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Taqawan - Eric Plamondon 

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Résumé :

« Ici, on a tous du sang indien et quand ce n’est pas dans les veines, c’est sur les mains. »

Le 11 juin 1981, trois cents policiers de la sûreté du Québec débarquent sur la réserve de Restigouche pour s’emparer des filets des Indiens mig’maq. Emeutes, répression et crise d’ampleur : le pays découvre son angle mort.

Une adolescente en révolte disparaît, un agent de la faune démissionne, un vieil Indien sort du bois et une jeune enseignante française découvre l’immensité d’un territoire et toutes ses contradictions. Comme le saumon devenu taqawan remonte la rivière vers son origine, il faut aller à la source...

Histoire de luttes et de pêche, d’amour tout autant que de meurtres et de rêves brisés, Taqawan se nourrit de légendes comme de réalités, du passé et du présent, celui notamment d’un peuple millénaire bafoué dans ses droits.

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Vos #AvisPolar

  • Des plumes et des livres 15 mai 2021
    Taqawan - Eric Plamondon 

    J’ai écouté Taqawan dans le cadre du Prix Audiolib 2021. Il faut dire que je ne me serai pas dirigée de moi-même vers ce livre d’Eric Plamondon, publié en papier chez Quidam Editions et Le livre de poche.

    Le 11 juin 1981, les Indiens Mi’gmaq de la réserve de Restigouche en Gaspésie subissent un raid brutal de 300 policiers de la Sûreté du Québec, qui ont ordre de confisquer leurs filets de pêche. L’opération déclenche une émeute, qui elle-même provoque une répression policière disproportionnée, et une crise politique. Parce qu’il ne s’agit pas seulement d’imposer des quotas de pêche de saumon aux Indiens, mais surtout, pour le Premier Ministre du Québec, de « faire chier Ottawa ». En effet, si la pêche est une compétence gérée par la province, les réserves indiennes relèvent, quant à elles, du gouvernement fédéral canadien. S’en prendre aux droits de pêche des Indiens revient donc à empiéter sur un territoire et une compétence qui sont la chasse gardée du fédéral, et à rappeler ainsi les velléités souverainistes du Québec.

    C’est en plein cœur de ce pan d’Histoire que se retrouvent coincés Océane, une jeune Mi’gmaq de 15 ans qui disparaît le jour du raid et est retrouvée par hasard quelques jours plus tard, blessée et prostrée, par un agent de la faune qui vient de démissionner, écœuré par la violence gratuite des policiers lors de ce même raid. Il recueille la jeune fille dans sa cabane et tente de la remettre sur pieds avec l’aide d’une institutrice française en stage dans la région, et un Indien mi’gmaq qui vit à l’écart de la tribu. Les quatre protagonistes auront bien du mal à échapper à la vengeance des agresseurs d’Océane, imbus de leur supériorité d’hommes blancs et de leur impunité.

    Pour comprendre l’origine de cette violence, Eric Plamondon, tel un saumon qui revient dans sa rivière natale (un taqawan en langue mi’gmaq), remonte le fil de l’Histoire sur quelques siècles, jusqu’aux conflits de territoire entre autochtones, colons anglais et colons français, qui ont abouti, peu ou prou, à ce gouvernement québécois un brin schizophrène, rêvant d’indépendance tout en privant sa population indienne de toute autonomie.

    A la fois polar, roman historique et politique, document ethnographique émaillé de légendes indiennes, et parsemé, en fil rouge, d’informations sur la vie des saumons, ce récit très riche parle de colons et d’autochtones, d’Anglais et de Français, de minorités et de majorités, d’indépendance et de mise sous tutelle, de l’Humain pour ou contre la Nature, de l’Humain pour ou contre l’Humain.

    Taqawan est un roman très rythmé, à la construction éclatée mais facile à suivre, un texte ambitieux et intense qui marque par des personnages touchants d’humanité et une Histoire criante d’injustice.

