- Auteurs : Fabien Nury, Chris Kyle
- Dessinateur : Brüno
- Editeur : Dargaud
- Date de sortie : 29 mai 2020
- EAN : 9782205084672
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Résumé :
Chris Kyle est un héros. Ancien sniper chez les Navy Seals durant la deuxième guerre d’Irak, il a tué plus de 160 « cibles ». Au faîte de sa gloire (Clint Eastwood a même acheté les droits de son autobiographie, bestseller aux États-Unis, pour en faire un film – ce sera "American Sniper"), Chris Kyle dédie sa vie à aider ses anciens camarades de combats marqués aussi bien physiquement que mentalement par la guerre. Eddie Ray Routh est l’un d’entre eux.
Le 2 février 2013, l’inconnu EDDIE RAY ROUTH abat la Légende Chris Kyle. Ce livre raconte le crime – et ses conséquences.
Canistrellu 22 juin 2020
L’Homme qui tua Chris Kyle - Tome 0 - Fabien Nury - Brüno
Un récit glaçant, impressionnant de maîtrise.
Le roman graphique emprunte au genre documentaire, et livre une enquête approfondie. Si les deux auteurs reviennent sur les causes potentielles du meurtre de Chris Kyle, ils tracent le portrait d’ États-Unis accros aux armes - L’"american sniper" propose même la manipulation de kalachnikovs et autres fusils d’assaut pour soigner les soldats souffrant de troubles post-traumatiques. Plus qu’une addiction, les armes à feu font partie du mode de vie, et donc jamais remises en cause, ne serait-ce même que questionnées. La bd est d’ailleurs jalonnée de citations extraites de la filmographie de Clint Eastwood, qui banalisent la violence, justice expéditive et loi du talion - sans second degré salvateur.
De plus, la médiatisation - notamment par le canal des chaînes de TV conservatrices - assoit et renforce ce système de valeurs, sans échappatoire, où se complètent réussite individuelle, vengeance comme justice, et argent roi. Une société sans recul - les jurés du procès peuvent regarder le film de Clint Eastwood sans que l’on craigne son influence sur leur jugement - ni pardon. Une société qui ne soigne pas, et qui exclut les malades et les faibles.
Le récit est magnifiquement construit par Fabien Nury, et la stylisation graphique de Brüno offre une froideur, un détachement qui conduisent à un traitement presque abstrait - ce qui confère davantage de force à cette enquête terrifiante.