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Le Rivage oublié, de Anthony Harvey

Sherlock Holmes : les 20 meilleurs films et séries

Le Rivage oublié, de Anthony Harvey
Avec : George C. Scott, Joanne Woodward, Jack Gilford
Année : 1971

Le pitch
New York, 1971. Justin Playfair n’arrive pas à surmonter la mort de sa femme. Pour exorciser son mal, il se prend chaque jour un peu plus pour Sherlock Holmes. Bientôt placé en hôpital psychiatrique par son frère Blevins, il se fait remarquer pour son apparence étrange par une psychiatre du nom de Mildred... Watson – concours de circonstances étonnant. Il n’en fallait pas plus à Justin pour basculer dans un profond délire. Très vite, il entraîne Mildred dans des péripéties abracadabrantes…

Pourquoi c’est un incontournable

Le célèbre cas de Don Quichotte, cet homme qui d’un seul coup se prend sous la plume de Cervantes pour un chevalier de romans dans un monde qui ne peut/veut le comprendre, se retrouve régulièrement convoqué dans les films mettant en scène Sherlock Holmes. Ce fut le cas par exemple dans "Sherlock Junior" (Buster Keaton). Cette fois, dans "Le Rivage oublié", le réalisateur Anthony Harvey transpose le dispositif avec un juriste déséquilibré se prenant pour Sherlock Holmes dans le New York des années 1970. Le résultat, injustement oublié aujourd’hui, s’avère assez prodigieux. Non pas tant pour sa réalisation et sa photographie anecdotiques que pour ses principaux comédiens : les réjouissants George C. Scott et Joanne Woodward. Plus qu’une nouvelle aventure de Sherlock Holmes ou une simple parodie, ce long-métrage vaut pour son éloge des paumés et des déclassés. S’y glissent également un clin d’œil aux vieux westerns classiques et même un côté baroudeur à la "Blues Brothers" (John Landis, 1980). Quelque part, ce film sonne comme le croisement entre un Terry Gilliam et un Frank Capra. Une aventure onirique, tendre et excentrique qui, par-delà son titre prémonitoire, mérite amplement d’être redécouverte – ne serait-ce que parce qu’elle a influencé "Elementary".

Ce que le film nous dit de Sherlock Holmes

Bien qu’il ne s’agisse pas ici à proprement parler de Sherlock Holmes sinon d’une sorte de réincarnation par le biais de la folie, les caractéristiques du personnage se retrouvent ô combien chamboulées. L’enquête du détective, avec ses associations absurdes, se veut en effet profondément irrationnelle. Paranoïaque accompli, Justin assimile tout ce qu’il voit et l’entoure au mal, à savoir à Moriarty. À mesure que les péripéties s’accumulent, il devient complexe de distinguer la folie de la normalité parmi les personnages et c’est une réussite. Une œuvre singulière, troublante et immanquable.

Galerie photos

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