- Auteur : Alain Decortes
- Editeur : LES EDITIONS DU LOIR
Deux affaires en Paris et Montpellier, une jeune femme qui disparait et la chambre 25... Interview d’Alain Decortes !
Bepolar : Comment est née l’idée de votre roman, Chambre 25 ?
Alain Decortes : Une idée un peu à part dans mon cheminement classique.
J’ai toujours en tête des personnages, des situations, des lieux, des ébauches d’intrigues qui attendent que je les livre à mon imagination pour entrer en scène dans les pages d’un futur roman.
Il y a deux ans, les protagonistes de ce qui ne s’appelait pas encore Chambre 25 se bousculaient dans ma tête pour prendre vie. L’écriture de Mémoire de glace, mon 5e roman, n’était pas terminée, pourtant une scène qui se déroulait en Californie m’envoyait déjà vagabonder sur ce qui allait devenir Chambre 25.
C’est alors que j’ai voulu me faire plaisir, me laisser porter par mon imagination encore plus que d’habitude. Est né un texte utopique de l’auteur fantasque que l’auteur cartésien s’est empressé de canaliser à force de recherches et de documentation. Eh oui, j’adore naviguer entre fantasmes et rationalité !
C’est ainsi que Chambre 25 m’a fait voyager sur toute la planète. Des situations rocambolesques sont apparues. Des personnages ambigus ont vu le jour.
Le mot fin a été difficile à écrire. Je n’en dis pas plus car ce serait lever un voile. Je laisse au lecteur le plaisir de le faire à ma place.
Bepolar : Didier Vérière est détective privé. Pourquoi avoir choisi ce métier pour votre personnage plutôt que policier ou gendarme ?
Alain Decortes : Mes polars mettent en scène des policiers. Mais il m’arrive de faire appel à des privés pour m’affranchir des règles classiques d’investigations. À la différence d’un policier ou d’un gendarme, un détective peut lui seul décider de s’engager ou non dans une enquête. Il a accès à moins de moyens, mais peut aussi, à ses risques et périls, ne pas respecter certaines procédures. Tout cela me donne ainsi plus de liberté pour conduire l’intrigue.
Bepolar : Comment voyez-vous d’ailleurs votre personnage ? Comment pourriez-vous nous le présenter ?
Alain Decortes : Joker ! Je ne souhaite pas le dévoiler ici pour laisser au lecteur le soin de le découvrir au fil des pages.
Bepolar : Qui est Erna Demol qu’il va devoir retrouver ?
Alain Decortes : Erna Demol apparaît furtivement dans mon roman précédent Mémoire de glace dans une scène que l’on retrouve d’ailleurs dans Chambre 25. Erna est une jolie brune célibataire, âgée de 35 ans, sportive. Elle est franco-monégasque et installée depuis cinq ans aux États-Unis.
Bepolar : Vos personnages sont souvent ambigus, comment les construisez-vous ?
Alain Decortes : La nature humaine est complexe. Parfois un trait de personnalité bien visible en cache un autre plus secret. J’aime cette ambiguïté. La construction se fait le plus souvent naturellement. Mes personnages me guident. J’entre littéralement en eux et après avoir intégré leur caractère, je les explore en profondeur pour trouver leur univers caché.
Bepolar : Vous nous emmenez au Tchad, à Montpellier, à San Francisco et même sur une île du Pacifique. Comment avez-vous choisi les lieux de votre polar et pourquoi ?
Alain Decortes : J’ai voulu voyager et faire voyager le lecteur.
D’abord la Californie. Comme je vous l’ai dit, une scène de mon roman précédent Mémoire de glace s’y déroulait. Ce fut le lien avec Erna Demol. Ensuite, je suis habité par le cliché de l’île déserte. Le Pacifique est arrivé tout naturellement dans mon esprit. Pour Montpellier, il me fallait un point d’ancrage en France, j’ai choisi le Languedoc, région que j’aime beaucoup. Quant au Tchad, pour des raisons de vraisemblance (je n’en dirai pas plus), je devais me rendre en Afrique. Et voilà comment quatre continents se sont retrouvés dans Chambre 25.
Bepolar : Quelle a été la part de documentation sur chaque lieu ?
Alain Decortes : Très importante. Facile pour certains lieux. Je connais très bien le Languedoc. En revanche, je me suis énormément documenté comme à mon habitude pour que tout l’environnement soit réaliste. Qu’il s’agisse bien sûr de géographie, mais aussi d’autres sujets comme l’addiction ou le milieu médical pour ne citer que ceux-là.
Un clin d’œil au passage : je suis devenu incollable sur la faune et la flore de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Bepolar : Comment d’ailleurs avez-vous tissé la trame de votre roman ?
Alain Decortes : Pour une fois, je n’avais pas d’ébauche d’intrigue. Je me suis laissé porter. La trame est venue d’elle-même sachant que bien évidemment, j’ai dû très souvent la canaliser.
Bepolar : Aviez-vous un plan très précis au départ ?
Alain Decortes : Aucun, contrairement à l’habitude avec mes autres romans pour lesquels j’établis dès le départ une trame, des fiches et des tableaux.
Pour Chambre 25, avec la volonté de ne pas me contraindre, j’ai réalisé ce travail seulement après avoir commencé l’écriture.
Bepolar : Quels sont vos projets, sur quoi travaillez-vous ?
Alain Decortes : Accompagner le lancement de Chambre 25 qui réalise un très bon démarrage.
Je me prépare à la réouverture des salons littéraires et des séances de dédicaces en librairie. Ces évènements me manquent beaucoup depuis un an.
Et naturellement, je suis déjà à fond dans l’écriture de mon prochain roman.