- Auteur : Todd Robinson
- Genre : Thriller
- Editeur : Editions Gallmeister
- Date de sortie : 2 mars 2017
- EAN : 978-2351781579
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Résumé :
Boo et Junior sont amis depuis l’orphelinat et videurs dans un club depuis que leurs muscles et tatouages en imposent assez. Ils cultivent depuis toujours leur talent pour se mettre dans les pires situations et s’en sortir avec des méthodes inédites. Quand une de leurs collègues leur demande d’avoir une conversation avec un petit-ami trop violent, nos deux compères sont trop heureux de jouer les chevaliers servants. Lorsque le type en question est retrouvé mort, Boo et Junior font des coupables parfaits.
Le nouveau roman de Todd Robinson nous invite à plonger dans un Boston où l’élite se mêle aux truands en compagnie des deux enquêteurs les plus drôles du roman noir américain.
A vos livres 16 mars 2020
Une affaire d’homme - Todd ROBINSON
Je suis ravie d’avoir revu les deux enquêteurs les plus drôles qu’il m’a été donné de rencontrer, dans le polar. Boo et Junior, deux énergumènes atypiques, videurs de boîte de nuit, mais aussi agents de sécurité pour arrondir leurs fins de mois. Après « Cassandra », que j’avais beaucoup aimé, Todd Robinson nous fait partager, de nouveau, les aventures de ses deux « frères » et de leur petite bande de copains, tous aussi délurés et burlesques les uns que les autres. Dans ce dernier roman, Boo et Junior sont en très fâcheuse posture, pratiquement dès le début du roman. Sur un fond de meurtre d’un musicien de jazz camé, nos deux fidèles acolytes vont de problème en problème quand l’un des deux est arrêté par la police. De cassages de nez, de côtes fêlées aux meurtrières balles en pleine tête, on en prend plein les mirettes.
J’avoue que toute cette virilité violente me fait me demander si un être humain pourrait encaisser tous ces chocs physiques… Pas très réaliste, c’est certain, mais l’humour qui y est distillé nous le ferait pratiquement oublier. Un phrasé pas vraiment châtié et des jurons très exhibés collent véritablement bien à la peau de ces personnages. Même si ce polar pourrait manquer d’une petite pointe de sérieux, il peut être très appréciable à lire : de l’ironie, de la malice et de la légèreté dans un Boston sombre et lugubre, j’adopte !
En conclusion, un roman noir qui ne manque pas d’esprit et qui concilie très bien l’humour et des thèmes forts comme l’homosexualité et la liberté de vouloir vivre comme on l’entend.
https://avoslivreschroniques.com/une-affaire-dhommes-todd-robinson/
Sharon 6 mars 2020
Une affaire d’homme - Todd ROBINSON
Le premier tome avait été un coup de coeur, aussi je craignais la lecture du second, pensant ne pas aimer aussi fort ce second tome. Celui-ci n’est pas un coup de coeur, mais ce n’est pas passé très loin.
J’aime toujours autant les personnages de Boo et de Junior, qui se sont recomposés une famille depuis l’orphelinat. Ils avaient promis qu’ils ne se quitteraient pas, ils ont tenu parole. Il faut aussi compter sur Ollie et sur Twitch, et leurs talents particuliers – pour ce dernier, on peut même parler de névrose sans fausse pudeur. Note : Junior a aussi une attachant pour la propreté qui est parfois à mourir de rire, n’était les origines probables de cette névrose.
Un an a passé depuis Cassandra, et tous les deux peinent à retrouver leur niveau initiale – leur bonne condition physique, dirons-nous. Il est bon de lire des auteurs lucides, qui comprennent que l’on ne se remet pas de graves blessures en deux temps trois mouvements. D’ailleurs, dès le début de l’intrigue, les blessures reviennent, comme si c’était une tradition. En moins de cent cinquante pages, je ne compte pas le nombre de saignements que nous décrira Boo, sur sa personne, sur celle de Junior ou sur leurs adversaires, pas toujours malheureux il faut bien le dire. Et cela ne s’arrête pas vraiment par la suite, Boo semblant avoir souscrit un abonnement à l’hospitalisation.
Plus que l’intrigue, qui nous emmène dans toutes les directions possibles et imaginables, plus que le langage fleuri de Boo et de Junior, c’est l’introspection presque involontaire que devra faire Boo qui est intéressante. Pourtant, il était bien parti : « Tout le monde a ses raisons de détester certaines personnes. Et d’en craindre pour les mêmes raisons. La plupart des gens qu’on qualifie d’homophobes ne souffrent en fait d’aucune phobie. Ce sont juste des connards. » Seulement… on n’aime pas forcément se voir dans les yeux des autres, s’apercevoir que l’on n’est pas le gentil chevalier blanc sur son fier destrier que l’on pensait être (même si, au final, on n’était pas si négatif que cela), que l’on peut vous voir comme une brute ordinaire. Surtout, on peut s’apercevoir que l’on n’a pas vu ce que d’autres avaient compris du premier coup, et depuis très très longtemps. Je m’égare, je m’égare, revenons à nos trompettes et baladons-nous avec Boo, entre deux bastons, deux fusillades, quelques fuites par-ci, par là, des tueurs, venus parfois de l’autre côté de l’océan, et un sens de l’observation (toujours pour Boo) par très au point.