- Réalisateurs : Ti West - Zach Cregger - Carlota Pereda
- Genre : Epouvante-Horreur
- Nationalité : Américaine, Espagnol
- Date de sortie : 0000
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
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Pendant les fêtes de fin d’année, le frisson qui s’invite n’est pas forcément solidaire du flocon de neige. Voici trois raisons de profiter du plaisir qu’induit la peur, lorsqu’on se sait à l’abri de la fiction. 2022 nous a offert quelques pépites. Espérons que 2023 sera tout aussi prolifique.
Notre sélection :
1- Barbare de Zach Cregger : succès inattendu de l’automne 2022 au box-office américain, disponible sur la plateforme Disney+, le thriller horrifique de l’acteur comique Zach Cregger s’inspire du livre The Gift of Fear de Gavin de Becker, lui-même tiré d’une histoire réelle. On suit Tess Marshall, une femme qui, ayant loué une maison à Détroit où elle va passer un entretien d’embauche, a la mauvaise surprise de découvrir un jeune homme dans la place. Après avoir évoqué un moment de cohabitation entre les deux protagonistes, le récit fait bifurquer l’héroïne vers une cave où l’action s’emballe, la suite mêlant habilement le slasher et le survival, sous forme de descente aux enfers. Cette série B est une des bonnes surprises de l’année. Comme Jordan Peele, Zach Cregger montre qu’un apprentissage dans l’univers du rire n’empêche pas de devenir un talentueux réalisateur de film à suspens.
2- Piggy de Carlota Pereda : la réalisatrice et scénariste espagnole Carlota Pereda prolonge son court-métrage de 2018, Cerdita, lauréat du prestigieux prix Goya, qui racontait la vengeance d’une jeune fille discriminée en raison de son surpoids. Le harcèlement d’un personnage à l’origine d’une rébellion sanglante n’est certes pas un thème nouveau, surtout lorsqu’il concerne une adolescente victime. Tout le monde se souvient du célèbre Carrie au bal du diable, de Brian de Palma, auquel une scène de maltraitance dans une piscine, impliquant plusieurs jeunes filles, fait notamment référence. Mais Pereda renouvelle le motif en privilégiant des protagonistes troubles qui échappent à un dispositif purement manichéen. On pense en particulier à ce mystérieux étranger, dont la place dans le schéma actantiel n’est pas d’une évidence immédiate, de sorte qu’on se demande si le personnage constitue une menace ou une chance pour l’héroïne. Porté par Laura Galan, ce teen movie gore révèle une réalisatrice à suivre.
3- X de Ti West : Bon artisan du film d’horreur, Ti West rejoue Massacre à la tronçonneuse, laissant sur son chemin autant d’hémoglobine que son illustre prédécesseur. Mais le slasher est investi de réflexions post #MeToo qui règlent rapidement son compte au mal gaze, avec une ironie tout à fait évidente : un producteur de films pornos et un acteur, trop sûrs de leur virilité, en feront les frais. Mais les femmes ne sont pas épargnées, qui s’affrontent dans un jeu de miroirs symbolisé par la relation Maxine/Pearl : l’une plastronne, confiante dans sa jeunesse et sa réussite professionnelle, l’autre, âgée, lui envie son corps et ne manquera pas de se révolter lors d’une nuit cauchemardesque. Malin et référencé, X est le premier épisode d’une trilogie dont Pearl constituera le préquel, qui sortira bientôt sur les écrans français. On attend avec impatience.