- Réalisateurs : Kevin Kölsch - Dennis Widmyer
- Acteurs : John Lithgow, Jason Clarke, Amy Seimetz
- Auteurs : Stephen King, Matthew Greenberg
- Genre : Epouvante-Horreur
- Nationalité : Américaine
- Plateforme : Amazon Prime Video
- Date de sortie : 10 avril 2019
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Durée : 1h41min
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Résumé :
Le docteur Louis Creed, sa femme Rachel et leurs deux jeunes enfants quittent Boston pour s’installer dans une région rurale du Maine. Près de sa maison, le docteur découvre un mystérieux cimetière caché au fond des bois. Peu après, une tragédie s’abat sur lui. Creed sollicite alors l’aide d’un étrange voisin, Jud Crandall. Sans le savoir, il vient de déclencher une série d’événements tragiques qui vont donner naissance à de redoutables forces maléfiques.
Il y a trois ans, est sortie la deuxième version du célèbre roman de Stephen King Simetierre, après une première adaptation en 1989 par Mary Lambert (Prix du Public au festival international du film fantastique d’Avoriaz). Ce long métrage avait obtenu un succès commercial, même si sa sortie avait divisé la critique.
Sans être indigente, cette nouvelle tentative, signée Kevin Kölsch et Dennis Widmyer, n’est pas non plus une éclatante réussite esthétique, tant on a l’impression que la mise en scène ne s’écarte pas du tout-venant des œuvres horrifiques, avec un crescendo attendu, quelques climax sanguinolents, une forêt trop sagement filmée où s’amoncellent des cadavres d’animaux. On y trouve aussi des gamins aux visages masqués, qui forment une procession étrange, ainsi qu’un garde-forestier, a priori accorte. Mais on pressent que sa fréquentation ouvrira bien sûr la boîte de Pandore. Comme l’horreur procède par contaminations successives, on s’aperçoit que, bien loin de se circonscrire au cercle familial, la peur infuse à l’hôpital où exerce le docteur Creed. Et l’on se doute que le patient sanguinolent qui avertit le praticien de manière sibylline pourrait avoir un lien avec les phénomènes mystérieux dont la forêt semble l’écrin maléfique, en même temps qu’une frontière vers un autre monde.
Comment donner une consistance à la noirceur absolue du récit de Stephen King, sorti en 1983, qui associe le drame familial et l’angoisse la plus sensible, plongeant ses racines dans les histoires les plus mythiques du néant conjuré ? S’il faut bien convenir que certaines scènes suscitent l’intérêt par une certaine forme de beauté macabre, éminemment douloureuse -on pense à l’accident de camion qui arrache une enfant à la vie, on pense à un père fou de douleur, devenu une sorte de figure orphique traversant une lande de brume- il convient aussi admettre que, lorgnant sur un spectacle rentable, le film opère une bifurcation attendue, organise un conflit sanglant aux accents œdipiens. Dommage, car lorsqu’il ne cède pas à son cahier des charges et prend le rythme d’une lente marche vers la mort inévitable, Simetierre esquisse la silhouette du beau film qu’il aurait pu être.