A l’occasion du festival Quais Du Polar 2019, découvrez un entretien en compagnie de Jean-Christophe Tixier autour de son dernier roman, Les Mal Aimés, paru aux Éditions Albin Michel.

Avec Les Mal Aimés, l’auteur nous plonge dans une histoire glaçante sur l’horreur des bagnes pour enfants qui s’appuie sur les archives départementales de l’Hérault.

"Je suis rentré dans le sujet avec le poème de Jacques Prévert qui s’appelle La Chasse à l’enfant, et qui m’a amené à découvrir ce qu’il y avait derrière ce poème, c’est à dire la réalité de ces bagnes. Des institutions pénitentiaires, dans lesquelles, on enfermait des jeunes, souvent âgés de 8, 10, 12 ans, simplement parce-qu’ils étaient orphelins, vagabonds. Certains avaient commis de petits vols, mais c’était toujours quelques broutilles et ils étaient enfermés là jusqu’à leurs 18 ou 20 ans. Et la seule chose qu’on retrouve aujourd’hui, parce-que les bâtiments ont quasiment disparus, ce sont les archives. Et dans ces archives, on retrouve les registres d’écrou. Ces registres d’écrou sont le résumé sur une page de la vie de ces enfants, parce-qu’on peut parler d’enfants lorsqu’on a 10 ans, qu’on est arrêté, qu’on est jugé puis condamné. Et derrière ces enfants vivaient absolument l’enfer.
Quand j’ai découvert cette réalité là, ça m’a complètement hanté. Et ce qui m’a intéressé, ce n’était pas de refaire vivre ces enfants. Je ne me sentais pas le droit de les refaire vivre au travers d’un roman. Mais du coup, j’ai choisi un autre angle qui est celui de la communauté rurale, qui vivait à proximité et travaillait aussi dans ces bagnes et qui était en contact avec l’ensemble de ces jeunes."