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Les Suppliciées du Rhône - Coline Gatel

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9 #AvisPolar
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Résumé :

Lyon, 1897. Alors que des corps exsangues de jeunes filles sont retrouvés dans la ville, pour la première fois des scientifiques partent à la recherche du coupable, mettant en pratique sur le terrain toutes les avancées acquises en cette fin de XIXe siècle. Autopsies des victimes, profils psychologiques des criminels, voilà ce que le professeur Alexandre Lacassagne veut imposer dans l’enquête avec son équipe, mais sait-il vraiment ce qu’il fait en nommant à sa tête Félicien Perrier, un de ses étudiants aussi brillant qu’intrigant ?
Entouré d’Irina, une journaliste pseudo-polonaise, et de Bernard, un carabin cent pour cent janséniste, Félicien va dénouer, un à un, les fils enchevêtrés de cette affaire au cœur d’un Lyon de notables, d’opiomanes et de faiseuses d’anges. Jusqu’à ce que le criminel se
dévoile, surprenant et inattendu, conduisant le jeune médecin au-delà de ses limites.

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Vos #AvisPolar

  • Thrillarhist 6 mai 2022
    Les Suppliciées du Rhône - Coline Gatel

    On part aujourd’hui à Lyon en 1897 pour suivre la naissance de la criminologie, dans le premier roman de Coline Gatel. Et je dois dire qu’il était très sympa !
    Je ne suis toujours pas spécialiste du XIXe, mais toute cette ambiance historique autour de ces premières autopsies était prenante ! On est directement plongés dedans et tout ce jargon médical est compréhensible ! J’étais contente de ça, j’avais peur d’être perdue dans le médical, mais tout va bien !
    Dans l’ensemble, le roman est quand même sombre, dans son atmosphère comme par ses personnages.
    Personnages d’ailleurs très intéressants dans leurs personnalités. Ils se révèlent complexes au fur et à mesure du livre et on comprend leurs réactions passées. Même si je dois avouer que leurs relations sont assez ambiguës et que je me suis dit qu’ils étaient quelques fois assez brutaux entre eux dans leur amitié.
    Au niveau de leurs dialogues, j’y ai trouvé un rythme, des joutes, quelque chose qui m’a énormément plu. Mais il m’est arrivé, dans la rapidité du dialogue, de complètement perdre le fil et de ne pas le retrouver.
    Je me suis aussi un peu perdue dans les noms et les situations, vu qu’il y a plusieurs meurtres à résoudre en même temps. Mais ça se rattrapait !
    J’ai aussi trouvé vraiment très jolie la plume de Coline Gatel dans les instants de mort imminente et d’angoisse. Tout en images et presque en douceur, j’ai adoré ce ton pour ces moments spécifiques !
    Sinon les enquêtes se déroulent bien, et je trouve le sujet final de la résolution (NO SPOIL xD) vraiment poignant.
    Je l’ai refermé la bouche ouverte.
    Et malgré les petits points que j’ai notés, c’était un très chouette premier roman !
    Je me laisserai sans aucun doute tenter par le tome 2 !

  • Chineuse Deculture 23 août 2021
    Les Suppliciées du Rhône - Coline Gatel

    Un régal de truculence historique lyonnaise, Extrêmement documenté, l’autrice nous dépeint un Lyon 19è glauque et imprégné des figures historiques emblématiques de l’époque. Quel joli tour, de graviter autour des premiers experts de la police scientifique et de se plonger tel un Caleb Carr dans les prémices médicaux de l’analyse des preuves. Un vrai plaisir !

  • Marielle69 11 août 2021
    Les Suppliciées du Rhône - Coline Gatel

    Les romans historiques ne m’attirent normalement pas trop mais j’ai rencontré Coline Gatel à Quais du Polar en 2019 et elle m’a vraiment donné envie de lire son 1er roman.
    J’ai beaucoup aimé ce roman policier historique qui se passe sur Lyon (c’est ma vile et j’ai adoré retrouver les traboules, les canuts et les bouchons). L’intrigue nous plonge dans les débuts de la médecine légale avec le Dr Antoine Lacassagne et de la police scientifique.
    Une bonne lecture que je vous conseille vivement.

