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Reflex - Maud Mayeras

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16 #AvisPolar
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Résumé :

Photographe de l’identité judiciaire, Iris Baudry est discrète, obsessionnelle, déterminée. Disponible nuit et jour, elle shoote en rafales des cadavres pour oublier celui de son fils, sauvagement assassiné onze ans auparavant.
Mais une nouvelle affaire va la ramener au cœur de son cauchemar : dans la ville maudite où son enfant a disparu, un tueur en série s’est mis à sévir. Et sa façon d’écorcher ses victimes en rappelle une autre...
La canicule assèche la ville, détrempe les corps et échauffe les esprits, les monstres se révèlent et le brasier qu’Iris croyait éteint va s’enflammer à nouveau dans l’objectif de son reflex.

" Exceptionnel. Absolument diabolique. " Gérard Collard – Le Magazine de la santé

" Un livre qui ne laissera personne indifférent. " Julie Malaure – Le Point

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Vos #AvisPolar

  • Marygira 6 novembre 2024
    Reflex - Maud Mayeras

    Avec Reflex, Maud Mayeras signe un thriller psychologique d’une intensité rare, où chaque page semble imprégnée d’une tension sourde, enveloppée dans une atmosphère oppressante, glaciale et sombre. Le récit minutieusement construit plonge le lecteur au cœur d’un labyrinthe de secrets familiaux et de traumatismes enfouis, offrant une réflexion poignante sur le poids de nos souvenirs et la manière dont ils façonnent silencieusement nos existences. À travers l’histoire de sa protagoniste, l’autrice explore la mémoire et ses méandres : ces recoins de l’esprit où se nichent les blessures refoulées, qui finissent toujours par refaire surface. Le style est incisif, percutant. Maud Mayeras sait varier le rythme avec maîtrise, et se montre très habile lorsqu’il s’agit de tenir le lecteur en haleine tout en proposant des moments de relâchement, et ce, sans jamais perdre en dynamisme.
    Et que dire du twist final, sinon qu’il est magistral ? Cet art du retournement de situation, déjà présent dans Hématome, confirme son talent pour surprendre et déstabiliser ses lecteurs. Je suis ravie d’avoir à nouveau pris une bonne claque avec ce second roman !

  • Aude Bouquine 29 octobre 2024
    Reflex - Maud Mayeras

    « Reflex » de Maud Mayeras est un roman qui s’enfonce dans les abîmes les plus sombres de l’âme humaine. Dès les premières pages, l’atmosphère est oppressante. Le lecteur, pris au piège, se retrouve happé dans l’esprit torturé d’Iris Baudry, une photographe de scènes de crime, dont le quotidien est peuplé de cadavres, de chairs mutilées et de visages figés dans leur dernière expression d’horreur. Des années plus tôt, elle a perdu son fils, Swan. Elle a alors quitté la ville de son enfance, mais son travail’y ramène douloureusement.

    Iris, c’est une femme brisée, presque désincarnée, pour qui la mort n’est plus qu’un spectacle quotidien. Armée de son « Reflex », elle traverse des champs de morts, comme un soldat traverse un champ de bataille. Chaque clic de son appareil semble résonner comme une note funeste. Chaque crime qu’elle immortalise devient une parcelle de sa propre souffrance, une pièce de son puzzle intérieur, un écho de sa propre noirceur. Il n’y a rien de glorieux dans ce qu’elle fait, rien de libérateur. C’est une compulsion, une routine morbide qu’elle accomplit sans émotion apparente, mais qui, au fond, ne fait que la rapprocher de ses propres ténèbres. Le malaise est constant, palpable, comme si chaque scène de crime la consumait un peu plus.

    Son travail n’est pas simplement de photographier la mort, c’est une extension de sa propre damnation. Chaque corps qu’elle capture avec son objectif est un rappel cruel de ce qu’elle a perdu, de ce qu’elle est devenue. C’est comme si elle était condamnée à voir la mort partout, à la ressentir dans chaque fibre de son être. Sa carrière de photographe de scènes de crime n’est qu’une façade pour masquer son propre dégoût de la vie, sa propre incapacité à fuir la douleur qui la ronge de l’intérieur. Ses clichés sont des cicatrices qu’elle porte sur son âme, « Reflex » d’une nécessité à trouver la personne à l’origine des crimes commis. Aider les autres est peut-être l’occasion de s’aider soi-même…

    Au cœur de ce récit se trouve la relation perverse et salement détériorée qu’elle entretient avec sa mère, Diane Baudry. Diane, figure maternelle défaillante, ombre malveillante qui plane sur Iris depuis toujours. Internée dans un hôpital psychiatrique, sa présence pèse sur « Reflex » comme une malédiction. Leur lien est profondément toxique, pourri jusqu’à la moelle, nourri par la folie, la violence et des années de silence. Le retour d’Iris dans la maison familiale n’est pas une réconciliation, c’est une confrontation avec les fantômes du passé, une plongée dans un puits sombre de souvenirs traumatisants qui ne cessent de la ronger. Diane, autrefois, figure d’autorité et de destruction, n’est plus qu’une coquille vide, mais cela ne rend pas leur relation moins dérangeante. Au contraire, le contraste entre la fragilité physique de la mère et le poids immense de sa folie rend l’ambiance encore plus suffocante.