    Un petit mot sur François-Eric Gendron, le comédien qui donne vit à ce récit. Je n’ai eu aucun souci à m’immerger dans ce livre. François-Eric Gendron interprétant parfaitement chacun des rôles qui lui incombe. De l’accent français au québécois, il nous fait passer de l’une à l’autre en un quart de seconde et sans que cela ne nous dérange. Dès les premières secondes je me suis laissée embarquer, au son de sa voix, pour découvrir ce pan de l’histoire canadienne et indienne que je ne connaissais pas.

    https://desplumesetdeslivres.wordpress.com/2021/03/05/selection-prix-audiolib-2021-taqawan-eric-plamondon/

  • Sharon 21 juin 2020
    Taqawan - Eric Plamondon 

    Bienvenue au Québec en 1981. Les québécois veulent leur indépendance, ils veulent que l’on respecte leur langue, leur culture. Ils ont raison ! Par contre, il n’est pas question pour le gouvernement québécois de reconnaître la langue et la culture des Indiens Mi’gmaq. Ce n’est pas la même chose, voyons ! Pourquoi ? Parce que ce sont des sauvages incapables de respecter les lois. La preuve : il a fallu envoyer trois cents policiers à la réserve de Restigouche parce que les Mi’gmaq étaient incapables de respecter les nouveaux quotas de pêche. Il était pourtant simple de comprendre qu’ils n’avaient pas le droit de continuer à pêcher comme ils l’avaient toujours fait, bien avant l’arrivée de ceux qui deviendraient les canadiens et les québécois, qu’ils ne devaient pas prélever six tonnes annuelles alors que les bateaux usines au large des côtes en prélèvent trois mille tonnes.
    Vous l’aurez compris, cette loi n’est qu’un prétexte, un de plus, pour s’en prendre aux Mi’gmaq – mais tous les prétextes sont bons pour parvenir à ses fins. Ce livre ne nous livre pas le récit de manière linéaire. En des chapitres courts, il nous permet de découvrir le présent de cette réserve, mais aussi le passé, les légendes, et même une recette de cuisine ! Les personnages principaux sont attachants, par leur diversité même. J’ai aimé le personnage de Corinne, parce qu’elle est enseignante, parce qu’elle est française, parce qu’elle porte un regard autre sur ce pays, voyant les failles qui échappent à d’autres. Je n’ai garde cependant d’oublier les personnages d’Océane et de William, deux personnes qui parlent peu, mais dont la volonté est chevillée au corps. Il leur en faut. Agir, c’est important, et ne surtout pas faire comme si on ne voyait pas, ne savait pas, n’était pas concerné : c’est parce que certains ne font jamais rien que ceux qui agissent mal peuvent continuer.

  • _bychloe 21 novembre 2019
    Taqawan - Eric Plamondon 

    Un roman historique, politique. Mais loin d’être un Policier.

    Reçu dans le cadre du Prix des Lecteurs, je me suis forcée à le lire sur une seule journée pour m’en « débarrasser » au plus vite. Les chapitres sont très très courts, et l’histoire qui y est racontée tient en quelques pages seulement. Le reste des pages sont des anecdotes, des faits historiques.

    Si je m’écoutais, je n’aurais mis qu’une étoile. Mais il faut savoir être objectif, et le fait est que ce roman ne m’a pas plu. Ce livre est loin d’être mauvais, il n’est juste pas à mon goût.

    Amateurs de "vrais" polars, passez votre chemin.

  • Lectures noires pour nuits blanches 22 août 2019
    Taqawan - Eric Plamondon 

    "Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le facisme." - Albert Camus

    Le moins que l’on puisse dire c’est que ce livre est original et atypique en plus d’être très instructif. Mêlant l’historique, le polar, la politique, le roman noir avec un soupçon de nature writing, ce roman est inclassable.

    "En langue mi’gmaq, on nomme taqawan un saumon qui revient dans sa rivière natale pour la première fois."

    Comme le taqawan, nous allons remonter à la source pour mieux comprendre ce qui s’est passé ce 11 juin 1981 dans cette bataille du saumon.
    A travers quatre personnages, deux indiens et deux blancs, l’auteur va nous raconter une histoire, une aventure rocambolesque, un peu trop pour moi sur la fin.
    En marge de cette fiction, intercalés par-ci par-là, on trouve des chapitres historiques, des récits politiques, des légendes indiennes, en passant par Céline Dion, Gilles Villeneuve et même une recette.

    "Au Québec, on a tous du sang indien. Si ce n’est pas dans les veines, c’est sur les mains."

