- Auteur : Douglas Kennedy
- Traducteur : Chloé Royer
- Genre : Thriller
- Editeur : Belfond
- Date de sortie : 0000
- EAN : 9782714474063
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Résumé :
Après une vie passée à courir les routes en tant que commercial, Brendan est maintenant obligé de faire le chauffeur Uber à Los Angeles, ville tentaculaire et perpétuellement embouteillée. Entre les soucis d’argent, la crainte des mauvaises notes de ses clients et son mariage qui bat de l’aile, il parvient quand même à trouver un peu de répit grâce à sa fille Karla, une féministe engagée avec laquelle il entretient une grande complicité.
Alors qu’il dépose une cliente devant une clinique pour avortement, Brendan est témoin d’un violent attentat perpétré par des intégristes religieux pro-vie. Cet homme discret et sans histoire va soudain se retrouver au cœur d’un conflit d’une grande violence entre des intégristes religieux, des hommes d’affaires sans scrupules et des féministes bien décidées à défendre leur cause. Un conflit dont il ignore encore que les ramifications touchent jusqu’à sa propre famille...
Tout à la fois thriller haletant et chronique d’une Amérique en crise, Les hommes ont peur de la lumière est surtout le puissant portrait d’un homme qui, envers et contre tout, essaie de rester debout...
lemurmuredesameslivres 28 décembre 2023
Les Hommes ont peur de la lumière - Douglas Kennedy
Brendan, la cinquantaine, est chauffeur Uber à Los Angeles. Dans son taxi, il voit défiler toutes sortes de personnes, des bavards, des taiseux, des méprisants, des pressés. Un jour qu’il dépose une femme sur son lieu de destination, il va être le témoin d’un attentat. Embarqué malgré lui dans une situation qui le dépasse, les heures qui vont suivre seront particulièrement intenses et éprouvantes.
Dans ce roman, Douglas Kennedy nous ouvre les portes d’une autre Amérique et nous plonge dans l’envers du décor. Un pays où les plus faibles sont exploités, où les mentalités rétrogrades occupent le devant de la scène, où les personnalités les plus noires sont portées aux nues, et où l’argent mène la danse.
Pourtant il existe encore des personnes qui luttent pour leurs droits, pour leurs opinions et pour un monde plus juste. C’est le cas de la fille de Brendan, Klara, assistance sociale qui apporte son aide aux femmes battues. Ou encore d’Elise, cette ancienne professeure d’université qui accompagne les femmes souhaitant interrompre leur grossesse. Deux rôles, deux positions délicates qui, face à la recrudescence de violence, mettent chaque jour un peu plus leur vie en danger. Si leur démarche est pacifique et bienveillante, elle se heurte parfois à une haine brutale, viscérale et meurtrière. C’est ainsi qu’Elise va entrer dans la vie de Brendan. Cette passagère exigeante va se retrouver prise dans l’attentat d’un centre d’avortement, organisé par des militants "pro-vie".
Profondément secoué par cette attaque qui a coûté la vie à un homme, Brendan va sortir de sa léthargie routinière et s’impliquer, un peu malgré lui, dans une lutte frontale de grande ampleur.
Un trio de personnages intéressants, comme je les aime, bien qu’ils ne soient pas d’une remarquable complexité.
Si ce roman aborde des thématiques sociétales importantes, il n’en reste pas moins un thriller captivant. J’ai immédiatement été emportée par cette histoire au rythme effréné, qui a su me tenir en haleine de bout en bout.
Chronique détaillée sur le blog.
Caroline – Le murmure des âmes livres
stokely 14 août 2023
Marathon du polar 2023, équipe THRITHON
Les Hommes ont peur de la lumière - Douglas Kennedy
Nous suivons dans ce récit un chauffeur d’Uber qui va se trouver malgré lui dans une sombre affaire de clinique ou les avortements sont pratiqués .
Au début du livre nous le suivons dans son métier qu’il n’a pas vraiment choisi et qu’il ne lui plait pas, il nous raconte le système de notation, les heures pratiquées , les pauses autorisées , la recherche de la meilleure course
Son destin va basculer lorsque pour l’une de ses courses il va emmener une jeune femme a une clinique, quelques secondes plus tard, celle-ci explose.
Notre chauffeur va tout d’abord être suspect car se trouvant sur les lieux apres cette explosion mais rapidement il va être innocenté par sa passagère.