    La double temporalité que l’on trouve dans « Reflex » revisite un passé qui commence en 1919. Ces flashbacks d’autres lieux et d’autres gens révèlent des strates de malheur accumulées sur plusieurs générations, et Maud Mayeras va jusqu’à s’en servir pour gangrener le présent. La lecture devient alors une descente vertigineuse dans un gouffre où chaque souvenir est une pièce d’un puzzle macabre qui vient entrelacer les chapitres à l’histoire et au métier d’iris.

    Le roman est habité par la douleur de l’enfance d’Iris, marquée par la perte irréparable de son fils, un drame qui la hante et la paralyse. La tragédie de cet enfant perdu resurgit à chaque moment, déformant le présent d’Iris et exacerbant son lien morbide avec la mort. Ce drame personnel, bien que central à l’histoire, n’est que peu détaillé, mais il se distille dans chaque interaction, dans chaque photographie qu’elle prend. La douleur est omniprésente, rampante, elle ne la quitte jamais.

    « Reflex » est le second roman deMaud Mayeras. On y trouve tout ce qui fait son ADN. Elle nous plonge dans un univers étouffant, où la noirceur et la monstruosité humaine se glissent dans chaque recoin, où la lumière, quand elle apparaît, est factice, crue, douloureuse. Les chapitres qui nous ramènent dans le passé ne font qu’approfondir un certain déterminisme, cette fatalité à laquelle personne ne peut échapper. Chaque génération semble condamnée à répéter les erreurs de la précédente, à porter le fardeau de crimes non expiés, de souffrances non dites. Il n’y a aucune échappatoire, ni pour Iris ni pour les personnages qui gravitent autour d’elle.

    L’écriture de Maud Mayeras est marquée par une intensité brute, une atmosphère oppressante qui immerge le lecteur dans une noirceur totale. L’écrivaine a un style qui mêle des descriptions crues et des moments d’introspection profondément dérangeants, créant une tension constante. Son écriture est à la fois visuelle et sensorielle, s’attarde sur les détails glauques, les blessures, les corps abîmés, les lieux décrépis, comme si chaque mot cherchait à révéler les cicatrices invisibles des personnages. Elle parvient à maintenir cette ambiance de malaise, sans jamais offrir de répit. Elle construit des personnages fracturés, complexes, prisonniers de leurs traumatismes et explore avec maestria les zones d’ombre de la psyché humaine avec une froideur clinique, mais aussi avec une sensibilité qui rend l’horreur encore plus palpable. Le rapport au silence, aux non-dits, et aux émotions enfouies, est également omniprésent. Sa plume n’épargne rien ni personne, allant droit au but avec une précision chirurgicale, tout en instillant une forme de poésie macabre, qui rend ses textes à la fois troublants et captivants.

    J’avais lu « Reflex » en 2013, à sa sortie, et je me souviens très bien avoir été bouleversée par le talent de Maud. Onze ans et quelques lectures plus tard, un bagage littéraire certainement plus conséquent, je peux affirmer que Maud Mayeras excelle dans sa façon de nous emmener au coeur des enfers, jusqu’à l’abîme qui nous laisse exsangues de toute respiration et de toute lumière. Et à chaque fois, je pense au chant 4 des Chants de Maldoror de Lautréamont, qui commence par :

    « Je suis sale. Les poux me rongent. Les pourceaux, quand ils me regardent, vomissent. Les croûtes et les escarres de la lèpre ont écaillé ma peau, couverte de pus jaunâtre. Je ne connais pas l’eau des fleuves, ni la rosée des nuages. Sur ma nuque, comme sur un fumier, pousse un énorme champignon, aux pédoncules ombellifères. Assis sur un meuble informe, je n’ai pas bougé mes membres depuis quatre siècles. Mes pieds ont pris racine dans le sol et composent, jusqu’à mon ventre, une sorte de végétation vivace, remplie d’ignobles parasites, qui ne dérive pas encore de la plante, et qui n’est plus de la chair. Cependant mon cœur bat. Mais comment battrait-il, si la pourriture et les exhalaisons de mon cadavre (je n’ose pas dire corps) ne le nourrissaient abondamment ? »

    Un talent fou !

  • Aude Bouquine 29 octobre 2024
    Reflex - Maud Mayeras

    « Reflex » de Maud Mayeras est un roman qui s’enfonce dans les abîmes les plus sombres de l’âme humaine. Dès les premières pages, l’atmosphère est oppressante. Le lecteur, pris au piège, se retrouve happé dans l’esprit torturé d’Iris Baudry, une photographe de scènes de crime, dont le quotidien est peuplé de cadavres, de chairs mutilées et de visages figés dans leur dernière expression d’horreur. Des années plus tôt, elle a perdu son fils, Swan. Elle a alors quitté la ville de son enfance, mais son travail’y ramène douloureusement.

    Iris, c’est une femme brisée, presque désincarnée, pour qui la mort n’est plus qu’un spectacle quotidien. Armée de son « Reflex », elle traverse des champs de morts, comme un soldat traverse un champ de bataille. Chaque clic de son appareil semble résonner comme une note funeste. Chaque crime qu’elle immortalise devient une parcelle de sa propre souffrance, une pièce de son puzzle intérieur, un écho de sa propre noirceur. Il n’y a rien de glorieux dans ce qu’elle fait, rien de libérateur. C’est une compulsion, une routine morbide qu’elle accomplit sans émotion apparente, mais qui, au fond, ne fait que la rapprocher de ses propres ténèbres. Le malaise est constant, palpable, comme si chaque scène de crime la consumait un peu plus.

