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L’interrogatoire de Laurent Rivière

Laurent Rivière vient de mettre pour la cinquième fois en scène son personnage de Franck Bostik dans le roman "C’est ton nom" aux éditions du Toucan. Pour Bepolar, il revient sur cette histoire dans lequel son personnage principal connaît un tournant, le tout dans les splendides décors du Morvan...

Bepolar : C’est ton nom est une nouvelle aventure du policier Franck Bostik qui apprend qu’il a un fils, désormais adolescent. Quel place à ce personnage pour vous ? Quels liens avez-vous avec lui ?
Laurent Rivière : Tout d’abord, merci à Bepolar et à vous de vous intéresser à mon travail. Pour revenir à votre question, Bostik est le flic enquêteur qui apparaît dans mes 5 polars, et je m’appuie vraiment sur lui, sur sa sensibilité, son tempérament pour écrire ces histoires. Les livres sont écrits à la première personne, "Je", donc les lecteurs découvrent ses intrigues, les paysages, les personnages secondaires à travers le regard de Bostik. Comme beaucoup d’auteur(e)s, je mets un peu de moi dans le personnage, mais ce n’est pas mon objectif principal. Ce genre de personnages récurrent existent aussi à travers chaque lecteur qui l’imagine à sa manière.

Bepolar : Et est-ce que sa vie privée a autant d’importance que sa vie professionnelle ?
Laurent Rivière : Oui, la vie personnelle du personnage domine sa vie professionnelle qui est déjà très accidentée dans le cas de Bostik, puisqu’il n’appartient plus à la police après Dans les Bras Morts.. Je crois que la plupart des lecteurs de romans noir ont un goût modéré pour l’aspect technique des enquêtes, en zone police ou gendarmerie. Ils s’intéressent surtout à la vie privée des personnages à laquelle ils peuvent s’identifier facilement.

Bepolar : Au début du roman, on découvre donc avec lui qu’il a un fils qui a aujourd’hui douze ans. Comment est née l’idée de cette nouvelle histoire ?
Laurent Rivière : Etant père de 2 enfants, je sais ce que représente l’arrivée d’un enfant dans la vie d’une femme ou d’un homme. Cela bouleverse beaucoup de choses, en particulier notre regard sur l’existence, sur notre travail. Cela me semblait intéressant de mettre un enfant sur le parcours de Bostik pour voir ses réactions. Cela enrichi l’histoire qui prend une nouvelle perspective surtout si l’on envisage des suites à ce polar.

Bepolar : Il se rend dans le Morvan où il devra mener une nouvelle enquête. Pourquoi le Morvan ? Quelle place ont les lieux dans votre travail d’auteur ?
Laurent Rivière : Le Morvan est un massif de basses montagnes à 50 km de chez moi, avec un paysage presque entièrement constitué de forêts, de lacs, un climat particulier.. et pas de réseau téléphonique. Dans l’écriture de polars, on essaie souvent d’aller aux choses essentielles, et c’est une idée qui colle aussi au Morvan ; là-bas, il faut penser aux choses essentielles, trouver une épicerie pour se nourrir, s’abriter du froid avant la nuit, ne pas tomber en panne de voiture en pleine forêt parce qu’il sera impossible d’appeler quelqu’un et qu’on risque de ne pas croiser une voiture avant plusieurs heures. Ce lieu est vraiment adapté au roman noir. Il est facile d’y imagine rune intrigue criminelle.

Bepolar : Il va avoir un mystère à résoudre autour d’ossements d’un enfant qui aurait eu douze ans au moment de son décès. Comment travaillez-vous pour emmêler les fils de l’enquête et ceux de la vie privée de Franck ?
Laurent Rivière : Je n’ai pas de règles pour la mise en place des histoires. Je suis en contact avec des gendarmes et des policiers expérimentés qui m’aident à avancer dans l’enquête que j’ai en tête, et je laisse Bostik naviguer autour de tout ça. Mon seul objectif est d’écrire des livres assez nerveux qui se déroulent sur quelques jours seulement.

Bepolar : Cela fait plusieurs romans que vous mettez en scène les histoires de Franck Bostik. Les lecteurs se le sont un peu appropriés. Comment vivez vous les regards que les lecteurs et lectrices portent sur lui ? est-ce que vous avez l’impression de le partager avec eux ce personnage ?
Laurent Rivière : La place des lecteurs est importante parce que j’ai une base de lecteurs plutôt fidèles avec lesquels je discute régulièrement de Bostik au cours de l’année. C’est touchant de se rendre compte que des lecteurs sont curieux de connaître la suite des aventures d’un personnage que l’on a créé. Le retour de lecture de ces lecteurs m’intéresse. Ca me permet d’avoir un peu de distance avec ce que j’écris.

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