    En plus de ces belles leçons d’histoire et culturelles, Eric Plamondon plaide la cause des peuples autochtones, que l’on parque dans des réserves, que l’on opprime jusqu’à vouloir leur enlever leur seul moyen de subsistance, la pêche au saumon.

    "Pour être un peuple, il faut avoir sa langue, sa culture et sa terre..."

    J’ai appris beaucoup de choses, sur l’histoire de la Gaspésie et du Québec, sur la politique du Canada, sur les us et coutumes des Mi’gmaq, sur le saumon... Si tous les thèmes ne m’intéressaient pas forcément, (vous le savez je suis un peu allergique à la politique) j’ai trouvé cela très intéressant et pas du tout ennuyant.
    Toutes ces histoires rythment bien le récit et donnent une bonne dynamique. L’auteur a su trouver un bon équilibre. Je déplore cependant, dans la partie fiction, le manque de profondeur des personnages qui m’a laissé un goût de trop peu.
    Ca reste néanmoins une très bonne lecture.

    Si vous êtes curieux, si vous aimez l’originalité et les livres qui sortent des sentiers battus, Taqawan est fait pour vous. N’hésitez pas !

  • Mes petits plaisirs à moi 11 août 2019
    Taqawan - Eric Plamondon 

    Taqawan fait partie de ces romans inclassables. Alors oui, c’est agaçant pour les puristes et les amateurs de mises en cases mais c’est ce qui fait aussi tout son intérêt et souligne la complexité de la thématique évoquée : celle des droits des peuples millénaires face à leurs colonisateurs. A la fois roman noir, roman historique, conte traditionnel, ouvrage anthropologique et pamphlet politique, Eric Plamondon nous offre ici un voyage dans le temps et au cœur de la littérature, une pure « pépite » (c’est pas moi qui le dis, c’est Augustin Trapenard !) digne des anciens chercheurs d’or, de celles qui feront parler encore bien longtemps après leur découverte tant elles dérangent et nous obligent, qu’on le veuille ou non, à une remise en question personnelle et collective.

    Taqawan , c’est au départ une intervention policière (historiquement véridique) au sein d’une réserve indienne en 1981 afin d’imposer et de faire respecter aux Mi’gmaq la loi sur la pêche au saumon imposée par « les blancs ». Toute l’ironie de la situation apparaît au grand jour puisqu’Eric Plamondon met en exergue l’absurdité de la gestion des peuples autochtones. Comment peut-on mettre sur le même plan ces hommes et femmes respectueux d’une nature dont ils se savent dépendants depuis des siècles et « ces colons » accordant, à des fins purement électorales voire moins nobles encore, des passe-droits aux sociétés de pêche ou aux touristes richissimes ? Comment peut-on demander à des hommes et des femmes de rentrer dans le rang juridique quand le Québec lui-même les parque dans des réserves de plus en plus réduites afin de mieux les contrôler et ne plus les voir ? Voilà toute l’hypocrisie de notre société moderne et capitaliste douloureusement mais aussi magnifiquement résumée en 200 pages.

    Taqawan , c’est aussi cette quête d’un retour aux sources (le terme désignant le saumon qui revient pour la première fois dans ses eaux d’origine). Celui de ce peuple qui refuse de continuer à renoncer à sa culture sur laquelle les colons se sont déjà trop acharnés. Celui de ces enfants qui assistent au passage à tabac de leurs parents et qui n’auront alors plus tard qu’un seul moyen de défense : celui de ne jamais renoncer à ce qu’ils sont au plus profond d’eux-mêmes. Le personnage d’Océane en est le plus bel exemple. Car il est ici question d’héritage, un héritage d’une richesse inouïe, un héritage que certains auteurs « blancs » avaient pourtant bien perçus et qu’elle va s’évertuer à faire revivre quoi que cela puisse lui en coûter car, pour Océane, plus qu’une vengeance personnelle, c’est le droit de son peuple à exister qui est en question ici.