    Son travail n’est pas simplement de photographier la mort, c’est une extension de sa propre damnation. Chaque corps qu’elle capture avec son objectif est un rappel cruel de ce qu’elle a perdu, de ce qu’elle est devenue. C’est comme si elle était condamnée à voir la mort partout, à la ressentir dans chaque fibre de son être. Sa carrière de photographe de scènes de crime n’est qu’une façade pour masquer son propre dégoût de la vie, sa propre incapacité à fuir la douleur qui la ronge de l’intérieur. Ses clichés sont des cicatrices qu’elle porte sur son âme, « Reflex » d’une nécessité à trouver la personne à l’origine des crimes commis. Aider les autres est peut-être l’occasion de s’aider soi-même…

    Au cœur de ce récit se trouve la relation perverse et salement détériorée qu’elle entretient avec sa mère, Diane Baudry. Diane, figure maternelle défaillante, ombre malveillante qui plane sur Iris depuis toujours. Internée dans un hôpital psychiatrique, sa présence pèse sur « Reflex » comme une malédiction. Leur lien est profondément toxique, pourri jusqu’à la moelle, nourri par la folie, la violence et des années de silence. Le retour d’Iris dans la maison familiale n’est pas une réconciliation, c’est une confrontation avec les fantômes du passé, une plongée dans un puits sombre de souvenirs traumatisants qui ne cessent de la ronger. Diane, autrefois, figure d’autorité et de destruction, n’est plus qu’une coquille vide, mais cela ne rend pas leur relation moins dérangeante. Au contraire, le contraste entre la fragilité physique de la mère et le poids immense de sa folie rend l’ambiance encore plus suffocante.

    La double temporalité que l’on trouve dans « Reflex » revisite un passé qui commence en 1919. Ces flashbacks d’autres lieux et d’autres gens révèlent des strates de malheur accumulées sur plusieurs générations, et Maud Mayeras va jusqu’à s’en servir pour gangrener le présent. La lecture devient alors une descente vertigineuse dans un gouffre où chaque souvenir est une pièce d’un puzzle macabre qui vient entrelacer les chapitres à l’histoire et au métier d’iris.

    Le roman est habité par la douleur de l’enfance d’Iris, marquée par la perte irréparable de son fils, un drame qui la hante et la paralyse. La tragédie de cet enfant perdu resurgit à chaque moment, déformant le présent d’Iris et exacerbant son lien morbide avec la mort. Ce drame personnel, bien que central à l’histoire, n’est que peu détaillé, mais il se distille dans chaque interaction, dans chaque photographie qu’elle prend. La douleur est omniprésente, rampante, elle ne la quitte jamais.

    « Reflex » est le second roman deMaud Mayeras. On y trouve tout ce qui fait son ADN. Elle nous plonge dans un univers étouffant, où la noirceur et la monstruosité humaine se glissent dans chaque recoin, où la lumière, quand elle apparaît, est factice, crue, douloureuse. Les chapitres qui nous ramènent dans le passé ne font qu’approfondir un certain déterminisme, cette fatalité à laquelle personne ne peut échapper. Chaque génération semble condamnée à répéter les erreurs de la précédente, à porter le fardeau de crimes non expiés, de souffrances non dites. Il n’y a aucune échappatoire, ni pour Iris ni pour les personnages qui gravitent autour d’elle.

    L’écriture de Maud Mayeras est marquée par une intensité brute, une atmosphère oppressante qui immerge le lecteur dans une noirceur totale. L’écrivaine a un style qui mêle des descriptions crues et des moments d’introspection profondément dérangeants, créant une tension constante. Son écriture est à la fois visuelle et sensorielle, s’attarde sur les détails glauques, les blessures, les corps abîmés, les lieux décrépis, comme si chaque mot cherchait à révéler les cicatrices invisibles des personnages. Elle parvient à maintenir cette ambiance de malaise, sans jamais offrir de répit. Elle construit des personnages fracturés, complexes, prisonniers de leurs traumatismes et explore avec maestria les zones d’ombre de la psyché humaine avec une froideur clinique, mais aussi avec une sensibilité qui rend l’horreur encore plus palpable. Le rapport au silence, aux non-dits, et aux émotions enfouies, est également omniprésent. Sa plume n’épargne rien ni personne, allant droit au but avec une précision chirurgicale, tout en instillant une forme de poésie macabre, qui rend ses textes à la fois troublants et captivants.

    J’avais lu « Reflex » en 2013, à sa sortie, et je me souviens très bien avoir été bouleversée par le talent de Maud. Onze ans et quelques lectures plus tard, un bagage littéraire certainement plus conséquent, je peux affirmer que Maud Mayeras excelle dans sa façon de nous emmener au coeur des enfers, jusqu’à l’abîme qui nous laisse exsangues de toute respiration et de toute lumière. Et à chaque fois, je pense au chant 4 des Chants de Maldoror de Lautréamont, qui commence par :

    « Je suis sale. Les poux me rongent. Les pourceaux, quand ils me regardent, vomissent. Les croûtes et les escarres de la lèpre ont écaillé ma peau, couverte de pus jaunâtre. Je ne connais pas l’eau des fleuves, ni la rosée des nuages. Sur ma nuque, comme sur un fumier, pousse un énorme champignon, aux pédoncules ombellifères. Assis sur un meuble informe, je n’ai pas bougé mes membres depuis quatre siècles. Mes pieds ont pris racine dans le sol et composent, jusqu’à mon ventre, une sorte de végétation vivace, remplie d’ignobles parasites, qui ne dérive pas encore de la plante, et qui n’est plus de la chair. Cependant mon cœur bat. Mais comment battrait-il, si la pourriture et les exhalaisons de mon cadavre (je n’ose pas dire corps) ne le nourrissaient abondamment ? »

    Un talent fou !

