- Auteur : Cyril Carrère
- Editeur : Cosmopolis
Le Quatrième rassemblement va vous plonger dans les arcanes de la finance. un monde dangereux, très dangereux...
Bepolar : Comment est née l’idée du Quatrième rassemblement et qu’aviez-vous envie de faire ?
Cyril Carrere : L’idée est née des véritables "Rassemblements" d’anciens collègues auxquels je participe, une fois par an, le temps d’un weekend. Je voulais transposer cette idée dans un environnement qui s’y prête (la Californie) tout en apportant une touche plus rurale. Le Quatrième Rassemblement se passe donc loin de la côte Pacifique, loin de la Silicon Valley... Nous sommes dans les terres, dans la ville de Visalia. Je voulais une intrigue sombre, portée par des personnages forts. Mes références en la matière sont les scénarios écrits par les Frères Coen, entre autres. J’aime ces univers où toutes les situations sont envisageables du fait des protagonistes, de leur nature et de leurs convictions.
Bepolar : On est dans le monde des affaires, avec un fond d’investissement qui
va aider une entreprise en difficulté. Qu’est-ce qui vous faisait envie dans cet univers pour y écrire votre intrigue ?
Cyril Carrere : Le côté "montage financier", surtout dans cette partie du globe où ils sont légion. Je connais bien la Californie et j’avais envie d’en faire la scène de ce thriller.
L’argent ici est la motivation principale de William Sullivan. Pour autant, je n’ai pas fait de la finance le fil rouge de ce roman, bien au contraire.
Ici, pas de scènes en entreprise, contrairement à ce qu’on pourrait penser.
Will est en difficultés, son égo le pousse à imaginer un montage un peu bancal.
L’intrigue démarre pied au plancher avec les conséquences de ce plan mal établi : un avocat fiscaliste est à ses trousses et il est sommé de l’éliminer au plus vite. Pour y parvenir, il demande l’aide de son ancienne secrétaire. L’ouverture du roman correspond à cette "mission" qu’il doit à tout prix réussir. Les situations rocambolesques vont ensuite s’enchaîner pour Will, qui perd tout contrôle.
Bepolar : On y suit trois personnages, William, Carl et Philip. Est-ce que vous pourriez nous les présenter ?
Cyril Carrere : William Sullivan est le personnage central du roman, même s’il est suivi de très près par les deux autres. C’est un monstre d’ego, un entrepreneur ambitieux, qui rêve de succès dans cette région qui l’a vu naître. L’argent est son moteur - la condition selon lui d’une vie réussie. Il n’a pas fait part à ses associés de la petite magouille qu’il a mise sur pied avec ce mystérieux fonds d’investissement.
Carl Forsberg, l’avocat fiscaliste, est une personnalité de la région, qui doit rassembler tout ce que l’on déteste chez une personne. Néanmoins, dans son milieu, il est le meilleur. Et il est bien décidé à faire tomber Will, qu’il n’a jamais vraiment porté dans son cœur.
Phil est un flic célibataire approchant la quarantaine. Il mène une existence modeste avec sa mère (atteinte de la maladie d’Alzheimer) dans leur maison de toujours.
Son but est simple : offrir à sa mère une fin de vie digne et confortable. Mais quand les choses tournent au vinaigre dans la zone, c’est lui qui est sommé d’enquêter par sa hiérarchie.
Beaucoup d’autres personnages gravitent autour, et tous contribuent de manière significative à l’intrigue...
Bepolar : Qu’est-ce que le "Rassemblement" ?
Cyril Carrere : C’est une réunion d’anciens collègues, organisée de manière régulière, pour ne pas perdre le contact et continuer à se soutenir.
Pour Will, le Rassemblement s’impose comme LE moyen de mettre un terme à toute menace. L’enjeu ? Le pactole qu’il doit recevoir en cas de succès.
Bepolar : Plusieurs chroniques évoquent une écriture très cinématographique.
Vous aviez envie de quelque chose de très visuel ? Comment avez-vous travaillé ?
Cyril Carrere : Je pense que c’est involontaire :), j’ai juste travaillé et écrit comme je le fais d’habitude. J’ai toujours écrit ce que je voyais, en essayant d’équilibrer au mieux les descriptions, les actions et les dialogues. C’est un style qui me correspond bien, je pense. J’ai d’ailleurs entamé une formation de scénariste qui s’achèvera au printemps 2021. Mais j’ai écrit Le Quatrième Rassemblement avant :). Finalement, j’ai l’impression que tout s’emboîte assez bien. Je suis dans mon élément. Un gros merci aux personnes qui ont pris le temps de lire et de donner leur ressenti sur ce roman jusqu’à présent, et à toutes celles qui en feront de même à l’avenir. C’est extrêmement précieux.
Bepolar : Votre livre est sorti début octobre. Comment avez-vous vécu cette fin
d’année avec le confinement ?
Cyril Carrere : Pour la première fois, j’étais en France pour le lancement d’un de mes romans. Je suis donc ravi, même si l’expérience a tourné court (j’ai dû rentrer précipitamment, en sautant dans le dernier vol pour Tokyo avant le confinement). Les salons ont été annulés, mais j’ai pu avoir 2 séances de dédicaces. C’était génial de venir à la rencontre des lecteurs et de retrouver un semblant de vie à ces occasions. Les conditions sont difficiles, mais il faut relativiser et croiser les doigts pour que 2021 soit meilleure.
Bepolar : Sur quoi travaillez-vous désormais ?
Cyril Carrere : Je viens d’attaquer mon quatrième roman. Un one-shot, qui démarre dans le sud de la France, plus précisément dans le Gard, où j’ai grandi. Ce thriller mêlera deux grands thèmes que je ne dévoilerai pas ici :). Rendez-vous fin 2021 ou début 2022, je pense...