    Taqawan , c’est enfin un roman sur l’espoir face à l’inhumanité. L’enquête en filigrane sur le drame vécu par Océane adolescente résume à elle seule la problématique du roman. Deux camps s’opposent : celui d’Yves, l’ex-garde de la faune, de William, le vieil indien sage mais fidèle à ses ancêtres et de Caroline, la jeune enseignante française non encore pervertie par les spéculations politiciennes locales et, face à eux, ces hommes qui ne voient dans le peuple d’autochtones que source de plaisirs et de profits, tout en niant leurs droits essentiels. Qui triomphe à la fin du roman ? Le bien, le mal ? On ne le sait pas vraiment. La seule chose dont on est sûr, c’est que, fondamentalement, la vie n’est qu’une lutte éternelle pour certains et qu’un moyen d’oppression continu pour d’autres. Après cela, il s’agit de choisir notre camp en notre âme et conscience.

    Au final, un roman retraçant un épisode sordide de l’histoire québécoise mais qui se veut finalement universel au vu du monde actuel. A lire et à faire lire aux jeunes générations.

  • Le Carnet de Stitch 11 juillet 2019
    Taqawan - Eric Plamondon 

    Onzième roman présent dans la sélection du Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2019 - section polar. Première œuvre de cet auteur que je découvre, pourtant qui n’est pas son premier roman !

    En lisant le résumé de la quatrième de couverture, j’avais quelques a priori. J’aurai cru que ce roman aurait été rangé plus dans la catégorie littérature que policier / thriller. Pourtant, on peut ranger ce roman dans les deux catégories. Je m’explique ! Ce roman est roman fictif accompagné d’une belle recherche historique sur les indiens au Québec et la politique adoptée face à eux. Eric Plamondon a su très bien dosé ces deux aspects sans lasser ou perdre le lecteur / la lectrice. Ayant fait des études en Histoire, j’ai énormément apprécié le fait d’associer les faits historiques à la fiction. Une fiction dont quelques évènements sont vrais !

    Un roman haletant et principalement ponctué de violences (meurtres, viols, agressions...). Lisez ce roman, vous serez servi ! Il n’y a pas de répits ! Une ambiance violente, avec des personnages caricaturaux et surprenants, accompagné d’un très bon fil conducteur pour ne pas que le lecteur ne se perde.

    Avec son écriture fluide et maîtrisé, l’auteur arrive à nous plonger dans cet univers indien pas rose. Un monde et un univers difficile à décrire et souvent un sujet tabou à aborder dans notre société, en lien avec la suprématie des hommes blancs. Un roman qui remet en question la condition humaine. Quand sommes-nous considérer comme un humain égal ? Quels sont les critères ?

    Une chose est sûre, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce roman ! Personnellement, j’ai hâte de lire ses autres œuvres, qui ne vont pas tarder à rejoindre ma PAL !

  • Musemania 10 juillet 2019
    Taqawan - Eric Plamondon 

    Le bandeau du livre était alléchant puisqu’il le vantait comme une pépite. A dire vrai, je n’ai pas été déçue malgré les nombreuses appréhensions dont je souffrais lors de sa réception. Ce livre fait partie de la sélection « Polar » du mois de juin en lice pour le Prix des Lecteurs des éditions du livre de Poche, au même titre que « Retour sur l’île » de Viveca Sten et « Les soeurs Mitford enquêtent : L’assassin du train » de Jessica Fellowes.

    Pourquoi je publie cette chronique en premier ? Tout simplement, parce que c’est le livre que j’ai préféré pour le mois de juin. Je n’ai pas eu de coup de coeur, comme pour le mois de mai, mais l’auteur Eric Plamondon m’a fait voyager, découvrir le Québec et la Gaspésie, tel que je ne les connaissais pas dans un roman noir d’une grande qualité.

    C’est un territoire encore très sauvage et boisé que j’aimerais beaucoup découvrir en le visitant. Toutefois, je ne connaissais pour ainsi rien de son histoire et encore moins de celle des amérindiens qui y vivent encore. D’un fait divers réel qui s’est déroulé en 1981, Eric Plamondon en anglais fait son point de départ et y a déposé ses personnages fictifs. Même s’il prend des libertés pour le reste de son récit, cette originalité fait qu’on s’y plonge assez vite et pour ceux que cela pourrait intéresser, il y a moyen d’approfondir la chose en se documentant sur ces événements.

    Le peuple des miq’maq est un peuple de pêcheur depuis leur origine et la pêche du saumon est une de leur seule source d’enrichissement. Pourtant, le 11 juin 1981, à la suite des quotas de pêche instaurés par le gouvernement, 300 policiers de la Sûreté du Québec envahissent la réserve afin de saisir ces filets. Une rébellion va s’instaurer et des faits horribles seront perpétrés.

