Polar sur fond de drame familial, Emma dans la nuit de Wendy Walker vient de remporter le prix des Nouvelles Voix du polar initié par Pocket. Un excellent roman qu’on conseille vivement.
Emma dans la nuit est un polar qu’on a adoré et qui vient d’être primé par le Prix des Nouvelles Voix du Polar 2019. Voici trois bonnes raisons de lire ce roman de Wendy Walker !
Raison 1 : Parce que l’idée de départ est géniale.
Deux sœurs disparaissent alors qu’elles ont 15 et 17 ans. Trois ans plus tard, l’une des deux réapparaît et raconte ce qu’il leur est arrivé. Mais est-ce qu’elle dit la vérité ? En trois phrases, l’intrigue de départ est plantée. C’est un procédé relativement connu : on remet en cause la version d’un rescapé après un drame, en essayant de lever le voile sur ce qu’il s’est véritablement passé. Mais là, il y a en plus une urgence. L’autre sœur serait retenue sur une île et il faut donc se dépêcher d’aller la chercher... Dans ce contexte, a-t-on vraiment le temps de s’interroger sur la vérité ?
Raison 2 : Pour la famille des deux sœurs.
Les histoires de famille sont terrifiantes, parce qu’elles nous renvoient en permanence à nos histoires familiales, à nos enfances, à ce qui a fonctionné et ce qui a déraillé. Et même si cette période a été douce pour beaucoup d’entre nous, on sait bien qu’il y a eu des enfances malheureuses pour certains camarades, là tout près, des drames qui ne se disent pas et qui n’en sont pas moins effrayants. La famille, c’est nous, c’est l’intime. Et c’est peut être pour ça qu’on a tant de fascination pour lire des drames familiaux. Emma dans la nuit raconte l’histoire d’une famille dysfonctionnelle avec comme figure centrale la mère des deux jeunes filles. Tout tient en une citation : "Notre mère n’aimait pas être notre mère. Elle voulait être notre amie." En quelques mots, on sent combien cet amour maternel a pu déraper. Wendy Walker met en scène tout cela avec brio...
Raison 3 : Pour le rythme du roman.
Il y a le récit de Cass qui est donc revenue. Il y a celui d’Abigail, la psychiatre qui derrière le récit cherche la vérité. Et puis il y a ces allers retours entre ce qu’il s’est passé avant la disparition et après. Sans oublier une manière délicate de distiller les informations peu à peu. Emma dans la nuit a du rythme et nous entortille dans ses lignes de narration, avant de nous asséner la révélation finale. De quoi tenir jusqu’au bout de la nuit...