- Auteur : Gilles Vidal
- Editeur : Éditions Zinedi
Interview de Gilles Vidal pour son nouveau roman Ciel de traîne paru aux Éditions Zinedi.
Bepolar : Ciel de traîne est votre dernier roman, de quoi cela parle-t-il ? Comment est née l’idée de son histoire ?
Gilles Vidal : Plusieurs personnages se disputent l’intrigue. Rouvier, un expert en meubles anciens, dont la compagne Josy vient de disparaître sans laisser de trace, le laissant désemparé. Il s’aperçoit à cette occasion qu’il ne sait rien d’elle. Kamensky, un flic traumatisé par son passé, qui doit résoudre le mystère d’un homme sans identité découvert égorgé à l’orée d’un bois, un os d’oiseau serré dans son poing. Appert, un scénariste, qui vient d’hériter avec réticence d’une maison où il a passé son enfance dans une famille d’accueil. Ce sont les personnages principaux. Il y en a des secondaires. Là-dessus, un correspondant anonyme à la voix désincarnée menace Rouvier, prétendant détenir Josy. Etc. Qui est cet homme, qui l’a tué et pourquoi ; où se trouve Josy, est-elle morte elle aussi ? Qu’ont tous ces faits en commun ? Bon, je ne vais pas spolier, disons qu’il y a beaucoup de culs-de-sac et d’entrelacs avant d’arriver au rebondissement final. Autrement, les idées me viennent au gré des notes que je prends quasi quotidiennement.
Bepolar : Si je ne me trompe pas, c’est la première apparition du lieutenant Kamensky dans l’un de vos romans. Est-ce un personnage qui deviendra récurrent dans le futur ?
Gilles Vidal : En tout cas pas pour l’instant puisqu’il n’apparaît pas dans le nouveau roman que je suis en train d’achever et dont la structure est différente. Pour le moment ça n’a jamais été mon truc, les personnages récurrents, je préfère rebâtir sur du neuf. Mais sait-on jamais ?
Bepolar : Véritable enquête en eaux troubles. Le lieutenant Kamensky n’est pas le seul à chercher des réponses et l’intrigue s’articule comme un puzzle. Vous dépeignez des personnages à la vie difficile, attirés inexorablement vers le fond, vers l’abîme. Est-ce un sujet qui vous tient à cœur ? Pourquoi ?
Gilles Vidal : En effet, dans mes romans, mes personnages sont rarement équilibrés, nageant dans l’harmonie ou la normalité la plus parfaite. Ils ont tous quelque chose de bancal en eux, une ou des fêlures venues du passé, des frustrations, des humiliations subies, des actes à se faire pardonner, un équilibre mental vacillant. Mais en fin de compte, c’est un peu ça la vie, non ? Qui peut se targuer n’avoir subi aucun trauma, même mineur, dans son enfance ou sa jeunesse ? Et puis c’est le propre du roman noir d’explorer les méandres les plus sombres de l’âme humaine.
Bepolar : Lorsque vous écrivez, vous avez toujours un plan ou laissez-vous votre plume vous guider ?
Gilles Vidal : Je démarre toujours avec un ou deux personnages, et les premiers chapitres se présentent souvent à la manière de nouvelles. Puis, au fur et à mesure, les scènes et les personnages évoluent, je reviens en arrière, rectifie. Je n’ai donc pas de véritable plan en amont. Le scénario se construit au fil de l’écriture. C’est agréable en fait de découvrir au fur et à mesure l’histoire que l’on est en train d’écrire, on arrive à se surprendre soi-même. Lorsque, arrivé tout près de l’issue, plusieurs chemins se présentent à moi pour arriver au dénouement, se pose une question excitante : lequel vais-je emprunter ?
BePolar : Quels sont vos projets actuels et futurs ?
Gilles Vidal : J’ai terminé le premier jet d’un nouveau roman et suis en train de le relire et de le retravailler avant de le proposer ensuite à mon éditrice. Pour la suite, après une parenthèse jamais bien longue, je partirai comme toujours sur un nouveau projet. Je n’en ai pour l’instant que de vagues contours en tête.
Bepolar : Quelles sont vos prochaines dates de dédicaces ? Où peut-on vous rencontrer ?
Gilles Vidal : Deux dédicaces étaient prévues en mai, dont une à la librairie la Terrasse de Gutenberg à Paris dans le XIIe (le 5), mais elles vont être reportées au mois de juin car suite à un vilain accident domestique je me retrouve coincé chez moi avec des béquilles pour un bon mois !