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Cartel 1011 : Les bâtisseurs - Mattias Köping

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Résumé :

La péninsule du Yucatán, entre le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes. Des sites d’une beauté renversante mais qui, depuis des siècles, se résignent à la violence. Le Yucatán est le fief du clan Hernandez, arrivé avec les premiers conquistadors et qui compte sur le pharaonique projet du Train Maya pour resserrer encore l’emprise qu’exerce son conglomérat, la toute-puissante Comex. C’est là aussi, entre Cancún et Tulum, qu’émerge un nouveau cartel, le 1011, capable du pire pour asseoir son hégémonie sur les trafics internationaux. Comme celui des capitaines d’industrie, l’appétit des criminels est sans limite. Tout s’achète et tout se vend : drogues, armes, matières premières, animaux, territoires, corps, âmes. Rares sont les téméraires qui osent leur résister. En Europe aussi, les victimes s’accumulent. Les forces de police sont sur les dents, confrontées à une sauvagerie inédite. Car nul ne bâtit de nouvel empire sans anéantir les précédents. Premier volet d’une partie d’échecs dévastatrice qui débute au Mexique pour se déployer dans le monde entier, Cartel 1011 : Les Bâtisseurs confirme le talent hors normes de Mattias Köping, devenu en deux livres cultes, Les Démoniaques et Le Manufacturier, une figure reconnue du roman noir français.

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Vos #AvisPolar

  • lecturesdudimanche 13 décembre 2024
    Cartel 1011 : Les bâtisseurs - Mattias Köping

    Voilà un moment que l’on attendait le retour de Mattias Köping. Ceux qui ont goûté à ses écrits en redemandent, moi la première. Et pourtant, entrer dans ces lignes, c’est la certitude d’étouffer, d’enrager, de s’indigner. Parce qu’une fois de plus, l’auteur va poser des mots, crus, sur des maux qui gangrènent notre société. Il faut savoir que ce roman sert de fondation à ce qui sera une trilogie. On est donc face à plus de 600 pages très denses de mise en place, qui vont aborder un sacré panel de criminalité ! Si l’on retrouve les « classiques » trafics de drogues, d’êtres humains, d’animaux, les clinquantes escroqueries en col blanc, l’exploitation de la misère, on aborde aussi des thèmes moins connus, comme l’extraction illégale du sable. Avant de lire ces lignes, j’ignorais totalement que l’on pouvait piller du sable marin, en faire la base d’un business aussi juteux qu’illégal, mais surtout aux conséquences catastrophiques ! Catastrophiques pour les populations, pour les écosystèmes, sans oublier que ce sable de contrebande peut poser de sérieux dangers pour la résistance et la durabilité des structures en béton auxquelles il sert !

    Large palette de crime, donc, que nous étale l’auteur, prenant naissance dans des endroits qui, sur carte postale, sont idylliques. Si l’intrigue s’enracine au Mexique, nous voyageons cependant beaucoup : en Colombie, au Maroc, mais aussi bien plus près, en Europe : Belgique, France, Hollande, Angleterre, Espagne, Italie… Nul n’est épargné par ce nouveau fléau, le Cartel 1011, venu tout droit de Cancún. Alors, ils ont le sens du spectacle, ceux-là ! Pour asseoir leur autorité, ils ont une manière bien à eux qui consiste à débusquer les éventuels opposants, à les découper en morceaux et à les réassembler en une sorte de puzzle 3D version Dali, puis à les annoter d’un tas de symboles qui plongent les policiers dans le désarroi le plus total, tout en n’oubliant pas de signer 1011 – diez once – mil once…

    C’est un parti pris de l’auteur que de balancer du lourd, du monstrueux, sans l’économie du moindre détail, le plus odieux soit-il. Violence gratuite ? Certainement pas ! L’auteur tire une sonnette d’alarme qui résonne tristement dans l’actualité puisque, alors que j’étais plongée dans Cartel 1011 en vacances en France, j’ai entendu dans les médias qu’avait eu lieu une fusillade à Poitiers, que le ministre de l’intérieur parlait de « mexicanisation du pays ». Et j’ai tressailli d’horreur. Oui, l’auteur tabasse, à coup de torture, de viols, de dépendance, il cogne fort et met K.O. Mais c’est pour mieux nous réveiller. Et ce qui est le plus brutal dans cette histoire, c’est que, quelle que soit la forme de violence dont on parle, le point commun, c’est l’argent… Au nom de quoi des yeux se ferment, des villages se déciment, des enfants sont exploités, des corps sont martyrisés, la terre est dévastée… Après ces lignes, ma foi toute relative en l’espèce humaine ne s’est pas améliorée… Je me sens impuissante, parce qu’il y a tellement de combats à mener ! Par où commencer ?

    Pour nous enfoncer plus profondément encore, l’auteur nous narre le calvaire de ces drogués à qui l’on fournit le produit le plus addictif possible, afin que le business soit le plus lucratif possible. On est tous bien conscients que la drogue, c’est mal, mais la déchéance qui en découle, décrite par l’auteur, fait office de sérieuse mise en garde !

    A contrario, ce livre est aussi un cri de désespoir, comme ceux menés par ces journalistes, ces militants, tous ces David contre des Goliath sans scrupules qui sont politiciens ou multinationales, flics corrompus ou organisations criminelles. Il faut être furieusement déterminé pour oser se dresser devant des ennemis aussi puissants, pour souvent un résultat tragique. Pourtant, il en existe encore, de ces héros qui sacrifient leur vie, au propre comme au figuré, pour une cause qu’ils croient juste. Et ces personnages, ainsi que ces quelques quidams qui, d’un acte fou, bravent le danger, apportent cette petite once d’humanité et d’espoir au récit.