  • dany.plaisant 20 mars 2024
    Marathon du polar 2023, équipe LEGANGDESBEPOLAIRES
    Reflex - Maud Mayeras

    Maud est une auteure que je voulais absolument rencontrer, après avoir lu sa nouvelle "La gorge" dans le recueil L’amour maternel de @carovallat qui m’avait bouleversée. Et quelle rencontre ! Beaucoup d’émotions ! Et sur ses conseils, j’ai acheté "Reflex"
    Quelle claque ! 2 histoires 2 temporalités.
    Présent : Iris est photographe à l’identité judiciaire, son fils a été sauvagement assassiné il y a 11 ans. Le meurtrier croupit en prison.
    Passé : les chapitres se nomment "silence". On suit une famille de 1919 à nos jours, entre abandon, suicide, orphelinat
    Pas de lien apparent entre ces 2 histoires, mais c’est hyper addictif, je voulais d’ailleurs plus lire la partie silence, pour découvrir ce lien.
    Et quand tout se met en place, que les histoires s’imbriquent l’une dans l’autre, que le lien se fait, waouh !!! C’est super bien construit, pensé, je n’ai rien vu venir !
    470 pages dont vous ne sortirez pas indemne ! Un excellent polar noir, glauque, glaçant, une plume sublime, qui nous manipule et nous surprend jusqu’à la fin !
    Merci @maud_mayeras pour ce thriller comme je les aime. Et rdv dans un prochain salon ! 😉

  • angelita 13 mars 2022
    Reflex - Maud Mayeras

    Reflex de Maud Mayeras, présentation
    Iris n’aime pas le silence. Elle est toujours disponible. Elle reçoit des appels anonymes. Elle est prête à partir pour photographier des morts.

    Elle revient dans la ville où elle a vécu. Elle est partie il y a 11 ans. Elle apprend que sa mère a été internée.

    Elle travaille souvent avec Reisse mais cette fois-ci, il ne veut pas d’elle.

    Avis Reflex de Maud Mayeras
    Iris est une jeune femme qui travaille comme photographe pour la police. Elle est appelée sur une scène de crime et commence son travail mais le policier sur place, Reiss, qu’elle connaît bien, lui dit qu’il ne l’a appelée. Elle doit partir. Cela fait plusieurs années qu’elle n’est pas revenue chez elle. Elle se rend dans la maison familiale et se rend compte qu’elle est vide. Elle apprend que sa mère a été transférée dans une maison car elle ne pouvait plus s’occuper d’elle-même.

    Revenir chez elle est pour Iris une véritable épreuve. Les souvenirs, bons avec son père, et mauvais, avec sa mère, refont vite surface. Et ce ne sont pas les quelques visites à sa mère qui vont arranger les choses. Et surtout, il y a la disparition de son fils qui a déclenché ce départ. Depuis, Iris est seule. Elle n’a pas d’amis, elle travaille pour ne pas plonger dans le néant. Elle n’a pas surmonté la disparition de son fils.

    La romancière mêle des éléments du présent avec Iris et ses souvenirs mais également des éléments du passé, cela commence dans les années 1900, avec cette jeune fille, de bonne famille, qui est violée et qui est envoyée dans une institution pour mettre au monde son enfant. Enfant qui grandira, deviendra femme et mère à son tour.

    Un meurtrier sévit depuis de nombreuses années. Il dépèce ses victimes. Il garde ses trophées. Un journaliste de sa petite ville informe Iris que les meurtres d’enfant ont continué mais elle ne veut pas le croire, même si un autre enfant a disparu, il y a peu.

    Replonger dans son passé quel qu’il soit n’est pas sans dommages, surtout lorsque l’on éprouve de la haine pour un membre de sa famille et que l’on apprend certaines vérités. L’être humain peut occulter bien des choses de son passé, juger ses actes comme normaux, parce que l’enfant qu’il était n’a pas été aimé, a subi des brimades aussi bien physiques que morales. Ou tout simplement, l’être humain peut juger que c’est pour le bien de l’autre. Un enfant peut vite basculer dans la tragédie et son destin en sera profondément chamboulé.

    La romancière nous détaille avec force ses personnages, que ce soit Iris, jeune femme timide, asociale, qui a adoré son père, qui hait sa mère, qui a adoré son fils et qui n’arrive pas à accepter sa disparition. Son retour dans sa ville, 11 ans après, fera remonter de nombreux souvenirs, elle retrouvera d’anciennes connaissances également. Iris n’aime pas le silence, elle est atypique, elle a toujours peur. Julie, Lucie – et son handicap – sont également très bien détaillées, tout comme ce qu’elles ont subi dans ce pensionnat religieux. Ensuite, il y a ce petit garçon qui a grandi, pendant de nombreuses années, auprès de sa mère Lucie. Mais un évènement va tout faire changer pour lui. Il tentera, encore et toujours, de retrouver cette mère qui lui manque. Ce sont des personnages profondément seuls avec des failles, des faiblesses, qui ont tous vécu des moments très douloureux.

