- Auteur : Sylvain Forge
- Editeur : Editions Toucan
- Date de sortie : 1er juin 2016
- EAN : 978-2810008346
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Résumé :
Le brigadier Adan Settara est en poste à la PJ de Clermont-Ferrand. Fils d’un vieil immigré, ouvrier dans la "ville du pneu", ses bons tuyaux dans les cités lui ont autrefois permis de faire tomber de gros trafiquants. Mais depuis, il végète. Aussi, quand deux adolescents lui apportent un matin une clé USB sur laquelle se trouvent les images du corps martyrisé d’une jeune étudiante, Adan comprend vite qu’une enquête délicate l’attend. Et les découvertes que fait sa collègue Marie sur les moeurs étranges des fils de bonne famille risquent de se révéler très dangereuses pour un simple brigadier. Il se pourrait qu’à l’ombre des volcans, derrière les usines ou les belles demeures, certains aient le coeur aussi noir que la pierre de la ville...
Marielle69 17 août 2023
Marathon du polar 2023, équipe SERIALLECTRICES
Sous la ville - Sylvain Forge
Tout est réunit ici pour faire de ce roman un très bon polar : du suspense, des rebondissements, une bonne intrigue.
Sylvain Forge nous offre un roman où se mélangent passé et présent, avec la guerre d’Algérie et l’histoire des Harkis en toile de fond, le tout à travers une enquête basée à Clermont-Ferrand.
Une nouvelle fois, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire un roman de cet auteur. Ses personnages sont toujours très attachants, son écriture facile et affûtée.
Je vous en conseille la lecture ; vous ne pourrez pas refermer le livre avant l’avoir terminé...
1001histoires 11 avril 2019
Sous la ville - Sylvain Forge
Sous la ville : ce roman policier mêle habilement des domaines comme l’Histoire et les nouvelles technologies mais il foisonne de bien d’autres sujets que Sylvain Forge réussit à assembler progressivement pour au final dresser un portrait inattendu de la ville de Clermont-Ferrand. Cette réussite est à ajouter à ce qui fait l’attrait habituel des polars : suspense, action, rebondissements. Le titre a été bien choisi et révèle toute sa pertinence au fil des pages.
Clermont-Ferrand, des siècles d’Histoire avant de devenir la ville du pneu. Clermont-Ferrand, bâtie en partie sur une butte percée de multiples galeries, caves et abris souterrains. Clermont-Ferrand, un présent peu reluisant avec des notables corrompus et ses bas-fonds où règnent la violence et les trafics.
Clermont-Ferrand, octobre 2013, une jeune femme a été sauvagement assassinée. Une photo l’atteste mais il faut découvrir son cadavre, identifier la victime, trouver le lieu du crime. La section criminelle de la PJ réussira-t-elle à relever le défi ? La capitaine Marie Lesaux dirige l’enquête. Jeune, courageuse et douée, Marie pourra-t-elle surmonter les rivalités et les ambitions qui minent la crim’ jusqu’à compromettre son efficacité ? Marie va devoir affronter tous les maux cachés d’une ville de province : les petites frappes, les gangs organisés, la violence, les trafics, la corruption, la trahison, les malversations. Même sa vie privée frise l’échec. Ces multiples situations mettent en scène des personnages secondaires nombreux dont les portraits sont à chaque fois approfondis. L’auteur brouille les pistes avec un scénario aussi réaliste que surprenant.
L’enquête progresse et se complexifie à la fois. Le succès de Marie doit beaucoup à un policier que sa hiérarchie a toujours considéré comme un larbin de service : Adan Settara, seulement brigadier à 52 ans. Il sait pourtant chercher là où il faut pour trouver l’indice déterminant qui relance une enquête. Lorsque les nouvelles technologies sont inefficaces, Adan passe à l’action quitte à être parfois borderline mais il reste cependant un personnage très attachant.
Adan Settara est fils de Harkis et cela contribue à le rendre sympathique. Durant la Guerre d’Algérie les Harkis sont restés fidèles à la France qui les a ensuite oubliés. L’Histoire d’Adan est de sa famille est un moment émouvant de ce roman. Tout s’est précipité à partir de 1962 en Algérie où le FLN a transformé une revendication d’indépendance en terreur et précipité l’exode des plus chanceux vers la France où Adan, enfant, va connaître les camps de transit où le couvre-feu était en vigueur puis les hameaux de forestage à la discipline militaire et aux conditions de vie spartiates. C’était en France, dans des zones forestières isolées où les Harkis constituaient une main d’oeuvre exploitée. Cela s’est passé en France jusqu’à la fin des années 1970. En 1978, Youcef, le père d’Adan, obtient un poste dans une usine Michelin, lui et sa famille rejoignent Clermont-Ferrand où ils resteront incompris et rejetés.
Cette page d’Histoire parsème le roman de notes tragiques jusqu’à un épilogue inattendu et convaincant. Il y aura prochainement une suite dont Marie détient la clé.
Bibliographie de l’auteur ici