- Auteur : Alan Parks
- Editeurs : RIVAGES, Rivages noir
- Date de sortie : 7 mars 2018
- ISBN : 978-2-7436-4305-8
- EAN : 9782743643058
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Résumé :
« Le regard du gamin se fixa soudain, comme s’il venait seulement de remarquer sa présence. Son bras pivota dans sa direction, le pistolet se braqua droit sur sa tête. McCoy se figea tandis que le gamin affinait sa visée. Une détonation sèche retentit. Une nuée de moineaux s’envola du toit et la foule paniqua pour de bon. »
Dans l’un des secteurs les plus passants de Glasgow, devant la gare routière, un garçon d’à peine vingt ans ouvre le feu sur l’inspecteur McCoy et sur une jeune femme, avant de retourner l’arme contre lui. La scène se déroule sous les yeux de Wattie, l’adjoint de McCoy. Qui est ce mystérieux garçon ? Quel est le mobile de son acte ? C’est ce que les deux policiers vont s’efforcer de découvrir, malgré l’opposition de leurs supérieurs. Une enquête en forme de déambulation dans une ville âpre, noire, parfois désespérée et pourtant palpitante d’humanité. Une ville qui vous saute à la gorge et ne vous lâche pas.
Lilo0606160616 6 avril 2023
Janvier noir - Alan Parks
"Janvier Noir" d’Alan Parks est un polar mêlant corruption, meurtres, drogue et pauvreté.1er Janvier 1973. Un détenu dangereux du nom de Cairn informe l’inspecteur Henry McCoy qu’une jeune fille répondant au prnéom de Lorna s’apprête à être assassinée. L’inspecteur, laissant le bénéficie du doute à cette information, décide de retrouver cette jeune fille, mais non sans avoir auparavant pris le temps de rendre visite à Janey, "prostituée" avec laquelle il entretient une relation des plus "addictive"... Mal lui en prit, le lendemain, Lorna est assassinée sous les yeux de McCoy (et de son nouveau coéquipier, Wattie) par Tommy Malone, un marginal de 16 ans. S’ensuit dès lors une enquête qui va mener l’inspecteur dans les bas-fond de la ville de Glascow en Ecosse, ville au travers de laquelle son côté sombre va prendre le dessus. Prostitution, trafic de drogue, corruption, les deux acolytes vont découvrir que la puissance de certaines personnalités prend le pas sur la justice, même si cette puissance est synonyme d’interdits moraux et légaux. On retrouve avec plaisir les clivages classiques entre les flics d’un canton et les flics d’un autre quartier, le jargon, les déductions, les amours parfois impossibles des polars noirs. L’auteur dresse un portrait des plus sombres du Glascow des années 70. L’économie est en berne, les mines ne sont plus, le travail manque et la jeunesse, désemparée, trouve réconfort dans les moyens les plus dangereusement faciles pour tenter de sortir la tête de l’eau. On découvre avec un certain effroi les difficultés rencontrées par les populations, l’impuissance de la police face à la pression de certaines personnalités clés de l’économie et la violence qui entoure tout ce beau monde. La personnalité de l’inspecteur McCoy est des plus intrigante. Flic le jour, il arpente les bars la nuit, sous speed et bouteille de whisky, sans omettre de rendre visite à son ami d’enfance, Cooper, mac et caïd qui l’a sauvé de nombreuses fois des démons de son enfance. Cette relation que l’on sent toxique est paradoxalement comme un pilier pour McCoy. Il sait que son ami n’est pas des plus fréquentables, il connait ses réactions et en éprouve même de la peur. Pourtant, il ressent toujours ce petit quelque chose qui le fait rester, qui l’empêche de lui dire ses quatre vérités, de lui dire qu’il n’a plus à lui être redevable de ce qu’il a fait pour lui lorsqu’ils étaient enfants. Il est cependant aussi celui qui lui fournit des informations, ce lien indispensable avec le côté interdit d’un flic. On ressent ce personnage comme étant un homme torturé, blessé, cachant de lourds secrets d’enfance, des secrets qui ont forgé ce caractère