    J’ai été baladée par la romancière du début jusqu’à la fin. Je ne m’attendais vraiment pas à toutes ses révélations. Je me suis questionnée concernant cette remontée dans le temps. Je n’arrivais pas à faire coller les dates avec les personnages en place. Mais je me doutais bien, qu’à un moment ou un autre, tout cela servirait bien à quelque chose, à l’intrigue du roman. J’ai été bien servie, je dois bien le dire. Pas un coup de coeur même si j’ai bien aimé ma lecture.

  • celine85 30 décembre 2020
    Reflex - Maud Mayeras

    Après avoir découvert l’auteur et conquise par son roman « Les monstres », j’ai eu envie de découvrir ses précédents livres.
    « Reflex » est son second roman, il a reçu le prix du meilleur polar francophone au salon du polar de Montigny-lès- Cormeilles en 2014.
    Iris Baudry est photographe de l’identité judiciaire. Elle se rend disponible à tout moment nuit et jour. Elle reçoit un appel qui casse un peu sa routine. On lui demande de se rendre dans la ville où elle est née, un coin perdu qu’elle a souhaité quitter suite à un drame. La victime qu’elle doit photographier sur cette scène de crime va d’ailleurs faire remonter cet évènement car il s’agit d’un enfant. Il y a onze ans son fils à été enlevé et tué. Son retour dans cette ville, va faire remonter la relation compliquée avec sa mère et la vérité sur l’histoire de son fils. L’horreur sur cette vérité est encore pire que ce qu’on pouvait imaginer.
    En parallèle il y a une autre histoire dont les chapitres sont intitulés « Silence » et commence en 1919. Je n’en dis pas plus car on voit mal le lien au début entre les 2 et vous imaginez bien qu’il y en a un.
    Reflex est un très bon thriller psychologique, un vrai roman noir avec une vraie claque à la fin. Avec cette deuxième lecture de l’auteure, je confirme que je vais suivre les prochaines sorties… et rattraper ses autres romans : hématome et lux. Comment j’ai pu passer à coté de cette auteure avant aujourd’hui ? Elle a un réel talent dans ce genre mais pas facile quand des enfants sont au cœur de l’horreur.

  • LeahBookAddict 27 janvier 2020
    Reflex - Maud Mayeras

    Thriller magistral qui restera gravé dans ma mémoire.
    Quel plume noire Maud, du très bon, une façon de raconter l’histoire à deux époques différentes qui donne la dynamique tout au long du livre et ce jusqu’à la dernière ligne.

  • Sangpages 25 mai 2019
    Reflex - Maud Mayeras

    Maman !!! Que dire de ce livre ? Comment le décrire ?
    Bouleversant, perturbant, poignant ...
    Un style direct, fort, brutal. Des mots qui nous percutent de plein fouet. Une plume qui nous envoute, qui nous transporte dans l’univers de deux personnages au travers de 2 époques.
    Un début l’air de rien qui ne ressemble même pas vraiment à un thriller mais plutôt à un terrible drame.
    L’on se demande bien ou tout cela va nous mener ?
    Puis une montée en puissance...On croit comprendre mais on n’ a rien comprit...On continue...On découvre...On ne lâche plus...On respire plus...
    Non pas ça ? C’est impossible ? On en ressort déplumé, à bout de souffle...A terre, complètement KO.
    Une claque monstrueuse !
    Un livre magistral que jamais je n’oublierai...
    Ne pas lire ce livre est, en soit, une abomination !
    Alors hop, vous attendez quoi ?

  • colorandbook 24 mai 2019
    Reflex - Maud Mayeras

    Je vous le conseil, même s’il peut un peu nous perdre, contenir quelques longueurs et même parfois être un peu ennuyant. C’est un roman qui reste addictif.

    Les personnages sont originaux mais pas très attachants, mais malgré tout très intéressants à suivre. J’ai beaucoup aimé certains et détesté d’autres.

    L’histoire est plus porté sur le côté psychologique qui est très fouillis et complexe, que sur l’action qui n’est vraiment pas très présente sauf dans les parties silence (sur le passé). À certains moments l’auteur a su, me mettre sur des fausses pistes. J’ai aimé avoir des informations éparpillées au fils des pages. Et waouh cette fin est juste merveilleusement bien trouvée et surprenante.

    En bref, c’est un bon roman. Il n’était pas parfait en effet, il peut être un peu long et il n’y a pas beaucoup d’actions, les personnages ne sont pas très attachants, mais ces quelques défauts ne m’ont pas gâché ma lecture. La fin rattrape ces quelques petits défauts, pour moi. À lire si vous aimez le côté psychologique et évitez si vous souhaitez de l’action à la pelle.

  • LeCarnetdeJessica 14 avril 2019
    Reflex - Maud Mayeras

    Qui est le monstre ? Ce sont les mots qui me sont venus en refermant les pages de Reflex. Une lecture à la mécanique implacable, qui m’a laissée le cul entre deux chaises, malgré son dénouement déroutant.

    Iris fait partie de l’équipe de petites fourmis de la P.J, elle est photographe et ceux qui prennent la pose pour elle sont des cadavres. Iris la solitaire va être conduite à faire marche arrière et à retourner dans sa ville natale, celle qui a vu son fils mourir il y a une dizaine d’années. Le drame d’une mère ayant perdu son enfant assassiné est un fil conducteur lumineux.

    Avec Reflex, nous accompagnons cette mère dans sa quête de vérité, à son retour aux sources, là où elle a abandonné ses cauchemars et sa mère, avec qui elle n’a jamais rien eu d’autre qu’une relation conflictuelle et emplie de haine. En parallèle, nous suivons l’histoire douloureuse d’une autre jeune femme un siècle plus tôt, juste après la première grande guerre, que ses parents vont abandonner au couvent suite à un viol.

