- Auteur : Laurent Whale
- Editeur : Au Diable Vauvert
Bienvenu dans la zone de la Skeleton Coast. Sur les côtes de la Namibie existe un endroit avec des milliers de navires échoués au milieu d’ossements de cétacés. Laurent Whale y a placé son nouveau polar, autour d’un père qui cherche là bas sa fille qui a disparu depuis 6 ans. Un roman passionnant avec des sujets encore très actuels sur la France en Afrique...
Bepolar : Comment est née l’idée de ce roman, Skeleton Coast ?
Laurent Whale : C’est issu d’une colère, comme beaucoup de mes textes. J’avais vu un reportage sur l’enfouissement des déchets nucléaires et la corruption qui leur permet d’être dispersés sur – ou sous – le sol des pays les plus pauvres. Parfois en mer, aussi, au mépris de toute législation et de la souveraineté des états, sans parler de la santé de leurs habitants et de celle de la faune.
Bepolar : Qu’est-ce que le Skeleton Coast et qu’est-ce qui vous a donné d’y raconter une histoire ?
Laurent Whale : Il s’agit de la partie nord de la côte atlantique de la Namibie. Je cherchais un endroit pour donner un cadre à mon histoire et j’ai regardé le globe terrestre en haut de la bibliothèque de ma chambre. Dans la nuit, j’ai rallumé le pc et je me suis promené sur Google Earth en Afrique noire. Je suis tombé sur le nom et j’ai fait des recherches plus approfondies. C’est un lieu plein de mystères, d’épaves de bateaux et d’ossements de baleines, parfois de ceux d’un marin malchanceux. Je savais que je venais de trouver là mon bonheur !
Bepolar : Qui est Richard Grangier ? Comment le voyez-vous ?
Laurent Whale : C’est un quinqua ordinaire, un prof meurtri par la mort de son fils, de son épouse et la disparition de sa fille. Je suppose qu’un tel désespoir peut conduire un homme à se lancer dans une telle folie. Il n’est ni Bruce Willis, ni James Bond (il le dit) et encore moins Rambo. C’est un pauvre type qui a mal à sa famille.
Bepolar : Sa fille, disparue, est membre d’une ONG. L’enquête va évoquer notamment des déchets nucléaires et un scandale écologique en Afrique avec la participation des autorités françaises. Pourquoi vous être frotté à toutes ces thématiques et est-ce que vous voyez votre roman comme un roman engagé ?
Laurent Whale : Je n’aime pas trop le terme « engagé ». Disons que c’est avant tout un roman d’aventure et un polar noir qui aborde de vrais sujets qui me tiennent à cœur. Après mes trois derniers thrillers basés sur des personnages historiques, j’avais envie de taquiner l’actualité, d’en presser le pus tout en fournissant un scénario à rebondissements. Si cela déclenche la réflexion, alors tant mieux car apprendre en se distrayant est la meilleure méthode, à mon sens. Il y a tellement de choses à dire, de saloperies à dénoncer… Il n’y a qu’à se baisser pour en trouver, ou traverser la rue, comme dit l’autre.
Bepolar : Quelle a été la place de la documentation ?
Laurent Whale : Comme toujours : énorme. Sur huit mois d’écriture, il y a entre un et deux mois de documentation. Tout un ensemble de consultations. Je défriche d’abord sur internet, puis je me rapproche de gens susceptibles de connaître à fond le sujet. Je me procure des ouvrages de références et je visite aussi les blogs de voyageurs dans la région cible. Dans le cas de Skeleton Coast, j’ai séjourné trois ans dans la zone en question (il y a des années), ce qui m’a aidé pour les sensations, les paysages, les odeurs, la météo, les gens, la nourriture etc.
Bepolar : Le livre vient tout juste de sortir Au Diable Vauvert. Les premières chroniques apparaissent. Comment vivez-vous ce moment en tant qu’auteur, maintenant que les lecteurs commencent à s’emparer de votre livre ?
Laurent Whale : C’est à la fois un grand bonheur, un soulagement, une fierté et une certaine angoisse. Un nouvel éditeur est toujours une aventure palpitante, une découverte et une ouverture à un plus large public. Mais la pointe de trouille est là, spécialement en cette période où plus rien n’est acquis. L’ancien monde se tortille encore, mais je le sens ramollir.
Bepolar : Quels sont vos projets, sur quoi travaillez-vous ?
Laurent Whale : Un nouveau roman sortira l’année prochaine (toujours chez Le Diable Vauvert). Il est déjà écrit mais je n’en parlerai pas. En ce moment, je travaille sur un troisième qui se déroulera au nord du cercle polaire arctique… Après les tropiques, on va se cailler velu ! Ce sera à la frange écolo et sociale, mais rien de chiant, je promets ! N’empêche que je ne vais pas me gêner pour balancer quelques pavés bien sentis. Néanmoins, aventure avant tout ! Du suspense, de l’amour, de la violence, du sexe et du mystère avec de vrais morceaux de salauds dedans !