Une amitié va découler de cette mesaventure et celui-ci va par la suite l’accompagner durant ses trajets en clinique pour que des jeunes femmes américaines qui souhaitent avorter puisse le faire
Nous allons eglament petit a petit connaitre de plus en plus la vie de ce chauffeur de taxi et de cette passagère et leur rapport avec ce thème de l’avortement.
Un récit qui se lit rapidement et qui permet de voir certains aspects de l’Amerique
Bill 30 septembre 2022
Les Hommes ont peur de la lumière - Douglas Kennedy
Annoncé comme le retour de Douglas Kennedy au roman noir, il était logique que je sollicite ce roman auprès de NetGalley, pour le découvrir dès sa sortie. J’ai, en effet, beaucoup apprécié les premiers romans de cet auteur : ’L’homme qui voulait vivre sa vient, ’Les désarrois de Ned Allen’ ou ’Cul de sac’.
’Les hommes ont peur de la lumiere’ est un roman dont le héros,Brendan, est chauffeur Uber, seul job qui a trouvé après son licenciement d’une entreprise de produits électriques ou il était vendeur depuis des décennies.
Il promène de riches clientes de boutiques en boutiques de Rodéo Drive, des touristes entre hôtels et aéroports, et un jour il rencontre Élise, professeur à la retraite.
Il l’a conduit dans un lieu banal, anonyme, dans un de ces centres commerciaux qui pullulent dans les banlieues américaines, et alors que Brendan quitté les lieux, un motard jette un cocktail Molotov sur ce qui est une centre d’avortement légal.
Brendan récupère Élise, doula auprès des jeunes femmes en détresse, la reconduit chez elle.
De cette rencontre s’ensuit un roman passionnant qui montre comment ce droit durement acquis n’est pas forcément garanti dans la durée.
Le personnage de Brendan, est extrêmement attachant et l’auteur le décrit écartelé entre les convictions rétrogrades de son épouse, son amitié grandissante pour Élise et le besoin de protéger sa fille.
Des personnages bien campés, un roman au rythme haletant, bref, un mon retour de Douglas Kennedy dans le roman noir.
reb_tasouleslivres 8 juillet 2022
Les Hommes ont peur de la lumière - Douglas Kennedy
Los Angeles, Californie. Dans cette ville accablée par la chaleur et les embouteillages, tout le monde doit se tenir à carreau, aucun droit à l’erreur dès qu’on fume en dehors des zones, qu’on ne stationne pas au bon endroit… Les policiers sont sur les dents, sous tension, tout comme le lecteur quand notre héros Brendan fait un pas de travers. L’homme est conducteur pour Uber, faute de mieux après son licenciement à un âge avancé, il nous dépeint les conditions de travail déplorables et tous les sacrifices consentis pour un salaire de misère. Malgré lui il se retrouve embarqué dans l’univers des cliniques pratiquant l’IVG, tant bien que mal car entravées dans leurs actions par les militants pro-vie aux manières très discutables, voire violentes.
Comme souvent chez Douglas Kennedy, ses héros n’ont pas des vies faciles, faites de regrets et d’occasions manquées. Fidèle à lui-même, l’auteur américain est encore une fois très acerbe envers la politique de son pays et sa société. Le récit est un coup de pied dans la fourmilière et aborde un thème hautement polémique et tristement actuel. Il nous livre une plongée dans la société américaine divisée entre un puritanisme extrême et la liberté offerte à chaque femme à disposer de son corps (droit remis sérieusement en question depuis quelques jours avec l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade).
L’auteur expose habillement les points de vue de chaque clan, sans compromis, ainsi que les luttes de pouvoir que cela représente, en plus des dégâts provoqués dans les familles. Certains passages sont édifiants, voire glaçants, mais sûrement très représentatifs de la situation vécue au cœur de la première puissance mondiale…
Je suis loin d’avoir lu toute l’œuvre de Douglas Kennedy mais j’aime énormément ses univers et la manière dont il aborde des sujets sensibles et sa vision de l’Amérique d’aujourd’hui, en plus de rajouter une touche de suspense qui rend la lecture très prenante.