  • Sonia Boulimique des Livres 11 août 2021
    Les Suppliciées du Rhône - Coline Gatel

    Voilà comment rencontrer un auteur lors de conférences aux Quais du Polar m’a donné envie de découvrir son univers. Pourtant, si vous me suivez régulièrement, vous savez à quel point je suis hyper frileuse dès qu’il s’agit de thriller historique. Et vous savez quoi ? Je me suis REGALEE ! Je ne suis pas passée bien loin du coup de cœur !

    Hiver 1897. Je vous emmène à Lyon faire la connaissance du Professeur Lacassagne, le fondateur de l’anthropologie criminelle. Il va former un groupe d’experts en investigation criminelle, composé de deux étudiants en médecine, Félicien Perrier et Bernard Lécuyer, ainsi que d’Irina Bergovski, une jeune journaliste polonaise installée à Lyon.

    Le trio est chargé de retrouver un serial killer sévissant en plein cœur de Lyon. Des meurtres sordides sont commis, les victimes étant de très jeunes femmes vidées de leur sang. Leur seul point commun : avoir eu recours à une faiseuse d’ange peu de temps avant leur meurtre.

    Le lecteur est embarqué dans une chasse aux indices, grâce à l’analyse des scènes de crimes, les autopsies, le profilage du tueur. C’est juste passionnant ! J’ai pris un pied phénoménal ! Le travail de recherche mené par Coline est absolument gigantesque. Elle nous plonge dans cet univers avec brio, j’ai adoré découvrir ce Lyon du XIXè siècle. C’est une ville que je connais bien, je m’y rend souvent depuis que je vis dans la Loire ; pour les Quais du Polar, déjà, et puis plusieurs fois dans l’année, que ce soit pour des formations professionnelles ou pour me promener. Avec cette lecture, j’ai sondé l’histoire de la ville, vécu comme les canuts, déambulé dans les traboules, j’ai même frémis sous les gestes précis d’une faiseuse d’ange. Les passages sur le bateau morgue ont assouvi ma curiosité morbide (😀). L’ambiance et l’immersion étaient au rendez-vous, c’est indéniable, et c’est là toute la force de ce roman. Coline réussi même à nous faire sentir les odeurs ! J’ai plissé le nez à plusieurs reprises.

    Et que dire des personnages ? Ils sont eux aussi brossés avec soin, ayant chacun une particularité, les rendant riches et uniques. Irina, par exemple, m’a permis de m’interroger sur la condition féminine de cette époque. En effet, elle est une femme libérée et têtue, ayant obtenu un certificat de travestissement pour porter des vêtements d’homme. Félicien se réfugie dans l’opium, comme beaucoup à cette époque. En effet, sa consommation récréative était très en vogue. Bernard et son côté janséniste m’a interpellé également.

    La plume de Coline est riche, tout en restant accessible, fluide et immersive. La découpe du récit par journée d’enquête, avec de nombreux dialogues insuffle un rythme assez soutenu et accentue encore l’immersion. J’avais l’impression d’être le 4è larron ! La frontière entre le réel et la fiction existe bel et bien, mais Coline n’a de cesse de l’effacer au maximum, et c’est une réussite.

    Ce roman a une suite, « Le labyrinthe des femmes », sorti depuis peu. Nickel ! Car je n’ai pas hésité une seule seconde à enchaîner !

    Je vous conseille « Les suppliciées du Rhône » si vous êtes amateur de thriller historique, ou encore si vous souhaitez découvrir la capitale de Gaules sous un autre angle. Un régal !

