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#SerialKiller : Profanation de Jussi Adler-Olsen

Les meilleurs livres de serial killers, jour 22

En ce 22ème jour de notre saga, nous allons découvrir le dernier et le plus récent des romans de serial killers, avant de vous dévoiler notre palmarès des 10 meilleurs livres de tueurs en série : et ce dernier livre, qui aurait pu figurer au classement s’il avait été écrit plus tôt, c’est Profanation du danois Jussi Adler-Olsen !

L’histoire :

Sur le bureau de l’inspecteur Carl Mørck, chef du département V qui revient sur des affaires classées, le dossier d’un double meurtre commis en 1987 impliquant une bande de fils de famille, innocentée par les aveux « spontanés » d’un des leurs. Mørck s’aperçoit que l’affaire a été hâtivement bouclée et décide de reprendre l’enquête. Cercles fermés des milieux d’affaires, corruption au plus haut niveau, secrets nauséabonds de la grande bourgeoisie... Carl Mørck, son assistant syrien, l’imprévisible Assad et la nouvelle assistante du service, Rose, une jeune punkette, vont joindre leur effort pour remonter le temps et traquer les criminels.

Pourquoi ce livre est important :

Comme pour Jo Nesbø, ce roman n’apporte aucune trouvaille évidente vis-à-vis du serial killer. Mais ce n’est pas son propos : bien qu’ils diffèrent les uns des autres en de nombreux points, Adler-Olsen est rien de moins que l’héritier du polar scandinave. C’est le dynamisme et le réalisme de Nesbø plus l’engagement et l’originalité de Stieg Larsson, le plaisir de lecture avant tout, qui sert un vrai discours social et qui normalise « par le haut » le polar, une constance dans l’excellence.

Ses enquêteurs sont une équipe de bras cassés : un chef fainéant (Carl Mørck), bedonnant, arrogant et donc parfois antipathique, un immigré qui outrepasse ses fonctions, se croit dans une série TV et ne cesse de faire de l’humour douteux (Assad), une secrétaire hystérique et capricieuse mais bûcheuse et têtue (Rose). Des personnages crédibles : la vraie vie, en quelque sorte.

Adler-Olsen ne se limite pas à ces attributs sympathiques et ses apports au roman de serial killer, s’ils ne sont pas évidents de prime abord, existent pourtant. Tout d’abord via cette enquête, on est confronté à une rareté, le tueur en série en bande organisée, une meute qui abuse de son pouvoir, une sorte d’Orange Mécanique dans un monde plus crédible que celui d’Anthony Burgess, où l’argent et les pouvoirs qu’il confère fait la loi. Quant au phénomène de meute criminelle, l’actualité espagnole nous a hélas récemment rappelé que ce n’est pas qu’une chimère d’auteur…

Enfin, dernier point, la modernité d’Adler-Olsen est palpable dans deux autres caractéristiques. Tout d’abord le département V enquête sur des cas non-résolus et réétudiés, type d’affaires devenu très populaire grâce à la série Cold Case. Cette distanciation dans le temps permet un recul intéressant sur les parcours criminels des tueurs en série. Deuxième point, l’auteur, depuis le début, a posé les bases d’histoires parallèles qui courent d’un roman à l’autre de la série, prévue dès le début en 11 tomes : qui est vraiment Assad ? Que cache l’étrange accident qui a bouleversé la carrière de Carl ? Quels secrets cache Rose ? L’auteur danois est très habile et nous ne sommes vraisemblablement pas au bout de nos surprises…

Ce qu’il faut retenir (pour briller en société) :

1. Jussi Adler-Olsen a reçu de nombreux prix pour la plupart de ses œuvres. La première enquête du département V, Miséricorde, a notamment reçu le Grand Prix des lectrices de Elle et le Prix des Lecteurs du Livre de Poche ; Délivrance a reçu le prix « Clé de verre », l’un des plus prestigieux remis à des polars scandinaves ; Dossier 64 a quant à lui le prix du club des libraires du Danemark, l’un des plus illustre remis dans ce pays.

2. Les 1001 vies de Jussi Adler-Olsen… L’auteur danois est a certains égards une sorte d’aventurier baroudeur : élevé dans l’hôpital psychiatrique où travaillait son père psychiatre, il suivra des études en médecine, sciences sociales, sciences politiques, cinématographie. Il a travaillé dans le cinéma, l’édition de livre et la presse magazine, s’est essayé au journalisme et à la critique littéraire, et bien d’autres expériences encore…

3. Les titres des romans de la série des enquêtes du Département V sont bien plus drôles et énigmatiques en VO : ainsi Profanation (Fasandræberne en danois) signifie « La bande des tueurs de faisans » ; Miséricorde (Kvinden i buret) signifie « la femme dans la cage » ; Délivrance (Flaskepost fra P) veut dire littéralement « Bouteille de P ». Et oui, tout le monde est bilingue danois à la rédaction de BePolar ! :)

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