- Auteur : Gilles Caillot
- Genre : Thriller
- Editeur : Editions Toucan
- Date de sortie : 11 janvier 2012
- EAN : 9782810004669
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Résumé :
Pour le Capitaine de police Sylvie Branetti, la vie s’est arrêtée il y a quinze ans, lorsque le tueur qu’elle poursuivait a enlevé sa fille Lila avant de disparaître. Après un passage obligé en hôpital psychiatrique et des séances régulières de psychothérapie et d’hypnose, elle se raccroche à un seul objectif : savoir ce qui est arrivé à Lila. La découverte d’un cadavre mutilé, arborant la même signature que celle du monstre qu’elle a croisé par le passé, la propulse à nouveau dans l’horreur. Mais elle a cette fois une espérance : connaître enfin la vérité. Accompagnée de Paul Bénito, son ancien amant, elle suivra avec acharnement les traces laissées par le bourreau. Une enquête aux confins de la réalité, un parcours peuplé de rêves étranges qui la submergent de plus en plus fréquemment. Et si tout n’était qu’apparence…Bienvenue dans le chaos.
universpolars 13 décembre 2024
L’apparence de la chair - Gilles Caillot
Le bouquin s’ouvre sur une préface, un éloge pondu par Franck Thilliez. Cela donne un certain crédit sur la qualité de ce récit ! Néanmoins... Soyons clairs, nous avons toutes et tous nos propres goûts face à un thriller ! Je vais donc faire abstraction de ce discours, évidemment, par souci de neutralité. Eh oui, Thilliez est mon auteur de prédilection...
Bref. Verdict ? Et bien je cautionne les propos tenus par Thilliez dans cette préface. Gilles Caillot réussit à marquer un premier bon point extrêmement important pour moi, voire crucial : les personnages. Je m’y suis vite imprégné. S’identifier aux protagonistes d’une histoire est un élément important pour un thriller et c’est ce qui s’est passé pour moi. La narration est intéressante, l’histoire nous est principalement livrée par la voix de la principale intéressée.
Les chapitres sont relativement courts et défilent à une très bonne cadence. Le rythme est soutenu, encore un bon point. Le récit est très linéaire, fondu, c’est agréable à lire, à suivre, et ce n’est de loin pas négligeable !
Et puis ce doute. Lors du développement de l’histoire, nous commençons à douter sur l’intégrité de certains personnages, sur la véracité de certains faits. Entre probable folie ou éventuelle réalité, l’auteur nous laissera un peu patauger dans le cirage. Plus on avance, plus on doute. J’ai établi à plusieurs reprises mes propres vérités durant la lecture, mais l’auteur me les a balayées les unes après les autres.
Je reviendrai plus tard sur d’autres éléments mais, d’abord, deux ou trois mots sur cette histoire.
Le capitaine Sylvie Branetti, - notre narratrice -, est flic à Lyon. Enfin, elle était flic de terrain avant de finir "au placard". Dépression. Cette femme en détresse permanente, munie paradoxalement d’un courage et d’une force impressionnants, se bat depuis 15 ans pour tenter de retrouver sa fille qui a été enlevée.
Cette femme pense pouvoir découvrir des informations cruciales au fin fond de sa mémoire. Depuis 15 ans, elle cherche à faire connecter les synapses les plus enfouis de son cerveau qui lui permettraient d’obtenir des informations sur cet événement. Elle est effectivement sensée se rappeler de certains faits. Pourquoi ?
Sa petite fille s’est fait enlever lors d’une enquête sur un tueur en série, surnommé "le Tanneur". Sylvie était sur l’affaire, sur ses traces, quand l’adversaire a pris sa fille. Depuis, dégringolade, dépression et descente aux enfers. Un enfer qui déploie toute sa hargne, chaque jour, à chaque instant.
Nous, lecteurs, saurons rapidement où se trouve la fille de la capitaine de police. D’ailleurs, je m’en doutais depuis un petit moment.
C’est sur une mort violente que nous allons rencontrer le capitaine Paul Benito, 50 ans, flic à Lyon. Le titre de ce thriller prend ici tout son sens. De la chair à vif, de la peau recousue sur un corps écorché, mais pas sur celui d’origine : bref, un truc assez particulier ! Deux éléments importants vont ressortir de cette scène de crime : d’une part, elle sera formellement attribuée au "Tanneur", qui œuvrait il y a 15 ans et, d’autre part, ce monstre ne semble pas du tout avoir oublié le capitaine Sylvie Branetti.
Anéantie par ces nouveaux éléments, puis rapidement nourrie d’une vengeance viscérale, la flic va être remise sur l’enquête aux côtés de son ex-amant Paul Benito. Étant impliquée et désignée personnellement par le détraqué, elle va en profiter pour lâcher toute sa détresse et partir à la recherche de sa fille, du moins à la recherche d’une explication.
Le duo Benito - Branetti va donc remonter dans le passé, ou plutôt redescendre dans la noirceur d’un être malin, précis, fou et déterminé. Sa détermination, d’ailleurs, va donner de grandes sueurs froides, particulièrement au capitaine Sylvie Branetti. Leur adversaire va rapidement leur prouver qu’il mène le jeu de A à Z.
Au début, j’ai fait référence aux personnages qui sont vraiment un atout dans ce roman. Celui de Sylvie Branetti est très révélateur. C’est une femme au comportement complexe, pas toujours approprié, un être en plein déni, aux abois, qui va mal, qui par définition ne semble plus avoir de choix dans sa vie. Une idée fixe, retrouver sa fille à tout prix. J’aime beaucoup ce personnage qui n’est pas raisonnable - quoi que !! -, qui navigue à vue mais qui est une vraie battante.
Son combat va virer à l’obsession et nous allons vite remarquer qu’il y a un gros bug la concernant. Cependant, difficile de dire ce qu’il en est vraiment. Entre rêves et réalité, folie ou même manipulations, nous allons être assez largués. L’auteur joue beaucoup là-dessus et l’attrait du roman prend un sens certain à ce niveau-là !
Le dénouement est un gros bluff. Je ne peux malheureusement pas vous en parler !
Bonne lecture.