    « Le silence demandé se fit et Lacassagne, satisfait, pu enchaîner avec la sentence favorite qu’il distillait à chaque début de cours : » Ayez toujours à l’esprit , chers futurs collègues, qu’une autopsie mal faite ne se recommence pas ». »

    #ColineGatel #lessuppliciéesduRhône #Préludes

  • Sharon 13 juin 2020
    Les Suppliciées du Rhône - Coline Gatel

    La lecture de ce roman me confirme un fait que je savais déjà : les romans mettant en scène des médecins légistes, s’attardant sur les détails des autopsies, ne sont plus pour moi. J’en ai beaucoup lu à une époque, puis j’ai rencontré l’oeuvre d’Arnaldur Indridason, et mon point de vue sur le sujet a singulièrement changé.
    Je ne doute pas, par contre, que les amateurs de romans policiers historiques et scientifiques n’aiment ce roman. Nous découvrons les premiers pas de cette médecin dite « légale », qui avait un peu de mal à s’imposer auprès des enquêteurs, que l’on ne voit guère, il est vrai, dans ce roman. Nous découvrons aussi les premiers pas de la médecine tout court, à une époque où les femmes qui mettaient au monde un enfant accouchaient chez elles, et ne se rendaient à l’hôpital qu’en dernier recours.
    Autre catégorie de lecteurs qui devraient apprécier ce roman : les lyonnais. En effet, je me dis qu’il doit être agréable de « voir » sa ville, telle qu’était voici un siècle, et de reconnaître certains traits propres à la culture lyonnaise.
    Mais… il faut vraiment aimer les romans sanglants. Certaines scènes sont vraiment à la limite du supportable. Ce qui m’indispose, dans les histoires de tueurs en série, quelle que soit l’époque à laquelle elle se passe, ce sont les parties qui leur sont consacrés, les montrant à l’oeuvre, sans fard, sans filtre, avec forces détails. Vous l’aurez compris, je n’éprouve aucune fascination pour ces personnages. Les victimes ne sont pas oubliées, j’ai presque envie de dire « heureusement » parce qu’elles doivent être au coeur du récit. Elles sont les seules personnes, dans ce roman, pour lesquelles j’ai éprouvé de la sympathie, de l’empathie face à leur souffrance.
    Non parce que, le trio d’enquêteurs… Bernard m’a semblé assez étrange, rigide dans sa posture jusqu’à l’explosion. Félicien est bien plus ambigü, et ce que l’on découvre de lui au fur et à mesure du récit n’est pas forcément pour (me) plaire. Irina complète le trio. Femme libre, ne reculant devant rien pour écrire ses articles et ainsi percer dans le milieu du journalisme, elle n’a été pour moi qu’un personnage de « femme libérée » de plus, sans que je lui trouve vraiment de profondeur.
    Les supplicées du Rhône, un roman à réserver aux amateurs de thriller historique.

  • alexandra 21 mars 2020
    Les Suppliciées du Rhône - Coline Gatel

    Excellent livre qui nous plonge dans les débuts de la médecine légale et les prémices de la police scientifique telles qu’on les connait aujourd’hui. Mais nous ne sommes pas à Paris mais à Lyon où un certain professeur Lacassagne confie à 2 de ses étudiants, Bernard Lecuyer et Félicien Perrier, la délicate tâche d’autopsier des jeunes filles toutes retrouvées avec une cicatrice suggérant un avortement clandestin. Aidés par la journaliste Irina, ce trio tentera de mettre en pratique des techniques encore en balbutiement telles que relevés d’indices sur les lieux, analyses de cheveux... il se murmure même qu’à Paris un certain Berthillon est en train de mettre en place des fiches anthropométriques... nous sommes en Décembre 1897. Un livre passionnant qui nous plonge de manière vivante et très bien documentée dans l’histoire de la médecine légale. Les personnages sont intéressants et crédibles. La traque du tueur grâce aux indices est passionnante et la fin, avec la découverte du tueur et son mobile, est juste totalement inattendue et parfaite.

  • Komboloi 15 avril 2019
    Les Suppliciées du Rhône - Coline Gatel

    Je remercie la fondation Orange et les éditions Préludes pour cette sympathique découverte.

    Je lis un nombre important de roman policier ces derniers temps, et bien qu’il existe une multitude de déclinaisons de ce genre, je deviens de plus en plus exigeant (peut-être trop) et je cherche constamment le roman qui innove un peu que cela soit par le style d’écriture, le thème abordé, le schéma narratif, les personnages...Bref, tout ce qui renouvelle un peu le genre !

