- Auteur : Bénédicte Rousset
- Editeur : Editions de l’Elan
- Date de sortie : 25 avril 2018
- EAN : 978-2911137600
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Résumé :
Aaron pense être " l’élu " et recherche son alter ego. Anna et Alphie sont liées au serment de ne communiquer entre elles que d’une façon épistolaire. Entre Vaucluse et région lyonnaise, nous retrouvons le commissaire Berthier face à un dangereux prédateur. Les coupables potentiels sont nombreux et l’évidence pas toujours bonne conseillère.
Ophé Lit 7 septembre 2018
Le Lis des Teinturiers- Bénédicte Rousset
Je découvre la plume délicate de Bénédicte Rousset avec son deuxième roman.
« Le Lis des Teinturiers » est un roman policier à la construction originale, alternant récit et relation épistolaire entre deux adolescentes. Une organisation peu commune du roman qui apporte du rythme dans le déroulé de l’intrigue.
Bénédicte nous transporte avec elle, dans un style soutenu et très soigné, poétique, sans qu’il ne soit pour autant pompeux. Elle intègre à son histoire de nombreuses références littéraires :
"Le roman d’Octave Mirebau, Le Jardin des supplices, c’est ma Bible. Par toutes ses composantes d’horreur, de décadence et de perversité raffinée. C’est Beaudelaire et Sade mêlés. Le supplice est un art, la mort, c’est la vie. La pourriture obéit à des lois naturelles, ce livre me le rappelle et cela me plaît."
Mais aussi des références culturelles :
« Si Pygmalion et Galatée se trouvaient là, dans cette pièce, je serais le piédestal. Rien de plus. Un support isolé qui sert quand même aux autres. »
Le tout saupoudré de petites touches d’humour :
« Pourtant, sans le vouloir, il fredonna ce qu’il avait retenu :
Là bas, au commissariat, on sait tout le prix de la beuh.
Là-bas, au commissariat, on n’accepte pas chèque et carte bleue »
(Maintenant chantez ce passage sur l’air des Lacs du Connemara… j’ai adoré…)
« Le Lis des teinturiers » c’est une intrigue en Y inversé. Deux histoires parallèles qui finissent par se rejoindre.
il y a d’une part Aaron, l’élu, comme il se plaît à se définir ; et d’autre part Anna et Alphie. Un couple d’amies d’enfance séparées géographiquement par le choix de leurs parents, et qui ont décidé de ne communiquer que par lettres.
Aaron marque par son égocentrisme et son sentiment de toute-puissance, les deux amies, quant à elles, s’opposent comme le blanc et le noir de l’échiquier.
L’une est douce, foncièrement gentille, équilibrée ; la seconde est complexe, en colère et en proie à ses démons.
Si le dénouement arrive un peu trop rapidement à mon goût (j’aurais aimé quelques pages de plus de développement), ce petit bémol est contrebalancé par un final émouvant.
J’ai dévoré « Le Lis des Teinturiers » comme on dévore une pâtisserie qui nous faisait envie en vitrine. Un peu trop vite parce que trop gourmande et avec un goût d’addiction. Mais il me reste la délicate saveur de ce roman policier dont j’ai particulièrement apprécié la qualité d’écriture, et que je vous conseille de découvrir à votre tour.