désinvolte et cette fougue. A 30 ans, McCoy est déjà bien amoché et possède déjà de lourds bagages émotionnels. L’histoire en elle-même, sur le fond, manque à mes yeux un peu de profondeur. Certes, les informations parviennent au fil des pages aux lecteurs avec un dégoupillement bien mené, comme les pièces d’un puzzle, et les personnages prennent petit à petit tout leurs sens. Cependant, il manque une certaine cohérence, le récit est intéressant mais il y a quelques actions qui m’ont un peu gênée, parfois trop "grosses" pour être réalistes ou un peu inutiles (notamment le personnage de Susan et sa thèse sur le proxénétisme). Je pense que le roman gagnerait en efficacité s’il y avait un peu plus de finesse dans le fond de l’histoire, un peu plus d’originalité. Du côté de la construction, les chapitres, de longueurs agréables, sont regroupés en plusieurs parties qui prennent la forme de journées survenant au mois de Janvier.Du côté des personnages, on ne peut pas dire que l’auteur n’a pas soigné leurs descriptions. Je les ai tous trouvé profonds, parfaitement bien ancrés dans le récit, et même s’ils occupent un second rôle, l’auteur parvient à leur donner toute l’importance qu’ils méritent. Le personnage de l’inspecteur McCoy est à mes yeux plutôt bien réussi, caricatural certes de par son côté bad-boy mais on s’attache à lui, on le sent vraiment désœuvré face à toute cette violence et face à son passé. Il en va de même pour son ami d’enfance, Cooper, qui transpire la violence et la folie, ou encore son supérieur, Murray, l’homme droit et charismatique par définition. Chacun apporte une dynamique au récit, qui propose une violence qui transpire la réalité. En conclusion, un bon polar que j’ai eu plaisir à lire et à découvrir, avec néanmoins une histoire qui aurait méritée d’être un peu plus "organisée". Je suis malgré tout impatiente de pouvoir retrouver le lieutenant McCoy dans la suite de cette saga dont il est le héros.
Sylvie Geoffrion 23 août 2022
Janvier noir - Alan Parks
Ho que c’est violent. Janvier n’est pas noir pour rien à Glasgow. Ouf . Je reprends à peine ma respiration.
Nous sommes dans les années ’70 et il faut croire que rien ne pouvait se régler autrement qu’avec des dents brisées, des nez cassés, des crânes fracassés, des doigts écrasés et j’en passe. Et que pensez de la ligne mince entre le flic ripoux et celui qui avait des indics ou qui fréquentait le milieu des truands. Ho sans oublier le traitement fait aux femmes et la façon dont on leur adressait la parole . C’est à vomir. le nouveau flic d’Alan Parks , Harry McCoy sévit à Glasgow. Un Glasgow noir, boueux, peuplé de personnages désespérés, blasés, carburant aux drogues de toutes sortes et à l’alcool. Il semble qu’il y aura un titre pour chaque mois de l’année... en espérant qu’un jour le soleil brille à Glasgow.
Dans Janvier Noir, on nous présente toutes les sortes de crimes, de perversion, d’avilissement, de dégradation. Tout y passe et c’est carrément répugnant, nauséabond. Tout est laid. Notre inspecteur, McCoy, est à la gare de Glasgow un matin où un jeune homme abat une jeune femme, vise la tête de l’inspecteur et se tire une balle dans tête. Pourquoi ? Qui sont ces victimes ? C’est ce que McCoy devra découvrir et ce sera matière à déambuler dans les quartiers les plus durs de la ville, à nous décrire le côté le plus sombres de certaines âmes, sans faux fuyant, sans complaisance plutôt avec une aisance malsaine à décrire le mal. Dois-je dire bravo à l’auteur ? Je ne sais pas. Trop de coups, de sang, d’abjection et de bassesses ça devient vite inquiétant. Mais malgré tout, vous le savez, j’aime les auteurs écossais, irlandais. Ils ne sont ni flagorneurs ni courtisans. Ils ne veulent pas nous séduire. Et voilà pourquoi j’aime la façon qu’ils ont de décrire leur monde sans vanité, avec le regard clair de ceux qui aiment et qui comprennent.