    J’ai été plutôt agréablement surpris par ce premier roman de Coline Gatel. Bon, il faut quand même que je précise que j’aime les polars historique et dans le cas présent, cela aide. Mais il faut aussi rendre à César ce qui est à César, le thème ici, c’est à dire le développement de la médecine légale en France et les balbutiements de la police scientifique, est particulièrement intéressant et riche.

    Et on peut dire qu’il est bien traité par l’auteur. L’enquête est intéressante même si ce n’est pas forcément elle qui va donner toute sa saveur à ce roman. Ce sont plutôt les protagonistes, d’une part, qui sont intéressants, bien amenés et apportent tous un petit quelque chose à l’histoire. Mais surtout, une foule de petits détails passionnants. Il est, par exemple, particulièrement intéressant de voir la formation de cette équipe, ces débuts difficiles, le tâtonnement dans les méthodes utilisées, les relations avec les services de police, le rôle du mentor...

    L’ensemble de ces éléments, combinés avec un style d’écriture fluide et agréable ainsi que des données historiques savamment distillés en n’alourdissant pas le récit, nous donne un premier roman entraînant et agréable à lire.

    Ce roman comporte tous les éléments permettant par la suite d’en faire une série. Je ne sais pas si c’est la volonté de l’auteur mais je suis sur d’une chose, c’est que le champ des pistes à explorer est encore très large.

    Certains personnages, que l’on ne fait qu’apercevoir dans ce roman, pourront être approfondis (le procureur par exemple...), les trajectoires de certains protagonistes sont à développer (on en voit une arriver facilement, mais chut...je n’en dirai pas plus ici)...

    Bref, il y a de la matière et c’est avec grand plaisir que j’ouvrirai la suite qui, en gagnant en maturité, promet de belles surprises !

    3,5/5 (je le précise puisque l’on ne peut pas mettre de demi-étoile sur ce site)

  • Marie Nel 27 mars 2019
    Les Suppliciées du Rhône - Coline Gatel

    Mon premier réflexe à chaud, une fois le livre refermé, est : « Ouahou quel roman ! » J’ai vécu pendant un peu plus de quatre cents pages dans le Lyon de la fin du XIXème siècle et c’était juste top... Je connaissais déjà l’auteure, Coline Gatel, pour l’avoir lue dans un autre format, la nouvelle, mais également un autre roman Les étrangers du temps. J’ai pu une nouvelle fois apprécier la façon dont elle emmène le lecteur dans l’histoire, elle situe très bien le contexte, que ce soit par rapport aux lieux ou au mode de vie de l’époque, rendant ainsi son histoire tellement réelle.

    Tout n’est néanmoins pas fictif. En effet, un des personnages, le professeur Lacassagne, a réellement existé. C’est un médecin français, vivant à Lyon, qui fut l’un des fondateurs de l’anthropologie médicale. À cette époque là, il n’y avait pas d’enquête comme nous connaissons maintenant, c’était souvent lorsqu’on était pris sur le fait qu’on était jugé coupable. Lacassagne va amener de la modernité à la police en pratiquant des autopsies des victimes, en traçant une sorte de profil du meurtrier, les premières empreintes vont faire leur apparition, ainsi que la photo prise lors des gardes à vue pour l’identification, et également la mise en place du groupe sanguin.

    Lacassagne enseigne à des élèves tout cela, et décide de former une équipe qui mènera ainsi les enquêtes avec un œil nouveau. Il nomme donc Félicien Perrier, l’un de ses brillants étudiants à la tête de cette équipe. Il va être aidé de Bernard Lecuyer, un autre élève, très soucieux du détail. Va se greffer à ce duo, une jeune femme que connait Bernard, Irina Bergovski. C’est une journaliste au Progrès de Lyon, elle se dit d’origine polonaise. Tous les trois vont essayer de démêler une étrange affaire de jeunes filles retrouvées mortes. Le point commun entre elles est la particularité de leur meurtre et qui intrigue bien le trio d’enquêteurs. Ils vont parfois être touchés de près, vont devoir garder leur sang froid pour élucider le mystère. Ils vont ainsi s’aider de ce que leur professeur leur a appris. Mais leur vie privée va les rattraper chacun et semer le doute dans leurs têtes.

