- Auteur : Florence Herrlemann
- Editeur : Antigone14 Editions
- Date de sortie : 2 avril 2016
- EAN : 978-2372330343
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Résumé :
La nuit est tombée sur la grande et mystérieuse maison. Au fond du parc, la lourde grille reste obstinément fermée sur l’autre monde. De la salle à manger montent des voix. Avec son fidèle Léo, Isabelle se prépare à descendre dîner. Tout semble normal. Normal ? Pas si sûr... Très vite, le doute s’installe : qui sont-ils, cette Mère qui terrorise Isabelle et règne sans partage sur ce monde comme replié sur lui-même ? ce Léo, qui jamais ne parle, ni ne répond ? ces visiteurs, dont Isabelle semble tant redouter la présence ? Et pourquoi ces barreaux, aux fenêtres de sa chambre ? Qui donc est Isabelle ? Dans cette fresque allégorique de l’écrasement et de la toute-puissance matricielle, Isabelle raconte, se raconte : les mots sont sa nomination du monde, sa revanche, sa seule et dérisoire forteresse... Des mots qu’elle lance comme un S.O.S., des mots que l’on reçoit comme une pierre dissimulée dans une boule de neige... Le Festin du Lézard : un texte lumineux comme un ciel d’orage, onirique et poignant.
Les lectures de Maryline 17 juillet 2019
Le festin du lézard - Florence Herrlemann
Je voyais passer des avis de lecture sur ce livre sur les réseaux sociaux, j’avais noté ce titre dans ma liste d’achats mais je n’ai jamais sauté le pas. Et puis en rendant une petite visite à mon auteur préférée Catherine Rolland au salon du livre de Mornant, j’ai rencontré Florence Herrlemann avec qui j’ai passé un très bon moment. C’est une auteur très sympathique, très abordable et vraiment drôle. J’en ai donc profité pour me procurer son livre.
Ce n’est pas facile de faire une chronique d’un auteur qu’on a rencontré. Mais je dois me lancer tout de même.
J’ai eu très très peur au début, parce que je me sentais perdue dans une histoire dont je ne comprenais pas le but. Et puis petit à petit, j’ai été séduite par cette écriture si belle, si parfaite et si littéraire. Je le dis haut et fort, cette auteur a un vrai talent pour l’écriture, ses mots sont envoutants, sensibles et tellement beaux ! Le style est parfait, on sent qu’elle a choisi les bons mots, qu’elle a pris le temps de les poser, de les mettre en scène. Mais cette lecture ne sera pas appréciée de tous, j’en suis sûre, ne serait-ce que par son côté dérangeant et angoissant, cette atmosphère sombre et étouffante.
L’histoire de cette jeune femme est assez singulière. Isabelle se retrouve coincée chez elle, plutôt chez sa mère, qui l’enferme et lui interdit d’aller à l’extérieur (d’ailleurs, on ne comprends pas pourquoi !). Pourtant, elle n’est plus une enfant. Alors elle passe ses journées à parler (ou à écrire, je ne sais pas trop si c’est un journal intime ou un monologue), à raconter ce qu’elle vit depuis toutes ces années auprès de cette mère si terrifiante qu’elle en est devenue un réel monstre pour le lecteur. Cette relation mère/fille est assez spéciale, je me suis trouvée un peu déroutée, un peu mal à l’aise parfois. On se retrouve dans un huit clos et l’ambiance est parfois pesante.
J’ai eu l’impression d’assister à une pièce de théâtre avec un seul personnage principal qui fait un monologue tout au long du récit. Elle parle à Léo, un ami imaginaire, une carnet secret, une ombre... on ne sait pas trop. Isabelle est-elle complètement folle ? Je ne savais pas quoi penser d’elle mais j’ai trouvé son histoire magnifique de réalisme. Le second personnage est donc sa mère, ce monstre, mais elle n’intervient jamais, elle est juste là sous nos yeux, dans les paroles de sa fille. Et puis quelques personnages secondaires viennent faire vivre cette scène, comme un père, un frère, une amie, un médecin... mais on ne sait pas si ils sont vraiment présents ou bien juste dans la tête d’Isabelle.
Bref, c’est un roman noir assez particulier, qui ne plaira pas à tout le monde mais qui mérite qu’on s’y arrête dessus, qu’on prenne le temps de le découvrir. Ce serait dommage de passer à côté d’un si beau roman ! Quelle prose !