Alavi : Oui, la maladie peut entrainer une pulsion de vie très forte. Et c’est ici ce qu’il se produit. Solveig est attirée dans ces circonstances par Ambre qui a une grande vitalité, Ambre est un personnage solaire.
Mais aussi la maladie pulvérise le cadre habituel des choses, elle est un révélateur ou un perturbateur des identités. Solveig alors qu’elle est rationnelle plonge dans une angoisse démesurée. Son seul recours est de faire un déni de sa maladie : elle ne fait pas ses examens, alors qu’en tant que médecin elle ne peut pas ignorer les conséquences de cette attitude. Elle se replie et ne se confie à personne, pas même à son mari.
Bepolar : Elle rencontre Ambre, une voisine qui comme elle a de nombreux doutes dans son existence. Comment construisez-vous vos personnages ? Sont-ils très définis avant l’écriture ou vous laissez-vous porter par l’histoire ?
Karine Alavi : Le point de départ est d’avoir deux femmes différentes, leur amitié se noue sur ces différences et sur une forme de complémentarité qui leur permet de s’épauler l’une, l’autre. Après effectivement, en fonction de l’histoire j’accentue ou j’estompe certains traits de tempérament, pour rendre plus crédibles les personnages dans l’histoire, et aussi pour qu’ils soient plus incarnés.
Bepolar : C’est assez différent de Pitié, votre premier roman. Vous vouliez changer radicalement d’ambiance ?
Karine Alavi : Absolument. Pitié était un livre axé sur un point de vue masculin et je voulais que celui-ci se déroule au travers d’une voix de femme. Dans ce roman, le lecteur est toujours dans la tête de cette femme, il voit tout au travers de sa subjectivité. Le style est différent, on est plus dans un roman ou éventuellement un thriller psychologique qu’un polar
Bepolar : Votre héroïne est médecin, comme vous. Est-ce que c’est plus facile d’écrire sur un personnage qui a le même métier que soit ou au contraire est-ce difficile ?
Karine Alavi : Ni l’un ni l’autre. Je souhaitais un personnage rationnel et empathique pour venir en aide et en conseil d’Ambre. Il me semble que les médecins peuvent avoir cette personnalité. Je trouvais intéressant aussi de montrer une certaine complexité, le médecin qui perd son raisonnement, face à son propre risque de maladie
Bepolar : Le roman est sorti il y a trois mois maintenant. Comment avez-vous
vécu cette période d’arrivée en librairie ?
Karine Alavi : Avec sérénité. Le roman publié, il allait faire son chemin chez le lecteur.
Bepolar : Quels sont vos projets ? Sur quoi travaillez-vous désormais ?
Karine Alavi : Aujourd’hui, je change un peu de processus créatif, au lieu de partir d’une histoire et d’un dénouement que j’ai en tête, je pars de personnages sans savoir ce que sera l’histoire.
Reda Boukroufa 30 janvier 2023
Sur-Vivre - L’interrogatoire de Karine Alavi
proposition je pense qu’il faut corser les éléments du mystère
merci
Reda Boukroufa 23 septembre 2022
Sur-Vivre - L’interrogatoire de Karine Alavi
style fluide et entraînant bravo Karine