    Les personnages sont bien travaillés. Ils ne sont pas lisses et j’aime ça. Je pense notamment à Félicien Perrier qui est un jeune homme très intelligent mais avec des travers de caractère très prononcés, n’ayons pas peur des mots, il se révèle être un parfait sociopathe. Plus l’histoire avance, plus on en découvre sur lui et plus cela se confirme. Il m’a fait penser, avec ces vices, au personnage de Sherlock Holmes, il y a quelques similitudes entre eux. Lecuyer est intelligent lui aussi, mais se laisse beaucoup plus vite emporter par les sentiments, il est beaucoup moins froid que Perrier. Et le personnage féminin est l’inverse de ce que l’on peut s’imaginer, et ça, j’ai trouvé l’idée géniale. En effet, elle est limite androgine, s’habille avec des costumes masculins, et à cette époque là, une femme en pantalons, ça choque, et c’est surtout interdit ! C’est ainsi que j’ai appris que pour avoir le droit de porter un pantalon, il fallait posséder un « permis de travestissement »... Mais ça n’empêche pas Irina d’être une féministe convaincue. Et confrontée aux circonstances des meurtres des jeunes filles, elle va plus d’une fois se révolter. Elle se demandera quand les femmes auront le droit de disposer de leur corps et surtout quand on fera enfin attention à elles.
    Vous le voyez, ces trois personnes forment un trio de choc.

    Un autre personnage très important de ce roman, est la ville de Lyon. Coline Gatel a situé son histoire dans cette ville, et l’a fait d’une façon très juste. Tout y est très bien décrit, les quartiers, les bistrots, les traboules, les bouchons. Elle a poussé le détail jusqu’à mentionner les anciens noms des rues et des places. On s’y croirait vraiment. La gastronomie n’a pas été oubliée, le langage et l’argot lyonnais non plus. Tout est fait pour pouvoir mieux nous plonger dans cette ville à la fin de ce XIXème siècle. Et sans aucune lourdeur dans les descriptions, tout se fait naturellement, comme si on le regardait nous même. Les méthodes médicales et d’investigation sont elles aussi bien détaillées et dépeintes. Je voudrais d’ailleurs souligner le travail considérable qu’a dû faire l’auteure en amont pour pouvoir être aussi précise dans les faits et les lieux. En lisant, j’ai appris beaucoup de choses, et j’adore quand une lecture me distrait mais aussi m’apprend plein de nouvelles notions. C’est, comme on dit, joindre l’utile à l’agréable.

    Tout en restant objective, j’ai beaucoup de mal à vous trouver des défauts sur ce roman. L’histoire tient la route, les faits, les meurtres, le coupable, les personnages aux esprits torturés, tout cela est cohérent. Transposée en plus dans un décor et un contexte plus que réalistes, vous avez un roman complet. Le style de l’auteure, précis comme je l’ai dit, mais fluide, sans lourdeur, et avec une pointe d’humoir parfois noir en fait une lecture qui se lit facilement et je dirais même avidement. Le suspense est entier, les meurtres se succèdent et impossible de trouver le coupable. J’en ai même soupçonné les enquêteurs tellement ils ne sont pas irréprochables... C’est une lecture tellement imagée, que je la verrai très bien adaptée au cinéma ou en série. Il y a matière je pense à faire quelque chose de bien en reprenant les différents points de ce roman. Je ne pense pas que cette chronique soit lue un jour par un scénariste, mais si c’est le cas, foncez, je serai votre première spectatrice !

