- Réalisateur : Saeed Roustayi
- Acteurs : Payman Maadi, Navid Mohammadzadeh, Houman Kiai
- Distributeur : Wild Bunch Distribution
- Genre : Drame, Policier, Action
- Date de sortie : 28 juillet 2021
- Durée : 2h14min
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Résumé :
En Iran, la sanction pour possession de drogue est la même que l’on ait 30 g ou 50 kg sur soi : la peine de mort. Dans ces conditions, les narcotrafiquants n’ont aucun scrupule à jouer gros et la vente de crack a explosé. Bilan : 6,5 millions de personnes ont plongé. Au terme d’une traque de plusieurs années, Samad, flic obstiné aux méthodes expéditives, met enfin la main sur le parrain de la drogue Nasser K. Alors qu’il pensait l’affaire classée, la confrontation avec le cerveau du réseau va prendre une toute autre tournure...
Film le plus rentable du cinéma iranien, hors comédies, La Loi de Téhéran gagne sur tous les tableaux : il est à la fois un thriller réaliste qui documente une situation socio-économique implacable, mais aussi un choc visuel, nourri par des images saisissantes. Ainsi, on n’oubliera pas de sitôt ces fumeurs de cracks disséminés dans des canalisations de béton, symboles d’une population rongée par la pauvreté. On se rappellera aussi la pendaison des trafiquants de drogue, conséquence tragique d’un fléau qui concerne 6,5 millions d’Iraniens.
Beaucoup d’exclus se retrouvent dans les prisons et le long métrage est là pour documenter l’existence de ces corps multiples, liés à un même destin, dans un chaos qu’incarne la capitale perse, saisie comme un lieu étouffant, où une multitude de gens angoissés semblent à l’étroit dans les rues, où la circulation est rendue périlleuse à cause des embouteillages. La sensation de claustrophobie qu’éprouve le spectateur dit la situation d’un pays littéralement étranglé : la misère a fait exploser la consommation de substances illicites tout comme elle a engendré la corruption chez les policiers, prêts eux-mêmes à toutes les vilénies afin d’améliorer leur situation personnelle. Et la justice n’est pas non plus épargnée.
Le long métrage se concentre particulièrement sur l’affrontement entre Naser Khakzad, un baron du trafic, à Téhéran, et Samad Majidi, responsable de la brigade des stupéfiants, un flic aux méthodes radicales, particulièrement déterminé à démanteler toute la filière du grossiste et vendeur de crack, quitte à exercer une pression psychologique intense pendant les interrogatoires. La première partie de l’histoire, marquée par une série de séquences sous haute tension, dignes des plus grands polars américains, laisse ensuite place à une bifurcation étonnante, resserrant le propos sur le caïd de la drogue et sa famille.
En dépit d’une certaine lourdeur scénaristique, avec une multiplication d’enjeux et de strates narratives, sur le modèle d’une série, La Loi de Téhéran tient toutes ses promesses et l’on comprend l’enthousiasme qu’il a suscité depuis sa sortie .