- Auteur : Stephane Gerard
- Editeur : Les Nouveaux Auteurs
- Date de sortie : 1er février 2018
- EAN : 978-2819504559
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Résumé :
Castenois, un petit village tranquille, paisiblement couché au bord des vignes. La vie y est simple, sereine et amicale... Jusqu’à ce jour où le coup de tonnerre éclate : le fils des Bazet, le petit Romain, âgé de 12 ans seulement, est retrouvé mort. Un article de journal vient mettre le feu aux foudres : " L’enquête à propos de la mort du jeune Cyril C., douze ans, que ses parents avaient retrouvé défenestré, s’est achevée. L’hypothèse du suicide, qui avait été avancée, a pu être rejetée et la cause de l’accident prouvée. " Puis un rapport de police : " Arrêt de toutes les procédures engagées pour retrouver Anthony Garder, douze ans, disparu le 13 septembre, à Danvillé. Cas avéré de fugue suite à désaccord familial. Réintégration du foyer familial par le jeune homme ce jour-même. " Que se passe-t-il à Castenois ? Par quoi la tranquillité de ce village est-elle subitement troublée ? Quel est le lien entre toutes ces affaires ? L’engrenage va s’accélérer jusqu’à la vérité finale, un coup de dynamite qui va remuer les consciences et faire exploser les certitudes. Car les gens ne sont pas prêts. Comment pourraient-ils l’être d’ailleurs ? Comment entendre l’indicible ? Comment l’accepter ? Comment envisager un tel bouleversement dans leurs croyances, leurs habitudes, leurs vies ? Ils ne peuvent pas y croire, ils ne veulent pas voir cette vérité que personne n’ose imaginer. Le tabou ultime...
Aude Lagandré 6 octobre 2019
Quand saignent les louves - Stephane Gerard
Après l’excellent « Thalamus » qui me semble être sorti il y a des années lumière, retour de Stéphane Gérard avec ce nouveau roman.
Je lui avais adressé un petit message sur BlaBlaBook l’informant du commencement de ma nouvelle lecture et lui indiquant que je me marrais beaucoup car il a un don certain pour des associations d’idées amenant des expressions franchement hilarantes.
Le début (je ne parle pas ici du chapitre 1 mais du premier 1/4 du livre) est vraiment très drôle et je dois dire que cela fait du bien !
Entre le look totalement excentrique de Françoise, la mami qui fume du shit qu’elle cultive dans son jardin et ses formules sorties de nulle part, je dois dire que j’ai beaucoup ri.
Ok, je n’ai pas ri longtemps.
Je vais devoir vous refaire le coup de le chronique qui ne dit rien parce que le thème de ce bouquin est tenu secret. Si vous le révélais, je devrai vous couper la langue après. On va donc éviter d’en arriver à de telles extrémités.
La 4ème de couverture ne révèle rien,
La presse, pour les quelques articles lus ne révèle rien.
Je ne vais pas faire ma gourde !
Voilà ce que je peux vous dire sans me faire couper en rondelles.
A Castenois, petite commune calme où il ne se passe jamais rien, des garçons des 12 ans vont se suicider ou disparaître.
La scène d’ouverture vous glace littéralement le sang : Romain Bazet, 12 ans est retrouvé mort dans sa chambre, juste avant le diner.
Cyril, lui, semble avoir été victime d’un terrible accident.
Anthony est porté disparu puis revient chez lui dans la même journée mais complètement bouleversé.
Le calme de la petite ville semble en prendre un coup et les gamins de 12 ans ont l’air de devenir des victimes potentielles.
Mamilou, une petite grand-mère à la sagesse des anciens, plutôt moderne dans son goût pour les pétards, connaissait bien Romain. Elle l’avait trouvé changé. Elle est persuadée qu’il se passait quelque chose de très grave dans sa vie. Elle demande à Françoise, sa petite-fille et Sylvain, l’ami de celle-ci de mener l’enquête.
Savourez le portrait de la grand-mère !!! Exceptionnelle la mami !
« Le vie est une tartine de merde, et on est obligé d’en manger chaque jour. » Si ce n’est pas de la philosophie ça !