    Bon, je pourrais encore vous parler pendant un moment de ce roman, tellement il m’a plu et enchantée. Je ne peux que vous recommander cette lecture, je suis sûre et convaincue que vous passerez tout comme moi un très bon moment en compagnie de Félicien Perrier et de ses amis. Vous serez vous aussi transporté dans une autre époque et je peux vous assurer que vous aimerez. Vous vous laisserez prendre par le suspense et arrêterez tout ce que vous devez faire pour pouvoir terminer l’histoire et savoir le fin mot. En tout cas, ça s’est passé comme ça pour moi, difficile de décrocher avant la dernière page. J’ai même été un peu triste de quitter Félicien, surtout avec tout ce qu’on apprend sur lui. J’espère sincèrement qu’on le retrouvera dans une autre histoire.

  • Annec 10 décembre 2018
    Les Suppliciées du Rhône - Coline Gatel

    1897. Le cadavre d’une jeune femme retrouvé dans la ville est examiné à la faculté de Médecine par le Professeur Lacassagne à l’Hôpital Universitaire de Lyon. Ainsi, afin de mettre en application ses théories criminalistes, il confie l’autopsie de ce corps non identifié à ses meilleurs élèves. Son étudiant favori Félicien Perrier est pressenti comme le plus à apte à poursuivre ses recherches. Il l’envisage même, et pourquoi pas, comme le genre idéal. La thése défendue par Lacassagne se détache de celle du fameux Lumbroso, maître en matière criminalistique. Selon Lacassagne :

    Tout homme né dans la fange pouvait s’en extraire, car rien n’est mauvais dans l’esprit, tout est à cultiver.

    Fort de la totale confiance accordée par le Professeur Lacassagne, Félicien va constituer un binôme appliqué et motivé avec son camarade et ami Bernard Lecuyer. Ils deviennent référents en investigation criminelle. En parallèle de la police, leur science en anatomie « décortique » la victime pour éclaircir des énigmes du crime. En effet, la priorité est aussi de rendre une identité à ces corps sans vie. Face à la réticence des policiers de cette immixtion dans le domaine criminel, Lacassagne n’hésite pas à mettre tous les moyens matériels possibles à disposition de Félicien et Bernard rejoints par Irina, une pigiste au Progrès. Friande de scoops et captivée par cette affaire de crime la jeune femme intègre l’équipe qui saura tirer le meilleur et le pire de chacun pour mieux enquêter.
    Mais la découverte d’une autre femme dans la ville va augmenter la pression sur le trio. Et bientôt, Lacassagne en ressent un enjeu personnel à la lecture de missives invectives du meurtrier, envoyées à l’Université de Médecine. Il se sent visé et en danger à travers les crimes commis.
    Mais la progression de l’enquête avance. Et les observations et les découvertes de chacun les pousse à soupçonner ses acolytes… Finalement, le meurtrier serait-il donc si proche de ces médecins quasi-auxiliaires de police ?

    MON AVIS

    Quel véritable plaisir pour ce voyage dans le temps. Ma reconnaissance et mes remerciements vont donc naturellement aux Editions Préludes et au site Netgalley pour la découverte de ce roman.

    Un roman historique et social

    L’aspect historique garantit une qualité indéniable au roman qui attise notre curiosité et notre désir d’affouiller les nombreux sujets abordés. Mes recherches sur Wikipédia sont ainsi signalées.

    On visite le Lyon fin 19è. Connaissant un peu cette ville d’histoire, j’ai retrouvé les monuments et quartiers typiques qui lui procure du corps. Les lyonnais apprécieront cette incartade historique dans leurs rues, quais, traboules et bouchons. Bienvenue à Lyon, cité à ABSOLUMENT découvrir…

    Les principaux quartiers sont décrit à travers une toile sociale de l’époque du roman. Les pentes de Croix-Rousse abritent la vie des canuts, ces ouvriers tisserands. Essentiels à la prospérité de Lyon, les soyeux ont contribué à sa renommée. Le roman dépeint le quartier de pentes de la Croix Rousse ainsi que les débuts de son Centre Hospitalier encore de bonne réputation et performant. Aujourd’hui agrandi pour les besoins de la science, ses anciennes ailes ont aussi été modernisées au fil du temps. Car, évidemment, l’évolution sociale et économique a modifié le panorama urbain.