    J’ai trouvé dommage que Maud Mayeras nous fasse remonter aussi loin dans le temps pour lier le passé au présent. Ce choix a conduit à beaucoup de longueurs dans la première partie de Reflex avant que ces deux itinéraires de vies finissent par se recouper. A partir de ce moment là, le roman prend un nouvel élan et les pages défilent.

    Cette lecture était une première de Maud Mayeras pour moi, j’ai découvert avec Reflex un style d’écriture très particulier et immersif. Sa mécanique des mots m’a donné la sensation d’être au cœur même du thriller, de tout observer – un rythme rapide ponctué de phrases courtes et très descriptif.

    J’ai été aussi un peu déçue des personnages principaux, j’ai trouvé qu’ils étaient bien à leur place mais leur personnalité pas assez exploitée :

    l’étiquette de la solitaire mal aimée par sa mère colle à la peau d’Iris. Son métier qui aurait pu apporter un plus, n’est finalement qu’un simple accessoire “tape à l’œil”
    Henry, le résultat d’une saga familiale bercée par le malheur dont le parcours est partiellement prévisible pour tous les lecteurs de thriller
    Même si quelques indices sont semés par l’auteure ça et là, la fin est parfaitement inattendue. Sur ce coup là, chapeau Maud Mayeras pour la balade !

    Reflex m’a laissé un sentiment mitigé, un goût d’inachevé à cause des longueurs de certains passages qui ne semblent être que du remplissage et n’amènent rien de plus à l’intrigue. Ce fut néanmoins une bonne lecture grâce à l’écriture mordante de Maud Mayeras et à son scénario très travaillé.

    Reflex est un roman sensoriel.

  • Encore Un Livre 28 février 2019
    Reflex - Maud Mayeras

    J’ai pris l’aller avec Hématome, je prends le retour avec REFLEX !

    Reflex est l’exemple même de ces lectures à lire au bon moment. Une photographe de l’identité judiciaire en est le personnage principal ce qui est déjà un angle original. Dans les polars c’est un métier qui dégage une fascination certaine. Mais cela avait été un abandon pur et simple, ça ne décollait pas et pour cause mon interprétation était belle et bien biaisée par ce résumé… Reflex n’est absolument pas un polar qui laisse une quelconque place à une enquête classique. Là avait été mon erreur de l’aborder comme tel.
    C’est une manifestation de sentiments contradictoires. Chaque chapitre commence par la litanie d’Iris » je n’aime pas » : Je n’aime pas le silence, il appelle les mauvaises pensées. Je n’aime pas les adieux. Il ne me font rien. Ni bien ni mal. Que dalle. Les adieux sont une foutue perte de temps. Je n’aime pas le thé. Ce goût d’eau qui vous promet la lune et l’Orient, qui vous brûle la langue et vous donne mauvaise haleine. Vous le savez, ce n’est que de l’eau. C’est une rétrospective addictive pour qui aime se plonger au cœur de situations pesantes, de personnages sombres. Comprendre le passé pour mieux appréhender le présent. Combien de fois l’a t’on entendu ? Cela n’a jamais été aussi vrai que dans ce roman noir. Parce qu’à la fin de la lecture, tout prend sens, rien de ce qui a été semé ne se perd dans nos moindres doutes. Les faits, juste les faits.

    C’est une des plus sombres histoires que j’ai lues cette année, il est impossible d’entrevoir la route que voulait emprunter l’auteure. Seules deux certitudes : Je n’aimais pas Iris, je n’ai eu aucun affect pour elle qui a dû faire le deuil d’un enfant et malgré les douleurs ravivées à présent. Mais cette plume écorchée, cette intonation sèche m’a séduite. Nul doute que cette histoire ne pouvait être racontée autrement, tout est dans le style, l’écriture et l’absence de dynamique qui aurait fait perdre en profondeur et en intensité cette histoire vertigineuse…

  • universpolars 24 novembre 2018
    Reflex - Maud Mayeras

    Second roman de Maud Mayeras, 7 ans après le premier, "Hématome". Premier constat : le cadre général n’a pas changé, c’est toujours aussi sombre, froid alarmiste et dur. Pessimiste ? Négatif ? Presque chaque chapitre débute par les termes "Je n’aime pas..."

    Par contre, au niveau de l’écriture, j’ai pu remarquer une certaine maturité, l’auteur semble être plus sûre et plus à l’aise dans sa manière d’écrire. C’est plus profond, plus consistant. Bref, le style s’est pour moi bien amélioré entre les deux romans.

    L’enfant est à l’honneur dans ce thriller, pour ne pas dire au déshonneur. Il y joue le mauvais rôle, ou plutôt il ne joue pas du tout. L’auteure nous dresse une verticale d’horreur liée à l’enfance, une géométrie macabre.

    Les personnages sont décrits en profondeur, en détail, notamment celui d’Iris Baudry, le personnage central. L’auteur prend le temps pour bien nous la présenter, pour le meilleur et surtout pour le pire. Iris Baudry est une personne qui va mal, qui porte sur son dos frêle un sac rempli de vieux démons, une fille qui semble en avoir bavé toute sa vie. Cet aspect dur et écœurant est omniprésent dans cette histoire, comme un voile noir qui survole en permanence le dessus de notre tête. C’est gênant. Enfin, un voile... Non, plutôt une chape de plomb, bien humide, qui dégouline de haine, de peur et de cruauté.