    Alors que je débutais la lecture de ce livre, j’ai d’abord pensé que le livre allait se retrouver hors sujet pour être en lice au Prix des Lecteurs. Puis, en avançant au fil des pages, j’ai mieux appréhendé l’histoire cachée pour finalement l’apprécier comme un candidat à ce titre.

    Ce n’est pas forcément un bouquin sanguinolent, où des policiers mènent une enquête de type classique pour retrouver un tueur en série. C’est beaucoup plus subtil, alternant des chapitres souvent très courts, au sujet des origines de cette tribu, de ces terres lointaines mais aussi une « enquête » menée par un quidam pour qui les injustices n’ont pas leurs places autour de lui.

    Plus qu’un thriller traditionnel qui se contente de narrer une histoire, ce roman noir pousse à la réflexion. Comprenant seulement de 233 pages, j’aurais bien poursuivi mon voyage dans cette contrée dotée de nombreux lacs et forêts et surtout encore remplies de mystères.

    Pour votre information, le terme « taqawan » est un mot d’origine miq’maq qui vise le saumon qui remonte la rivière vers l’endroit qui l’a vu naître.

    Chronique sur mon blog : https://www.musemaniasbooks.be/2019/06/30/taqawan-deric-plamondon-thriller/

  • Komboloi 17 juin 2019
    Taqawan - Eric Plamondon 

    Une petite pépite très difficile à catégoriser. Parfois thriller, parfois roman historique, parfois tranche de vie et même à un moment livre de recette (oui, oui !), ce roman mélange parfaitement les genres sans tomber dans l’excès qui pourrait faire de l’ensemble quelque chose d’un peu brouillon. Ici tout est limpide, parfaitement compréhensible, même si certains faits historiques sont survolés, de par la petite taille du roman, et peuvent conduire le lecteur curieux à faire quelques recherches.

    Le récit est entrecoupé de (très) petits chapitres venant apporter une explication sur des coutumes, voir même une recette de cuisine ou encore une technique de pêche, oui vous l’avez remarqué ça m’a surpris cette recette posée là au milieu de nulle part.

    Le récit est très prenant et intense. L’écriture est particulièrement soignée. L’ensemble donne un roman surprenant qui se lit très rapidement (peut-être même trop rapidement).

    Je recommande sans hésiter cette petite curiosité, vous ne devriez pas être déçu par le voyage !

  • Kirzy 29 avril 2019
    Taqawan - Eric Plamondon 

    Quelle liberté ! Taqawan est un roman total qui refuse de se laisser figer dans un genre.

    Sa mise en scène est remarquable, alternant des chapitres courts et variés, empruntant tour à tour au polar, à l’histoire, à la légende indienne, au pamphlet politique, pour nous emporter dans un récit romanesque enlevé inscrit dans un événement historique québécois : la répression brutale en juin 1981 des forces de sécurité québécoise contre les Indiens Mi’gmaq sur la réserve de Restigouche, en Gaspésie, pour interdire la pêche ancestrale du saumon.
    La partie « fiction » est puissamment incarnée par quatre personnages : au centre, une jeune indienne dont le père a été brutalisé et arreté, violée par des policiers, secourue par deux blancs et un vieil indien, recherchée, à protéger et à venger peut-être …

    Cette toile tissée de mille strates compte sur l’intelligence du lecteur pour appréhender la réalité profonde de la question indienne au Québéc en toute liberté.
    C’est en revêtant les habits de la fiction que le pamphlet prend toute son ampleur pour dénoncer subtilement les contradictions identitaires de ce pays qui refuse de donner aux Mi’gmaq ce qu’il demande au Canada, l’indépendance. Ce même pays qui revendique le droit à la culture et à la langue françaises à l’intérieur du Canada tout en n’accordant pas ces mêmes droits aux Amérindiens à l’intérieur du Québec. Des Mi’gmaq à qui on a pris les terres, à qui on a imposé des lois spéciales, qu’on a infantilisé par l’arsenal juridique et enfermé dans des réserves pour tenter d’effacer 10.000 de nomadisme.

    Passionnant mais beaucoup trop court ! j’avais tellement envie d’apprendre plus sur cet angle mort de l’histoire du Québec, j’avais tellement envie de vibrer et de m’attacher pour ces personnages que je sors de cette lecture tout de même très frustrée.

