- Auteur : Ian Manook
- Editeur : Le Livre de Poche
- Date de sortie : 4 octobre 2017
- ISBN : 2253092762
- EAN : 9782253092766
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Résumé :
Usé par des années de lutte stérile contre le crime, l’incorruptible commissaire Yeruldelgger a quitté la police d’Oulan-Bator. Plantant sa yourte dans les immensités du désert de Gobi, il a décidé de renouer avec les traditions de ses ancêtres. Mais sa retraite sera de courte durée. Deux étranges cavalières vont le plonger bien malgré lui dans une aventure sanglante qui les dépasse tous. Éventrée par les pelleteuses des multinationales, spoliée par les affairistes, ruinée par la corruption, la Mongolie des nomades et des chamanes semble avoir vendu son âme au diable ! Des steppes arides au cœur de Manhattan, du Canada à l’Australie, Manook fait souffler sur le polar un vent plus noir et plus sauvage que jamais.
universpolars 13 décembre 2024
La Mort nomade
Voici donc le 3ème tome de la trilogie « Yeruldelgger », ce flic mongol au caractère bien trempé, épris de justice, respectueux, mais évoluant au final selon ses propres méthodes ! Un flic aussi droit et juste que haineux et envahi par la vengeance, lorsqu’il s’agit de défendre les plus faibles, respectivement de faire tomber les plus forts et les plus « intouchables ». Pour le qualifier en un seul mot : intègre.
Les deux premiers tomes m’ont vraiment charmé - totalement ! - par leur environnement, la Mongolie. Je vous parle de ce pays dans mes précédentes chroniques : « Yeruldelgger » et « Les temps sauvages ».
L’environnement et l’atmosphère de ce pays me charment toujours autant dans ce 3ème volet. Mais ce qui a vraiment retenu toute mon attention - ma tension ! - cette fois-ci, c’est le rythme qui règne en maître dans ce bouquin. La trame est prenante, l’allure accélère sans cesse et l’auteur nous serre la nuque sans ménagement pour nous pousser en avant. Paradoxalement, nous vivons la Mongolie à son propre rythme, avec sérénité.
Ici, quelques paramètres non négligeables vont un peu changer par rapport aux autres tomes : Yeruldelgger n’est plus flic et s’est permis une petite retraite - dans les deux sens du terme - dans le désert.
Mais celle-ci sera de courte durée, car une femme viendra le solliciter pour retrouver sa fille disparue ou enlevée. Comme une affaire n’arrive jamais seule, une autre femme arrivera également au galop vers sa yourte pour un autre genre de sollicitation : son homme s’est fait descendre et sa yourte a été brûlée. Visiblement, les auteurs recherchaient quelque chose de bien précis.
Ah oui, et il y a encore ce petit gamin de 10 ans, assez insolent, qui viendra frapper à sa yourte. Lui, il a trouvé un charnier rempli de cadavres d’une nature assez particulière.
C’est vers des croyances, des légendes ou même vers certains rituels propres à la Mongolie qu’il faudra se pencher pour pouvoir obtenir quelques réponses liées à cette intrigue. Mais aussi sur l’exploitation de la nature, ses entrailles, ce qu’elles regorgent et ce qu’elles peuvent rapporter. Un conflit d’intérêt est assuré !
Nous allons découvrir ici la face pourrie de l’Homme, son côté merdique qui émerge lorsque son museau détecte un fumet qui peut le conduire vers le pouvoir et l’argent. Des hommes pourris, influents, au pouvoir quasi illimité que nous croiserons dans cette histoire. Le problème, c’est qu’ils vont également croiser Yeruldelgger qui, lui, ne recule devant rien, surtout pas devant un amas de pourriture.
Des exécutions punitives à travers le monde, dirigées contre une cible bien précise, vont alerter et faire bouger pas mal de monde, surtout en « haut lieu ». Ma foi, quand on est pourri jusqu’à la moelle, il faut en assumer les conséquences.
Corruption, élimination des problèmes, léchages de culs, grosses transactions ou encore de troubles alliances (politiques, financières et industrielles) : nous sommes face à une organisation de puissante envergure qui a décidé de pomper la Mongolie jusqu’à la dernière goutte de sang. La vie de ce pays, déjà bien menacée, est désormais en sursis.
Niveau corruption, nous allons atteindre des sommets, jusqu’à nous faire vomir tout notre dégoût face à cette saloperie d’injustice. L’auteur nous plonge dans cet état à tel point que nous oublierons presque qu’il s’agit d’une fiction. Résultat : la haine nous gagne et nous bouffe jusqu’au bout, morceaux par morceaux.
Pas mal d’éléments recueillis à travers le monde vont converger vers une seule et même femme : une mante religieuse puissante, vicieuse, dangereuse et sans état d’âme.
La planète entière va avoir le regard dirigé vers ce pays de l’Asie, vers une Mongolie qui tente de se défendre, qui essaye de rester en vie et qui cherche désespérément à garder ses traditions ancestrales. Un beau combat qui demandera beaucoup d’énergie et qui fera couler beaucoup de sang.
Le dénouement, pour moi, reste une triste réalité, à savoir que je quitte définitivement tous ces personnages. Quant à eux, leur périple n’est de loin pas terminé. Dans leur vie, tout continue, comme pour nous...
Bonne lecture.
morfouace 20 février 2018
La Mort nomade
Très original.une belle découverte.