    Ce personnage, antisocial, façonné et calibré par une mère atrocement haineuse, m’a énormément intrigué. Au final, je comprends pourquoi.

    Iris Baudry est photographe. Munie de son appareil photo, elle enchaîne les scènes de crimes pour immortaliser tous les détails qui s’y trouvent. Cette femme bègue, timide et déterminée bosse pour l’identité judiciaire.

    La scène de crime sur laquelle elle se rend ici sera peut-être celle de trop. Un enfant est retrouvé assassiné sur une ancienne voie de chemin de fer, torturé de la même manière que son fils, il y a 11 ans en arrière. Ou du moins, c’est ce qu’elle pense.

    Parallèlement, nous allons voir un peu ce qui se trame dans le passé. Notre passage dans ce début du XXème siècle commencera au terme de la 1ère guerre mondiale, puis nous progresserons de générations en générations. L’auteure nous présente une jeune ado qui va subir une double agression. La première, sexuelle. Les soldats alliés sont venus libérer la France et se sont octroyés, visiblement, une petite récompense. Écœurant. La seconde agression sera familiale. Je ne rentre pas dans les détails, mais je relève tout de même le fait que c’est encore plus abject et humiliant que le viol en lui-même. Belle époque !

    Nous naviguerons entre les deux périodes, avec un dénominateur commun : la région, avec son pensionnat pour jeunes filles "indignes" pour l’une des époques, et son asile de "fous" pour l’autre, notamment. Un second point commun sera peut-être aussi le lien familial, dans tous ses états.

    L’auteure tire donc deux lignes, d’abord parallèles, mais qui - forcément -, vont s’approcher puis se toucher. Une ligne qui représente le début du XXème siècle et l’autre qui trace notre propre époque. Deux destins, deux jeunes filles qui ont subi le mal "de l’intérieur". Mais nous suivrons aussi une autre jeune fille, Lucie, née en 1920, une "bâtarde" issue d’un orphelinat religieux, un spectre qui ne fait qu’un avec la pierre, les murs, l’ensemble de l’établissement. Et puis, nous allons encore descendre un peu dans la descendance...

    Nous allons passer d’une époque à l’autre, chapitres après chapitres, en effectuant des bons en avant puis en arrière, jusqu’à atteindre ce point de rencontre temporel. Ce lien, pour le lecteur, se fera en août 1957.

    Maud Mayeras touche un point important de notre vie, un aspect essentiel pour pouvoir garder et conserver nos repères : la famille. Ce que nous raconte l’auteure à travers ces deux époques fait assez froid dans le dos. Ces faits relatés, non fictifs, tout ce qu’il y a de plus réels, atteignent notre être assez violemment étant donné qu’ils brisent justement ces repères que nous avons - normalement - tous besoin pour vivre décemment.

    Et il y a ces enlèvements d’enfants, ces meurtres, cette enquête que nous suivons aux côtés de la photographe. Je ne vais pas en dire plus à ce sujet, cela serait trop en dire.

    L’être humain est complexe, sensible et peut devenir extrême, imprévisible et sans limite lorsqu’on l’expose à des situations extrêmes. Maud Mayeras nous donne un exemple concret de ce constat avec ce thriller, et surtout avec son dénouement.

    Bonne lecture.

  • QuoiLire 3 septembre 2018
    Reflex - Maud Mayeras

    Je ne sais pas quoi dire pour ne pas être trop méchant suite à la tentative de lecture (plus exactement d’écoute) de ce livre.

    Arrivé au quart de ce livre, je ne comprends toujours pas l’histoire, l’enquête car il n’y en a pas vraiment. On subit des pages (des minutes) de laïus sur la violence faite aux enfants, leur manipulation psychologique, dont celles faites dans le passé à l’héroïne du roman, sans comprendre le lien avec l’enquête de laquelle elle a été écartée.

    De plus, la voix de la lectrice est à l’image du roman, guère entraînante. Donc abandon.

    Cherchant à savoir si cela venait de moi, j’ai cherché des critiques d’autres blogueurs : il semblerait que les 100 dernières pages soient à l’opposé des 400 premières (autant dire qu’il faut de la persistance) avec de nombreux rebondissements, quelque peu excessifs ; mais qui ne compensent pas les manquements du reste du livre.
    https://quoilire.wordpress.com/2018/09/03/maud-mayeras-reflex/

  • Sandrine Fernandez 1er mars 2018
    Reflex - Maud Mayeras

    Iris Baudry est photographe judiciaire. Un coup de fil de la police et elle saute sur sa moto pour aller immortaliser les scènes de crime les plus sordides. Solitaire, silencieuse, compétente, toujours disponible, la jeune femme n’a pas de vie en dehors de son métier. Après un de ces appels, Iris se rend compte qu’elle est dans sa ville natale où l’on vient de retrouver le corps d’un enfant. Immédiatement les souvenirs ressurgissent. Cette ville, elle l’a fuie il y a bien longtemps, quand son fils Swan a été assassiné, son pauvre corps de six ans à peine, meurtri, dépecé, abandonné. Pour ne pas se retrouver en tête à tête avec sa mère, ce monstre froid et intransigeant, le croque-mitaine de son enfance, elle est partie avec la ferme intention de ne plus jamais revenir. Rien n’a changé dans cette ville perdue et sans avenir qui se dessèche sous un soleil de plomb. Sauf sa mère. Folle à lier, elle est désormais à Bellevue, l’hôpital psychiatrique dont nul n’est jamais ressorti, Bellevue, ce mouroir qui a toujours eu pour vocation d’abriter la misère humaine. C’est ici que Lucie a vu le jour en avril 1920, fruit du viol de la jeune Julie Carville, reniée par ses parents après cette infamie. A l’époque, Bellevue était un couvent et un orphelinat tenus par des bonnes soeurs et Lucie y a grandi dans la misère et les coups. A priori, aucun rapport entre Iris et Lucie. Et pourtant...

