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L’interrogatoire de Rosalie Lowie pour La malédiction de Reggio

Bepolar : Comment sont nées ces nouvelles aventures du policier Marcus Kubiak et de la journaliste Zoé Rousseau ?
Rosalie Lowie : Je ne souhaitais pas me cantonner à la Côte d’Opale pour cette 3e histoire, j’avais envie d’insuffler un vent d’ailleurs.
Ma trame autour de disparitions d’enfants était sous-jacente, avec les thématiques de maternité et de vengeance. Je souhaitais ancrer cela dans le passé avec la construction d’une vengeance / malédiction. La dimension tragique s’est très vite imposée, d’où le lien avec l’Italie et sa propension à la tragédie. Mes recherches m’ont conduite en Calabre, au moment des événements terribles de la révolte de Reggio dans les années 70. La genèse était là autour de 2 familles qui se déchirent et en viennent à se livrer une guerre sans merci qui aura des répercussions contemporaines en France. C’est aussi un clin d’œil à l’immigration italienne qui a nourri les Hauts-de-France.

Bepolar : Ce sont des personnages récurrents, quels liens avez-vous avec eux ? Comment vous imaginez leurs évolutions ?
Rosalie Lowie : J’y suis très attachée. Parfois j’ai le sentiment qu’ils n’existent pas que dans mon esprit ou mes polars. Je les vois apparaître dans les rues de ma ville. D’autant que les lecteurs m’en parlent avec affection et attendent la suite de leurs aventures.

Difficile encore de me prononcer sur leurs évolutions. J’y réfléchis à chaque intrigue...
L’avantage de personnages récurrents est de pouvoir s’inscrire dans la durée et d’envisager des trajectoires élaborées autour de chaque intrigue. Et donc surprendre les lecteurs.

Bepolar : Qui sont-ils ? Est-ce que vous pourriez nous les présenter tels que vous les voyez, vous l’autrice ?
Rosalie Lowie : J’aime la force tranquille de Marcus Kubiak et l’insolence intrépide de Zoé Rousseau.
A l’encontre du flic "stéréotypé" brisé, alcoolique, taciturne, solitaire... J’ai souhaité que Marcus soit un type sympa, amusant, plutôt ordinaire mais en prise avec des intrigues "extraordinaires". D’autant qu’il est venu sur la Côte pour se la couler douce, fuir l’intensité lilloise et poursuivre sa vie après la mort de sa femme. Besogneux, il lui arrive parfois de faire du surplace dans l’enquête et d’avancer à l’intuition. Il a un petit côté Adamsberg.
Zoé est une journaliste, pétrie de valeurs humaines. Elle est étriquée dans sa province, où elle reste pour aider sa mère et sa jeune sœur autiste, alors qu’elle rêve d’être grand reporter. Elle fonce dans les enquêtes avec flair et enthousiasme, en se mettant souvent en danger.
Je les trouve très complémentaires même si ma plume leur met des obstacles sur leur route.

Bepolar : On est de retour dans la cité balnéaire de Wimereux, pas très loin de Boulogne sur Mer. Qu’est-ce qui vous attire dans cet endroit au point de le mettre au coeur de vos histoires ?
Rosalie Lowie : Une évidence lors de mon premier polar.
Je souhaitais un lieu typé et dans lequel je pouvais me réancrer facilement à chaque histoire.
La Côte d’Opale est sublime, sauvage. La présence de la mer, des dunes, des falaises, d’une météo changeante me rappelle les atmosphères anglaises (les sœurs Brontë...) des livres que je dévorais adolescente. La Côte est un personnage à part entière (dans mon dernier polar, la tempête bat son plein et vient renforcer la tension narrative). La station balnéaire de Wimereux est magnifique, très chic avec ses belles villas 1900. Je trouvais intéressant de pouvoir prendre le contrepied d’y mettre des histoires horribles ou sordides.
Et enfin, je suis tombée amoureuse de ce coin en débarquant de ma région parisienne !

Bepolar : Est-ce qu’y revenir, avec en plus des personnages récurrents, c’est une manière de créer une complicité avec les lecteurs et lectrices ?
Rosalie Lowie : D’une certaine manière, c’est un peu ça !
Les lecteurs de la région s’y retrouvent et en redemandent. Les lecteurs d’ailleurs découvrent le coin, certains font même le déplacement pour visiter et partir sur les traces de mes héros. J’en suis hyper touchée.

Bepolar : On est aussi en Calabre, avec une affaire veille de 50 ans... Qu’est-ce qui vous a donné envie d’aller en Italie cette fois ?
Rosalie Lowie : Je voulais un point de départ dans les années 70, en Italie, pour la dimension tragique que je souhaitais donner à l’intrigue.
En effectuant mes recherches, je suis tombée sur ces événements post-soixante-huitards, avec des grèves nationales, des blocages, des attentats à la bombe. Un mélange de dynamite sociale, politique et maffieuse. J’ai été fascinée par l’ampleur des faits que je méconnaissais, la dramaturgie de cette période. J’avais trouvé le creuset de mon histoire que j’ai bien évidemment inventée de toutes pièces entre ces deux familles, un patron et un syndicaliste. Sans doute un clin d’œil (poussé à l’extrême) à mon ancien métier de Responsable Ressources Humaines.
Je voulais aussi que ce soit cohérent avec l’immigration dans les Hauts-de-France et l’idée de deux côtes qui se font écho me plaisait aussi beaucoup.

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Bepolar : Qu’est-ce que vous aimeriez que vos lecteurs et lectrices retiennent une fois la dernière page tournée ?
Rosalie Lowie : Sacrée question... Peut-être les amener (modestement) à envisager les différents points de vue qui étayent les faits d’un drame. Ne pas s’en tenir aux apparences. Même si mon souhait est avant tout de leur faire passer un bon moment de lecture.
J’aime la psychologie des personnages, je cherche à comprendre ce qui amène les gens à franchir la ligne rouge, à basculer dans une position de coupable ou de victime.
Je suis fascinée par l’enfance, période clé qui nous construit, nous renforce, nous abîme, nous détruit. Ainsi que les liens familiaux et amicaux qui nous renforcent ou nous divisent.
La notion de vengeance est terrible dans ce polar, surtout dans les dernières pages du roman. Comme le rappelle la citation d’Alexandre Dumas, un auteur que j’affectionne particulièrement, mise au début du livre :« La haine est aveugle, la colère étourdie, et celui qui se verse la vengeance risque de boire un breuvage amer. »

Bepolar : Quels sont vos projets ? Sur quoi travaillez-vous ?
Rosalie Lowie : Mon 3e polar junior doit sortir en mai 2024. Il s’intitule "Panique au Channel", chez Aubane Éditions. Il est question de fantôme, de clown, dans l’enceinte de la scène artistique du Channel à Calais dont les bâtiments sont les anciens abattoirs de la ville.

J’écris mon 4e polar, nouvelle intrigue avec mon duo fétiche. Il est encore un peu tôt pour en parler. J’espère une sortie début 2025.

Bepolar : Qu’est-ce qui fait un bon polar ?
Rosalie Lowie : Une bonne intrigue avant tout, des personnages bien campés, du suspense, des rebondissements, des drames, de l’émotion, de l’humour. Parvenir à tenir le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page (ou presque...). Avec cerise sur le gâteau la possibilité de découvrir ou d’apprendre quelque chose... et 2e cerise, une belle plume !

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