    Qu’adviendra-t-il de ceux-là ? J’ai quand même de grosses craintes, mais une hâte évidente de les retrouver, même si, de l’aveu de l’auteur, aucune date n’est arrêtée pour la parution du second tome en cours d’écriture.

    J’ai éraflé mon cœur contre les mots rugueux de Mattias, et telle une accro au crystal meth, j’en redemande… Mon seul regret ? Que les monstres de cette fiction n’aient rien à envier à ceux qui se cachent dans notre réalité !

  • lecturesdudimanche 13 décembre 2024
    Cartel 1011 : Les bâtisseurs - Mattias Köping

    Voilà un moment que l’on attendait le retour de Mattias Köping. Ceux qui ont goûté à ses écrits en redemandent, moi la première. Et pourtant, entrer dans ces lignes, c’est la certitude d’étouffer, d’enrager, de s’indigner. Parce qu’une fois de plus, l’auteur va poser des mots, crus, sur des maux qui gangrènent notre société. Il faut savoir que ce roman sert de fondation à ce qui sera une trilogie. On est donc face à plus de 600 pages très denses de mise en place, qui vont aborder un sacré panel de criminalité ! Si l’on retrouve les « classiques » trafics de drogues, d’êtres humains, d’animaux, les clinquantes escroqueries en col blanc, l’exploitation de la misère, on aborde aussi des thèmes moins connus, comme l’extraction illégale du sable. Avant de lire ces lignes, j’ignorais totalement que l’on pouvait piller du sable marin, en faire la base d’un business aussi juteux qu’illégal, mais surtout aux conséquences catastrophiques ! Catastrophiques pour les populations, pour les écosystèmes, sans oublier que ce sable de contrebande peut poser de sérieux dangers pour la résistance et la durabilité des structures en béton auxquelles il sert !

    Large palette de crime, donc, que nous étale l’auteur, prenant naissance dans des endroits qui, sur carte postale, sont idylliques. Si l’intrigue s’enracine au Mexique, nous voyageons cependant beaucoup : en Colombie, au Maroc, mais aussi bien plus près, en Europe : Belgique, France, Hollande, Angleterre, Espagne, Italie… Nul n’est épargné par ce nouveau fléau, le Cartel 1011, venu tout droit de Cancún. Alors, ils ont le sens du spectacle, ceux-là ! Pour asseoir leur autorité, ils ont une manière bien à eux qui consiste à débusquer les éventuels opposants, à les découper en morceaux et à les réassembler en une sorte de puzzle 3D version Dali, puis à les annoter d’un tas de symboles qui plongent les policiers dans le désarroi le plus total, tout en n’oubliant pas de signer 1011 – diez once – mil once…

    C’est un parti pris de l’auteur que de balancer du lourd, du monstrueux, sans l’économie du moindre détail, le plus odieux soit-il. Violence gratuite ? Certainement pas ! L’auteur tire une sonnette d’alarme qui résonne tristement dans l’actualité puisque, alors que j’étais plongée dans Cartel 1011 en vacances en France, j’ai entendu dans les médias qu’avait eu lieu une fusillade à Poitiers, que le ministre de l’intérieur parlait de « mexicanisation du pays ». Et j’ai tressailli d’horreur. Oui, l’auteur tabasse, à coup de torture, de viols, de dépendance, il cogne fort et met K.O. Mais c’est pour mieux nous réveiller. Et ce qui est le plus brutal dans cette histoire, c’est que, quelle que soit la forme de violence dont on parle, le point commun, c’est l’argent… Au nom de quoi des yeux se ferment, des villages se déciment, des enfants sont exploités, des corps sont martyrisés, la terre est dévastée… Après ces lignes, ma foi toute relative en l’espèce humaine ne s’est pas améliorée… Je me sens impuissante, parce qu’il y a tellement de combats à mener ! Par où commencer ?

    Pour nous enfoncer plus profondément encore, l’auteur nous narre le calvaire de ces drogués à qui l’on fournit le produit le plus addictif possible, afin que le business soit le plus lucratif possible. On est tous bien conscients que la drogue, c’est mal, mais la déchéance qui en découle, décrite par l’auteur, fait office de sérieuse mise en garde !

    A contrario, ce livre est aussi un cri de désespoir, comme ceux menés par ces journalistes, ces militants, tous ces David contre des Goliath sans scrupules qui sont politiciens ou multinationales, flics corrompus ou organisations criminelles. Il faut être furieusement déterminé pour oser se dresser devant des ennemis aussi puissants, pour souvent un résultat tragique. Pourtant, il en existe encore, de ces héros qui sacrifient leur vie, au propre comme au figuré, pour une cause qu’ils croient juste. Et ces personnages, ainsi que ces quelques quidams qui, d’un acte fou, bravent le danger, apportent cette petite once d’humanité et d’espoir au récit.

    Qu’adviendra-t-il de ceux-là ? J’ai quand même de grosses craintes, mais une hâte évidente de les retrouver, même si, de l’aveu de l’auteur, aucune date n’est arrêtée pour la parution du second tome en cours d’écriture.

    J’ai éraflé mon cœur contre les mots rugueux de Mattias, et telle une accro au crystal meth, j’en redemande… Mon seul regret ? Que les monstres de cette fiction n’aient rien à envier à ceux qui se cachent dans notre réalité !

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