    Deux époques différentes mais les mêmes destins marqués par la noirceur et la violence.
    De nos jours, la vie d’Iris Baudry, jeune femme tourmentée, secrète, bègue, brisée par le désamour de sa mère et le meurtre de son fils. Son retour en ville lui donne l’occasion d’affronter ses démons. Voir sa mère tant détestée réduite à rien, se souvenir de son père adoré emporté trop tôt par un cancer, retrouver la voisine Jackie, toute en sucre et en miel, sa seule source de douceur maternelle à l’époque, et affronter le détestable journaliste local qui avait couvert la mort de Swan et reste persuadé que celui qui est derrière les barreaux pour ce meurtre n’est pas coupable.
    Dans les années 20, le calvaire d’une jeune fille de bonne famille violée, vilipendée, reniée par les siens puis finalement abandonnée dans un couvent où elle fut humiliée, battue avant de donner naissance à une petite Lucie, née avec une jambe estropiée.
    De la souffrance, de la violence et du sang pour une ambiance très noire. Un tueur en série qui écorche ses victimes, assassinant sans distinction des hommes, des femmes, des enfants. Une mère qui pleure son enfant mort. Une maison qui renferme bien des secrets. Et une auteure machiavélique qui nous emmène dans les tréfonds de l’âme humaine, nous promène tout au long de son roman pour nous assommer avec les pires révélations à la toute fin. Quel talent pour manipuler son lecteur et le surprendre ! Une lecture noire et addictive.

  • mavic 21 octobre 2017
    Reflex - Maud Mayeras

    Après avoir lu Hématome il y a quelques années, j’ai voulu découvrir d’autres de ses romans. Et si le premier m’a clairement chamboulé celui-ci m’a juste totalement retourné le cerveau sur la fin. Si je devais décrire ce livre en trois mots ? Oppressant, intriguant et surprenant.
    On suit Iris et ses pensées tout au long du livre entrecoupé par un retour dans le passé, à partir de 1920, permettant de faire connaissance d’une famille dont le destin est déjà tracé.
    Le sentiment d’oppression, d’angoisse avec cette pointe de curiosité que suscite l’auteure, fait que j’ai eu beaucoup de mal à décrocher.
    Peu d’actions dans ce thriller mais ce n’est pas indispensable tant l’ambiance du livre fait beaucoup. J’ai presque eu l’impression d’être dans un huis clos par le peu de détail que nous livre Maud Mayeras sur l’environnement qui entoure les protagonistes. Une fin qui vous laissera sûrement bouche bée et pas que... Encore une fois, l’auteure a réussi ce tour de force de nous surprendre jusqu’au bout !
    En bref, foncez, savourez, ne cherchez pas à comprendre mais juste à vous lancer dans l’histoire d’Iris et de cette famille de 1920. Pas sûre que vous en sortiez indemne. A ceux qui aime ressentir ce sentiment d’oppression, d’angoisse, qui ne sont pas après l’action à tout prix. 

  • Nicolas Elie 22 septembre 2017
    Reflex - Maud Mayeras

    Il est rare que je dithyrambise sur un livre. Donc, voici l’exception, qui confirmera une règle toute prête à être modifiée.
    Je viens de terminer un livre de Maud Mayeras. Le livre, c’est Reflex.

    Je la connais un peu maintenant.

    On a passé du temps ensemble.

    Je la connais un peu parce que ses mots m’ont touché, et que je viens de me prendre une gifle monumentale.
    J’avais eu ça, déjà, avec « Grossir le ciel » de Franck Bouysse et « La faux soyeuse » d’Éric Maravelias.
    Trois gifles en une année, c’est beaucoup plus que ce que je supporte d’habitude…

    Maud écrit. Et elle écrit foutrement bien.

    Parce qu’écrire sur la maltraitance sans sombrer dans le larmoyant, c’est pas gagné…

    Parce qu’écrire sur la violence faite aux femmes sans tomber dans le cliché éculé des années 70, c’est pas gagné non plus.

    Elle t’emmène, elle te promène, elle te laisse croire que t’as tout compris… Mais c’est une erreur. T’as pas compris du tout.

    Tu es juste happé par ce style, nerveux, qui te donne l’impression d’être tellement simple… Mais rien de simple. Rien de facile. Juste du travail.
    Des larmes, sans doute, plein ses bras, pour pouvoir accoucher de ce roman, et quand je dis accoucher, je pèse mes mots. La douleur de l’enfantement est là, bien présente, la peur du devenir de l’enfant, de celui que nous allons porter sur nos épaules et dans lequel nous fondons parfois tous nos espoirs, celle qui nous dévore au point de parfois nous empêcher de l’aimer…

    J’espère qu’elle va bien.

    Moi, j’ai pris une baffe. Une vraie.
    Il vient de sortir en poche, alors même si t’as décidé de faire des économies sur le papier pour épargner les forêts équatoriales, va l’acheter !

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