En résumé, un roman coup de poing, addictif et au cœur de l’actualité !
https://tasouleslivres.com/les-hommes-ont-peur-de-la-lumiere-douglas-kennedy/
Aude Lagandré 16 mai 2022
Les Hommes ont peur de la lumière - Douglas Kennedy
Après avoir été licencié du jour au lendemain, Brendan, la cinquantaine se retrouve sans emploi. Pour parer au plus pressé et gagner de l’argent rapidement, il décide de travailler pour Uber. Au volant de sa voiture, les clients se succèdent, certains plus odieux que d’autres, dans ce Los Angeles labyrinthique où la richesse la plus insolente côtoie la misère la plus désastreuse. Lorsqu’il prend Élise au hasard d’une course, rien ne lui permet d’anticiper le cataclysme sur le point de bouleverser son existence. Et pourtant… les évènements qu’il va vivre vont obliger cet homme durement touché par la crise, marié et père d’une fille, à reconsidérer ses priorités et à s’interroger sur des questions essentielles.
Grandeur et décadence du pays le plus riche du monde : l’Amérique. Profondément divisés depuis Trump qui a encore exacerbé cette scission après son accession au trône, les États-Unis deviennent désormais l’exemple à ne pas suivre. Après l’image d’Épinal du rêve américain, Douglas Kennedy met en lumière l’autre face de cette Amérique, celle des galères financières, de la perte de son emploi sans préavis et sans assurance chômage ni assurance santé, des petits boulots nécessaires pour subsister et dévoile le système d’exploitation d’UBER. Pour bien connaître les États-Unis après y avoir vécu 6 ans, dont 4 en Californie, je voudrais attirer votre attention sur un point : tout ce que raconte Douglas Kennedy dans « Les hommes ont peur de la lumière » est vrai. Tout ce qui concerne la vie à Los Angeles, le coût de la vie, les « habitudes » des plus riches, l’esclavagisme moderne est vrai.
Hasard de la programmation, le roman paraît à un moment clé de l’histoire du pays : la remise en question du droit des femmes à l’avortement. Le parti républicain a compris que pour regagner la Maison-Blanche, il va devoir rallier les fondamentalistes religieux à sa cause. Le portait que Douglas Kennedy fait de ces talibans de la pensée, par l’intermédiaire de son personnage de prêtre, Todor, démontre formidablement bien à quel point les suprématistes hommes blancs cherchent à reconquérir le pouvoir, contre la communauté noire évidemment, mais également contre les femmes. Vingt-six états sont en passe d’interdire l’avortement et de renvoyer des milliers de femmes à la condition de poules pondeuses qui n’ont plus aucun droit à disposer de leurs corps. Grossesses non désirées, viols, incestes, peu importe le motif, la réponse au droit à l’avortement reste identique : NON. Même la contraception deviendra illégale dans certains états comme la Louisiane.
Douglas Kennedy décortique le discours puritain, met en lumière ce sursaut chrétien face à un pseudo « relâchement moral » pour démontrer à quel point le dialogue entre deux camps devient tout simplement impossible. L’époque est à la guerre civile des idées face à une diminution drastique de l’éducation, et une augmentation de l’ignorance alimentée par les fake news. Ceux, comme Brendan, notre chauffeur UBER qui pourraient encore alimenter le débat sont trop occupés à survivre au quotidien dans une ville tentaculaire où l’argent fait loi. L’auteur a eu la bonne idée, parce qu’elle est réelle, de lui adjoindre une épouse militante, puritaine, et activiste afin de bien montrer que le fondamentalisme n’est pas seulement une affaire d’hommes, mais que les femmes aussi, par leurs histoires personnelles ou par conviction sont de bonnes armes pour convaincre et enrôler.
Si « Les hommes ont peur de la lumière » est d’abord un thriller haletant, doté d’une vraie intrigue et de jolis rebondissements, il est surtout une photographie très intéressante de l’Amérique d’aujourd’hui : précarité, fractures sociales, ubérisation de la société, lutte des classes, mais aussi remise en cause des droits fondamentaux des femmes à disposer de leurs corps. En 1985, Margaret Atwood imaginait une société dans laquelle certaines femmes seraient cantonnées dans un rôle de reproduction pour pallier une natalité en forte baisse. Il s’agissait alors d’une dystopie. Force est de constater que cette vision pessimiste d’un futur terrifiant se rapproche de plus en plus de notre présent. Douglas Kennedy fait montre de grandes qualités d’observation, mais surtout d’une capacité redoutable à détricoter un schéma de pensée nauséabond et rétrograde. « Les hommes ont peur de la lumière » reflète avec force propos l’ensemble de mes inquiétudes concernant le sort qui va être réservé aux femmes dans les années à venir. Lisez-le !