- Réalisateur : Jacques Deray
- Acteurs : Henry Silva, Jean-Paul Belmondo, Tchéky Karyo, Pierre Vernier, Carlos Sotto Mayor
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Genre : Policier
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 26 octobre 1983
- Durée : 1h40min
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Résumé :
A la tête de la brigade des stupéfiants à Marseille, le commissaire Philippe Jordan est déterminé à mettre sous les verrous Sauveur Meccaci, un des barons de la drogue. Véritable tête brulée, il s’attire les foudres de ses supérieurs et est muté dans un "placard à balais" à Paris. Ne perdant pas de vue son objectif, Jordan continue son enquête et infiltre les trafics illicites du truand, qui sévit également dans la capitale. Mais réalisant que Meccaci est intouchable, le policier va utiliser ses propres méthodes, illégales certes, mais dignes d’un marginal.
Critique : Rien de moins marginal que le personnage incarné par Jean-Paul Belmondo. Le nouvel avatar body-buildé du héros viril et gouailleur auquel le comédien accorde sa préférence, depuis le mitan des années 70, est mis en valeur par Jacques Deray, que Belmondo retrouve, treize ans après Borsalino. Comme dans Peur sur la ville, matrice des longs-métrages commerciaux qui ont installé l’artiste au somme du box-office, c’est un flic en conflit avec sa hiérarchie qui se fait justice, en affrontant un caïd du milieu marseillais, avant de se coltiner une faune pléthorique de personnages interlopes, en fait les vrais marginaux de ce film mal titré.
Le reste s’accomplit selon un cahier des charges qui suppose des bastons, des cascades et des répliques bien senties, écrites par un Michel Audiard lui-même en pleine auto-parodie. Celles et ceux qui ont aimé Belmondo dans les œuvres de Resnais, Godard ou Truffaut soupireront une nouvelle fois devant tant de médiocrité cinématographique, d’autant que rien ne semble atteindre le policier au flingue phallique, et certainement pas l’agressivité de personnages secondaires, tous aussi caricaturaux les uns que les autres, rapidement mouchés par un bon mot ou un bourre-pif du justicier en jean.
Mais la palme du ridicule revient non pas à un opposant, mais à une adjuvante, en l’occurrence Livie Dolores Maria, incarnée par l’actrice et chanteuse brésilienne Carlos Sotto Mayor, qui, pour l’anecdote, vivait une relation sentimentale avec l’ancienne vedette d’A bout de souffle. Sur son interprétation pour le moins inexpressive, on conservera un mutisme réprobateur.
Aux nostalgiques de ces divertissements indigents, on rappellera que non content d’être un produit avarié, Le Marginal se vautre dans les séquences les plus poujadistes : on mentionnera ce passage, tristement notoire, où le héros, enquêtant dans une boîte gay, règle son compte à un homosexuel qu’il appelle préalablement "madame", avant de provoquer sa chute dans un escalier, par un croche-pied vindicatif. Il y a des jours où on se dit que non, tout n’était pas mieux avant.