    La place particulière de l’Hotel Dieu tient sa légitimité dans le roman à son histoire. Vaste et imposant sur les bord du fleuve, il est emblématique dans le récit, mais dans la ville. Premier hôpital de Lyon, il est aujourd’hui devenu vieillot et obsolète avec le temps, et donc reconverti en appartements (d’après mes sources) pour lui redonner une seconde vie.

    Pour l’aspect historique au niveau national, j’ai été titillé par ce « certificat de travestissement ». Une très intéressante illustration du personnage d’Irina.

    Ici, on décrypte aussi l’historique du système des infirmières et des ambulances. Ici, cette notion peu extrapolée par le récit, le roman suscite encore la curiosité dans le domaine. L’auteur met en lumière sur cette notion d’infirmière laïque naissante mais pas encore répandue dont l’origine vient de Suisse.

    Les prémices de la science criminelle

    Ce roman tend présenter les prémices de la science criminelle telle qu’on la connait aujourd’hui. Mais les amateurs de la série américaine « les experts » resteront sur leur faim car les moyens scientifiques ont évolué et continuer de progresser. Nous sommes fin 19è, où seules les empreintes digitales sont réputées fiables et uniques. Aucune notion de serial killer puisqu’elle est née aux Etats-Unis des années plus tard. La criminologie joue aussi beaucoup sur la psychologie.

    Mais grâce à Lacassagne auquel aujourd’hui (ou jusqu’à peu de temps) est dédié un institut où est enseigné la criminologie à Lyon dans la faculté de Medecine. Cette estampe policière et sociale met en évidence les éclaircissements soumis par un cadavre et donc la medecine légale. De cette discipline nait une coopération nécessaire et essentielle à la police dans les crimes.

    Dans le roman, Lacassagne a enseigné à l’Hôtel Dieu (en vrai, je ne crois) mais la contribution de ce medecin l’avancée de la science criminelle demeure incontestable. On retrouve aussi dans le livre ses quelques théorie d’anthropométrie. Il en ressort sa brêche avec son homologue italien Lombroso qui théorise lui, le criminel né. Selon le roman, voici la théorie du criminel pour Lacassagne.

    L’évocation de la morgue à Lyon à l’époque laissera le lecteur songeur. En abordant le sujet du bateau-morgue, le bouquin donnera une connotation intéressante et historique aux abords de la Guillotière (page 63).

    Personnages ambigus

    Le récit policier se situe dans un cadre historique, mais des questions en chaine surgiront au fil des pages. Les victimes, des jeunes femmes nubiles présentent des cadavres marqués de traces de foeutus récents ou d’avortements. Leur passé, leur vie antérieure décortiqué nous dépeint un tableau hétéroclite de la société. Une turpitude de faiseuse d’anges ? Leur milieu social d’origine diverse perturbe l’enquête car quel lien les unit toutes ? En quoi le meurtrier inquiète les hommes de Lacassagne ?

    Les protagonistes, brillants, jeunes et enjoués dynamisent et animent cette ambiance morbide, de morgue, et de mort. Félicien Perrier détonne avec le personnage lisse imaginé par Lacassagne. Son caractère dur et ambigu façonne un individu perturbant.

    Je suis malsain… mais ça l’avenir te le prouvera.. et même tortionnaire. je me délecte de voir la peur dans le regard des gens. »

    Sa duplicité alimente son côté « clair-obscur »dans l’enquête. Il se fond dans les méandres des opiumeries, sa sexualité est équivoque, quant à son passé…

    Irina Bergovski, la journaliste du Progrès n’a rien n’a lui envier. D’origine étrangère, elle s’insère dans la société avec un étonnant succès. Inconvenante, elle affiche un look masculin, à contre-courant de la mode et des conventions sociales. Son attitude et son passé contribue à troubler le lecteur dans ses suggestions pour l’enquête même si son hardiesse et son courage le surprendra.

    Le secret le plus déroutant sera révélé par Bernard Lecuyer sur son passé.

    Une enquête à rebondissement nous tient en haleine des suppositions possibles. Le cadre historique pourvoit à drainer le charme de l’intrigue. Par contre je regrette un peu la confusion sur les mobiles du coupable selon moi un peu alambiqués.

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