TheBookishAnchor 18 février 2020
Janvier noir - Alan Parks
Janvier noir d’Alan Parks a tous les codes littéraires pour ravir les fans du genre policier. Un inspecteur têtu, baignant dans toutes sortes de magouilles et victime d’une faiblesse horrible pour un homme de son rang, la vue du sang lui file des nausées : bref, un personnage auquel on s’attache très rapidement. Mais ce n’est pas tout ! Pour donner un aspect sale et sombre, l’auteur a choisi de mettre en scène son histoire dans Glasgow, là où les gangs se partagent les rues et où la prostitution est un métier habituel et sur lequel la police ferme bien souvent les yeux. Et enfin, l’intrigue : cet inspecteur, McCoy, est appelé un 1er janvier à venir voir un détenu, détenu qu’il n’a vu qu’une seule fois dans toute sa vie, parce que celui-ci veut le mettre en garde contre un meurtre à venir sur une certaine Lorna.
Une course contre la montre, contre la mort, contre les dérives sexuelles faites autant aux femmes qu’aux hommes. Et contre toutes ces strates de la société contre qui les forces de l’ordre ne peuvent bien souvent rien faire.
En somme, une écriture mystérieuse, criblée de passages à suspens bien réfléchis et des faux semblants en veux-tu en voilà : un roman dont la suite me fait déjà beaucoup envie !!
jeanmid 5 février 2020
Janvier noir - Alan Parks
Gros coup de cœur pour ce roman et pour cet auteur écossais qui nous transporte au début des années 70 à Glasgow. Il nous offre une véritable immersion dans la noirceur de cette ville industrielle en pleine crise économique, laissant sur le bords du trottoir des milliers d’hommes et de femmes , dont la situation précaire voire complètement misérable peut entraîner certains d’entre eux vers la délinquance ou la criminalité .
C’est dans ce décor sinistre et instable que l’on fait connaissance avec l’inspecteur McCoy . Un trentenaire qui a déjà une carrière de flic bien rempli et qui se voit affubler d’un nouveau jeune coéquipier, le jeune Wattie par son patron, l’inspecteur chef Murray. McCoy n’est pas ce qu’on peut appeler un collègue facile à vivre ; il est plutôt du type loup solitaire, qui traque sa proie dans l’ombre. Mais Wattie a l’intelligence d’être patient et sais qu’il a sans doute un des meilleurs professeurs à ses côtés.
La nouvelle affaire qui les occupe en ce moment est celle d’une jeune femme abattue en public à proximité de la gare routière par un garçon tout juste majeur avant qu’il ne retourne l’arme contre lui . Ce crime n’est malheureusement pas une surprise pour McCoy qui avait été prévenu par un détenu de la prison de Barlinnie qu’une femme, travaillant dans un restaurant chic de la ville, allait être assassinée .
Commence alors pour nos deux compères une enquête au long cours, à la recherche de pistes et de potentiels témoignages. Un périple qui va les conduire dans les quartiers les plus mal famés de la métropole mais aussi certains autres plus cossus où habitent la bourgeoisie locale comme la grande noblesse, tel ce Lord Dunlop , avec lequel McCoy possède un certain passif . . McCoy ne fait pas partie de ces privilégiés arrogants, mais malgré une enfance difficile et des accointances intéressées avec quelques criminels notables de la ville , il a toujours su rester du bon côté de la barrière Il sait par contre que rien n’arrête la perversion humaine et surtout pas les différences de classes . La suite des évènements va lui donner raison.
Une enquête passionnante aux ramifications multiples. Un héros singulier, à la psychologie complexe dont l’objectif n’est pas d’être sympathique mais efficace. Tiraillé entre l’exercice de la fonction soumise à l’autorité et une mentalité de franc-tireur qui n’hésite pas à donner de sa personne quand c’est nécessaire. Fidèle en amitié même si c’est avec des barons du milieu local. Une atmosphère glacée et sombre non seulement due aux frimas de l’hiver mais aux murs décrépits des ruines industrielles et des locaux abandonnés. Une ambiance totalement désenchantée, que les lumières de l’espoir ont du mal à percer.
Un très beau roman noir dont on attend la suite avec impatience.