  • 1001histoires 5 avril 2019
    Taqawan - Eric Plamondon 

    Taqawan : le 11 juin 1981 dans un coin du Québec appelé Gaspésie et situé entre le fleuve Saint-Laurent et la rivière Ristigouche qui marque la frontière avec le Nouveau-Brunswick, commença la guerre du saumon. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi les indiens Mi’gmaq sont-ils entrés en conflit contre le gouvernement de la province de Québec ? Pour expliquer et pour nous faire revivre cette révolte, Eric Plamondon offre au lecteur un kaléidoscope historico-policier exceptionnel. C’est un roman court ( environ 200 pages ) qui aborde une multitude de sujets pour comprendre et avec un fil conducteur ( la terrible agression subie par Océane le jour de ses quinze ans ) pour illustrer. Un roman noir éclairé par l’Histoire.

    L’Histoire de cette région n’a pas commencé avec Jacques Cartier ni même avec les Vikings, avant il y avait les Mi’gmaq, des nomades arrivés par le détroit de Béring. L’arrivée des européens, colonisation ou génocide ?

    "On parle désormais de génocide par tuerie interposée. Dans l’Ouest, l’homme blanc a réussi à éliminer les indiens en éliminant les bisons. Dans l’Est, il y avait les saumons. On les a pêchés à coup de barrage, de nasses et de filets jusqu’à l’épuisement des stocks".

    Le saumon. Fascinant saumon. Il quitte les rivières âgé de trois ans pour rejoindre les eaux de l’océan. Après avoir parcouru des milliers de kilomètres, il retrouve sa rivière d’origine. On l’appelle alors taqawan.

    Taqawan, c’est aussi le nom de tradition de William, un indien Mi’gmak solitaire qui va aider Yves Leclerc, ex-agent de conservation de la faune révolté par ce que l’on fait subir aux indiens, et l’institutrice française Caroline à protéger Océane. Jusqu’à ce que cette protection devienne une course sanglante. "Au Québec, on a tous du sang indien. Si c’est pas dans les veines, c’est sur les mains."

    Hymne à la Nature. Hymne à une vie respectueuse de l’environnement. Hymne aux traditions ancestrales. Ce roman se lit d’une traite. Et on en ressort ému, bouleversé et blessé par le comportement humain envers d’autres humains. Avec des mots simples, des anecdotes ordinaires, des légendes où la tradition côtoie le surnaturel, l’auteur réussit sans plaidoyer partisan, à nous faire comprendre pourquoi, alors qu’au Québec on parle indépendance, un peuple s’est révolté, tout simplement pour vivre comme il avait toujours vécu, en harmonie avec la Nature et surtout en respectant le saumon.

  • madame.tapioca 4 mars 2019
    Taqawan - Eric Plamondon 

    Ne passez pas à côté de Taqawan !

    Taqawan c’est le nom donné par les indiens Mig’maq au saumon qui, de la mer, revient pour la première fois dans sa rivière natale. C’est ce poisson qui mettra le feu au poudre en 1981 lorsqu’on le Canada voudra interdire la pêche à cette petite communauté mig’maq nichée dans un coin du Québec. En marge d’un conflit d’une grande brutalité, on suit les parcours croisés de quatre personnages : Océane, adolescente mig’maq agressée par des policiers, Yves, agent de la faune démissionnaire, Caroline, Française venue enseigner au Québec et William, l’indien solitaire.
    Entrecoupée d’anecdotes historiques et d’informations quasi-encyclopédiques, l’intrigue policière se mêle à la résistance d’un peuple millénaire qui entend faire valoir ses droits.

    Quand on lit beaucoup, on cherche la pépite, la surprise qui va sortir des sentiers battus. Celle qui va nous maintenir dans l’idée que la littérature est la plus belle des expressions, qu’il y aura toujours de la place pour les raconteurs d’histoires et que ces histoires peuvent être amenées de diverses manières.
    « Taqawan » c’est ça. Un petit ovni de moins de 200 pages mais avec lequel on s’offre un superbe moment entre polar, roman historique, politique et chronique sociale. Un mille-feuilles littéraire qui se déguste et qui passe bien trop vite.

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