Les deux là, c’est le couple improbable même s’ils ne forment pas réellement un couple.
Lui est journaliste, elle prof. Prof bimbo, je ne sais pas si ça existe d’ailleurs.
Prof qui fait une thèse au titre totalement improbable : rôle des phospholipides anioniques dans la régularisation de la signalisation des brassinostéroïdes. Vous avez compris un truc ?
Stéphane Gérard est lui-même prof, vous le saviez ?
Sa description de l’univers carcéral de l’éducation nationale m’a fait beaucoup rire.
Ne vous y trompez pas, même si le lecteur sourit ou rit même parfois, nous sommes bien dans un polar. L’auteur a pris la décision d’atténuer par des sourires, le thème très lourd, sujet de son livre.
Je n’avais jamais vraiment réfléchi à cette problématique qu’il soulève ici, je ne m’étais même jamais posé la question. La 4ème de couverture parle de « coup de dynamite qui va remuer les consciences et faire exploser les certitudes ». Oui, ça va exploser dans les chaumières !
J’avais souligné plein de passages intéressants du livre, des articles du code pénal, ou des questionnements vraiment intéressantes soulevés par l’auteur, mais je ne peux pas les joindre à cette chronique pour les raisons que vous connaissez.
Je préfère dire que parfois un bouquin, et parfois même un polar, peut réveiller les consciences, ou oser parler d’un sujet totalement tabou.
C’est la cas ici.
C’est fait intelligemment, sans verser dans le pathos.
C’est fait sans scènes où se déverseraient des hectolitres de sang.
C’est fait avec une dose d’humour pour contrebalancer l’horreur du sujet.
C’est fait avec des réflexions pertinentes sur notre époque (par exemple, le rôle des médias dans la pensée collective ou les incohérences de la justice).
C’est très bien fait. Dans un mélange des genres parfaitement dosé.
J’imagine qu’il va falloir 6 ans (encore !!!) pour lire le prochain livre de Stéphane Gérard.
Et bien on va attendre, que voulez-vous que je vous dise !!! C’est pas comme si on avait le choix…
Si c’est pour avoir des bouquins de cette qualité, on va pas non plus s’en prendre physiquement à lui…
Les Lectures d’Anne-Sophie 8 janvier 2019
Quand saignent les louves - Stephane Gerard
6 ans ! C’est le temps qu’il nous a fallu attendre pour découvrir « Quand saignent les louves », le nouveau roman de Stéphane Gérard. Mais quel roman ! On lui pardonne sans peine ce délai tant la qualité est au rendez-vous.
Le sujet est dur. Que dis-je, il est plus que dur, il est terrifiant, abominable, parce que malheureusement réel.
Une plongée dans ce que l’humain a de plus abject, mais avec une plume pleine de tact. Un sujet auquel nous préférons le plus souvent ne pas penser.
Hélas, le simple fait de garder les yeux fermés ne l’empêche pas d’exister. Au contraire, puisque c’est dans l’ombre que l’innommable s’amplifie et perdure…
Quand des enfants commencent à commettre des actes désespérés, des questions se posent.
Et pour enquêter sur cette affaire, nous retrouvons Françoise, bimbo délurée, Sylvain, son meilleur ami, et Mamilou, sa grand-mère, personnage pittoresque, fumeuse de joints invétérée, à la personnalité aussi tranchante que touchante.
Si, au premier abord, on reste circonspect devant le choix de ces protagonistes déjantés pour une histoire aussi sérieuse, on comprend vite que c’était une nécessité qu’ils soient ainsi, puisqu’ils nous permettent de reprendre notre souffle, de sourire, de nous échapper un peu de ce monde de noirceur et d’abominations.
Une façon de créer une sorte d’équilibre pour le lecteur.
Stéphane Gerard réussit donc le tour de force de nous conter une histoire aussi dérangeante qu’addictive, menée tambour battant durant 460 pages par des personnages aussi allumés que déterminés.
Avec en prime une parfaite analyse de notre société (avec ce qu’elle a de plus mauvais, mais aussi de plus beau), qui nous fait nous poser les bonnes questions.
Bref, un excellent livre !