- Auteur : Katrine Engberg
- Editeur : Fleuve éditions
Avec l’Enfant Etoile, Katrine Engberg nous entraine à Copenhague. Son duo de policiers, Jeppe Korner et Annette Werner, doit résoudre un meurtre terrifiant. Et parmi les mystères de cette affaire, il y a cette voisine de la victime qui écrit un roman qui décrit exactement le même crime. Coïncidence ? Pour Bepolar, Katrine Engberg a accepté de répondre à nos questions...
Bepolar : Pour commencer, nous vous découvrons en France. Pourriez-vous vous présenter s’il vous plait ?
Katrine Engberg : Mon nom est Katrine Engberg est je suis l’autrice du roman policier L’Enfant Étoile, qui est le premier titre de ma série Copenhague. Je suis née et j’ai grandi dans cette ville, et j’y vis encore aujourd’hui avec mon mari, qui est restaurateur, avec notre fils de onze ans et un chiot âgé de dix semaines nommé Ozzy.
Bepolar : Qu’est-ce qui vous a inspiré L’Enfant Étoile ? Comment est née l’idée de ce roman ?
Katrine Engberg : Il y a quelques années, je me promenais dans la rue avec ma famille quand je suis tombée sur une plaque accrochée à la porte d’une maison. Il était écrit "Famille Laurenti" et d’un seul coup une femme s’est installée dans ma tête. Je savais tout d’elle : qu’elle était professeur de littérature à la retraite, qu’elle était petite, qu’elle avait les cheveux courts teints en rouge, qu’elle aimait l’opéra et le vin rouge (et même un peu trop). Je connaissais son nom : Esther de Laurenti. Sans avoir de plan, j’ai commencé à écrire l’histoire de ce personnage qui brusquement s’était mis à vivre dans mon imagination. Et ces mots sont devenus L’Enfant Etoile.
Bepolar : Ce roman est très riche, avec de nombreuses idées et du suspens. Comment avez-vous travaillé ? A-t-il été long à écrire ? Était-ce difficile ?
Katrine Engberg : Je l’ai écrit intuitivement sur quelques années entre deux emplois au théâtre, juste en suivant mon feeling. C’était un processus joyeux mais qui a abouti à une première ébauche quelque peu désordonnée et qu’il m’a fallu retravailler plusieurs fois. Par la suite, j’ai appris à être un peu plus structurée tout en protégeant mon approche instinctive de l’écriture. L’histoire doit évoluer en partie de manière inattendue pour moi et pour les lecteurs.
Bepolar : Vous avez travaillé dans les domaines de la danse et du théâtre. Est-ce que cela vous a aidé en tant qu’autrice ?
Katrine Engberg : J’ai toujours raconté des histoires pour gagner ma vie. Avant c’était avec des acteurs et des danseurs sur scène, maintenant c’est avec des personnages de fiction dans des pages. Pour moi, le processus est le même. En outre, le langage est comme la musique. Votre tête ne sait pas vraiment pourquoi une phrase sonne juste, mais vous le ressentez avec votre corps.
Bepolar : Comment pourriez-vous nous présenter votre couple d’enquêteurs : Jeppe Korner, le divorcé, et Annette Werner, la pétillante ?
Katrine Engberg : Jeppe est un anti-héros, un homme sensible dans une profession difficile. A plein d’égards, c’est une version masculine de moi-même, un artiste, un intuitif, quelqu’un d’un peu névrosé... Anette est elle d’une certaine façon une femme comme j’aimerais parfois l’être : robuste, simple et courageuse. Elle ne se pose pas beaucoup de questions existentielles et ne passe pas son temps à douter d’elle-même. Elle se contente de vivre.
Bepolar : Et Esther, qui écrit dans le livre l’histoire d’un meurtre qui ressemble étrangement à celui qui a lieu ?
Katrine Engberg : Esther est une intellectuelle vibrante et colorée, qui a parcouru le monde et a eu sa part de romance et d’aventure, mais qui est maintenant à la retraite et doit composer avec la vieillesse sans perdre sa joie de vivre. Elle commence alors à écrire un roman policier.
Bepolar : Est-ce qu’on peut dire que Copenhague est un aussi un personnage à part entière dans le roman ?
Katrine Engberg : Oui, c’est tout à fait exact. Copenhague est l’une des plus belle cité médiévale en Europe et dont de nombreuses rues racontent leurs histoires d’amours et de violences, de guerres et de mystères. En outre, Copenhague est entourée par la mer, ce qui la rend encore plus maussade. Nous avons aussi pour tradition de protéger notre culture, laissant de la place pour l’étrange et ce qui est moins ordinaire. Au début de l’écriture du livre, je commençais toujours par marcher dans ma ville pour trouver l’inspiration.
Bepolar : Qu’est-ce que vous espérez que les lecteurs et lectrices retiendront de votre livre ?
Katrine Engberg : Eh bien, évidemment, mon principal espoir c’est qu’ils soient entrainés et ravis par l’histoire. Mais s’ils aiment aussi les personnages, se font une idée de Copenhague et peut-être même réfléchissent un peu au thème sous-jacent de la parentalité et des enfants, je ne peux pas demander plus.
Bepolar : Vous avez un grand succès au Danemark et de nombreuses traductions dans différents pays. Cela vous porte ou c’est une pression pour écrire ?
Katrine Engberg : Les deux ! Avoir un succès international en tant qu’autrice est un privilège qui ne peut pas être remis en question. Mais cela signifie aussi avoir beaucoup de retours sur votre livre depuis le monde entier tous les jours. Et si je laisse l’opinion de quelqu’un m’influencer, je n’écrirais plus jamais un seul autre mot. Je reste donc fidèle à ma voix intérieure et je ne prends conseil que des quelques personnes de confiance que j’ai autour de moi.
Bepolar : Sur quoi travaillez- vous désormais ?
Katrine Engberg : Je suis en train d’écrire une autre courte série de romans policiers à Copenhague. J’ai tendance à aimer les séries de seulement quelques livres. Les plus longues, avec dix-quinze volumes, ont souvent tendance à devenir un peu ennuyeuses. Donc cette nouvelle série sera une trilogie. Mais avant cela, les lecteurs français peuvent d’abord s’attendre à lire trois autres livres dans la série de Copenhague. J’espère que vous les apprécierez !
Photos © Les Kaner