L’année cinéma touche à sa fin mais pour la retracer sous son meilleur jour, nous avons sélectionné pour vous nos coups de cœur polars et thrillers sortis en 2023.
De David FIncher à Justine Triet en passant par Lav Diaz, petit tour d’horizon des principaux polars et thrillers sortis en 2023 en salles ou sur les plateformes.
The Killer, de David Fincher
Voilà que David Fincher se déleste un peu (parfois beaucoup ici) de sa flamboyance baroque - dans l’épaisseur du récit, du montage… - pour lui préférer une subtilité plus mordante, sous l’apparence trompeuse de la facilité. Résultat, beaucoup de spectateurs - par déception devant le minimalisme de la proposition et surtout par paresse réflexive - n’y voient qu’un énième portrait de tueur désenchanté, sans supplément d’âme ni feux d’artifice excomptés. Brillant et truffé de mystères là où on ne l’imagine, le film prouve au contraire que Fincher continue de réfléchir et d’expérimenter, tout en nous renvoyant en génial miroir la vacuité de nos existences et de nos certitudes. Avec "The Killer", on flirte avec le chef-d’œuvre…
Anatomie d’une chute, de Justine Triet
La redoutable efficacité de ce thriller couronné d’une Palme d’or - récompense plutôt méritée, chose rare ces dernières années à Cannes - ne fait pas de doute. La multiplicité des points de vue, parfois jusqu’au déséquilibre, y contribue. Unique hiatus peut-être : sa mise en scène qui, bien que très réussie sur le plan formel, ne s’affranchît jamais du scénario, tout-puissant et sans doute trop bien ficelé et taillé au cordeau pour provoquer le débordement.
About Kim Sohee, de July Jung
On trouve du Bong Joon-Ho dans ce polar impitoyable dénonçant l’ultra-libéralisme sud-coréen. Au gré d’une enquête passionnante impeccablement mise en scène, la réalisatrice July Jung s’impose comme une figure incontournable. Et qu’importe la tendance au didactisme en seconde partie du récit, car le résultat passionne.
Quand les vagues de retirent, de Lav Diaz
Thriller en apesanteur et à combustion lente dévoré par la perversité, "Quand les vagues se retirent" se révèle bien plus accessible et rythmé que les précédents Lav Diaz, cela sans rien céder sur le sous-texte, l’intelligence ni la férocité. De quoi rassembler les détracteurs du cinéaste comme ses plus fervents défenseurs...
Burning Days, d’Emin Alper
Portrait halluciné d’une réalité sociopolitique cauchemardesque (et malheureusement bien réelle), "Burning Days" illustre bien le gouffre terrible de corruption et de populisme qui hante la Turquie. Un thriller réussi, angoissant et un tout petit peu opportuniste. On lui pardonne.
Un Varón, de Fabián Hernández
Un premier film original et habité par son génial antihéros. Constat amer d’une société colombienne prisonnière de ses codes, "Un Varón" impressionne et détone. Naviguant entre film noir et film de gangsters, avec justesse et modestie, ce dernier captive dans son portrait de la brutalité normalisée à laquelle chaque homme semble ici condamné.
Mais aussi…
Le Monde après nous, de Sam Esmail
Assaut, d’Adilkhan Yerzhanov
Reality, de Tina Satter
Les Algues vertes, de Pierre Jolivet
Ashkal, de Yousse Chebi
Goutte d’or, de Clément Cogitore
Les meutes, de Kamal Lazraq
Killers of the Flower Moon, de Martin Scorsese
Le Procès Goldman, de Cédric Kahn
Trenque Launquen, de Laura CItarella
Le Gang des Bois du temple, de Rabah Ameur-Zaïmeche
Le capitaine Volkonogov s’est échappé, de Natalia Merkoulova et Alexeï Tchoupov
Dernière nuit à Milan, d’Andrea Di Stefano
Les Avantages de voyager en train, d’Aritz Moreno
L’amour et les forêts, de Valérie Donzelli